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L’école et la vie; un apprentissage à deux vitesses?

Publié le par Luc Renaud

L’école et la vie; un apprentissage à deux vitesses?

La nécessaire remise en question continuelle de l’école

Je la vois tous les jours déployer des efforts considérables dans un programme d’études qu’elle affectionne, mais dont le résultat final prendra vraisemblablement la forme d’un échec des plus retentissants. C’est que l’école fonctionne à un rythme effréné, trop rapide pour cette personne qui reprend des études après des années, et dont les origines l’ont plutôt conduite du creux des montagnes, entre les quatre murs de carton qui servaient de gite de misère à la famille. Et malgré cela, je ne vous parle pas d’une victime, mais vraisemblablement d’un vainqueur.

Un apprentissage à deux vitesses

Cette étudiante adulte apprend graduellement l’art de renverser le rapport autoritaire de l’école et à faire sienne les notions qu’elle acquiert de ses cours, c’est-à-dire à les intégrer à l’intérieur d’une panoplie de stratégies d’apprentissage de l’école de la vie. C’est qu’elle adore la photo, voyez-vous. Alors, chaque jour elle multiplie les prises de vues à sa manière, répondant davantage à ses propres instincts et compréhension des choses qu’aux ordres de la programmation scolaire. Jamais les avancements technologiques reliés aux appareils photo numériques n’auront rendu plus grand service.

Et, pour compenser ses difficultés en classe, elle consulte régulièrement le web en vue de tirer profit de tous les conseils offerts sur YouTube. Voyant au-delà de cet horizon immédiat, elle a intégré ses intérêts pour les arts visuels dans son mode de vie en se disant qu’elle allait faire flèche de tout bois, en reprenant par elle-même et pour elle-même tous les exercices imposés en vue de reprendre éventuellement le cours en y faisant un retour en force.

Dans ce contexte, l’école est vue comme un outil d’apprentissage comme un autre.

Du cœur à la raison…

Comprenez-moi bien. L’étudiante ne s’est pas résignée à la perspective de vivre un échec scolaire; au contraire, elle se met au travail dès les petites heures du matin et se couche particulièrement tard pour réaliser péniblement des tâches que d’autres étudiants de sa classe réussissent haut la main, dans des délais beaucoup plus raisonnables. Elle a simplement décidé pour elle-même que la fin avait plus d’importance que les moyens; par conséquent, elle a choisi d’adopter des stratégies d’apprentissage de longue haleine, largement inspirées de l’autoformation.

Cette décision lui semble d’autant plus facile que son école, comme tel, favorise l’esprit d’un chacun pour soi, totalement à l’encontre des valeurs socioconstructivistes largement véhiculées ailleurs dans le milieu scolaire. Là où elle va la notion d’entraide semble quasi inexistante. Dans ce contexte, elle ne peut compter que sur elle-même, un principe qui rejoint paradoxalement les orientations de vie imposées par ses années d’enfance dans un milieu de vie difficile.

… De la raison au cœur

Bien sûr que toutes ces difficultés se traduisent par de petites blessures; et l’échec final, s’il survient, pourrait causer des sentiments de dévalorisation et de perte de confiance en soi. Il s’agirait, une fois de plus, d’une illustration flagrante de la nécessité de réformer l’institution scolaire si celle-ci souhaite réellement offrir des chances de développement à tous; sans quoi, il devient urgent de jeter symboliquement les murs des établissements par terre en vue de valoriser les autres sources d’apprentissage : la famille, le travail, la vie, en général.

Dans le cas de l’étudiante présentée ici, je garde confiance qu’elle sache au contraire chercher et trouver « les fleurs au milieu des détritus » pour paraphraser le chanteur Leonard Cohen; et, ce faisant, qu’elle puisse porter principalement son regard sur l’ensemble de ses apprentissages scolaires aussi minimes puissent-ils lui paraitre, si elle se compare aux autres. Je garde aussi confiance qu’elle maintienne le cap sur ses forces intérieures et sur ses objectifs, qu’elle pourra bien atteindre à son rythme à l’aide ou non du milieu scolaire.

En conclusion

Il y a près de trente ans; mon père, alors principal d’école, devait me donner une leçon de vie lorsqu’il considérait un jeune garçon du village comme un génie, en dépit des piètres résultats scolaires de celui-ci… Le digne représentant de l’autorité officielle, et fervent de la pédagogie ouverte, avait compris l’importance de bien dissocier les apprentissages réalisés à l’école de ceux des autres milieux. En reconnaissant et en valorisant l’autoformation, il a vraisemblablement contribué au succès de vie personnelle et professionnelle de plusieurs élèves de génie, que d’autres ont considérés comme des inadaptés de l’école. Bien sûr l’école a évolué; mais de nombreuses situations démontrent la nécessité d’une continuelle remise en question si celle-ci a vraiment à cœur le développement humain personnel et social.

Luc Renaud,

M.A. Sciences de l’éducation (Option technologie éducationnelle)

Quelques mots sur l’auteur

Luc Renaud est spécialisé en technologie éducationnelle et enseigne le français langue seconde depuis plusieurs années auprès d’une clientèle adulte immigrante. Détenteur d’une maitrise en éducation, il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montréal dans le domaine de l’intégration pédagogique des TIC, et a participé à des projets de recherche portant sur la formule hybride et le socioconstructivisme. Il possède également une solide expertise en développement et expérimentation de formations en ligne et s’intéresse vivement à la collaboration internationale.

Mal à l’aise dans le milieu scolaire, il croit à une remise en question continuelle de l’école ; il tient d’ailleurs un blogue, L’éduc-acteur, le Blogue de Luc Renaud, sur des thèmes variés, qui mettent de l’avant l’importance de l’autoformation.

Publié dans Éducation

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Vers une réflexion intra et extrascolaire pour prendre part à la discussion sur l’innovation en éducation

Publié le par Luc Renaud

Des étudiants en FL2 s’attendent parfois à recevoir un manuel de cours comprenant des tableaux de notions grammaticales ou de vocabulaire, des exercices d’application, des extraits de textes avec des questionnaires de compréhension. À ce manuel s’ajouterait un DVD avec des exercices de compréhension orale. Le professeur de langue devient alors un sélectionneur de contenus et un applicateur de consignes prédéterminées, un correcteur d’épreuves et un évaluateur. Dans ce contexte, l’intégration des TICÉ se réduit à une simple diversification, qualifiée faussement de modernisation par certains, de moyens et d’outils mis à la disposition des étudiants comme de l’enseignant. Et souvent, cette transformation mineure dans la pratique éducative répond malheureusement à des attentes, peu ou pas innovantes.

Vers une réflexion intra et extrascolaire pour prendre part à la discussion sur l’innovation en éducation

Des étudiants en FL2 s’attendent parfois à recevoir un manuel de cours comprenant des tableaux de notions grammaticales ou de vocabulaire, des exercices d’application, des extraits de textes avec des questionnaires de compréhension. À ce manuel s’ajouterait un DVD avec des exercices de compréhension orale. Le professeur de langue devient alors un sélectionneur de contenus et un applicateur de consignes prédéterminées, un correcteur d’épreuves et un évaluateur. Dans ce contexte, l’intégration des TICÉ se réduit à une simple diversification, qualifiée faussement de modernisation par certains, de moyens et d’outils mis à la disposition des étudiants comme de l’enseignant. Et souvent, cette transformation mineure dans la pratique éducative répond malheureusement à des attentes, peu ou pas innovantes.

Or, notre expérience pédagogique va à l’encontre de ces tendances réductionnistes du potentiel des TICÉ, et nous conduit à porter plusieurs chapeaux en plus de l’enseignement : penseur, chargé de projets, concepteur de matériel, chercheur, conseiller, formateur, tuteur, agent de changement, conférencier, rédacteur, etc. Et tout cela nous semble nécessaire puisque l’innovation en éducation vise à répondre à de nouveaux enjeux de la société : le apprendre à apprendre, l’apprentissage tout au long de la vie, etc.

Une tenue vestimentaire variée

De fait, comme "simples enseignants", nous vivons un constant processus de réflexion portant non seulement sur l’outillage technologique, mais bien sur les approches éducatives qui visent la responsabilisation des étudiants dans leur processus même d’apprentissage dans un contexte éducatif de relations humaines menant à l’autoformation. Comme le montrent plusieurs de nos articles, nous cherchons l’établissement de liens entre les étudiants et le reste de la société par des expériences de jumelage, mais aussi d’intégration professionnelle, etc. ; sans que le professeur soit derrière chacune des initiatives des étudiants.

Nous nous questionnons également sur la mise en place de stratégies de pédagogie par projets de nature socioconstructiviste et même humaniste ; et nous voulons des planifications pédagogiques qui tiennent compte de concepts tels que la diversité des styles d’apprentissage. Bref, on l’aura compris, nous nous cassons drôlement la tête. D’autant plus que ce processus de réflexion s’inscrit dans l’obligation de vivre au moins une vingtaine d’heures par semaine en contact direct et intense avec la clientèle à qui nous offrons notre prestation de services.

Et pour répondre à notre vision éducative, nous nous prêtons vite au jeu de la conception de matériel éducatif varié : des exercices « traditionnels » interactifs ou non et des activités de communication, mais aussi des montages vidéo, des diaporamas électroniques, des sites Internet, des grilles d’évaluation, etc. En L2, nous tiendrons compte également de stratégies propres aux habiletés langagières inhérentes à la maitrise de la langue dans la conception de nos scénarios pédagogiques. Tout ce matériel sera testé auprès de la clientèle et bonifié au cours des différentes sessions. Nous essaierons de mettre en place des dispositifs éducatifs hybrides, exigeant aussi de sérieuses habiletés en autoformation et de collaboration entre les étudiants.

Une approche de recherche éclectique

Même le regard porté sur notre expérience, ou nos méthodes recherche, subiront les aléas du métier. S’il nous arrive de construire la quasi-totalité de notre instrumentation pédagogique en fonction des objectifs des programmes prescrits et de notre planification pédagogique ; à d’autres moments, nous nous laisserons tenter par l’élaboration de devis éducatifs dans une perspective de recherche-action, mettant les gouts et l’implication des étudiants à contribution dans le déroulement du cours. À la suite de l’expérimentation de nos scénarios pédagogiques et de notre matériel éducatif, il va nous arriver de devoir réaliser d’importants ajustements en vue de satisfaire davantage les besoins de la clientèle, et de vouloir échanger avec des pairs sur ces expériences par le biais d’articles comme celui-ci ou la tenue de conférences.

Et pourquoi porter tous ces chapeaux ?

La question se pose. Pourquoi ne pas se contenter de suivre à la lettre les consignes d’un manuel de formation, déjà le fruit de pédagogues aguerris, et choisir plutôt de porter tour à tour les chapeaux de penseur, de chargé de projets pédagogiques, de chercheur, etc. ; et qu’est-ce qui nous pousse à vouloir faire preuve d’innovation dans notre domaine ? Bien des lecteurs d’Éducavox vous diront, parlant d’eux, qu’il faut y voir là des marques de passion et de la grande valeur accordée à l’éducation, vue comme l’essence même de l’avancement d’une société tout entière ; et aussi de l’intérêt manifesté à la réussite personnelle et professionnelle de la clientèle étudiante.

D’autres pourront ajouter que la science de l’éducation est encore loin d’avoir livré tous ses secrets et que nous essayons d’apporter une modeste contribution dans ce domaine. Pour notre part, il est clair que toutes ces raisons sont pertinentes ; et que la salle de classe devient pour nous un univers riche de partage d’expériences humaines et un vaste laboratoire en matière d’éducation. Sur ce point, une question me brule les lèvres. S’agirait-il aussi d’une manière de rouvrir le débat sur les compétences essentielles à la lumière des enjeux actuels comme le apprendre à apprendre, l’apprentissage tout au long de la vie, et l’activité citoyenne : le droit, la gestion, la santé, les relations interculturelles et même l’alphabétisation numérique ?

Bref, d’une manière de mieux comprendre les enjeux actuels et d’y proposer des solutions ? Si tel est le cas, il nous faudra reprendre le rôle de penseur et contribuer courageusement à une redéfinition des programmes éducatifs et à la mise en place de pratiques éducatives en conséquence. Encore faut-il savoir convaincre d’autres acteurs influents de la pertinence de cette vision éducative, ce qui n’est pas toujours évident.

En conclusion

L’intégration pédagogique des TICÉ se limite souvent à une simple diversification ou modernisation de l’outillage mis à la disposition des enseignants dans une démarche plutôt classique de transmission des savoirs. La pratique éducative qui en résulte nous semble alors peu ou pas du tout innovante, ce qui peut laisser planer un doute chez les non-initiés sur la pertinence des TICÉ comme réponses aux enjeux éducatifs actuels. Pour notre part, il est clair que la science de l’éducation, comme toute autre science, est loin d’avoir livré tous ses secrets ; même si l’éducation joue un rôle de premier plan dans l’avancement de la société.

Dans ce contexte, l’enseignant est appelé à porter plusieurs chapeaux aussi bien auprès de sa clientèle directe qu’auprès des autres acteurs de l’éducation. Notre texte voulait mettre en lumière l’importance que nous accordons à un processus de réflexion sur l’expérience éducative à ces niveaux intra et extrascolaire en vue de prendre modestement part à une discussion sur les innovations nécessaires pour répondre aux enjeux actuels de l’éducation.

Quelques mots sur l'auteur

Luc Renaud est spécialisé en technologie éducationnelle et enseigne le français langue seconde depuis plusieurs années auprès d’une clientèle adulte immigrante. Détenteur d’une maîtrise en éducation, il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montréal dans le domaine de l’intégration des TIC, et a participé à des projets de recherche portant sur la formule hybride et le socioconstructivisme. Il possède également une solide expertise en développement et expérimentation de formations en ligne et s’intéresse vivement à la collaboration internationale.

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Nos projets (première partie) : L’indispensable socioaffectif au cœur du réseautage et de l’intégration professionnelle

Publié le par Luc Renaud

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Auteur : Luc Renaud Collaboration : Rachel Malo    

Les composantes essentielles : l’interpersonnel, l’intergénérationnel et l’interculturel... le rêve personnel

 

L’an dernier, nous vous avions fait part de notre vision d’une éducation interculturelle dans un contexte d’enseignement d’une langue seconde afin de lutter contre une certaine forme de ghettoïsation d’une part, et d’autre part, de mettre à profit des ressources humaines et techniques non seulement en vue de créer des ponts de nature culturelle, mais aussi dans une perspective de facilitation d’intégration socioprofessionnelle.

 

 

 

Dès lors, la notion de réseautage nous semble fondamentale en impliquant autant le socioaffectif que le professionnel. Cette série d’échanges a pris les formes suivantes : 1) la réalisation par les étudiants de sondages en ligne portant sur le secteur de la santé, 2) des échanges sur les valeurs avec des étudiants du secteur régulier inscrits à un cours de coopération internationale et 3) la participation à des activités de réseautage professionnel.

 

1) La construction d’un premier réseau et l’élargissement de celui-ci : un sondage en ligne sur la santé

 

Notre scénario pédagogique débute par une discussion de groupe sur divers enjeux de la santé au Québec impliquant, entre autres, la question de la rareté des médecins de famille, l’attente intolérable dans les salles d’urgence et la qualité des relations entre les patients et les intervenants médicaux. À la suite de cet échange initial, les étudiants approfondissent leurs connaissances du sujet à partir d’une recherche d’articles sur le Web, mais aussi de visionnement vidéo. En ce qui a trait à la question de la qualité des relations humaines, nous avons fait référence au projet de création d’un nouveau partenariat entre les patients et le milieu médical promu par M. Vincent Dumez, directeur du Bureau de Collaboration et Partenariat Patient à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. M. Dumez est lui-même atteint de diverses maladies chroniques comme l’hépatite et le SIDA, contractées par des transfusions sanguines contaminées au cours des années ’80.

 

Les diverses informations ainsi recueillies permettent alors la création en sous-groupes de questionnaires de sondage qui seront mis en ligne à l’aide de SurveyMonkey dans un contexte pédagogique de jumelage de classes interniveau. Des rencontres en présentiel et à distance par le biais de Skype sont alors tenues afin de discuter des résultats obtenus et de proposer un nouveau sondage, cette fois destiné à des étudiants du secteur régulier et d’autres répartis ailleurs au Québec afin d’étendre les tentacules du réseau.

 

Il est de notre avis que l’exploration commune d’une thématique aussi "poignante" que celle des soins de santé contribue de manière émotionnelle à raffermir des liens entre les participants, qui se découvrent des affinités et des modes de pensée similaires, une condition humaine importante à l’établissement de réseautage. Ce scénario pédagogique fait vivre aux étudiants une première expérience de réseautage à l’interne et à l’externe.

 

2) La valorisation de soi, les échanges sur les valeurs et les ponts interculturels

 

L’établissement de liens entre les nouveaux arrivants et des membres de la société d’accueil peut constituer un défi de taille, particulièrement à cause de la barrière de la langue ou des appréhensions face à l’expression de valeurs et de traits culturels mutuels. Dans ce contexte, nous voyons d’un bon oeil les relations de nature intergénérationnelle et interculturelle entre des jeunes inscrits à des cours sur la coopération internationale et des adultes immigrants en provenance de pays souvent aux prises avec de graves problèmes sociaux, politiques et économiques, à un taux élevé de criminalité et de pauvreté. Ces jeunes, par leur choix scolaire, témoigneraient d’une réelles ouverture à l’interculturel et à l’apprentissage de la réalité d’autrui, alors que les étudiants adultes seraient intéressés à leur transmettre ce genre de savoir, dans une relation qui transcende le pur échange linguistique ; une relation à l’intérieur de laquelle l’un et l’autre des deux clans se sentirait valorisé dans un jeu communicatif de type "arroseur arrosé", des jeunes d’ici s’apprêtant à vivre à leur tour des aspects chocs de l’expérience migratoire. Dans ce contexte, une première série d’échanges entre les deux groupes porterait sur les valeurs, les perceptions sur des traits culturels et une démystification du pays à visiter ; alors qu’une deuxième rencontre aborderait davantage la nature de la préparation mentale et organisationnelle du voyage.

 

Afin d’accroître la portée de la relation et ainsi de favoriser une meilleure compréhension mutuelle, l’expérience est propice à la mise en place de dispositifs de jumelage linguistique en présentiel et en distanciel entre des participants des deux groupes, ce qui peut nécessiter l’usage du bavardage électronique, du clavardage et d’autres outils de travail collaboratif. Le voyage des jeunes à l’étranger peut également générer plusieurs échanges de suivi à l’aide d’un blogue, de Facebook ou d’autres moyens de communication électronique. Des bases importantes de l’intégration culturelle seraient établies.

 

3) Du réseautage interpersonnel au réseautage professionnel

 

Alors que les activités de sondage en ligne et d’échanges intergénérationnels et interculturels "instruisent" les participants à la pratique de projets collaboratifs sous l’angle de l’affect, il nous semble impératif de souscrire également l’expérience intégratrice dans une dimension de réseautage strictement professionnel. Pour y arriver, les étudiants devront se doter d’une idée claire de projets de carrière, avec des objectifs à long terme, etc., et des moyens qu’ils comptent employer afin de réaliser leurs rêves, en somme. La tenue de webinaires composés d’un panel de professionnels immigrants en présentiel et à distance devrait jouer un rôle motivationnel important dans la mesure où le nouvel arrivant se voit confronté à des modèles de réussite découlant d’un cheminement migratoire similaire au sien.

 

Cet exercice accompli, nous envisageons alors la participation à des activités de la Chambre de commerce, favorisant des liens avec des entrepreneurs de la société d’accueil et l’inscription à des groupes de réseautage en ligne sur LinkedIn, impliquant du coaching par des entrepreneurs. De nouveau, les expériences de contacts interculturels menés dans les activités de sondages en ligne et des rencontres intergénérationnelles vues précédemment, devraient avoir développé chez ces étudiants en langue seconde les compétences linguistiques et communicationnelles nécessaires à ce genre de rencontres, combien signifiantes.

 

Conclusion

 

L’intégration socioprofessionnelle constitue une préoccupation majeure, voire le rêve de très nombreux arrivants aux prises avec le défi de se construire un réseau de contacts et de relations. Dans le présent article, nous avons voulu illustrer l’importance que nous accordons à l’affect dans une telle entreprise et sur celle de posséder des compétences communicationnelles de base ; car la difficulté ne réside pas réellement dans le fait de rencontrer des gens, mais bien dans celle de "bien se connaître soi-même" et de tirer profit de multiples opportunités de rencontres interculturelles et intergénérationnelles qu’offrent le milieu environnant et divers services du milieu scolaire. En 2013, Rachel et moi avons beaucoup travaillé dans la conception et la mise en oeuvre de plusieurs projets de nature technopédagogique, avec cette dimension humaine en filigrane. Cette même dimension humanisante nous a aussi orientés dans la réalisation d’une trentaine d’épisodes de radioroman éducatif, à la création de communautés apprenantes de type interniveau et la réalisation d’une plateforme de cours en ligne, qui feront l’objet de futurs articles.

 

Quelques mots sur les auteurs :

 

Luc Renaud est spécialisé en technologie éducationnelle et enseigne le français langue seconde depuis plusieurs années auprès d’une clientèle adulte immigrante. Détenteur d’une maîtrise en éducation, il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montréal dans le domaine de l’intégration des TIC, et a participé à des projets de recherche portant sur la formule hybride et le socioconstructivisme. Il possède également une solide expertise en développement et expérimentation de formations en ligne et s’intéresse vivement à la collaboration internationale.

 

Rachel Malo enseigne le français langue seconde depuis plusieurs années auprès d’une clientèle adulte immigrante. Elle a fait des études en linguistique et a une bonne connaissance de l’évaluation des apprentissages. Elle a développé et travaillé à des cours expérimentaux en français avancé et en insertion au marché du travail. Elle s’intéresse vivement aux TIC et travaille à différents projets de ces technologies en salle de classe. Elle avoue un intérêt marqué pour la collaboration internationale.

 

Depuis plusieurs mois, Luc et Rachel ont démarré une firme de consultants en technologie éducationnelle, La boîte à idées E.T. Ideas Box et conjuguent leurs forces dans une perspective de projets à portée locale, régionale, nationale et internationale.

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Les rapports humains au cœur des projets TICÉ

Publié le par Luc Renaud

Vers la mise en place d’une organisation apprenante

 

Le développement d’un dispositif éducatif TICÉ amène les concepteurs de projets à focaliser leur attention sur le dispositif de formation en gestation et l’atteinte d’objectifs pédagogiques par la clientèle visée. Ce faisant, nous perdons de vue la réalité suivante : en elle-même, la démarche de coconception place les créateurs dans une démarche d’apprentissage expérientielle en tous points semblable à celle qui sera éventuellement exigée de la clientèle du dispositif éducatif. Tout comme elle, nous faisons face aux mêmes défis que pose l’interdépendance collaborative tant sur le plan des rapports interpersonnels, que sur le plan méthodologique, technopédagogique ou stratégique.

 

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Dans un tel contexte, la réflexion sur la pratique prônée en recherche-action intégrale et systémique (RAIS) par le professeur André Morin devient un instrument indispensable de métacognition, et dont les retombées pourraient permettre l’injection de valeurs plus humaines autant dans le dispositif éducatif comme tel que dans la mise en place d’une véritable organisation apprenante. C’est en ce sens que Rachel Malo, professeure de français langue seconde (FLS) d’expérience et moi, technopédagogue (sur la photo), œuvrent depuis quelques mois déjà dans l’élaboration de plusieurs dispositifs éducatifs de nature technopédagogique. Ce premier article, rédigé en collaboration, situera la qualité des relations humaines au cœur même du processus éducatif.

 

1- Les défis de l’interpersonnel dans une équipe

Tout comme pour les étudiants appelés à œuvrer en collaboration dans le cadre de leurs projets respectifs, le dispositif éducatif devra prévoir des moments de communication en vue de veiller, entre autres, à ce que les motivations personnelles de chacun permettent une saine collaboration au sein de l’équipe. L’ordre du jour de ces rencontres de travail devra aussi inclure des discussions sur les enjeux reliés au projet, le développement d’une mission commune, un partage clair des tâches et une démarche de travail satisfaisante.

 

D’entrée de jeu, nous avons choisi d’orienter chacune de nos actions sous le mode Solution, respectant en ce sens la primauté de la stratégie éducative de résolution de problèmes, importante en gestion de projets. Conscients, par ailleurs, de la complémentarité de nos forces respectives, nous avons aussi choisi d’assoir notre collaboration dans une démarche d’autoformation - surtout sous l’axe de l’hétéroformation, adhérant aussi au concept d’apprentissage tout au long de la vie.

 

Agissant ainsi, nous croyons être en train de transformer notre œuvre en expérience de croissance personnelle et de pouvoir mettre au point des instruments d’apprentissage stratégique qu’il sera possible d’intégrer à l’ensemble des objets d’apprentissage de nos différents dispositifs de formation en ligne ou hybride.

 

2- Les rapports interpersonnels avec les autres collaborateurs

Notre compréhension de la RAIS nous amène à voir dans ce type de démarche collaborative d’apprentissage des notions applicables à l’ensemble des composantes du système : le singulier qui rejoint l’universel. Ainsi notre exercice de métacognition aurait-il des applications concrètes sur la formation offerte à la clientèle, mais aussi sur les relations avec les autres collaborateurs des projets : l’ensemble des équipes de travail, les partenaires ou les consultants. L’harmonisation des cultures organisationnelles concernerait alors non seulement le partage d’un langage commun sur le dispositif éducatif, mais aussi le maintien d’un climat de travail axé sur le développement de relations harmonieuses et la résolution de problèmes sous un mode Solution.

 

Compte tenu de l’éloignement physique de plusieurs membres actifs, de courtes rencontres de travail sur une base régulière à l’aide de la visioconférence peuvent répondre aux impératifs d’harmonisation des motivations personnelles et de partage de vision commune, mais aussi à la tenue de réflexions sur la pratique de chacun des participants. De la sorte, les ordres du jour porteraient aussi sur l’élaboration du merveilleux projet éducatif suivant : la mise en place d’une véritable organisation apprenante sensible, entre autres, à l’humanisation de la réalité professionnelle.

 

3- De la prévention au développement d’un contrat moral

L’état actuel de notre réflexion métacognitive nous a peut-être permis de dégager un idéal intéressant de coconception et de collaboration ; mais nous reconnaissons éprouver encore beaucoup de difficultés à préciser les contenus à aborder, autres que le volet strictement organisationnel, incluant le partage équitable des tâches. De notre point de vue, il est clair que le tout doit être supérieur à la somme des parties, l’âme du projet reposant essentiellement sur la qualité des rapports humains au sein des équipes ; et c’est justement ce genre tout que nous avons dans la mire et que nous voulons injecter à toutes nos activités.

 

Pour y arriver, nous porterons une attention particulière à la teneur des échanges de clarification de points de vue qu’il nous arrive de mener dans le but d’anticiper les embuches possibles sur le plan interpersonnel, mais aussi sur les plans méthodologiques et stratégiques, déjà cités. L’objectif d’un tel exercice consiste à réduire le temps consacré à la clarification de points de vue a posteriori, de faire preuve davantage d’anticipation et d’augmenter l’application de mesures préventives dans une approche Solution. Dans ce contexte, peut-être conviendrait-il même de développer une forme de contrat moral, ou de code d’éthique, reliant l’ensemble des participants entre eux, qu’il s’agisse des concepteurs de dispositifs éducatifs (nous), la clientèle et les autres partenaires.

 

Conclusion

 

Comme nous avons pu le voir dans cet article, la démarche de conception et de développement d’un dispositif éducatif TICÉ constitue un excellent terrain pour la RAIS. Notre réflexion sur nos pratiques vise non seulement à nous permettre de vivre pleinement nos activités dans un contexte d’apprentissage tout au long de la vie, mais aussi à situer la qualité des rapports humains au cœur de nos projets aussi bien auprès de la clientèle que de nos partenaires. Ce faisant, nous espérons favoriser l’émergence d’une véritable organisation apprenante, essentielle à la créativité et au foisonnement de plein de projets. Pour y arriver, il nous faudra opérationnaliser nos intentions en commençant par une étude plutôt détaillée de la teneur de nos rencontres de suivi, riches en clarification de points de vue. C’est bien peu, direz-vous, mais nous comptons construire notre vision éducative une brique à la fois.

 

Références

 

André Morin Cheminer ensemble dans la réalité complexe. La recherche-action intégrale et systémique (RAIS), 2010, L’Harmattan

 

Luc Renaud (2012), L’organisation apprenante dans le secteur de la santé. L’éducation thérapeutique au cœur d’une transformation des processus internes et des relations avec la clientèle, Éducavox

 

Texte de :

  • Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, technopédagogie
  • Collaboration : Rachel Malo, professeure de français langue seconde, spécialiste en évaluation et en linguistique
  • Photo : Luis Alfredo Rodriguez Martinez

Publié dans Éducation

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Des apprentis-archéologues à Odanak : bilan des apprentissages de jeunes au service de la recherche

Publié le par Luc Renaud

Dans Fort d’Odanak : un exemple d’éducation populaire et d’apprentissage expérientiel chez les Abénakis sur Éducavox, j’ai présenté l’ébauche d’une étude de cas sur un projet de recherche et une aventure éducative de grande importance pour des jeunes Abénakis. Il a aussi été établi que l’équipe de fouilles suivrait l’expérience à l’aide d’un journal de bord électronique afin d’en faire la promotion auprès du public. Vers la fin de l’étape de 2012 du projet, je suis retourné sur les lieux pour y rencontrer des jeunes, leurs superviseurs, les archéologues responsables du projet et la directrice du musée dans le but de dresser l’ébauche d’un bilan éducatif.

Je me réserve pour un autre article une analyse du journal de bord réalisé, préférant cette fois-ci faire ressortir des acquis sur le plan du processus d’apprentissage de ce projet d’importance, débuté en 2010 et devant se poursuivre en 2013 à Odanak. L’usage des TIC constitue une grande préoccupation des divers protagonistes, qui les emploient comme outil de suivi des apprentissages, de recherche documentaire et comme moyen de prolongement à l’aventure muséale.

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Des jeunes en pleine découverte

Les jeunes Janice Cardin-Boucher, Maxime Desrochers-Gill, Mathieu O’Bomsawin Gauthier et Alice O’bomsawin et leurs camarades ont éprouvé plusieurs coups de cœur en faisant eux-mêmes la découverte de pièces majeures sur le site, comme une sorte de pierre porte-bonheur pour la chasse, retrouvée dès les premières semaines des fouilles ; ou encore la découverte d’une pipe assortie de beaux dessins. Une pierre à fusil, une croix et une pointe de flèche comptent aussi parmi ces dignes témoins de la période de contact entre les Européens et les Amérindiens, et feront éventuellement l’objet d’une exposition dont la nature reste encore à déterminer. Pour les jeunes qui ont souvent consacré plus de 35 heures de travail hebdomadaire sur le site, il s’agit d’une contribution personnellement valorisante.

Dans le cadre de la démarche d’apprentissage, il a aussi été demandé aux jeunes de mener des recherches documentaires à partir de livres, mais aussi du Web et de soumettre un article diffusé dans le site Internet du musée. D’autres découvertes ont servi de matière à réflexion à l’équipe responsable du journal de bord.

La plupart affirment être peu au courant des habitudes de vie de leurs ancêtres au début du projet, mais reconnaissent y avoir réalisé d’importants apprentissages grâce aux fouilles. D’ailleurs, c’est à l’unanimité qu’ils ajoutent être prêts à collaborer aux suites des recherches l’été prochain. En plus d’acquérir d’importantes connaissances de nature historique, culturelle et anthropologique, et sur le plan des techniques de recherche scientifique, l’aventure éducative a constitué pour eux une occasion majeure de développement de rapports interpersonnels et d’apprentissage de vie de groupe. Pour Mathieu, déjà guide au musée, l’expérience représente aussi une opportunité d’accroître sa vision de la valeur muséale, alors que pour Janice et Alice il s’agit vraisemblablement d’une source de motivation à des études éventuelles dans un domaine connexe en archéologie.

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Un système éducatif en pleine ouverture

L’équipe de jeunes apprentis-archéologues était supervisée par des étudiants en archéologie de l’Université Laval, bien expérimentée auprès de clientèles similaires. La complicité de Coralie Dallaire-Fortier, de Simon Picard et de Benjamin Petit a permis aux jeunes d’acquérir beaucoup d’autonomie et de confiance en soi. Au début du projet, une formation théorique a été offerte aux apprentis-archéologues, alors que les séances de fouilles étaient suivies très étroitement.

Les superviseurs rencontraient leurs protégés sur une base régulière, les appelant à former des équipes et à modifier celles-ci selon les tâches requises dans la mise à jour des données scientifiques. Ils notent toutefois que les jeunes ont rapidement acquis les compétences nécessaires à un fonctionnement autonome. Dans ce contexte, le travail de supervision a cédé la place à des tâches collaboratives en fouilles.

Le point de vue des experts

En ce qui a trait au processus éducatif, les archéologues responsables du projet, Geneviève Treyvaud et Michel Plourde, se sentent plus que satisfaits des résultats obtenus avec les apprentis-archéologues. À titre d’exemple, ils se disent étonnés de l’enthousiasme exprimé par ceux qui ont accepté de participer aux entrevues de bilan, dans la mesure où le groupe se composait au départ de jeunes passablement gênés. Ils notent avec joie le développement d’une belle cohésion au sein du groupe, à qui d’importantes responsabilités ont été confiées ; celles notamment de fournir des explications de nature historique et scientifique aux visiteurs sur le site de fouilles. En leur compagnie, les archéologues se donnaient la peine de réfléchir à voix haute, question d’exposer les jeunes au questionnement scientifique et à la prise de connaissance des savoirs. On se dit aussi heureux de l’intérêt manifesté par les parents et grands-parents aux travaux des apprentis-archéologues.

Le réinvestissement des apprentissages des jeunes auprès du public a permis aux archéologues de vaquer plus intensément à des tâches administratives et décisionnelles, nombreuses dans de tels projets. Il est important de noter que peu de projets de recherches, en dehors de Fort d’Odanak : le passé revisité s’inscrivent dans un contexte d’éducation populaire et d’implication communautaire. Pour les archéologues responsables, il était essentiel d’établir avec les divers intervenants du village abénakis un climat de confiance et de collaboration, ce qui s’est construit efficacement et avec satisfaction au fil des ans.

Bien que les preuves de limites du fort se font attendre, les découvertes actuelles combinées aux cartes tendent à démontrer que l’on serait bel et bien à l’endroit prévu. Notons que l’un de ces importants et rares documents de référence a été découvert sur le Web. Les archéologues nous rappellent qu’il faut savoir aussi tenir compte d’inexactitudes de cartes réalisées en France, bien loin des lieux réels. Des découvertes sur les modes de vie de l’époque et la flore ont été réalisées, répondant aussi à d’autres objectifs de la recherche.

Pour madame Bélanger, directrice générale du musée, plusieurs raisons expliquent cette belle réussite. Notons d’abord que l’ensemble des retombées de la recherche doit servir au rayonnement de la communauté par le biais d’une expérience muséale des plus riches, et que l’on poursuivra la tenue du journal de bord électronique jusqu’à la fin du projet. Madame Bélanger caresse aussi le rêve d’exploiter le potentiel de la réalité augmentée dans une éventuelle refonte du musée virtuel présenté dans le site Internet du Musée des Abénakis. Sur le terrain, de nouvelles expositions seront proposées aux visiteurs grâce aux découvertes d’un éventail volumineux d’artefacts, qui génèrera la création d’un nouvel emploi à temps plein au musée. Il est aussi question de recrutement de guides parmi les participants aux fouilles. Les découvertes favoriseront aussi des échanges avec des Abénakis du côté des États-Unis, et on souhaite rendre la production des rapports accessibles au plus grand nombre.

Par ailleurs, de nouveaux programmes éducatifs seront proposés aux jeunes de la communauté. On envisage aussi étendre l’expérience scientifique à des activités de prospection en canots, qui permettraient une prise de conscience de l’ampleur du territoire ancestral.

En ce sens, le projet actuel a bel et bien atteint de grands objectifs éducatifs.

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Conclusion

Fort Odanak : le passé revisité constitue bien entendu un projet de recherche archéologique de grande importance pour mieux comprendre la vie des Abénakis à la période de contact entre les colons français et les Amérindiens. À Odanak, le projet revêt un caractère singulier dans la mesure où il s’inscrit dans la formation de jeunes de la communauté, leur donnant une longueur d’avance sur bien des camarades de classe tant sur le plan de compétences scolaires que professionnelles. Le projet contribue aussi au rayonnement de la communauté tout entière et à l’enrichissement de l’expérience éducative muséale. Les recherches qui se poursuivront l’an prochain, et les résultats actuels sont des plus encourageants. Je me propose d’élaborer en ce sens dans un article éventuel qui présentera le journal de bord électronique accompagnant le projet de recherche.

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

 

Photos : Omaira Renaud

 

Références

Fort d’Odanak : un exemple d’éducation populaire et d’apprentissage expérientiel chez les Abénakis

L’expérience muséale élargie : un pilier de la déscolarisation de l’apprentissage

Musée des Abénakis

 

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Le blogue de Luc R sous le signe de l’autoformation, d’Éducavox et des Coups de pieds

Publié le par Luc Renaud

Tel que mentionné antérieurement, Le blogue de Luc R se définit comme un organe d’information et de réflexion multithématique, en couvrant des domaines ayant toutefois un grand fil conducteur, soit l’éducation. C’est d’ailleurs cette vision d’une pédagogie ouverte qui m’amène à mettre l’accent sur l’autoenseignement, ou plutôt l’autoformation, laquelle repose sur plusieurs piliers d’apprentissage : l’expérience muséale, les vacances, le jeu sérieux, la recherche personnelle, etc. Tout peut être source d’apprentissage.

Le domaine des arts de la scène comprend de nombreux artistes autodidactes qui plongent au cœur même de leurs passions pour acquérir des compétences stratégiques essentielles comme l’exploration de nouvelles techniques, l’autoévaluation de leurs productions et la recherche de la collaboration. Qui dit autoformation, qu’on le comprenne bien, parle en effet d’une structure d’apprentissage qui implique la présence des autres et une attitude d’écoute attentive, etc., et non le repli sur soi. Pour arriver à leurs fins, les étudiants feront usage d’un large éventail de moyens allant des techniques plus traditionnelles aux outils technologiques les plus modernes. Ils communiqueront autant par le biais du présentiel que par le Web 2.0 et ses outils du distanciel.

C’est donc sous l’angle de l’autoformation et de l’éducation populaire que j’aborderai tous les sujets susceptibles d’intéresser l’humain, et ce blogue servira de points de ralliement à l’ensemble de mes réflexions dont certaines alimenteront deux autres sites : l’agora éducative Éducavox que j’alimente déjà depuis le mois de mars 2012 et le blogue des Coups de pieds de l’entreprise fondée par la conférencière Ariane Cloutier.

Comme rédacteur spécialisé en éducation et en technopédagogie

Éducavox.fr est une agora éducative sous forme de webmagazine destiné à tous les acteurs de l’éducation de la francophonie. Pédagogues et parents sont invités à y partager des réflexions aussi bien sur des préoccupations de réformes scolaires que sur toute question relative aux innovations en éducation. Jusqu’à maintenant, j’y ai publié des articles sur une base hebdomadaire sur les thèmes suivants : les technologies de l’information et des communications (TIC) en langue seconde, l’autoformation et l’apprentissage collaboratif et des expériences d’éducation populaire.

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Parlant des TIC, je me suis intéressé à des notions comme la réalité augmentée, le jeu sérieux et le Web 2.0 en y accordant évidemment davantage d’espace à la valeur éducative du blogue et du microblogue. Mais le langage purement technique n’est pas le cœur de mes préoccupations. Chaque fois, j’ai tenté d’inscrire les moyens à l’intérieur d’exemples de scénarios pédagogiques réels ou fictifs, de parcours d’apprentissage personnalisés, de la gestion de projet, tout en tenant compte des stratégies et des styles d’apprentissage.

L’autoformation y est vue comme la base du concept d’apprentissage tout au long de la vie, mais aussi comme une valeur à respecter si l’on souhaite d’une part responsabiliser l’apprenant dans son processus d’apprentissage et d’autre part lui permettre de se découvrir et de se doter d’un plan de vie basé sur ses véritables passions. Il s’agit également du mécanisme grâce auquel l’apprenant est à même de tisser des ponts entre l’apprentissage informel et l’apprentissage formel, et de se servir de l’école pour atteindre bien plus des objectifs personnels que pour répondre aux plaisirs de certains décideurs et des multinationales à la recherche de profils bien précis et facilement manipulables.

Mon troisième cheval de bataille, soit celui de l’éducation populaire, regroupe les efforts déployés tant dans le domaine de la santé mentale que dans celui de l’alphabétisation en vue d’assurer des services d’apprentissage à des personnes en difficulté, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il est ici question des travaux de l’Institut Douglas et de groupes ou d’associations comme la Société Alzheimer de Montréal.

Ces divers concepts s’inscrivent bien dans une démarche de recherche-action qui implique des temps d’arrêt et de réflexion sur la pratique, un peu comme l’article actuel. Mes publications font occasionnellement la Une du site et sont également répertoriées dans Le Petit journal de l’An@e sur Internet.

L’éduc-acteur des Coups de pieds

Les Coups de pieds est une entreprise privée fondée par Ariane Cloutier, qui offre des conférences et des produits de motivation et de réflexion visant à aider les gens à se choisir et à agir.  Coauteure, avec Ève Raymond, d’un ouvrage de base intitulé Un coup de pied bien placé. Choisisissez-vous et agissez!, Ariane et sa complice d’alors ont conçu une quinzaine de conférences portant sur des traits de personnalité ou des comportements positifs dont les concepts gravitent autour de divers objets.

Par exemple, le joyau illustre la valeur humaine ancrée au fond de chacun d’entre nous, le coquillage reflète l’importance de l’écoute active, le manteau de léopard symbolise l’importance de l’audace et de sortir de sa zone de confort, etc. Pour alimenter la réflexion autour de ces divers concepts, Ariane a mis sur pied une équipe composée d’une quinzaine de blogueurs responsable chacun d’un thème en particulier.

L’éduc-acteur est le pseudonyme que je me suis donné, alors que je suis responsable de réflexions sur le tuteur, l’enseignant en chacun de nous. Ce titre s’inspire de l’importance que j’accorde à l’apprentissage expérientiel et collaboratif, qui implique une croissance chez le penseur. Mes textes reprendront certainement la vision éducative du blogue de Luc R et d’Éducavox, telle que décrite précédemment. Comme première réflexion, en ligne depuis hier, j’ai voulu mettre de l’avant l’importance de l’être sur l’avoir à l’aide du merveilleux témoignage de Stéphane Daraiche, peintre tétraplégique.

Conclusion

La rentrée d’automne du blogue de Luc R s’annonce riche sur le plan éducatif en mettant l’accent sur l’autoformation en continuité à l’approche multithématique qui m’a animé jusqu’à maintenant. Ce choix me semble naturel, compte tenu de l’abondance des sources d’apprentissage et de la diversification des goûts, des intérêts, des valeurs, voire même des personnalités. Ma vision éducative s’inscrit dans un esprit ouvert qui étend ses tentacules aussi bien auprès des acteurs de l’éducation d’Éducavox.fr que des Coups de pieds, avec comme mission ou comme utopie de contribuer au mieux-être individuel dans un monde meilleur.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 22 août 2012

Références

Éducavox

Le Petit journal de l’An@e sur Scoop it

Page de Luc Renaud sur Éducavox

Les Coups de pieds

Blogue des Coups de pieds

 

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Les TIC en milieu collégial : écoute, collaboration, proposition et apprivoisement

Publié le par Luc Renaud

Une visite-éclair de mon nouveau lieu de travail m’a permis d’y découvrir un site éducatif prometteur tant en termes d’ambiance que sur le plan des ressources éducatives et des pratiques des enseignants. Néanmoins, je sens que je devrai m’y pointer dans un esprit d’écoute et de collaboration dans le but d’apprivoiser les lieux, la clientèle et, bien sûr, les collègues et collaborateurs. Ces gens ont une expérience du terrain, des bonnes pratiques et de la réussite qu’il est essentiel de comprendre, de décrire et de valoriser avant de proposer de nouveaux projets découlant de la théorie. Le présent article constitue justement un premier effort d’apprivoisement.
1)      Le climat et les pratiques existantes
 
-          Un milieu éducatif prometteur
En visitant mon nouveau bureau au collège hier, j’ai éprouvé l’agréable sensation d’avoir complètement oublié à quoi les anciens ressemblaient. La visite m’a d’autant plu que pour aboutir au bout du labyrinthe, j’ai dû passer devant quelques gymnases, la piscine et apprendre que l’établissement disposait d’un centre de conditionnement physique Hi-Tech auquel tout employé et étudiant ont droit, apparemment pour une somme modique. Je devais aussi croiser sur mon chemin des dizaines de jeunes, filles et garçons, venus y compléter leur session d’hiver, à la suite du vote de reprise des cours dans la foulée de la loi 78 du printemps dernier. Bref, l’endroit sentait la jeunesse, le dynamisme et la modernité.
-          Des ressources éducatives et des projets
La salle des profs avoisinait aussi plusieurs laboratoires informatiques modernes, contrairement aux vieux PROSYS mis à la disposition de la clientèle du Bureau de la Formation continue. La responsable m’avait installé tout près de collègues affectionnant l’usage des TIC dans leur enseignement. J’y apprenais qu’une formation avait été offerte au personnel enseignant sur l’usage d’un projecteur interactif, une solution offrant une interactivité comparable à celle du tableau blanc interactif (TBI).
D’après DELL ce type d’appareil permet de contrôler directement sur l’écran le fonctionnement de logiciels, et aussi d’y interagir avec divers éléments comme avec le TBI. Pour en faire un usage réellement efficace, il faudra au préalable déterminer un choix de logiciels et des objets de présentation pertinents, et intégrer le tout dans un parcours d’apprentissage. En langue seconde (L2), ce corpus devrait comprendre des extraits vidéos et des animations sur les différents thèmes du cours, des présentations de points de langue, des exercices et des jeux. Une telle pratique s’inscrit bien dans une démarche d’élimination de l’usage du photocopieur, dans la mesure où les étudiants peuvent accéder aux mêmes ressources à partir de chez soi pour y renforcer leurs apprentissages.
 
Des éléments de pédagogie de projet ont aussi fait l’objet d’expérimentations auprès de la clientèle, un professeur ayant réalisé avec ses étudiants un vidéoclip mis en ligne, et les animatrices participé à la création d’une version électronique de journal des finissants. On se dit ouverts à la réalisation d’autres projets de même nature, comme la tenue d’un blogue, d’un journal en ligne ou la réalisation d’un site Internet. Des collaborations sont aussi à prévoir aussi bien avec les collègues en place que dans une perspective de jumelage de classes.
2)      Se montrer attentif et rechercher la collaboration
 
-          La collecte de données
À mon arrivée, fin août, je compte d’abord procéder à une collecte de données sur les pratiques existantes, qui alimenteront de nouveaux articles de blogues, entre autres. Il me faudra avoir accès aux modèles des travaux produits, et aussi questionner les enseignants responsables sur les paramètres des scénarios pédagogiques employés de manière systématique ou intuitivement. J’aimerais aussi mieux cerner les liens établis entre les projets mis de l’avant et les objectifs d’apprentissage visés et la nature des résultats obtenus : atteinte des objectifs langagiers, sociaux et culturels, points forts et points faibles, degré de satisfaction et retombées ou suite des projets. J’aimerais aussi documenter les sites Web ayant servi d’informations préparatoires et d’outils de compensation à l’usage des photocopies. Peut-être pourrait-on envisager la conception d’un guide pédagogique à l’intention des collègues.
-          La recherche de collaboration
Je voudrai sans doute mener des projets TIC rapidement avec les étudiants, en plus d’intégrer l’ordinateur dans le cadre de mes activités régulières, d’autant plus que l’on me confie un groupe possédant déjà de bonnes bases en français. Pour ce faire, je compte employer des aspects de mes propres expériences et les informations qui seront recueillies lors de la cueillette de données dans le but de me familiariser avec la logistique de la pédagogie de projet et renouveler ainsi mon expérience de terrain. Graduellement, je pourrai intensifier mes collaborations dans la perspective d’un team teaching et de divers projets de jumelage : avec d’autres classes du collège, mais aussi d’autres établissements scolaires, ou même avec des ordres professionnels ou de potentiels employeurs des étudiants.
Conclusion
Nous pouvons concevoir de beaux et grands projets, préparer une volumineuse documentation d’appoint en conséquence et tout de même faire face à un mur et à l’échec, si l’on ne tient pas compte des compétences des collègues ou des intérêts des étudiants. C’est pourquoi, à mon arrivée, mon mot d’ordre est celui de l’écoute, de la collaboration et de la proposition, question bien apprivoiser le milieu et les gens et de mettre en place des projets selon le principe d’une progression par petits pas, mais ferme et constante. Le succès est davantage une question d’attitude que de connaissances ou de moyens.
Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 18 août 2012

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Le musée virtuel: amener l’élève à faire de sa vie un univers d’apprentissage

Publié le par Luc Renaud

Les musées virtuels s’adressent à différentes clientèles : amateurs d'oeuvres incapables de se rendre sur les lieux réels à cause de contraintes de temps, d’espace et de budget, ceux qui souhaitent s’initier à divers contenus muséaux ou encore l’initié qui veut réviser ses connaissances sur un sujet précis. Les formes prises par ces expériences vont de la simple mise en ligne de photos et de textes encyclopédiques aux déplacements 3D à l’intérieur de diverses salles virtuelles. Si ces dispositifs éducatifs servent bien des visées promotionnelles d'enceintes muséales comme le Louvre, les musées eux-mêmes intègrent de plus en plus de techniques holographiques ou de la réalité augmentée pour susciter davantage l’intérêt des visiteurs et les aider à mieux comprendre des concepts ou des artéfacts.

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Soucieux de transformer le monde de la rue en véritable espace muséal, des experts en réalité augmentée développent aussi des dispositifs offrant des explications ou des images additionnelles dans des sites historiques ou des villes actuelles. Mais quelle est la valeur réelle de tous ces efforts de démocratisation des sources d’apprentissage? Dans le présent article, je tenterai justement de montrer comment la muséologie moderne contribue à cultiver le désir d’apprendre de tous les stimulis environnants et à ramener le pendule du côté de la motivation intrinsèque.

1)      Valoriser l’apprentissage expérientiel et réformer le milieu institutionnel

Contrairement à une malsaine et fâcheuse croyance tenace autant dans la population que chez les décideurs, le milieu scolaire institutionnel est loin de constituer le principal catalyseur de l’apprentissage, au contraire. Le pouvoir d’apprendre appartient en tout à l’apprenant, et la qualité des apprentissages découle des stratégies autodidactes employées par celui-ci et non des écoles ou des programmes scolaires, qui répondent souvent davantage à des exigences socioéconomiques aux dépens du bienêtre et des aspirations de l'apprenant. En ce sens, le débat sur la valeur relative des écoles privées et publiques détourne l’attention de l’essentiel.

Un élève autodidacte saura s’inspirer de toutes les ressources existantes autour de lui, autant des pierres trouvées sur le bord de la route, que des vestiges historiques, des panneaux dans la rue ou des leçons rédigées dans un livre. Dans ce contexte, il est clair que les connaissances acquises à l’extérieur du milieu scolaire généreront chez l'apprenant des questionnements et des besoins d’apprendre qu’il tentera d’imposer au milieu institutionnel, menant celui-ci sur la voie d’essentielles réformes.

2)      Développer une attitude créative et scientifique dans la vie de tous les jours

La vocation éducative muséale représentée par des expositions réelles, des sites ou des vestiges à l’externe, des représentations virtuelles, mais aussi par des programmes éducatifs concurrentiels ou complémentaires à l’école contribue grandement à cultiver chez le visiteur l’usage de multiples stratégies d’apprentissage tant du point de vue affectif que cognitif.

À titre d’exemple, certaines consistent justement à faire preuve de sensibilité à l’endroit de tous les stimulis offerts à nos sens et à porter un regard inquisiteur sur tout objet environnant. L’élève sera porté à se demander le qui fait quoi, quand, comment, pourquoi,  etc., et à employer aussi des stratégies de formulation de réponses à ces questions : recherche d’informations sur Internet ou dans des livres, synthèses de points de vue d’auteurs, etc. Au final, il enrichira son argumentaire de nombreuses autres questions, acquérant ainsi d'importants aspects d'une démarche scientifique.

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3)      Ramener du plaisir dans l’acte d’apprendre et éveiller la motivation intrinsèque

Les formules éducatives centrées sur l’apprenant, à l’extérieur de l’école, misent souvent sur des découvertes valorisantes qui redonnent confiance à l’élève et lui permettent de découvrir un plaisir de niveau supérieur : celui d’apprendre, et de faire de sa vie entière un univers d’apprentissage. Vu sous cet angle, chaque geste posé par l’élève découle d’une impulsion personnelle orientée vers un but ou un projet personnel, conscient ou non, qui consiste à se découvrir comme personne, à s’exprimer, à comprendre le monde, etc. dans la perspective d’une aventure sans fin.

D’une certaine manière, il serait contreproductif de chercher à délimiter les frontières ou les paramètres d’une telle démarche d’apprentissage; à moins de laisser l’élève élaborer un tel système par lui-même.  L’exercice de catégorisation aurait pour effet de cataloguer les apprentissages réalisés dans des filtres fermés, brisant l’inspiration de l’élève et le coupant de sa motivation intrinsèque. Il vaut mieux ne pas trop comprendre le but recherché, de laisser libre cours à l’aventure éducative et, pour un éducateur, de se contenter d’accompagner l’élève souvent de façon non-interventionniste en lui fournissant des indices ou des pistes de recherches et des références. Il est aussi approprié de l’aider à diversifier l’emploi de stratégies d’apprentissage.

Conclusion

Le musée virtuel s’inscrit dans les efforts déployés par les muséologues en vue de démocratiser les sources d’apprentissage en offrant à toute personne des ressources représentant toutes les formes d’activités humaines : l’histoire, les arts, la culture, la technologie, etc. L’expérience contribue à sortir littéralement l’élève de l’établissement scolaire, le rendant sensible à tous les stimulis et lui donnant l’opportunité de se découvrir, de prendre goût ou de développer son sens de la recherche dans une perspective entièrement personnelle. Une telle expérience peut générer d’importantes réformes des institutions scolaires proprement dites sous la poussée de questionnements et l'expression de nouveaux besoins d’apprentissage.

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Je ne serai certainement pas le premier à affirmer que le bonheur ne découle pas de l’arrivée à une destination précise, mais plutôt de la qualité du trajet parcouru. Caminante no hay caminos, los caminos se hacen al andar, raconte le poète espagnol Antonio Machado. Laissons donc les élèves créer de nouveaux sentiers. Bientôt dans le blogue, nous verrons comment le musée d’Odanak s’y prend. Nous avons passé deux heures passionnantes ce matin en compagnie d’apprentis-archéologues, d’assistants de chargés de cours de l’Université Laval, d’archéologues et de la directrice du musée. À suivre!

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 16 août 2012

Références (exemples de musées virtuels)

·         Musée virtuel du Canada 

·         Musée virtuel de la Nouvelle-France 

·         Musée virtuel : Art et Culture 

·         Musées et Monuments virtuels en 3D 

·         Musée du Louvre 

·         Musée des Abénakis

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L’apprenant vacancier: des apprentissages disciplinaires et des outils de réflexion

Publié le par Luc Renaud

Tel que mentionné hier dans Les vacances, un pilier de l'apprentissage expérientiel grâce au blogue, la période des vacances estivales se veut riche sur le plan de l’acquisition de nouvelles compétences méthodologiques, inspirées d’une grande variété d’approches éducatives. Le billet Les vacances et l'apprentissage, du 6 août dernier, illustrait par quelques exemples des apprentissages disciplinaires touchant la préhistoire et l’astronomie. Ces activités ludoéducatives  couvrent toutefois d’autres disciplines réparties dans un large éventail : la physique, la théologie, la technologie, la communication interpersonnelle, les sciences agricoles, la botanique, la photographie, l’éducation, l’agrotourisme, l’économie, le photojournalisme, la littérature, le conditionnement physique, etc.

Cela dépend grandement de l’angle privilégié par l’apprenant vacancier. Pour s’en convaincre, le présent article se basera sur des photos numériques comme aide mnémonique pour donner quelques exemples de contenus disciplinaires pouvant servir à  la rédaction de divers compte-rendu  dans un éventuel retour en classe.  Je me limiterai aux sciences de la nature, traitant  plus tard d’autres disciplines et projets scolaires.

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Exemples d’apprentissage disciplinaire : des étoiles à la terre

En matière de sciences de la nature, les animateurs rencontrés ont donné des précisions sur le Big Bang à l’origine de l’univers et bien situé cette théorie parmi les autres encore à l’étude. Tel que mentionné dans le billet du 6 août, des explications ont aussi été apportées sur la nature des trous noirs, mais aussi sur l’ensemble des composantes principales de l’univers : des atomes aux galaxies en passant par les systèmes solaires et des forces de la physique. Ainsi a-t-on vu que la Voie lactée et la galaxie d’Andromède entreront éventuellement en collision, sans impact majeur sur notre système planétaire, la force gravitationnelle étant, à notre niveau, plus grande que celle de l’expansion de l’univers. Par ailleurs, la vie sur Terre serait apparue à la suite d’un intense processus de nettoyage, réduisant les risques d’un Armageddon à l’imagination des cinéastes hollywoodiens, les gros astéroïdes géostationnaires ayant déjà fait leur ravage ou se faisant littéralement avaler par les forces gravitationnelles de Jupiter.

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Redescendant sur Terre, on se rend bien compte que le site du Mont-Mégantic représente un laboratoire naturel sur les reliefs, et les nuances entre la formation de montagnes par déplacement de plaques tectoniques comme la chaîne des Appalaches et la formation des monts, résultats d’anciennes coulées de laves en Montérégie. Les splendides vues offertes sur divers belvédères offrent aussi au visiteur une meilleure compréhension de la configuration des villages et des villes avoisinantes et de la ligne frontalière entre le Canada et les États-Unis. Des explications lui seront données sur les nécessaires négociations avec les autorités politiques en vue de limiter les risques de pollution lumineuse et de pouvoir ainsi garder intact le potentiel de l’observatoire astronomique du mont tant sur le plan de la qualité de l’observation des étoiles que sur le rôle éducatif de celui-ci dans d’importantes découvertes scientifiques.

Une visite à Bleu lavande, près de Magog, et à la miellerie Lune de miel de la municipalité de Stroke près de Sherbrooke donnera respectivement des informations sur la culture de la lavande importée de France et la production d’huiles essentielles ; et sur la vie des abeilles, la pollinisation des fleurs et la fabrication du miel. Toutes ces informations aideront à mieux comprendre des composantes majeures de l’économie locale.

Des outils de réflexion pour une exploitation pédagogique des savoirs nouvellement acquis 

Les connaissances mentionnées jusqu’à maintenant ne constituent qu’un échantillon de celles recueillies au cours de visites informelles réalisées pendant les vacances estivales. Une manière intéressante d’en tirer profit consiste à se demander à quel moment de la démarche ludoéducative nous comptons dresser le bilan des apprentissages. De là découlera une panoplie de moyens pour y arriver. Ainsi veut-on dresser des bilans réguliers, prendre des notes ou photographier les scènes pour dresser des bilans a posteriori, ou bien veut-on éveiller éventuellement des souvenirs de voyages et des bribes de conversations comme points de départ à de nouvelles recherches ?

Notons aussi que l’exercice peut très bien être conçu dans une perspective communicationnelle et solliciter la collaboration de proches ou même d’inconnus, si réalisé en ligne, par exemple.

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- Le suivi régulier des apprentissages

Dans mon article Les vacances, un pilier de l'apprentissage expérientiel grâce au blogue, j’ai insisté sur l’importance du blogue comme outil de collecte de données, ou encore comme un journal de bord et même un portfolio. Et je ne saurais aujourd’hui revenir sur l’importance de ce moyen, suite à deux expériences tout fraîchement vécues.  Étienne, âgé de neuf ans, tient son propre blogue intitulé Mes aventures, dans lequel il relate les principaux événements reliés à ses vacances au Québec. Je suis convaincu que cette expérience littéraire enrichit sa mémoire de souvenirs et de connaissances qui joueront un rôle important au cours de sa vie. Dans un autre contexte, j’ai retracé un vieux texte qui aurait fait un bel article de blogue si un tel outil avait existé au moment de sa réalisation, et dans lequel les faits relatés m’ont ramené à des réalités personnelles utiles.

Mais le blogue n’est pas le seul outil de collecte régulière de connaissances et de souvenirs. Certains étudiants pourraient fort bien privilégier la réalisation de reportages photo ou de films documentaires s’ils éprouvent moins de facilité avec l’écriture. D’autres pourraient pousser le plaisir jusqu’à noter des énoncés recueillis au fil des rencontres et concevoir un jeu-questionnaire sur la région visitée ou les thèmes abordés.

- Les réflexions a posteriori

La réalisation de bilans des apprentissages a posteriori est un exercice plus difficile en l’absence de notes ou de photos. Mais des techniques de réflexion sur le vécu, d’histoires de vie et de pratique peuvent donner des résultats extraordinaires. Il s’agit pour l’élève d’éveiller ses souvenirs de manière cyclique par la formulation de questions et la rédaction de faits marquants qui seront questionnés de nouveau pour générer de nouveaux souvenirs, des détails et des précisions aux énoncés déjà élaborés.

Au cours de ce processus d’approfondissement en spirale, le rédacteur pourra se questionner autant sur les dimensions affectives que cognitives des expériences vécues et s’inspirer des questions de base de la communication : Qui ? Dit ou fait quoi ? À Qui ? Comment ? Quand ? Et avec quel résultat ?

- La base de nouvelles recherches

Il se peut que l’élève garde peu de souvenirs des expériences vécues et qu’il éprouve de la difficulté à faire surgir des souvenirs précis des expériences vécues. L’exercice peut néanmoins générer de belles œuvres de fiction, ce qui constitue en soi une retombée éducative intéressante des situations vécues pendant les vacances.

La dite expérience peut aussi générer un ensemble disparate de mots clés, soulever des questions et des hypothèses et servir de base à de nouvelles recherches mettant largement à contribution les ressources du Web.

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Conclusion

Selon l’angle pris par les étudiants vacanciers, les savoirs recueillis au cours des expériences vécues peuvent répondre aux objectifs d’une large variété de disciplines officielles. Dans le cadre du présent article, j’ai voulu illustrer cette réalité par quelques données recueillies lors d’une courte escapade dans la région des Cantons de l’Est au Québec au cours de l’été 2012. Animé par le désir de donner un exemple d’application pédagogique des principes mentionnés dans Les vacances, un pilier de l'apprentissage expérientiel grâce au blogue, j’ai aussi fourni au lecteur quelques outils de réflexion métacognitive selon que l’étudiant choisisse de réaliser un suivi régulier de ses apprentissages, d’en dresser des bilans a posteriori ou d’entamer de nouvelles recherches. Et pourquoi pas les trois ?

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 14 août 2012

Références

-                    Les vacances, un pilier de l'apprentissage expérientiel grâce au blogue

-                    Les vacances et l'apprentissage

-                    Mes aventures (blogue d’Étienne)

-          Le néant comprend - extrait de roman de Luc Renaud (exemple de fiction inspirée de lointains souvenirs)

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Les vacances, un pilier de l'apprentissage expérientiel grâce au blogue

Publié le par Luc Renaud

La photo numérique et le blogue au service d’un apprentissage a posteriori ?

 

En vertu du principe même de l’apprentissage expérientiel, il est clair que la période des vacances est, comme les autres, remplie de situations propices à la réalisation de découvertes et l’acquisition de nouvelles compétences. Pour plusieurs, il s’agira surtout d’un complément aux habiletés professionnelles ; le travail dit intellectuel laissant parfois sa place à des tâches manuelles et vice versa. Des activités comme le jardinage, les travaux d’aménagement, les voyages, les rencontres sociales, etc., répondent à des principes éducatifs comme le Learning By Doing, la découverte et l’observation, l’approche par compétence ou carrément le socioconstructivisme.

 

Le contexte des vacances diffère de l’école ou du bureau surtout en termes de climat d’études et de libertés personnelles ; la pression générée par des exigences de performance ou de rentabilité, les horaires fixes, ou encore les rencontres forcées, pas toujours harmonieuses, étant carrément mise de côté au profit de gestes davantage en lien avec la motivation intrinsèque. Les gens qui ne savourent pas ces moments auront souvent l’impression de ne pas profiter de leurs vacances. En revanche, les passionnés vivant leurs passions au quotidien pourraient avoir tendance à reproduire en vacances certaines ou plusieurs de leurs activités officielles.

 

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De fait, si la période des vacances constitue comme l’école et le milieu professionnel une grande source d’apprentissage, le transfert des informations en connaissances suivra les mêmes étapes cognitives et relationnelles, et répondra aux prérogatives de projets personnels, incluant des étapes de prototypage. Dans tous les cas, le blogue constitue l’outil privilégié d’autoévaluation et de bilan des apprentissages, et la photo ou vidéo numérique, des aides mnémoniques aussi utiles que la prise de notes pour la réalisation de réflexion métacognitive a posteriori.

 

Le processus cognitif et relationnel

 

Tel que mentionné dans Les vacances et l’apprentissage, je me suis rendu au Mont-Mégantic pour y visiter l’Astrolab et l’un des meilleurs observatoires astronomiques en Amérique du nord, et ouvert aux visites guidées depuis 2008 seulement.

 

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Voici brièvement quels ont été les paramètres éducatifs de cette expérience :

 

·       Sur le plan contextuel, cette visite s’apparentait aux sorties de nature muséale propices à l’exploitation de stratégies éducatives rattachées à l’autoformation ;

·       Ainsi, sur le plan cognitif, j’ai porté attention aux divers présentoirs, aux systèmes de simulation de trous noirs ou de plasma, etc. À des fins de divertissement, mais aussi d’aide mnémonique, j’ai pris de nombreuses photos sur les lieux qui ont entre autres facilité la rédaction du présent article, en plus de noter les principaux points avancés dans les présentations vidéos en salle multimédia ;

·     Dans une perspective socioconstructiviste, j’ai discuté en famille, de manière formelle et informelle, de notre compréhension réciproque des informations livrées ; mais, surtout, nous avons tiré profit de l’expérience des animateurs en posant une multitude de questions tant de nature disciplinaire que procédurale ou méthodologique. En cas de mécompréhension, j’ai également exigé des reformulations ou des éclaircissements de leur part.

Conscient de la valeur motivationnelle de la pédagogie de projet, j’ai personnellement orienté mon investigation dans le sens 1) de la rédaction d’un article de blogue et 2) dans la collecte d’informations en vue de poursuivre la rédaction d’un roman amorcé il y a deux ans. 

 

Mes autres sorties de vacances, comme à la miellerie Lune de miel ou à l’abbaye de Saint-Benoît-du-lac ont aussi servi à des fins de nouveaux apprentissages en suivant à peu de détails près la même démarche cognitive et relationnelle.

 

L’approche par compétence, Learning By Doing et pédagogie de projet

 

Ma contribution aux préparatifs de mon mariage, prévu fin-août, m’a plongé dans une approche éducative mixte, inspirée surtout de l’approche par compétence, du Learning By Doing et, il va sans dire, de la réalisation d’un projet de vie.

 

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Voici brièvement en quoi consistent les paramètres de cette démarche éducative hybride :

 

·      En approche par compétence, il aura fallu prendre connaissance de toutes les exigences relatives au projet visé, aussi bien sur le plan philosophique ou théologique que sur les plans organisationnels et budgétaires. Pour ce faire, de nombreuses sources d’informations sont consultées comme le Web, les Salons de l’industrie du mariage, etc. ; et des outils électroniques sont employés pour gérer les diverses étapes qui mènent à l'atteinte du but fixé;

·       Les préparatifs ont aussi ouvert la voie à la créativité, nous forçant à concevoir une grande partie des objets décoratifs pour la salle de réception. Il s’agit là d’un travail artistique de type manuel, plutôt différent de mes réflexions et rédactions habituelles dans Le blogue de Luc R ou dans Educavox. Pour mener le tout à terme, il aura fallu exécuter des tâches comme la conception des objets, l’achat des fournitures essentielles, la réalisation et l’évaluation des prototypes, et le suivi des étapes nécessaires à la confection des objets décoratifs en question. L’accomplissement de ces tâches a aussi nécessité de nombreuses discussions, respectant en ce sens l’approche socioconstructiviste chère à la pédagogie de projet.

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L’autoévaluation et le blogue

 

En vacances, de nombreuses stratégies cognitives et relationnelles relatives à des orientations pédagogiques variées comme l’approche par compétences, le Learning By Doing, la découverte, le socioconstructivisme, etc., sont exécutées aussi bien pour l’acquisition de savoirs disciplinaires que méthodologiques ou organisationnels. Pour réellement tirer des leçons de celles-ci, diverses tâches de réflexion métacognitive me semblent nécessaires, particulièrement en autoformation et en apprentissage expérientiel. Le présent article peut être interprété comme un exemple de ce type d’exercices.

 

De fait, la versatilité du blogue en fait l’outil idéal pour arriver à cette fin puisqu’il peut répondre aux besoins suivants : tenue de journal de bord ou de récit de vacances et de voyages, réflexions personnelles sur des apprentissages et des faits marquants, outil de communication et de partage de nouveaux savoirs. Comme portfolio composé de textes, de photos et de vidéos, le blogue offre à l’étudiant en autoformation des aides mnémoniques phénoménales pour la réalisation de réflexion métacognitive a posteriori, enrichie d’un point de vue actualisé. Le blogueur peut alors jeter un regard sur le passé avec un recul intéressant.

 

Conclusion

 

Que l’on appelle cela l’école, même en vacances ou l’école en vacances, on n’y échappe pas : la période de repos scolaire ou professionnel offre son lot de situations éducatives comme n’importe quelle autre sphère de la vie. De fait, il s’agit même d’un autre pilier de l’autoformation, après le jeu sérieux et l'expérience muséale, dans la mesure où de nombreux vacanciers profitent de leurs loisirs pour y exercer des passions véritables ou complémentaires à celles de leurs activités officielles. L’objectivation des compétences acquises nécessite néanmoins des efforts de réflexion qui peuvent se produire graduellement ou – bonne nouvelle – après les vacances grâce à la magie des aides mnémoniques offertes par la photo numérique et la tenue d’un blogue.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 13 août 2012

 

Références

 

Les vacances et l’apprentissage

Le blogue : moyen d’expression, de communication et d’apprentissage

L’expérience muséale élargie : un pilier de la déscolarisation de l’apprentissage

Le jeu sérieux et la déscolarisation de l’apprentissage

Le triomphe de l’apprentissage expérientiel à l’ère du numérique

Des applications pédagogiques du blogue

La gestion de projet : Le Salon Marions-nous! et la collecte de données préliminaires

Marions-nous! Pour vrai (Première partie)

Le mariage de Luc et d'Omaira

Publié dans Éducation

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