Êtes-vous là où vous voulez être ? - La conférence de Martin Larocque

Publié le par Luc Renaud

Martin Larocque est une personnalité bien connue dans le milieu artistique québécois. Il est vu régulièrement à la télévision, dans le téléroman Virginie, et aimerait bien qu’on le compare un peu à Jacques Languirand à la radio. Il joue aussi dans des comédies musicales, etc. Bref, il n’a pas besoin de présentation. Toutefois, plusieurs se sont sentis surpris de le voir invité à titre de conférencier dans le cadre de la programmation offerte aux parents d’enfants et d’adolescents par le Comité central des parents de la Commission scolaire de Montréal.

Pour être clair, le blogue de Luc R s’est intéressé à Êtes-vous là où vous voulez être?, dans le but de parfaire ses connaissances sur le plan parental. À ce sujet, l’auteur de Papa 24/7 se dira d’avis que la paternité est un rôle qui s’apprend avec beaucoup d’humilité. On apprend à être parent, en regardant ses pieds, affirmera-t-il. Quoiqu’il en soit, Monsieur Larocque cumule près d’une quinzaine d’années d’expérience comme conférencier, à la suite d’une carrière dans l’enseignement au secondaire.

1)      Contre le besoin de se faire valider par les autres

Être là où on doit être… Martin Larocque se réfère d’abord à la nécessité de se sentir bien dans sa peau et à celle d’accepter son corps tel quel. À la suite de quoi, il abordera l’importance d’être bien dans son couple, dans sa vie familiale et sociale, puis dans ses relations professionnelles. Pour se sentir bien dans son corps, il relatera une expérience vécue dans le cadre d’un cours de théâtre donné par Patricia Nolin. L’exercice consistait à se placer nu chez-soi, en toute intimité, devant un miroir et à s’y mirer durant une vingtaine de minutes. À la suite de cet exercice, l’élève y éprouve un profond sentiment de libération, sans trop savoir l’expliquer. Une grande partie du malaise initial tiendrait son origine, selon lui, dans ce qu’il nomme un complot historique médico-religieux envers la sexualité.

S’inspirant de L’enfer, c’est les autres du philosophe humaniste Jean-Paul Sartre, il est clair à ses yeux qu’il faut se défaire de notre recherche de validation sociale qui nous mine l’existence. Ce rejet de l’approbation d’autrui  est d’autant plus important que les médias actuels bombardent constamment  les gens de modèles de vie différents de la réalité de la majorité, et dans certains cas, totalement inimitables. La publicité d’une crème raffermissante du fessier affichait, par exemple, l’image d’une jeune adolescente de douze ans, alors que le produit s’adressait évidemment à des femmes d’âge mûr. Par ailleurs, le magazine Elle-Québec, cité par Monsieur Larocque, révèle que 70% des mannequins professionnels n’aiment pas leur corps, ce qui entraîne le maintien de diètes alimentaires dévastatrices.

 

 

Nos complexes emmerdent les autres, affirmera-t-il, par la suite; laissant entendre que notre conception de l’amitié, tout comme celle de l’amour, doit exclure la recherche d’approbation. L’amour, c’est comme un rhume; on l’a. Ça ne s’explique pas. Et l’amour parental est tout simplement indescriptible. Il convient donc d’être disposé à le vivre sans complexe.

De plus, des complexes peuvent générer chez les autres des réactions non désirées, comme des moqueries. Une arme efficace contre les jugements et la risée d’autrui? L’autodérision, qui se situerait particulièrement proche de la sagesse, selon lui.

2)      Attention au terrorisme émotionnel

Monsieur Larocque attache aussi beaucoup de valeur au bonheur du moment présent, qu’il associe allègrement  au principe de vivre à fond ses rêves. Une dame âgée, rencontrée par hasard, lui aurait indiqué une ligne directrice qui rejoignait le fond de sa pensée. Dans l’établissement des priorités de vie, il convient d’abord de veiller sur soi-même, ensuite sur le couple, puis sur la famille. Dans cet ordre. Dans ce contexte, il faut se méfier des dards émotionnels qui, au fil du temps, détruisent la confiance et nous éloignent de la réalisation de soi. Il s’agit de petites remarques qui viennent brimer des élans d’expression personnelle. D’apparence inoffensive, le cumul de ces commentaires négatifs aurait sur l’esprit l’effet de la goutte d’eau japonaise sur le corps.

À cet égard, 80% des Québécois n’aimerait pas son emploi, ce qui est plutôt symptomatique d’une perte de confiance envers ses rêves, et de fléchissement face aux peurs personnelles. Bien que l’argent soit un moteur important dans une vie, il faut se poser la question à savoir si on est là où on voudrait sur le plan professionnel. Dans le cas d’une réponse négative, Monsieur Larocque nous rappelle que nous ne vivons qu’une fois la vie actuelle, et qu’il pourrait ne pas y avoir de deuxième chance. Tremblez, mais osez… le changement, nous dira-t-il avec force et conviction. Aux gens qui croient cela impossible, il cite le cas de Denise Filiatrault qui continue de vivre pleinement ses rêves, même âgée de 80 ans. Sommes-nous là où nous devrions être dans nos rêves?

Conclusion

À mon avis, deux questions du public ont bien résumé la teneur de cette conférence. Est-ce si important ce que les autres pensent de nous? Comment gérer la peur et la liberté dans la vie professionnelle? Il n’y aurait pas de réponse absolue à ces deux questions. C’est à chacun de découvrir ce qui est bon pour soi. Il est toutefois beaucoup plus important d’apprendre à se connaître soi-même, d’identifier nos rêves, nos valeurs, nos priorités, nos talents et nos goûts personnels que de rechercher chez autrui une approbation inutile, insatisfaisante, voire même nuisible. Il est certain que la peur du changement constitue souvent un frein à l’expression de sa liberté dans la vie professionnelle. Il convient à chacun d’assumer les conséquences de ses choix; mais en fin de compte, la question est cruciale puisque de ceux-ci découle notre bonheur.

 


Martin Larocque dira, dès le début de sa conférence, qu’il n’a pas créé ce discours puisque beaucoup a déjà été écrit sur le sujet traité. Toutefois, cela fait déjà plus d’une décennie qu’il peaufine le contenu de son discours par la lecture des écrits et la réflexion personnelle. Nous ajouterons qu’il met ses talents de vulgarisateur au profit du public. Son langage est franc et coloré, et le message mérite d’être entendu. Martin Larocque sur le Web: estimedesoi.ca

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 4 novembre 2011

Publié dans Formation CSDM

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