K-Bust en met plein la vue lors du lancement de Urban Stories
Elle possède l’étoffe d’une star internationale, faisant preuve d’une énergie foudroyante. Le 23 mai dernier, K-Bust, une chanteuse néoquébécoise d’origine chilienne, devait vivre l’un des plus grands moments de sa carrière grâce au lancement officiel de son premier CD en anglais. C’est accompagnée de quelques musiciens et d’une troupe de danseuses qu’elle en met plein la vue au public invité, composé en bonne partie de membres des médias, de photographes et de quelques amis.
Bien connue dans le milieu latinoaméricain pour avoir fait la première partie de Los Prisoneros, le groupe rock le plus populaire du Chili, et pour avoir participé à des spectacles-bénéfices dans des causes comme le tremblement de terre survenu dans son pays d’origine, elle demeure une belle surprise pour le public d’ici. Le blogue de Luc R était présent à l'évènement organisé par PUR Communications et est heureux de présenter cette chanteuse à ses lecteurs.
K-Bust, dans une histoire urbaine
À la découverte d’une artiste polyvalente
K-Bust m’explique être littéralement née pour le monde musical : Ce n’est pas moi qui ai choisi la musique, mais la musique qui m’a choisie, confie au blogue de Luc R celle qui, dès son jeune âge, s’est entichée de compositeurs classiques comme Mozart et Beethoven. Ainsi, aura-t-elle fréquenté le Conservatoire pour y apprendre divers instruments, pour plus tard prendre des cours de chant selon la méthode russe. Au-delà de ces formations officielles, l'artiste attribue une grande partie de ses apprentissages à ses initiatives autodidactes.
Pourtant, j’ai bien essayé de faire d’autre chose, ajoute-t-elle avant de prendre la décision de poursuivre ses rêves. Mais comment passe-t-on du classique au pop-soul / R & B, son genre actuel, remplaçant la douce symphonie par le rythme trépidant de la vie urbaine? La chanteuse répond qu’elle ne s’impose pas de limite, chaque genre musical reflétant une réalité valable et complémentaire.
L'évènement se voulait haut en couleur. En haut, à droite, l'humoriste Renaud Lefort
Il faut croire que les principaux artisans du milieu musical partagent son avis. En 2007, elle est consacrée meilleure auteure-compositrice-interprète par la prestigieuse Université McGill. Et depuis 2008, elle multiplie les présences sur la scène internationale. À ce sujet, elle garde un souvenir immuable de sa collaboration avec Alan Prater, l’un des choristes de Michael Jackson, tout comme elle se sent privilégiée d’une chanson enregistrée avec Benoît Jutras, compositeur du Cirque du Soleil, qui aura connu du succès aussi bien à Macao qu’à Hong Kong.
Malgré ces grands instants de vie, le meilleur est à venir, puisqu’elle prend confiance en ses talents d’auteure, et que sa rencontre avec Sonny Black se conclut par la production de Urban Stories.
Une chanteuse engagée
Le CD comprend neuf chansons en anglais et deux autres en espagnol, ce qui lui permet de rejoindre un vaste public. Dans l’entrevue qu’elle m’a accordée dans un français impeccable, l’artiste polyglotte se définit comme une chanteuse engagée et porte une attention particulière à la rédaction des paroles de ses chansons. J’ai toutefois oublié de lui demander si elle se sentait de connivence avec le grand poète chilien, et récipiendaire d’un prix Nobel de littérature 1971, Pablo Neruda qui affirmait que s’il nous était impossible de nous sauver de la mort, que l’amour puisse alors nous sauver de la vie. Ou d’une autre célébrité du Chili, Violeta Parra, qui a fait cadeau à l’humanité de son célèbre Gracias a la Vida, sans compter la torture vécue par Victor Jara au nom de la liberté et de la justice. Après tout K-Bust ne m’a-t-elle pas dit qu’elle se sentait sensible à la question des droits humains, à la liberté d’expression, au droit à l’éducation et à l’émergence d’une société plus équitable?
D'ailleurs, elle relève solidement les épaules et m’affirme sur un ton solennel. Je suis environnementaliste 24 heures sur 24, un thème qu’elle reprend dans Humo, une réflexion existentialiste qui démontre une recherche sur soi, poétiquement associée à la fumée, à l’atmosphère terrestre et à la sécheresse : Lluvia que no cae […] que ha aumentado el dolor por dentro. […] Será que el miedo no tiene tiempo de saber quien soy (Traduction libre : La pluie qui ne tombe pas a augmenté la douleur de l’intérieur…Serait-ce que la peur n’a pas le temps… de [me montrer] qui je suis.)
Lors de notre échange, elle admet s’intéresser beaucoup à l’unité planétaire, un point de vue au cœur même des visées interculturelles et internationales du blogue de Luc R. Aux yeux de la chanteuse, les êtres humains ne forment qu’un seul véritable peuple. Je croirais entendre le grand poète argentin Facundo Cabral, ou Alberto Cortés, qui n’admettaient pas qu’on dise d’eux qu’ils sont des étrangers. K-Bust aborde l’universel dans une merveilleuse chanson, We’re one. Elle y affirme clairement que les pays reflètent des frontières purement arbitraires, avant de lancer une supplique à l’humanité, lui demandant de libérer son âme et son esprit en vue de transformer la haine en amour pour, d’une certaine manière, nous permettre de créer notre propre destinée.
Optimiste face à l’avenir, K-Bust perçoit l’émergence d’un monde moins individualiste. La réalité donnera-t-elle raison à cette vision futuriste?
Face aux aléas de la vie, la jeune femme éprouve aussi beaucoup d’affection et d’admiration à l’endroit de sa mère, sa meilleure amie, et lui dédie une chanson en conséquence. Cause all I got from you, It’s more than I deserve. When I start feeling alone. It’s you that I’m looking for. Clairement, K-Bust se présente à nous tel un livre ouvert, nous confiant certains de ses secrets intimes, parlant par moments de solitude et d’amour.
Quelques mots sur le spectacle
Si les textes se veulent sérieux, la musique est au contraire dynamique et constitue une invitation à la danse. En cela, K-Bust donne raison à Jennifer Gélinas, de l’excellent duo musical D’Kaña, qui a découvert dans la culture latine une forme de résilience qui porte les évènements les plus graves dans des airs d’espoir et, je me permettrai d’ajouter, sous le vent d’une solidarité fraternelle à toute épreuve et d’un appel au combat personnel contre l’adversité. En dépit des grands problèmes vécus dans ces pays en développement, le mot d’ordre repose sur l’expression du bonheur et la recherche collective de solutions: un grand non à la dépression. La fougue de K-Bust illustre cet état d’être de manière frappante et contagieuse.
Lors du lancement de Urban Stories, le public a pu voir des images vidéos de la ville côtière Valparaiso, en plus de découvrir la fraîcheur de cette artiste entourée de musiciens et d’autres professionnels du showbiz. Puis, l’humoriste Renaud Lefort, agissant en maître de cérémonie, a présenté les principaux faits d’armes de K-Bust.
L’entrée en scène de la star s’est produite sous la fumée d’ambiance et une musique tonitruante; un show haut en couleur a plongé les spectateurs dans l’univers de la danse et de la chanson. K-Bust se sentait visiblement très à l’aise et heureuse de vivre ce moment que l’une de ses meilleures amies qualifiera de réalisation d'un rêve.
Le mot de la fin
Tel que mentionné au début de cet article, K-Bust possède tous les attributs pour connaître un grand succès international. Jeune, dynamique; elle offre un son de qualité et peut chanter dans plusieurs langues. De plus, elle sait toucher aussi bien le cœur des amateurs de musique que de textes.
Je voudrais terminer cet article en rappelant qu’il est possible de l’entendre à la radio les 15 et 16 juin et de la voir en concert au club Balattou le 5 juillet prochain. Pour être tenu au courant de ses sorties publiques, pour entendre des extraits de ses chansons ou pour se procurer Urban Stories, il suffit de consulter le site Internet officiel de la chanteuse : http://www.kbust.com.
Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 30 mai 2012
Photos: Omaira Rincones