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Accueillez le printemps avec le sourire de Chat et Souris

Publié le par Luc Renaud

Le théâtre, c’est d’abord une belle aventure humaine. C’est ce que j’ai pu ressentir en allant rencontrer la troupe autogérée La Métamorphose, tout juste avant les instants de pratique de sa dernière représentation dimanche dernier pour une très courte séance de photographie improvisée.

1-      Entre la scène et la vie

Cette courte session m’a fait voir des gens à mi-chemin entre la réalité et la fiction.

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Marianna et Mylène / Claire et Karl

Des comédiennes se diront exténuées, mais franchement heureuses de savourer une mission vraiment bien accomplie. Une chaleureuse accolade entre Mylène et Marianna trahira la haine que se vouent Mathilde et Gilberte, leur personnage respectif. Jacinthe, elle, empruntera la voix de l’adolescente gâtée qu’elle incarne avant de m’adresser un sourire sympathique. Un peu plus loin, Benoît est en train de faire ses exercices de yoga, question, peut-être, de mieux faire face au public. Puis les autres membres de la troupe se pointeront graduellement, déjà vêtus de leurs habits de scène.

La facilité avec laquelle ils passent d’une émotion à l’autre en un court laps de temps me paraît soudainement déconcertante. Mylène… Pardon… Mathilde…, folle d’hystérie, poursuivra Gilberte avec un couteau dans une heure. Je le sais puisque j’ai ri aux éclats en assistant à la représentation de la veille dans une salle comble, partiellement composée d’amis et de membres de la famille des comédiens.

À ce moment-ci, chacun m’accueille avec intérêt, gentillesse et même une certaine affection. Peut-être se sent-on touché de se savoir apprécié.

2 -   Une brève présentation des principaux artisans de Chat et souris, version La Métamorphose

Je n’ai pas fait d’entrevue, disposant de trop peu de temps. Toutefois, je me suis permis de feuilleter le programme remis aux spectateurs.

On y apprend que c’est à Paris en 2009 que le fondateur de la troupe de théâtre autogérée La Métamorphose Pierre A. Valiquette, a vu Chat et Souris de Ray Cooney pour la première fois. Il se dira choyé d’être entouré de comédiens d’une grande disponibilité et ouverts à ses exigences de qualité sur le plan de la mise en scène.

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Benoît, Claire et Mathieu / Le metteur en scène: Pierre A. Valiquette

Et pour cause! La distribution comprend une bonne combinaison de comédiens professionnels et semi-professionnels, pour la plupart passionnés de l’action et du grand air. Et de l’air, il en tourbillonnera sur scène dans un feu nourri de répliques des plus savoureuses et les déplacements rapides d’un trio et de deux couples.

-          Le triangle amoureux

L’intrigue porte principalement sur un triangle amoureux mettant en vedette Karl P. Werleman, Claire Messier et Mylène Thériault.

Karl est comédien de profession. Il a joué aussi bien au théâtre qu’au cinéma et se dit passionné par la vie, les gens, le rire, le vin, le rire, l’océan et les levers de soleil. Dans la comédie du Feydeau des Anglais, il incarne Jean Martin, un chauffeur de taxi ayant réussi à maintenir deux unions maritales pendant une vingtaine d’années. Jean expliquera être tout simplement incapable de dire non. Compréhensible, non?

L’une de ses deux épouses, Charlotte, habite le quartier Ahuntsic à Montréal, tandis que Mathilde, l’autre conjointe, a pignon sur rue sur Le Plateau Mont-Royal. C’est à Claire et à Mylène qu’incombe le cruel (?) sort de jouer les deux femmes. Claire mentionne que le théâtre est arrivé tardivement dans sa vie, et qu’il lui permet de conserver sa jeunesse. Dans la vraie vie, elle aime le corps en mouvement, la voile et la montagne. Mylène, que Le blogue de Luc R a rencontrée à plusieurs reprises, est tout simplement passionnée du jeu théâtral sous toutes ses formes : théâtre, cinéma, comédie musicale et chant.

-          Les duos

Un duo se compose de Guillaume, le fils de Charlotte et de Jean Martin, et d’Alix, la fille de Mathilde et… vous l’aurez deviné… aussi de Jean Martin.

Enfants de la génération C, ils se découvrent dans une séance de clavardage sur Internet, et trouvent certaines coïncidences plutôt bizarres : même nom de famille, père ayant le même prénom, le même âge et le même métier. Face à cette marque de synchronicité, ils prennent la décision de se rendre visite en une belle journée ensoleillée.

Guillaume est joué par Mathieu Grou-Leclerc, qui s’est lancé dans l’aventure théâtrale en 2009. Grand voyageur, il souhaite convaincre ses équipiers d’aller jouer cette pièce en Inde avec lui. La blogueuse et romancière Jacinthe Laforte, alias Alix, en est à ses débuts au théâtre. Elle passerait beaucoup de temps au téléphone pour cultiver ses amitiés.

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Jacinthe et Marianna

Un deuxième duo  se compose de Marianna Besha et de Benoît Shaar. De fait, l’artiste et chômeuse chronique Gilberte Jardinier sera la fille de Papy, un vieillard un peu effacé, mais dont la présence aura de l’importance. À vous dire lire ou de voir la pièce pour savoir comment. Marianna estime que le théâtre lui permet de confectionner des personnages attachants. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle sera brillante dans Chat et Souris, énergique et possédant un incroyable sens d’invention de mensonges. C’est que Jean avait séquestré ses services pour que le projet de rencontre de ses deux enfants demeure virtuel. Benoît verrait dans le théâtre une activité plutôt spirituelle, à l’inverse de Papy au cerveau dans le déclin, mais aux mains plutôt intrépides. Demandez-le à Mathilde.

J’ai pris une foule de notes pendant l’entracte et de retour à la maison; mais, tout compte fait, je n’ai pas envie de vous résumer cette comédie. Qu’il me suffise de vous dire que les comédiens étaient crédibles, drôles et énergiques et que la mise en scène faisait un bon usage de la scène et des extraits vidéo pour illustrer certaines émotions, comme la peur de la crucifixion. On se comprend, Jean?

Chat et Souris se prêtait bien à l’arrivée du printemps. J’espère pouvoir revoir la troupe autogérée La Métamorphose dans d’autres œuvres et d'avoir l'opportunité de m'entretenir avec les artistes. De son côté, Mylène Thériault a beaucoup de projets et m’a promis de m’en tenir au courant.

Voir aussi: La comédienne Mylène Thériault en scène dans la comédie Chat et souris de Ray Cooney

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 31 mars 2012

Publié dans Cinéma-Théâtre

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Invitation à un brunch avec Stéphane Daraiche, tétraplégique, artiste peintre de la bouche

Publié le par Luc Renaud

Dimanche le 1er avril 2012, au brunch mensuel des Chevaliers de Colomb et des Filles d’Isabelle de Longueuil, l'artiste peintre tétraplégique Stéphane Daraiche exposera ses oeuvres et fera une démonstration gratuite de sa technique picturale.

Rappelons que Stéphane est membre de l'Association des Artistes Peintres de la Bouche et du Pied, et que Le blogue de Luc R. l'avait rencontré chez lui plus tôt cette année.

  • Lieu : Église Notre-Dame de Fatima 2000 Marie-Victorin Longueuil. L'entrée se trouve au 35 de l'Église (sous-sol)
  • Heure: de 9h30 à 13 h  
  • Coût: Brunch prix 7$ adulte 4$ enfant moins de 10 ans 

 Venez en grand nombre!

   

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  Lisez aussi dans Le blogue de Luc R: Stéphane Daraiche, quadriplégique, artiste-peintre professionnel

Publié dans Communiqués

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Pour un regard moderne sur l’autoformation en langues secondes

Publié le par Luc Renaud

 

educavox Cet article est aussi publié sur EducaVox.fr à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/Pour-un-regard-moderne-sur-l

La virtualité au service de l’authenticité des situations d'apprentissage et de l’immersion en autoformation

Les TIC ont modernisé l’apprentissage des langues secondes en offrant une batterie de moyens efficaces à l’école et aux étudiants autodidactes. Je me propose ici de vous montrer de quelle manière les innovations facilitent l’application pédagogique de quelques principes d’apprentissage de base, soit: l’authenticité des situations d’apprentissage et l’immersion; et l’autoformation, incluant l’autodidaxie et la communication. Un bref recul historique nous permettra de constater l’ampleur du changement.

1-      Perspective historique

Au cours des années précédant le nouveau millénaire, l’apprentissage d’une langue seconde se faisait principalement par le biais de cours, de méthodes audiovisuelles, de stages d’immersion ou d’autres formes de plongées dans la vraie vie. Je me rappelle, entre autres, avoir personnellement entretenu une correspondance avec plus d’une centaine d’amis répartis principalement en Amérique latine et en Europe afin de me créer un contexte signifiant pour apprendre l’espagnol et des rudiments de l’allemand et, surtout, attribuer une finalité à mon acte de correspondance : apprendre une langue pour communiquer.

L’authenticité dans une situation d’apprentissage constituait pour moi une source de motivation fondamentale.

Pourtant, la gestion de cette activité d’échange nécessitait un budget relativement élevé pour l’achat de fourniture variée : méthode de langue, papier, enveloppes, timbre-poste, cartes postales et album photo. Bien entendu, la correspondance demeurait un mode de communication asynchrone, avec d’importants délais, et reposait exclusivement sur l’écrit, ce qui réservait l’activité aux seules personnes voyantes. Il était peu probable que mes correspondants se connaissent entre eux, limitant ainsi l’échange à une dimension bidirectionnelle.

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2 -      La révolution numérique et l’apprentissage des langues 

D’un coup, l’ère numérique fait exploser ce système, qui s’ouvre et s’enrichit grâce à la mise en œuvre d’une multitude de cours de langues ou de banques d’exercices en ligne, des logiciels sociaux comme Facebook, ou Skype et, bien entendu, l’avènement de l’appareil-photo numérique qui permet de diversifier les modes de communication. Ce progrès contribue à mieux opérationnaliser les principes d’apprentissage mentionnés, soit: l’authenticité des situations d’apprentissage et l’immersion; et l’autoformation, incluant l’autodidaxie et la communication.

2.1   L’authenticité des situations d’apprentissage et l’immersion

Paradoxalement, le règne du monde virtuel se traduit par le renforcement et la diversification des situations d’apprentissage authentiques. Internet redéfinit le rôle des laboratoires de langues plongeant les étudiants dans des univers culturels réels (REAL, 2011). En 2004, Magali Lemeunier-Quéré élaborait une typologie en six e-documents authentiques provenant du Web: 1) purement authentique ou moment de vie courante, 2) d'origine médiatique, 3)  interpersonnel simultané, 4)  interpersonnel différé, 5) personnel voire intime mais ouvert et différé et 6) vécu par simulation globale.

Les modes de transmission de ces e-documents sont : les vidéos en ligne ou sous forme de podcasts, les clavardages, les forums, les blogues et les mondes d’immersion ou de réalité virtuelle. Au cours des dernières années, la réalité augmentée (Mathias Ervyn, 2011) formule de nouvelles promesses au monde de l’éducation, offrant éventuellement la possibilité de quérir des informations culturelles sur un lieu visité en y pointant un simple téléphone…

Cette diversification de moyens couvre l’ensemble des besoins en matière d’habiletés langagières. Aux efforts de compréhensions et de productions écrites de la correspondance traditionnelle, l’étudiant bénéficie d’outils performants pour l’acquisition de compétences en interactions écrites, et surtout en interaction orale. Bref, la table est mise pour quiconque souhaite se créer un milieu d’apprentissage immersif.

Si les TIC libèrent l’étudiant de contraintes d’espace et de temps, elles jouent aussi un rôle essentiel à l’inclusion des personnes handicapées. Les personnes malvoyantes disposent de logiciels de lecture d’écran, comme Jaws, qui leur donnent accès aux textes du Web en .PDF ou en .HTML, moyennant le respect de règles d’accessibilité de la part des créateurs des sites, alors que les personnes tétraplégiques disposent d’une licorne leur donnant droit aux mêmes ressources éducatives qu’à tous. Une banque de livres audio s’enrichit de jour en jour et se consulte aussi bien à l’ordinateur qu’en baladodiffusion (Renaud, L. 2012). Ainsi, une simple attente dans une file se transforme en activité d’apprentissage.

2.1   L’autoformation, incluant l’autodidaxie et la communication

La création d’un milieu immersif virtuel efficace nécessite des stratégies d’autoformation et des dispositifs éducatifs qui tiennent aussi compte des besoins individuels que sociaux de la personne. Il est bien entendu possible de se procurer des logiciels éducatifs dédiés à l’apprentissage d’une langue étrangère et de rassembler une multitude d’outils d’aide comme des dictionnaires et des conjugueurs en ligne dans le cadre d’un apprentissage purement autodidacte. Des stratégies comme la recherche d’informations et l’accomplissement d’exercices sont alors mises à contribution.

Ce modèle d’apprentissage correspond à dupliquer les tâches souvent accomplies dans un laboratoire de langues ou pendant la période des devoirs à la maison et risque d’en décourager plus d’un. À mon avis, il lui manque la valeur de l’authenticité et de l’immersion présentée précédemment; le sens de l’apprentissage d’une langue, soit le plaisir de communiquer et d’œuvrer sur des projets en collaboration.

En plus des logiciels sociaux de type grand public comme Facebook, Twitter ou les blogues; trois types d’environnement collaboratif répondent à ce besoin : 1) les logiciels de jumelage linguistique, 2) les communautés d’apprentissage et 3) les environnements de soutien à l’apprentissage; en voici quelques exemples : 

 

  1. Les logiciels de jumelage linguistique. Certains comme MyExchangeLanguage.com offrent la possibilité de trouver un correspondant; d’autres comme Polyglotclub.com iront jusqu’à procéder à l’organisation de soirées de rencontres réelles dans un bar de Paris sur une base hebdomadaire; Lexxing.com offre les mêmes outils que Facebook, mais s’adresse spécifiquement aux personnes intéressées par l’apprentissage d’une langue seconde;
  2. Les communautés d’apprentissage. Des logiciels de communication sont conçus de telle façon que des étudiants assument le rôle de professeur en y déposant du matériel pédagogique de leur cru, qui servira à d’autres. C’est le cas notamment de Livemocha.com; d’un fonctionnement différent, 12speak.com s’apparente davantage à une formation en ligne offrant des exercices et des jeux et l’encadrement pédagogique d’un tuteur;
  3. Les environnements de soutien à l’apprentissage. Beebac.com est une communauté qui vise à accompagner des élèves tout au long de leur vie scolaire dès l’âge du secondaire. Des enseignants peuvent y déposer du contenu de cours, les élèves des travaux, des références, des conseils, etc. Les parents et tout professionnel de l’éducation peuvent y apporter du soutien par la création de groupes de travail.

 Conclusion

Je crois que le succès dans l’apprentissage d’une langue seconde repose sur de bonnes stratégies d’apprentissage découlant de l’autoformation et de la collaboration. Le progrès technologique nous donne les moyens de réaliser ces ambitions. Mais toutes les ressources du Web ne me paraissent pas forcément des plus heureuses sur le plan pédagogique.

 

Par exemple, Duolingo.com (Renaud, L. 2012) est un environnement d’apprentissage de langues secondes visant la traduction du Web par des étudiants en langues. Sur le plan didactique, la méthode s’inscrit carrément à contre-courant des approches communicatives et par compétences  (Beacco, J., 2007)  largement répandues aussi bien dans la formation en classe qu’à distance, en plus de couvrir uniquement et partiellement l’habileté de compréhension écrite. Je suggère à cette équipe la formation d’une alliance tripartite avec des enseignants et des informaticiens qui, dans l’esprit de l’Open Source, pourraient transformer le Web en formations complexes incluant des périodes de jumelage linguistique. En échange de ce solide encadrement pédagogique gratuit, les étudiants se verraient par contrat moral dans l’obligation de procéder à divers exercices de traduction de pages Web.

 

Ainsi inscririons-nous l’apprentissage des langues non seulement dans une perspective de communication, mais aussi dans la création d’un projet socioconstructiviste planétaire. Je me sens bien loin de mes lettres à la poste.

 

Texte: Luc Renaud, M.A. Sciences de l'éducation, le 30 mars 2012

 

Référence

 

Logiciels et livres audio :

 

 

 

Publié dans Éducation

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De l’apprentissage d’une langue à la traduction du Web

Publié le par Luc Renaud

Monsieur Luis Von Ahn caresse le rêve de rendre le Web accessible à l’ensemble de l’humanité en le traduisant dans la majorité des langues existantes. Or, la traduction du site Wikipedia en espagnol coûterait 15 millions de dollars selon lui, si confiée aux services d’interprètes professionnels, ce qui est hors de prix; alors que les traducteurs automatisés actuellement utilisés offrent des performances souvent désolantes. Cette tâche colossale de traduction du Web n’est donc réalisable que par les internautes eux-mêmes. 100 000 usagers la réaliseraient en 5 semaines, un délai réduit à seulement 80 heures si le nombre de contributeurs devait s’élever à 1 million.

Pour convaincre autant de personnes à prendre part au projet, Monsieur Von Ahn vise le 1 200 000 000 d'étudiants actuellement impliqués dans l’apprentissage d’une langue seconde (Luis Von Ahn, 2011). L’idée semble intéressante, mais nous éprouvons de sérieux doutes quant à son efficience sur le plan de pédagogique.

 

 


 

L’apprentissage d’une langue par une méthode de traduction

Plus de 5 millions d’Américains dépenseraient jusqu’à 500$ pour l’achat de logiciels de langues, tandis que d’autres prennent des cours privés plutôt dispendieux. Le site Web Duolingo.com, actuellement encore en version Bêta offre une méthode d’apprentissage gratuite. Les contenus du Web y sont découpés en segments selon les divers niveaux d’apprentissage d’une langue. Des phrases simples et courtes servent de matériel à des élèves de niveau débutant, tandis que des phrases plus complexes sont présentées à des élèves de niveau intermédiaire.

Monsieur Von Ahn estime que les élèves réussissent de bons apprentissages en suivant les principes du Learning By Doing à partir d’extraits de documents authentiques. Les contenus sont présentés aux étudiants dans la langue cible et doivent être traduits dans la langue maternelle des participants. Divers outils d’aide à la traduction proposent des mots; montre des exemples produits par les membres de la communauté d'apprentissage et génère même de la révision de vocabulaire.

En échange, un ingénieux système de compilation de phrases venant de plusieurs étudiants permet d’offrir une traduction de pages Web de qualité comparable à celles réalisées par des traducteurs professionnels.

Les limites pédagogiques de la méthode proposée

Tel que décrit, le système d’échange Apprentissage d’une langueTraduction du Web comprendrait de nombreuses limites sur le plan pédagogique. Il semblerait mettre de côté le volet entier de la compréhension, de l’expression et de l’interaction orale, considérées comme le pilier même de l’acquisition d’une langue seconde, selon les approches communicative ou par compétences actuellement privilégiées dans la majorité des situations éducatives.

Nous ignorons également de quelle manière l’étudiant investi dans une telle approche peut être amené à maîtriser les points de langues comme les règles de grammaire, les temps de verbes et autres particularités, sans être exposé à la moindre explication.

Plus grave encore, l’approche proposée met de l’avant la primauté de la traduction comme méthode d’apprentissage; et ce dans la langue maternelle de l’étudiant de surcroît. Il s’agit-là d’une vision à contre-sens des études menées en psycholinguistique qui, au contraire, préconisent d’exposer les étudiants à la langue cible en exigeant d'eux des efforts de compréhension globale et le développement de stratégies métacognitives.

Monsieur Von Ahn mentionne l’usage de documents authentiques comme une source de motivation importante et l’un des avantages de Duolingo, un point de vue qui oublie que les méthodes de langues actuelles insistent déjà sur l’importance des situations authentiques pour donner du sens aux cours.

Nous voudrions voir des preuves que des étudiants passent d’un niveau 0 à un niveau avancé en langue cible avec Duolingo et en connaître les mécanismes d'évaluation des apprentissages. Nous avons plutôt l'impression que les expériences menées ont rejoint une clientèle hétéroclite, anxieuse surtout d’enrichir son répertoire de mots de vocabulaire, de renforcer des notions déjà acquises dans des cours de langues ou juste intéressée à essayer un nouveau produit Web.

Le concept d’Open Source et la traduction du Web

Si nous ne croyons pas à l’efficience de la méthode Duolingo pour l’apprentissage des langues, il faudra à notre avis trouver d’autres sources de motivation pour convaincre 1 milliard 200 millions d’étudiants à se lancer dans la traduction du Web.

Nous proposons alors une forme d’entente tripartite.

Il y aurait d’une part l’équipe de Monsieur Von Ahn, partageant le rêve de faire traduire le Web par des étudiants; d’autre part, des enseignants et des informaticiens qui convertiraient peu à peu les contenus du Web dans un ensemble de logiciels éducatifs en ligne offerts suivant la gratuité de l’Open Source; et, finalement, des étudiants qui vivraient des échanges réels dans une formule de jumelage linguistique.

En échange de ce solide encadrement pédagogique gratuit, les étudiants se verraient par contrat moral dans l’obligation de procéder à divers exercices de traduction de pages Web.

Conclusion

Tous les chemins mènent à Rome. Il y a toutefois des routes plus rapides que d’autres; et nous avons de sérieux doutes quant à l’approche pédagogique proposée par Monsieur Luis Von Ahn en matière de didactique des langues. Par contre, nous saluons son désir de rendre le Web et l’apprentissage des langues accessibles à tous dans l’esprit de gratuité qui anime les adeptes de la démocratisation des savoirs par le biais d'Internet.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 28 mars 2012

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L’organisation apprenante dans le secteur de la santé

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié sur EducaVox.fr à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/L-organisation-apprenante-dans-le

L’éducation thérapeutique au cœur d’une transformation des processus internes et des relations avec la clientèle

La notion d’organisation apprenante est un concept éducatif qui peut générer au moins deux modèles d’affaires, si l’on se réfère à des exemples du secteur de la santé au Québec: le premier vise à la fois une meilleure circulation de l’information entre la base et les décideurs d’un milieu hospitalier et à la fois le transfert des savoirs entre les employés séniors et les recrues. Le second a pour but l’amélioration des relations entre un établissement et sa clientèle.

Dans les deux cas, les TIC y joueraient un rôle de premier plan comme moyen d’accès au savoir, comme outils de formation et de circulation de l’information et pour la sauvegarde de la mémoire organisationnelle.

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1-      Un exemple d’organisation apprenante : le Centre de santé et des Services sociaux de la Baie-des-Chaleurs (CSSSBC)

Le Centre de santé et des services sociaux de la Baie-des-Chaleurs (CSSSBC, 2012) chiffre à 300 ans d’expérience la perte possible de savoirs occasionnée par les départs à la retraite de plusieurs employés. La douzaine d’infirmières engagées pour les remplacer ne cumuleraient en échange que 300 jours d’exercice. Conscient de ce problème, l’établissement a entrepris une démarche de transformation organisationnelle inspirée, entre autres, de Peter Senge, qui définit l’organisation apprenante comme :

Une façon d’être et de fonctionner dans un environnement - où les gens collaborent et réfléchissent ensemble pour que l’organisation s’améliore constamment afin de devenir une organisation saine et agile. (Guibeault, D. 2012)

 

Des mécanismes d’échanges entre employés transformeraient la somme astronomique de savoirs, savoir-faire et savoir-être acquis sur le terrain en base de connaissances des plus riches et facilement accessibles. Des dispositifs de communication composés d’ateliers de discussion, de coaching et d’utilisation des médias, etc., faciliteraient la formulation par la base de recommandations et de directives éclairées destinées aux décideurs. Cette nouvelle forme de gestion du changement par l’amélioration de la communication à l’horizontale et à la verticale s’effectuerait en continu respectant en cela le principe de l’apprentissage tout au long de la vie.

 

De plus, la banque de pratiques gagnantes émergeant de la mobilisation des savoirs ferait l’objet d’enregistrements sur vidéo haute définition. Une firme spécialisée en production audiovisuelle pour le e-learning a même conçu un compagnon virtuel accessible en baladodiffusion. L’employé est ainsi à même de visionner des scènes pratiques en lien avec son questionnement professionnel, selon les principes du Juste à temps, Juste assez. De leur côté, des nouveaux retraités éprouveraient le sentiment de léguer un peu d'eux-mêmes à l'établissement, ce qui aurait un impact positif sur leur estime de soi.

2-      L’établissement d’un nouveau partenariat entre les patients et les soignants

L’engorgement des salles d’urgence (Radio-Canada, 2011) et le manque de médecins de famille (Gaudreau, V., 2010) ne sont que deux exemples de problèmes associés aux soins de santé mentionnés dans les médias. Monsieur Vincent Dumez, Directeur du bureau facultaire de l'expertise patient partenaire de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal (UdeM) en voit un autre peut-être plus grave : la dégradation du sentiment de sécurité et de confiance envers les professionnels de la santé. Une situation qu’il comprend bien puisqu’il est lui-même atteint du SIDA depuis quelques décennies à cause de la contamination des banques de sang, nécessaires au traitement de l’hémophilie (Dumez, V. 2011 et 2012).

Ce gestionnaire propose un modèle d’affaires axé sur l’organisation apprenante dans laquelle les patients seraient considérés comme les principaux agents actifs du traitement de leur maladie, comme cela a déjà été le cas au cours des années ’70, et où les soignants offriraient de l’éducation thérapeutique pour les aider. Cela implique l’arrimage de deux cultures distinctes : celle des professionnels, habitués à suivre des protocoles universels, et celle des patients correspondant souvent à des réalités singulières. La notion de soins doit également être vue dans ses aspects physiques et psychologiques.

Pour illustrer l’originalité de son concept, M. Dumez fera de nouveau référence à son expérience empirique. Par exemple, il participe depuis longtemps à toute question relative au traitement de ses maladies chroniques; il connait bien les risques des traitements offerts et réalise ses propres intraveineuses depuis l’âge de six ans. Il croit que la très grande majorité de patients est comme lui et ne demande pas mieux qu’à assumer pleinement et avec autonomie son rôle de soignant. Il est même d’avis que les patients atteints de maladie chronique acquièrent une expertise respectable en soins de santé.

Cela démontre de façon non équivoque le potentiel de l’apprentissage expérientiel et de l’autoformation pour l’acquisition de savoirs et de savoir-faire des plus poussés. Le partenariat qu’il propose entre les patients et le personnel de la santé repose sur ce type d’expérience éducative.

Lors d’une webconférence donnée en 2011, Monsieur Dumez affirmait que les technologies pouvaient jouer un rôle important en matière d’éducation thérapeutique, à la condition d’y inclure du contenu bien adapté aux besoins des patients. Aux TEDx de l’UdeM (Renaud, L. 2012), il se disait d’avis que le patient actuel se présentait souvent chez le médecin avec un autodiagnostic erroné élaboré à partir d’informations douteuses tirées de blogues ou encore de sites Internet officiels au contenu difficilement applicable. Ainsi le patient doit-il aussi apprendre à bien lire les données disponibles, ce qui relève d’une bonne connaissance des maladies et de leurs traitements de base.

L’approche partenariale qu’il propose pourrait-elle à long terme contribuer à générer une culture de la santé au sein de la population et logiquement se traduire par une certaine réduction de la demande en matière de soins?

Conclusion

C’est vraisemblablement la question du vieillissement de la population, l’abondance des départs à la retraite anticipés et la peur de laisser filer la mémoire organisationnelle qui rendent la question de l’organisation apprenante alléchante aux yeux de décideurs. Le CSSSBC constitue un bel exemple de transfert des savoirs entre les employés séniors et les recrues en vue d’assurer la conservation de la mémoire organisationnelle.

Visant des objectifs bien différents, les travaux relatifs à la question de partenariat patient-soignant, présentés par le Directeur du bureau facultaire de l'expertise patient partenaire de la Faculté de médecine de l’UdeM, nous rappellent que le concept d’organisation apprenante s’élargit à l’ensemble des citoyens dans l’établissement de rapports plus égalitaires entre les patients et le personnel de la santé.

Dans les deux cas, les TIC peuvent constituer des outils de formation importants et permettre l’accès à des informations pertinentes Juste à temps, juste assez. En terminant, je me demande si nous ne devrions pas collectivement modifier le curriculum scolaire de l’école secondaire pour y placer l’éducation thérapeutique en toute priorité, par le biais d’une panoplie de cours : secourisme, principales maladies et traitements de base, nutrition, natation, etc. Des générations mieux formées feraient davantage preuve d’efficacité lors des rencontres de partenariat en soins de santé, une manière, peut-être, de libeller les consultations médicales de l’avenir.

-          Pour visionner les vidéos du CSSSBC, cliquez sur ce lien ;

-          Pour visionner une conférence de Vincent Dumez sur le partenariat patient soignant, cliquez sur ce lien.

Texte : Luc Renaud. M.A. Sciences de l’éducation

Référence

 

Centre hospitalier de l’Université de Montréal (2012), Sécurité des patients : vers un partenariat de soins renouvelés? Conférence de Vincent Dumez Vidéo

CSQ, Âges et savoirs : vers un transfert intergénérationnel des savoirs, Mai 2007

CSSS de la Baie-des-Chaleurs (2012), L’organisation du Centre de santé et des services sociaux de la Baie-des-Chaleurs. Visité le 25 mars 2012

Gaudreau, V. La pénurie de médecins de famille serait plus criante. Publié le 09 avril 2010

Guilbeault D. et associés (2012), L’organisation apprenante.

Maillard, R. (2011) S.O.S médecins de famille, dans Protégez-vous.

Radio-Canada, L’Agence de la santé de Montréal espère régler le problème des urgences d'ici 2015 Mise à jour le mercredi 24 août 2011.

Renaud, L. (2012) TEDx de l'UdeM et les réformes en santé: autonomisation et organisation apprenante dans Le blogue de Luc R

Université de Montréal (2011), L’expertise de Vincent Dumez dans Fixez l’objectif. Vidéo

 

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Le coeur du Café Lézard résonne sous la voix de Malika Katia Sellami

Publié le par Luc Renaud

En l’écoutant chanter Mujer de Fuego, je ne voulais pas que ça s’arrête; me confie un spectateur littéralement médusé par l’élan émotionnel qui se dégageait de l’artiste. Il ignorait sans doute que je m’étais senti littéralement hypnotisé par la même chanson. Nous devions éprouver des sensations similaires avec Free Spirits Apart.

Depuis, j’ai transféré les pièces de Barefoot, Smiling, le nouveau disque de Malika Katia Sellami dans mon iPod, et je me plais à l’écouter aussi bien dans le métro qu’en marchant de retour du bureau. Le disque est excellent! S’y retrouvent des airs variés joués de façon remarquable par un groupe de musiciens : des balades ou des airs folks, tantôt chantés d’une voix douce, tantôt avec force, laissant transparaître une large gamme d’émotions, de l’espoir et de l’amour.

Mais l’atmosphère du spectacle se voulait à la fois plus intimiste, et plus informelle. D’ailleurs, l’artiste devait se présenter sur scène  seule, pieds nus, respectant en cela le titre du disque.

1-      L’entourage de la chanteuse

De l’amour, il y en a dans l’entourage de Malika Sellami.

Des amis se sont rendus au Café Lézard ce soir de lancement montréalais de Barefoot Smiling. Parmi eux se trouvaient des gars originaires  de Saskatoon dans l’Ouest canadien, et une jeune femme, Anik, vivant de multiples aventures traversant la planète en autostop, suivant en ce sens les traces de Malika. Le petit café était également bondé grâce à la générosité et à l’efficacité du marketing réalisé par Geneviève Fuoco, une amie, que Malika devait inviter à la blague à lui servir de manager lors de sa tournée dans l’Ouest canadien.

Pendant la soirée, Malika devait consacrer beaucoup de temps aux membres de la famille réunis, certains ayant fait huit heures de route, uniquement pour elle. Un oncle guitariste, Monsieur Marc Bélanger; et une tante chanteuse, Madame Lyne Beaubien devaient l’accompagner à la bonne franquette à quelques reprises. Le père de Malika, descendu de Québec, m’expliquera avec fierté que sa fille a pu bénéficier d’une belle couverture médiatique lors du lancement du disque le vendredi précédent dans la Vieille Capitale.

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Conscient des difficultés inhérentes au métier de chanteuse, il ajoutera : Malika veut vraiment percer dans un monde où la concurrence est plutôt féroce. J’écoute Radio-Canada chaque jour et j’entends chaque fois deux ou trois nouveaux chanteurs; Montréal est un petit marché. Mais refusant de baisser les bras, plein de solidarité envers sa fille, il s’empressera en fin manager de m’expliquer que des éléments du spectacle de Québec de Malika seraient en rediffusion au Canal Vox (1), le 5 avril prochain à 21 h.

2 -      Le spectacle : de découvertes en chansons

Le spectacle se veut fidèle au sens de l’aventure de l’artiste, qui entremêlera de multiples histoires de vie à ses chansons. Les discours seront souvent entrecoupés de fous rires contagieux, suite aux gestes cabotins de ses deux accompagnateurs familiaux. L’artiste nous expliquera que son prénom, Malika, signifie Reine, et que dans les circonstances elle s’octroie le royaume du périmètre d’environ... un mètre entourant son microphone.

Guitare à la main, elle s’empressera de raconter comment s’est déroulée son coup de tête de partir en tournée la première fois. Son entourage aura un peu ralenti ses ardeurs lui faisant comprendre qu’elle avait minimalement besoin d’un… répertoire; n’est-ce pas? Ce qui devait donner naissance au minidisque Manifest Some Love en 2009. Dans son aventure, elle aura par la suite fait la rencontre d’une autre auteure compositrice et interprète qui possédait également un véhicule automobile, un accessoire particulièrement utile en tournée.

Ce succès constitue pour elle la preuve qu’il est possible de faire ce qu’on veut.

Puis, Malika parlera au public de sa famille et de gens qui ont inspiré son écriture. Dans la grande ville de Palmer en Saskatchewan, d’une population totale de… 16 habitants, elle se sera sentie charmée par les splendides couchers de soleil des prairies canadiennes, ce qui lui inspirera une chanson. Elle destine d’ailleurs Prairie Love à ceux et celles qui se demandent bien ce qu’elle peut trouver de touchant dans ce coin de pays. Tu ne sais pas à quoi ça ressemble de tomber en amour avec le ciel. [Traduction libre]. Un incommunicable qu’elle veut bien transmettre à ses proches par le biais de la musique.

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Avant de chanter Little Daisy, elle expliquera au public qu’elle refuse de s’apitoyer avec des airs tristes, préférant transformer ses infortunes en chants de joie et d’espoir. Je pleure, ce qui signifie que je pourrai sourire de nouveau […] La vie n’est pas aussi dure qu’elle en a l’air. [Traduction libre]. De fait, la seule chanson triste de son répertoire concerne la vie d’un homme, seul et malheureux, souhaitant se rendre là où volent les esprits. De toute évidence, l’objectif réel de Malika consiste à créer un rapprochement avec ceux qui s'y reconnaissent par le biais de la compassion.

C’est après avoir fait voyager le public dans un ensemble varié d’univers, qu’elle nous transportera dans l’ardeur émotionnelle de sa femme de feu.

Conclusion

Je le disais dans l’article précédent, Lancement montréalais de Barefoot, Smiling de Malika Katia Sellami. L’artiste a beaucoup de talent! Bien sûr qu’elle commettra quelques petites erreurs peut-être dues au stress normal des débuts; mais elle saura compenser avec une sensibilité désarmante. Le public attachera beaucoup plus d’importance à sa voix chaleureuse, et même envoûtante par moments, et à sa grande aisance sur scène.

Établi à Québec, le père de Malika me dira ne pas l’accompagner en tournée. Et je le comprends! Qui pourrait suivre une telle globe-trotter, qui performe aussi bien en Amérique latine que dans l’Ouest canadien!

Je conclurai en lui souhaitant du succès à la hauteur de ses rêves, et qu’elle nous revienne à Montréal avec de nouvelles chansons dans un avenir rapproché.

(1) Horaire de diffusion et de rediffusion du reportage sur Malika Katia par Canal Vox de Videotron à partir du 5 avril:  Lézard au 9 (vidéotron): Jeudi 21h30, vendredi 1h30 am, 9h am, 13h, samedi 10h30 am, 14h30, 21h, dimanche 0h am, 15h30, lundi 0h, 4h30am, mardi 17h.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 24 mars 2012

Dans la même série :

Lancement montréalais de Barefoot, Smiling de Malika Katia Sellami

Publié dans Musique - Chant

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Le microblogue éducatif sous le microscope

Publié le par Luc Renaud

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Pour une application pédagogique réussie de Twitter

À la lecture du rapport de S. Parent et de M. Deschênes (2012), Les applications pédagogiques de Twitter et de Wikis, Blogues et Web 2.0. Opportunités et impact pour la formation à distance de Lucie Audet (2010), j’ai compris que Twitter pouvait servir à l’apprentissage de l’argumentation et du débat, et aussi à des fins de créations collectives de contes ou de romans dans une approche éducative issue de la collaboration. Il est aussi possible d’y jumeler une multitude d’options, entre autres pour la réalisation de sondages.

La littérature a aussi mis en lumière des expériences menées par une poignée d’enseignants, passionnés par les innovations techniques au goût du jour. Bien que de telles initiatives méritent des encouragements, je me suis demandé quelle en était la valeur réelle sur le plan des apprentissages; et si certains passionnés ne prenaient pas souvent le moyen pour la fin.

Dans cet article, il sera question de scénarisation pédagogique et d’une grille d’utilisation du microblogue en éducation.

1-      À la recherche d’études scientifiques sur les microblogues

Se questionnant sur la valeur pédagogique réelle des nouveaux outils technologiques, Jean Loisier (2010) s’est, entre autres, intéressé à la messagerie, incluant le microblogue, en formation à distance (FAD). Aucun des huit facteurs de réussite identifiés n’aurait obtenu une note d’excellence; six d’entre eux devant se contenter d’un assez bon score : l’accessibilité (ubiquité) des formations, l’adaptation du rythme d’apprentissage, l’accessibilité aux documents, l’encadrement à temps, la socialisation entre étudiants et la simplicité des dispositifs techniques. Par ailleurs, une note moyenne serait accordée à deux facteurs de réussite pourtant considérés comme des exemples du potentiel majeur du microblogue, soit : la diversité des activités d’apprentissage et l’apprentissage collaboratif.

Il est vrai que l’étude portait sur la FAD et non sur les projets éducatifs en salle de classe. De plus, l’échantillon d’expériences éducatives avec Twitter s’est peut-être accru de façon notoire depuis la recherche de M. Loisier. Néanmoins, je crois important de considérer les résultats obtenus par le chercheur comme une mise en garde contre un trop-plein d’enthousiasme qui conduirait à de l’improvisation dans l’élaboration de projets éducatifs novateurs et à un recul réflexif biaisé par l’attachement aux TICE.  


 

2-      Les formules pédagogiques et Twitter

Avant d’employer le microblogue (ou toute autre technologie, d’ailleurs) dans un scénario pédagogique, il faut bien entendu en connaître le potentiel, mais d’abord déterminer des objectifs pédagogiques clairs en fonction du programme d’études. Pour ce faire, une réflexion sur le choix d’une ou des formules pédagogiques s’impose. Comme le mentionnait déjà J. Viens en 1998, veut-on mettre l’accent sur un projet individuel ou sociocentré?

L’Université du Québec à Trois-Rivières (2012) nous propose une typologie comprenant les formules suivantes : l’étude de cas, la résolution de problème, les groupes de discussion, le travail en équipe, le travail en coopération, le séminaire, l’exposé oral et la simulation. Pour nos besoins, je retranche d’emblée celle de l’exposé oral dans le cas de scénarios qui se limitent à l'usage exclusif du microblogue.

À l’instar de Jacques Viens avec qui j'ai collaboré au tournant du millénaire, je me permettrai de me demander si l'outil choisi, dans ce cas-ci le microblogue, sera employé comme outil de consultation ou de gestion de l’information, comme moyen de communication ou comme exerciseur.

C’est alors qu’entre en jeu l’importance d’en connaître le potentiel sur le plan éducatif.

3-      Le potentiel éducatif du microblogue

De prime abord, la limite de rédaction d’un message de 140 caractères imposée par Twitter est considérée par ses adeptes comme un véritable défi appelant à faire preuve d’ingéniosité, générant même une twittérature, selon J.-Y. Fréchette (2010), composée de maximes, de proverbes, de recherche de mots-clics précis, etc. L’Université de Montréal a même organisé un concours de twittérature se déroulant encore jusqu’au 30 mars 2012 dans le cadre de la Francofête.

Mais qu’en est-il de cette limite de caractères pour le non-amateur de littérature?

L’outil impose en soi un contexte idéal pour la formulation, l’échange et le cumul de phrases courtes, ce qui peut se révéler intéressant pour initier à l'écriture de jeunes scripteurs, des étudiants en langue seconde ou des élèves que ce type de tâches académique rebute généralement. Les échanges brefs et spontanés effectués de manière naturelle peuvent même donner à certains le goût et l’habitude d’écrire. De verbomoteurs, certains se transformeraient en scriptomoteurs.

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4-      Une grille d’utilisation pédagogique de Twitter

Notre lecture nous amène à attribuer les rôles suivants au microblogue : idéateur pour la création d’une œuvre, outil de soutien au travail collaboratif et aux jeux, moyen de communication spontanée et volontaire, en plus de constituer en soi un objet d’apprentissage.

a)      Idéateur pour une œuvre personnelle ou collective

Le microblogue me paraît génial pour la collecte de citations, d’observations et la formulation de questions ou d’idées dans le cadre d’une activité de remue-méninges. L’élève est ainsi appelé à mieux questionner la réalité à l’étude, qu’il s’agisse d’un livre, d’un film, d’un problème mathématique ou de sciences. Seul ou à l’aide des ajouts de ses abonnés, il pourra aussi se constituer un fil de presse, composé d’une banque de critiques ou d’hyperliens sur des thèmes donnés.

Toutes ces informations recueillies serviront d’un riche aide-mémoire pour la rédaction personnelle d’un article de blogue, par exemple; ou encore pour la réalisation d’une œuvre collective comme un conte ou même un roman.

b)      Soutien au travail collaboratif ou aux jeux

L’usage d’un microblogue peut se révéler utile comme outil de soutien à l’organisation d’un travail en équipe ou de relation d’aide. Les participants peuvent y annoncer la tenue d’une activité, proposer des dates de réunions, ou encore contribuer à la répartition des tâches des membres impliqués. Ils peuvent aussi se formuler des encouragements ou des conseils. Des échanges entre tweetclasses peuvent porter sur une recherche, un débat, ou encore sur un jeu.

c)       Outil de communication et d’ouverture sur le monde

Par le biais de Twitter, il est possible de rejoindre une vaste communauté d’amateurs ou de spécialistes d’une discipline donnée, répartie sur la planète entière dans le but de se tenir informés d’avancées dans un domaine d'activités et  même établir de nouvelles collaborations. Lors de sa conférence sur les changements dans les organisations par le Web 2.0, l’entrepreneure Marie-Josée Gagnon affirmait que les influenceurs sont sur Twitter.

d)      Twitter pour… Tweeter

Le médium est le message, affirmait McLuhan. Le microblogue, comme tel, soulève la passion de dizaines de millions d’utilisateurs qui, ensemble, en explorent le potentiel et lui créent du sens, participant à l’échafaudage de la culture numérique. Tweeter assouvit alors un goût d’aventure et une curiosité naturelle, deux qualités indéniables sur le plan de l’apprentissage. L'analyse des contenus abordés permettrait, par exemple, de brosser un portrait plutôt intéressant de la civilisation.

5-      La scénarisation pédagogique et la recherche

Une fois conscient des objectifs pédagogiques visés, des formules pédagogiques pertinentes et du potentiel éducatif du microblogue, il est temps de procéder à l’élaboration d’un scénario pédagogique détaillé comprenant un plan logistique (accès au matériel…) et des consignes claires inscrites dans une démarche éducative: mise en situation, exploration, appropriation, synthèse et transfert. Le scénario comprendra aussi une description des rôles des participants, un calendrier d’activités, des mesures d’évaluation et de réflexion métacognitive. Le concepteur devra prévoir du matériel complémentaire, si nécessaire.

J.Beaupré (2012) nous en donne de grandes lignes dans le cadre d’une activité d’écriture; et d'autres pédagogues partagent leurs expériences par la tenue d'un journal de bord dans un blogue. Il serait intéressant qu'ils en tirent des conclusions dans un mémoire à caractère scientifique.

Conclusion

Le microblogue est un outil passionnant qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Employé seul, intégré dans un logiciel social plus complexe ou associé à un blogue, il peut générer de multiples scénarios pédagogiques pour répondre à des intérêts personnels et collectifs. En ce sens, je partage l’enthousiasme des enseignants qui mènent des initiatives novatrices, en faisant souvent face aux réticences du milieu familial ou scolaire. Il me semble essentiel de bien documenter les expériences vécues de manière à proposer des stratégies pédagogiquement rentables de l'usage de Twitter, et des autres TICE, et de rendre ce savoir disponible à l'ensemble des acteurs de l'éducation.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 22 mars 2012

Référence

Beaupré, J. (2012) 1,2,3 Tweetez dans Récit Local de la Commission scolaire des Affluents. http://blogues.csaffluents.qc.ca/recit/tag/microblogage/

Coll. (2012) Twittérature 2011-2012 : un bilan dans Institut de twittérature comparée. http://www.itc-twitterature.org/ScriptorAdmin/scripto.asp?resultat=305173#777657

Educol (2012) Utiliser le micro-blogging en classe, un exemple en lycée professionnel dans Éduscol. Portail national des professionnels de l’éducation. http://eduscol.education.fr/cid50815/micro-blogging-en-classe.html

Fréchette, J.-Y.(2010) La culture des réseaux comme idéologie pédagogique dans Profweb, Le carrefour québécois pour l’intégration des TIC en enseignement collégial. http://www.profweb.qc.ca/index.php?id=3716&no_cache=1&L=0

Gagnon, M.-J. (2012), Nouvelles communications, nouvelles organisations. Les soirées des Grands Communicateurs, le 29 février 2012. http://conf.teluq.ca/p271ovhxuen/?launcher=false&fcsContent=true&pbMode=normal

Loisier, J. (2010) Mémoire, Les nouveaux outils d’apprentissage encouragent-ils réellement la performance et la réussite des élèves en FAD? Document préparé pour le Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (REFAD) (www.refad.ca)

Parent, S. et M. Deschênes (2012), Les applications pédagogiques de Twitter dans Profweb, Le carrefour québécois pour l’intégration des TIC en enseignement collégial. http://www.profweb.qc.ca/fr/publications/dossiers/les-applications-pedagogiques-de-twitter/etat-de-la-question/index.html

Renaud, L. (2012) Conférence de Marie-Josée Gagnon : Le Web 2.0 au service de l’entreprise sociale dans Le blogue de Luc 3. Publié le 3 mars 2012. http://www.lebloguedelucr.com/article-conference-de-marie-josee-gagnon-le-web-2-0-au-service-de-l-entreprise-sociale-100650091.html

 

UQTR (2012) Choix d'une formule pédagogique.

https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_apercu=N&owa_bottin=&owa_no_fiche=233&owa_no_fiche_dev_ajout=-1&owa_no_fiche_dev_suppr=-1&owa_no_site=47

 Visité le 21 mars 2012

Publié dans Éducation

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TEDx de l'UdeM et le développement durable : de la campagne à la ville

Publié le par Luc Renaud

Une préoccupation : la préservation de l’environnement 

Dans TEDx : Vers l’émergence d’une société apprenante, j’avais relevé quelques thématiques chères aux jeunes, comme la santé, l’environnement et la technologie. L’article précédent, TEDx et les réformes en santé : autonomisation et organisation apprenante, a brièvement couvert le premier sujet. Cette fois-ci, je m’intéresserai principalement à la question environnementale abordée par le microbiologiste Mohamed Hijri de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, l’entrepreneur Mohamed Hage, spécialiste des serres agricoles sur les toits et Paula Meijernik, architecte paysagiste, qui s’est tournée vers les écologies de…  l’asphalte.

Comme nous le verrons, l’esprit planétaire ne vise pas uniquement le rapprochement international, mais aussi la réduction du fossé entre les milieux rural et urbain. Plus que jamais, le monde ne forme qu’une seule grande famille. Mais auparavant, décrivons un peu les travaux du designer industriel Marcin Jubokowski, qui cherche à révolutionner la fabrication de la machinerie agricole et industrielle selon les principes de la coopération, Open Source, en réaction aux coûts faramineux imposés par les lois habituelles de l’économie.

1-      L’univers agricole en pleine transformation

 

-          L’Open Source Ecology à la rescousse des agriculteurs

Marcin Jubokowski possède une ferme dans l’État du Missouri aux États-Unis et œuvre dans le développement de processus menant à la fabrication d’une grande variété de machinerie agricole et industrielle qui, à long terme, pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de l’humanité, particulièrement dans les pays les plus pauvres.


 

À court terme, ses travaux l’ont concrètement conduit au design et à l’assemblage d’un tracteur de ferme modulaire, solide et durable, en six jours de travail. L’œuvre s’inscrit dans le courant de collaboration et de l’échange libre des idées (Open Source Ecology) par l’entremise, entre autres, de Wiki. À l’aide de cette plateforme collaborative, les intéressés y échangent idées et points de vue, qui donnent naissance à de nouvelles façons de faire.

Bien plus qu’un simple procédé de fabrication, le travail de Monsieur Jubokowki constitue un exemple révélateur de la démocratisation des savoirs, et de la responsabilisation des participants qui vivent alors la culture du Fais-le toi-même, au lieu de plier sous le joug des coûts exorbitants imposés par les entreprises multinationales.

-          La décontamination des sols

Le microbiolologiste Mohamed Hijri se questionne aussi sur des procédés visant à assurer l’alimentation des milliards d’individus peuplant la surface de la Terre. De 7 milliards actuellement, l’humanité devrait franchir le cap des 9 milliards d’ici quelques décennies; à un moment où le phosphore, élément essentiel à notre survie, serait à la fois un agent de pollution majeur des cours d’eau et, paradoxalement en situation de déclin  comme source d’engrais des sols cultivables. Une situation qui pourrait être désastreuse pour nos descendants.

Or, une solution naturelle est envisageable pour renverser ces tendances.

La mycorhize est un mystérieux champignon microscopique, à la fois simple et complexe, qui existe depuis plus de 450 millions d’années. Bien employé, il peut renforcer les racines des plantes qui, en retour, l’aident à proliférer, fournissant la terre du phosphore nécessaire aux bonnes récoltes agricoles. Cette relation de type donnant-donnant est non seulement écologique, mais aussi très efficace. De fait, des expériences ont montré que la production agricole peut croître de 30% par rapport aux techniques actuellement répandues, tout en diminuant l’injection de phosphore de l’ordre de 75%.

1-      L’environnement urbain

 

-          La ferme en ville

Un entrepreneur, Monsieur Mohamed Hage, invite la population urbaine à se procurer différemment ses légumes. Avec l’aide d’ingénieurs et d’architectes, il est prêt à transformer les toits de grands immeubles en serres et en jardins. Son système optimise l’usage de l’énergie solaire, et met des insectes à contribution pour l’entretien des plants.

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Il serait possible de construire un jardin sous serres en trois semaines, seulement. Les expériences actuelles permettent de nourrir jusqu’à 2000 personnes par jour. Dans les divers points de distribution actuels, de nouveaux rapports sociaux s’établissent entre les clients qui prennent le temps d’échanger pour se donner des recettes et se faire de nouveaux amis.

Monsieur Hage caresse le rêve de voir les villes se construire leurs propres fermes pour nourrir leurs propres populations, dans un esprit de partage que le stéréotype habituel associe souvent au milieu rural.

-          La transformation du paysage urbain

Monsieur Hage n’est pas le seul à vouloir humaniser le paysage urbain. Paula Meijernik, Directrice de l’école d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, mène une véritable charge contre l’asphalte qui recouvre une grande portion du décor de la ville : autoroutes, rues, stationnements, etc. L’architecte paysagiste reconnaît bien sûr la nécessité de telles surfaces pour les déplacements des véhicules motorisés, mais se dit que la population peut se réapproprier d’importants tronçons asphaltés et contribuer à l’embellissement de son milieu de vie.

Il serait possible, par exemple, d’établir des périmètres de zonage, réduisant le droit à l’asphaltage, ou encore de perforer des tronçons de surface pour y planter des arbres. On pourrait aussi tatouer de façon artistique ces affreux tapis grisâtres, ce qui les rendrait plus agréables. Il y aurait lieu aussi de conférer diverses vocations à un même lieu; certains espaces formeraient de petits escaliers, qui serviraient de stationnement le jour et de places de spectacles publics en soirée.

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Madame Meijernik estime que plus une ville grandit, plus on doit trouver des astuces pour préserver la nature. De fait, il y a eu d’abord l’aménagement d’espaces verts, puis la multiplication de jardins communautaires, et maintenant des réflexions pour réduire la laideur des espaces asphaltés.

Assisterions-nous à la revanche de l’exode rural, les néocitadins désirant transformer la ville à l’image de leurs racines?

Conclusion : Faire un avec la nature

L’environnement constitue une préoccupation majeure de la clientèle du TEDx de l’UdeM, qui nous a fait connaître des efforts dans le but de faciliter le labeur des agriculteurs dans une perspective d’alimentation mondiale, et selon des méthodes plus écologiques. Nous avons aussi perçu le désir de ramener à la ville des valeurs du milieu rural, par la création de toits verts, mais aussi par la réduction des espaces asphaltés.

De la campagne à la ville, d’un pays à l’autre, le monde semble s’être donné le mot de ne former qu’une seule grande famille humaine, bien respectueuse des lois de la nature.

Dans la même série :

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 mars 2012

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TEDx de l'UdeM et les réformes en santé: autonomisation et organisation apprenante

Publié le par Luc Renaud

Un changement de paradigme dans les soins aux malades ?

On sent à l’intérieur même du milieu médical moderne un courant de réformes qui guide des acteurs par une philosophie moins technique et plus humanisante que ne le laissent croire des problèmes comme l'engorgement de salles d'urgence ou le manque de médecins de famille. Depuis une dizaine d’années, par exemple, la psychiatrie reconnaît la valeur médicale de la méditation pleine conscience d’inspiration bouddhiste et s’en sert auprès de patients dans le but de limiter les rechutes de périodes dépressives des malades.

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Dans cet esprit de réformes, des protagonistes reconnaissent faire souvent face à une bonne dose de résistance de la part de confrères du milieu médical, d’après les commentaires recueillis auprès de certains d'entre eux le 11 mars dernier lors de la journée TEDx de l’UdeM. Trois grandes réformes nous ont été présentées : 1) les efforts de l’équipe du gestionnaire Vincent Dumez de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal visant l’intégration d’un important volet éducatif qui permettrait l’établissement d’un rapport soignant soignant entre le médecin et son patient. 2) La psychiatre et psychanalyste Danielle Bergeron nous a, quant à elle, brossé un portrait des plus positifs d’un centre de traitement de personnes atteintes de psychose; les soins visent à réduire considérablement les niveaux d’hospitalisation et à redonner le droit à l’inclusion sociale aux patients. 3) L’ingénieur Sylvain Martel s’est intéressé à la nanorobotique, une approche d'ingénierie biomédicale révolutionnaire, dans la lutte contre le cancer.

1-    La formation d’une organisation apprenante : un patient, partenaire de son propre traitement en santé

Atteint d’hémophilie et d’autres maladies chroniques, Monsieur Dumez voit depuis son adolescence la notion de soins de santé au cœur de sa propre vie. Des études lui montrent également que 50% de la population souffrira un jour ou l’autre d’une maladie chronique. Il estime, de plus, que la plupart souhaitent se soigner par eux-mêmes, mais disposent souvent de mauvaises informations sur les traitements appropriés. Les conseils en provenance d’Internet ne reposent pas toujours sur des bases scientifiques fiables, ou encore sont difficilement applicables. Les malades font aussi face à un milieu médical qui leur dicte souvent la conduite à adopter au lieu de les éduquer sur le choix des traitements pour leur permettre de prendre soin d’eux-mêmes en pleine liberté à partir de décisions éclairées.

 

 

Aux yeux du Directeur du bureau facultaire de l'expertise patient partenaire de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, le milieu hospitalier devrait se transformer en véritable organisation apprenante. En conséquence, les facultés de médecine doivent former les futurs médecins pour qu’ils puissent développer avec leurs patients un rapport de soignant à soignant. À titre d’exemple, il affirme être lui-même en mesure de se donner les intraveineuses nécessaires lorsque le traitement de sa propre maladie le requiert. Dans l’état actuel des choses, il s’attend à des initiatives des personnes malades à qui il conseille d’exiger des spécialistes rencontrés des informations précises et détaillées en matière d’autotraitements.

2-      Apprendre à se libérer d'une psychose

Docteure Danielle Bergeron est directrice du 388, un Centre de traitement psychanalytique de la région de Québec pour jeunes adultes psychotiques. En conférence, elle rappelle que la schizophrénie est un trouble mental grave et dévastateur qui se caractérise par des instants de délire, l’entendement de voix, la création d’un monde imaginaire, et surtout par beaucoup de souffrance et de solitude. Les traitements basés sur la médication n’éliminent pas les risques de rechute; en conséquence de quoi nous assistons souvent à la chronicisation de la maladie, à l’internement parfois à vie du patient, alors exclu de toute forme de vie sociale.

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La méthode Ailleurs, Autrement, Avec (AAA) du 388 constitue une véritable alternative et connaît des résultats retentissants : une diminution du taux d’hospitalisation de l’ordre de 90%; une baisse importante des besoins de médication, et une amélioration substantielle de la qualité de vie du patient. La famille des malades note aussi une importante diminution de l’isolement de ceux-ci et l’optimalisation des conditions de leur rétablissement.

Pour ce faire, le centre offre un service de psychiatrie complet, jumelé à une approche psychanalytique globale permettant à la personne malade de démystifier le monstre qu’est sa psychose. Établi dans une maison de quartier et non dans un hôpital, le centre dispose aussi de lits sur place pour héberger un malade au moment d’une crise majeure, et offre des ateliers d’art avec des artistes professionnels pour l’amener à rompre l’isolement et à développer des compétences artistiques de niveau professionnel.

3-      La nanorobotique pour le traitement du cancer

L’ingénieur Sylvain Martel, directeur du laboratoire de nanorobotique de l’école Polytechnique de Montréal,  assume un rôle de pionnier en impliquant l’ingénierie dans la lutte contre le cancer; une maladie dévastatrice qui remplit de désespoir les personnes malades. De 40 à 45% de la population souffrirait un jour ou l’autre de cette maladie à des degrés divers. Si actuellement, on dénombre un mort chaque quatre secondes, ce rythme de morbidité doublerait d’ici 2020.

Contre cette maladie, les médecins disposent de peu de moyens. Or, des observations scientifiques permettent de noter que plusieurs cancers meurtriers sont localisés, comme celui de la prostate, des poumons ou des seins, etc.; et que l’administration des drogues touche aussi bien les zones en santé que les zones malades.

L’approche de Monsieur Martel préconise l’introduction de la médication dans des nanocapsules, propulsées dans le corps humain à l’image de sous-marins miniaturisés des romans de science fiction. Une fois rendue près des zones malades, la drogue serait éjectée de son enveloppe pour se coller d’elle-même à des bactéries, qui les aideraient à mener le combat. Le traitement serait contrôlé par ordinateur sous la supervision d’un médecin responsable du dosage du médicament nécessaire.

Entre 2007 et 2011, des tests menés sur des animaux ont permis de valider d’importantes hypothèses et de peaufiner le traitement. Le produit a même atteint sa cible, soit le foie d’un lapin. Actuellement une équipe multidisciplinaire étudie la possibilité de mener des tests sur l’être humain, en dépit de résistances dans le milieu médical et d’un financement difficile à obtenir.

Conclusion

Nous notons d’importants changements dans le milieu médical où des réformateurs s’attaquent de manière systémique aux problèmes en vue d’offrir de réelles alternatives aux patients. TEDx de l’UdeM nous a donné les exemples des efforts menés par un gestionnaire de Faculté de médecine de l'Université de Montréal visant à faire du patient un réel partenaire dans le traitement de sa maladie et à transformer le milieu médical en organisation apprenante; un médecin psychiatre et psychanalyste met en place une approche thérapeutique prometteuse, qui permet à des malades gravement touchés par la schizophrénie de briser leur isolement et mener une vie beaucoup plus riche que le laissent croire les pronostics habituels; un ingénieur, de son côté, recherche des armes contre le cancer à l’aide de la nanorobotique. Certains des conférenciers ont tout de même reconnu faire face à la résistance de membres de leur milieu respectif, une réaction qui n’a rien de surprenant. N'est-ce pas le propre du changement que de causer du dérangement?    

Dans la même série:

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 18 mars 2012

Publié dans Sport-Santé

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Des applications pédagogiques du blogue

Publié le par Luc Renaud

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La voie dorée de l’autoformation, du socioconstructivisme et de la formule hybride

Des données de Wikipedia de 2011 chiffraient le nombre de blogues, cybercarnets ou jouebs à 156 millions. Toutefois, la blogosphère comprend de nombreux blogues inactifs, ou carrément abandonnés de leurs auteurs qui, dans certains cas, choisissent d’en redémarrer un nouveau sur des bases différentes. Cette perte s’expliquerait par le faible taux de rétroaction des lecteurs, ou davantage par l’incapacité de beaucoup de blogueurs à produire des textes avec régularité, un point de vue que devrait partager L. Audet, (2010).  

Pourtant, le blogging est une aventure des plus instructives.

Chaque article exige de la recherche d’informations et des efforts de réflexion apparentée au rôle de praticien chercheur de la méthode de recherche action systémique (RAIS) du professeur André Morin (2010). De texte en texte, le rédacteur acquiert une expertise dans un ou plusieurs domaines d’activités, suivant en cela une approche constructiviste. Du point de vue social, et même professionnel, il établit généralement de beaux échanges avec d’autres passionnés; et ce, tant sur le plan national qu’international.

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Bloguer est donc la clé dorée qui ouvre les portes de la pensée, mais aussi celles de rencontres sociales insoupçonnées dans une démarche axée sur l’autoformation. Mais de quelle manière peut-on inviter les élèves sur ce sentier de l’apprentissage et de l’autonomie? Pour y voir plus clair, nous aurons besoin d’une typologie des blogues et d’une réflexion de données de nature technopédagogique.

1-       Vers une typologie des blogues

Cardon, D. et H. Delaunay-Téterel (2006) ont établi une typologie de blogues comprenant les quatre catégories suivantes : 1) Ego et le monde : le partage des intériorités ; 2) la conversation continue : un entre-soi devant les autres ; 3) le recrutement des pairs : amateurisme, réputation, professionnalisme et 4) L’énonciation citoyenne : distanciation, discussion et critique. Chacune de ces catégories se différencie par un rapport au social allant de l’expression de l’univers intime de l’auteur à des thématiques citoyennes.

1- Ego et le monde, le partage des intériorités : dans cette catégorie, le blogueur agit plutôt en solitaire, empruntant un style littéraire des plus personnels pour exprimer son intériorité et considérant le blogue comme une forme de journal intime.

2- La conversation continue, un entre-soi devant les autres : populaire chez les adolescents et les jeunes adultes, ce deuxième type de blogues serait surtout une manière de maintenir le contact avec des proches. Le rédacteur éviterait volontiers certains thèmes et des formulations qui froisseraient les autres membres de la petite communauté. Il y dresserait ses expériences de voyages ou ses démarches de recherche d’emploi, etc. et établirait une communication écrite avec ses lecteurs.

3- Le recrutement des pairs,  amateurisme, réputation, professionnalisme : d’un ton beaucoup moins intime ou personnel que dans les deux premières catégories, le blogueur cultive ici une passion pour un sport ou un artiste, etc., publie des textes et des documents dans l’espoir de faire des échanges avec des inconnus qui partagent ses intérêts. 

4- L’énonciation citoyenne : distanciation, discussion et critique : Cette quatrième catégorie  de blogueurs caractérise ceux qui emploient le blogue comme outil de transmission de savoirs, ou de propositions d’éditoriaux ; ou encore, nous ajouterons, à des fins promotionnelles. Les textes y sont travaillés avec un effort de professionnalisme, tout en conservant une dimension subjective propre au domaine du blogue. Ce travail ne constitue pas pour autant le gagne-pain de l’auteur. C’est le cas des blogues d’experts comme ceux des professeurs d’université, des directeurs de banque, des psychiatres, etc. L. Audet (2010) ajoute à cette liste ceux des journalistes et autres spécialistes des médias et des technologies.

 

Grilo, M. R. et N. Pélissier (2006) ont identifié un type de blogue citoyen, par lequel des intellectuels vont même jusqu’à former des communautés assumant un rôle de chien de garde de la société plus fort que celui de la presse traditionnelle. Très populaire au Portugal, cette pratique existerait déjà du côté des États-Unis, où des journalistes feraient preuve d’une sévère autocritique.

 

2-       Le blogue éducatif

Cette ébauche de typologie des blogues nous semble utile pour établir les paramètres d’une activité éducative. Par exemple, il est clair que les deux premières catégories répondent mieux aux intérêts des élèves les plus jeunes, comme le laisse entendre Cédric Fluckiger (2006) dans son étude sur l’appropriation des blogues par des groupes de collégiens. L’outil répondrait également à des besoins éducatifs reliés à la rédaction de textes en langues ou en poésie. Avec des élèves moins à l’aise avec le programme scolaire, les durs, le troisième type de blogue pourrait constituer une source de motivation en les amenant à exploiter des passions personnelles.

En revanche, nous imaginons facilement la tenue d’un blogue citoyen avec des élèves plus âgés dans le cadre de cours de philosophie ou de sciences sociales.

Mais pourquoi faire la promotion du blogue et non d’une autre technologie ? L’enquête de Brigitte Vandal (2006) apporte à cette question quelques éléments de réponses de nature technopédagogique.

-  Sur le plan technique

Pour le professeur et pour l’élève, il s’agit de l’outil par excellence d’initiation à l’usage pédagogique des technologies de l’information et de l’éducation en éducation (TICE) du fait de certaines caractéristiques appréciables : simplicité, rapidité, interactivité, interconnectivité et gratuité.

-  Sur le plan pédagogique

Selon L. Audet (2010) et B. Vandal (2006), le blogue favorise particulièrement l’expression personnelle et la socialisation ; en combinant les informations des deux auteures, nous en arrivons au descriptif suivant :

  • même les élèves les plus timides sont encouragés à écrire sur une base régulière : la tenue d’un carnet de voyage ou de journal de bord, par exemple;
  • la collaboration et l’entraide dans des projets, même de nature interculturelle et internationale, et la diffusion des travaux scolaires; 
  • l’engagement dans une réflexion métacognitive et l’organisation de l’information;
  • la croissance personnelle : l’élève apprend à mieux se connaître, développe sa force de caractère et son sens de l’argumentation en réagissant aux commentaires des lecteurs, notamment.

 

La diffusion régulière de textes sur le Web procurerait aussi à l’élève le sentiment de pouvoir influencer le monde.

 

3-       L’utilisation pédagogique du blogue

Madame Vandal énumère trois types d’usage pédagogique du blogue : 1) le blogue professeur ; 2) le blogue classe et 3) le blogue élève.

-          Le blogue professeur

Le blogue professeur peut être de nature personnelle ou collaborative, et faire partie d’une blogosphère institutionnelle ou interinstitutionnelle en devenant un membre actif d’une communauté de pratique. Le professeur y est amené à proposer des ressources pédagogiques, à assurer une veille pédagogique et à suivre des projets de recherche, et même à réfléchir sur sa pratique professionnelle tout en améliorant ses propres habiletés d’écriture. Audet (2010) y voit aussi des avantages sur le plan de l’humanisation et de la personnalisation : le professeur se fait mieux connaître, comme personne à part entière, de ses pairs ou de ses élèves.

Il peut aussi y commenter les travaux de ses élèves, les évaluer, et fournir à ceux-ci des activités complémentaires, intégrant, souvent sans le savoir, des modes de formation en présentiel et à distance dans une formule hybride.

-          Le blogue classe

Par ailleurs, le blogue classe sert à soutenir le travail collaboratif des élèves ou le projet de la classe, comme dans le cas d’une correspondance entre des écoles. Ce type de blogue peut aussi servir de prétexte à l’enseignement des TICE aux élèves, ou juste offrir à ceux-ci l’occasion de vivre une expérience sociale, cimentant ainsi un climat d’équipe au sein du groupe. Dans des cours de langues, des billets peuvent être présentés sous forme de jeux ou de défis à relever en classe ou à distance.

-          Le blogue élève

L’élève peut être encouragé à tenir un blogue uniquement par plaisir d’écrire, sachant que la recherche de commentaires est loin de constituer l’unique source de rétroaction sur ses écrits. L’auteur peut recevoir des commentaires verbaux des proches, ou des clins d’œil sur Facebook ; voir ses permaliens circuler sur Twitter, ou découvrir qu’on le cite sur un autre site Web. À moins qu’il ne change radicalement de paradigme et qu’il ne décide de se créer un réseau de blogueurs dans une approche beaucoup plus sociale, dans lequel cas il devra se plier aux règles d’écriture de sa communauté, perdant ainsi en termes de liberté : sujets de la vie quotidienne, phrases courtes, etc.

D’une manière ou d’une autre, la pratique du blogue permet au blogueur de se constituer graduellement un portfolio facilement accessible par d’éventuels collaborateurs ou employeurs, un point de vue que partage surement l'entrepreneure Kim Auclair qui insistait le 15 mars dernier,  dans le journal Les affaires.com, sur l’importance pour les entrepreneurs de se faire connaître par le biais des activités du Web 2.0.

En contexte strictement scolaire, il s’agit aussi d’une méthode pour la réalisation de travaux d’équipe ou de devoirs individuels, qui pourront servir à la constitution d’un portfolio électronique à des fins évaluatives. Puisqu’il permet de conserver une trace de tous les écrits, le blogue est l’outil par excellence pour la réflexion qui mène l’élève sur la voie de l’autoévaluation et de l’autoformation.

Conclusion

La tenue d’un blogue est une activité exigeante, puisqu’il s’agit d’un acte d’écriture, qui peut être complexe et qui doit être reproduit avec régularité pendant des mois, voire des années. A la longue, les apprentissages réalisés transforment l’écrivaillon d’un jour en véritable expert, recherché et apprécié d’un public donné. À l’école, il s’agit d’un exercice qui initie l’élève aux règles de base de l’autoformation, de la collaboration et de la coconstruction de savoirs, et l’enseignant ou le professeur à celles d’une formule pédagogique hybride intégrant avec facilité des TICE dans un contexte plus naturel.

Je conclurai en affirmant avec Brigitte Vandal que l’emploi éducatif du blogue est voué à un grand avenir ; mais, j’ajouterai, à la condition de passer à l’action et de lui accorder une place de choix dans le dispositif éducatif.

Références :

Auclair, K (2012), 5 avantages pour un entrepreneur d'être sur les médias sociaux. les affaires.com 

Audet, L (2010) Wikis, blogues et Web 2.0 Opportunités et impacts pour la formation à distance, Document préparé pour le Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (REFAD)

 

Cardon, D. et H. Delaunay-Téterel (2006) La production de soi comme technique relationnelle. Un essai de typologie des blogs par leurs publics, La Découverte | Réseaux 4 - no 138, pages 15 à 71

 

Fluckiger, C.(2006), La sociabilité juvénile réinventée. L'appropriation des blogs dans un groupe de collégiens,  La Découverte | Réseaux, 4 - no 138, pages 109 à 138

 

Grilo M. R. et N. Pélissier (2006), La blogosphère, un cinquième pouvoir ? Critique du journalisme et reconfiguration de l'espace public au Portugal, La Découverte | Réseaux, 4 - no 138, pages 159 à 184

 

Morin, A (2010). Cheminer ensemble dans la réalité complexe. La recherche-action intégrale et systémique (RAIS). L'Harmattan, collection Recherche-action en pratiques sociales. 

Renaud, L. (en cours depuis 2010) Le blogue de Luc R ; http://lebloguedelucr.com

 

   

Vandal B (2006). Blogues et éducation – Tour d’horizon. Clic Bulletin collégial des technologies de l’information et de la communication, Numéro 61, http://clic.ntic.org/cgi-bin/aff.pl?page=article&id=1001

 

Wikipedia, Blogue : http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog.Visité le 15 mars 2012

 

Texte: Luc Renaud, M.A. Sciences de l'éducation, le 16 mars 2012

Publié dans Éducation

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