Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pourquoi chanter le Jour de la Terre avec la Clé des Chants

Publié le par Luc Renaud

Les cloches de la cathédrale ont retenti à l’unisson avec celles de nombreuses églises du Québec sur le coup de 14 h le 22 avril dernier; alors que tout juste à côté, au Centre des Arts populaires de Nicolet, 200 personnes s’étaient réunies pour entendre le nouveau récital de l’une des trois chorales de cette municipalité du Centre-du-Québec, La Clé des Chants. L’un des choristes devait d’ailleurs procéder à la lecture du Manifeste de la Terre, rappelant la nécessité de la protéger contre les abus des peuples et de leurs gouvernants.

Dans cet article, je vous décrirai brièvement le déroulement du récital Pourquoi chanter? avant de vous présenter les points de vue de certains choristes, artisans de la vitalité culturelle de Nicolet.

1)      Place au récital Pourquoi chanter?

À la suite des mots d’accueil de Georgette Asselin, présidente du Conseil d’administration de la chorale, près d’une quarantaine de choristes, près d’une trentaine de femmes; une dizaine d’hommes et quelques enfants envelopperont chaleureusement l’assistance. Ce vent de douceur arrivera de l’arrière de la salle, longeant les murs et perçant le centre, nous soufflant son désir de chanter toute sa vie et s’octroyant le droit bienfaisant de s’investir du rôle de marchands de bonheur.


 

La première partie du récital transportera le public aussi bien dans l’univers du Québec que dans un monde de fantômes de brume écossaise. Les chants entremêleront légendes et traditions en faisant un clin d’œil à la langue française et à l’histoire, qui unit les francophones de la Louisiane à la Gaspésie. La légende servira aussi de moyen d’expression à des amours tragiques et à la jalousie dans Hijo de la Luna, interprétée en français à partir d’une traduction étonnamment fidèle à la version originale du groupe Mecano en espagnol.

cleChant2-30-04-12.jpg 

Pierre Chatillon et La Clé des Chants

En deuxième partie, le poète, romancier et musicien nicolétain Pierre Chatillon resituera la thématique de la Terre en lisant Lessive, un poème sur la Terre. Puis, il cèdera la place à la chorale qui reprendra un autre de ses poèmes, L’enfance, merveilleusement arrangé par la chef de chœur, Manon Asselin. Le texte nous rappelle l’innocence de l’enfance qui nous permet d’admirer les fleurs en ignorant le triste sort qui les attend au moment de la fanaison. C’est aussi l’époque où l’on croit à l’amour universel et à la beauté de la pureté.  

Les choristes feront de nouveau honneur au drapeau du Québec en y interprétant des extraits de Vigneault, d’Harmonium ou de Raymond Lévesque, avant de faire preuve d’ouverture sur le monde avec Linda Lemay. Bleu nous rappelle l’importance de savoir l’autre bout du monde heureux et de voler de l’Irlande à l’Afrique. Croire conclut que de la foi jaillit la vie et le renouveau.

2)      L’après-récital : à la rencontre de quelques artistes

À la suite de cette prestation musicale d’une grande beauté, remplie d’allégresse et d’espoir, j’ai pu m’entretenir avec quelques-uns des artistes, dignes témoins de la richesse culturelle de Nicolet et de ses environs.

-          Quelques avis de choristes

En plus de posséder une belle voix, la choriste Katia Hamel se meut sur scène avec de légers balancements de danse naturels et agréables qui dénotent une belle sensibilité, une maîtrise de l’espace scénique et, somme toute, de la polyvalence artistique.

C’est cette artiste humaine et talentueuse qui m’a accordé le privilège de me joindre au groupe pour le buffet privé d’après-récital. Elle m’expliquera que La Clé des Chants est une chorale à but non lucratif, composée d’amateurs de chants n’ayant pas tous de base en solfège. Cela s’apparente à bien d’autres ensembles vocaux du Québec et dans le monde. La préparation d’un récital nécessiterait une répétition en groupe sur une base hebdomadaire, en plus de nombreux exercices individuels à l’aide d’un CD. La dernière semaine se révèle toutefois intense pour perfectionner certaines pièces et assurer au public un spectacle de grande qualité.

cleChant3-30-04-12.jpg

À gauche, la choriste Katia Hamel / À droite, la chef de chœur Manon Asselin et la pianiste Chantal Noury

Il s’agit également d’une belle activité sociale qui dépasse le seul plaisir de chanter, grâce à la tenue d’un camp choral unique en son genre. Durant l’année, les membres de La Clé des Chants partagent un week-end dans un chalet, se donnant ainsi l’opportunité de faire connaissance sur le plan personnel, de cultiver des rapports sociaux et de se découvrir de nouveaux talents. Katia tient d’ailleurs à souligner les initiatives de Susan qui, par la préparation de desserts, de café ou de thé, sait contribuer efficacement au resserrement des liens interpersonnels.

Peut-être cela explique-t-il pourquoi le buffet d’après-récital prend la forme d’un second récital, plus spontané, dégagé du stress de la prestation officielle, où chacun reprend les airs joués quelques minutes plus tôt, cette fois-ci accompagnés au piano par la chef de chœur Manon Asselin, ou par Patrick à la guitare.

Entre deux pièces, je poursuis mes entrevues auprès d’autres membres de la chorale. Patrick, l’un des rares hommes impliqués reconnaitra avoir particulièrement savouré la performance offerte en ce Jour de la Terre. L’artiste, qui a déjà fait partie d’un groupe musical dans l’Outaouais avant de s’établir à Nicolet, renchérira en affirmant que les répétitions en ont réellement valu la peine.

cleChant1-30-04-12.jpg

La passion pour le chant : une fête sous les airs d’un nouveau récital

Cette année, La Clé des Chants pouvait compter sur la participation de quelques actrices de la troupe de théâtre nicolétaine, Les comédiens de l’Anse, habituées aux répétitions et à la scène. Ces artistes jouent même des reconstitutions historiques à grand déploiement impliquant jusqu’à une trentaine d’acteurs. À leur début, leurs pièces se déroulaient à la Maison Rodolphe-Duguay, site historique d’un célèbre peintre de Nicolet. Malgré cette solide expérience de la vie publique, elles avoueront que le chant choral constitue un beau défi à relever.

-          Derrière la scène : la fondatrice de la Clé des Chants et la chef de chœur

L’une des choristes, Georgette Asselin, a de fait fondé La Clé des Chants en 1989. Présidente du Conseil d’administration, elle insiste et affirme qu’il s’agit d’un groupe officiellement enregistré et détenant un numéro de bienfaisance. Pour elle, la chorale offre aux adultes et aux enfants participants une expérience de vie inclusive et intergénérationnelle remplie de plaisir.

Des collectes de fonds sont parfois organisées sous la forme de partage des recettes de la vente de billets de spectacles d’artistes comme Alain Morisod et Nathalie Choquette. Cet argent sert à l’établissement de contacts entre Nicolet et la France.

cleChant-30-04-12.jpg

La présidente du Conseil d’administration, Madame Georgette Asselin et la chef de chœur Manon Asselin

Madame Manon Asselin, chef de chœur m’explique que depuis 2005 un solide noyau de choristes s’est formé et qu’elle perçoit de grandes améliorations dans la qualité de la performance globale de la chorale. Le présent récital comprenait d’ailleurs des pièces exigeantes, rendues avec brio. Du camp choral, elle reconnaîtra qu’il s’agit d’une belle occasion de perfectionner des voix et de construire l’unité essentielle au bon fonctionnement du chœur.

Dans la création d’un récital, ses sources d’inspiration proviennent entre autres de relations avec d’autres ensembles vocaux. Ainsi La Clé des Chants se distingue-t-elle des deux autres chorales de Nicolet par des pièces davantage axées sur le répertoire francophone du Québec, sans trop emprunter à la musique populaire, le folklore et des références à d’autres pays, ce que permet notamment le contact avec des chorales établies en France. Madame Asselin reconnaît passer beaucoup de temps en recherche de thèmes et de formules, et aimerait cette année intégrer un volet éducatif de l’apprentissage du solfège pour fournir aux choristes de meilleurs outils de soutien à leurs techniques de chant. En définitive, elle se dit très fière de l’évolution de son groupe, toujours prêt à relever les défis les plus difficiles.

cleChant4-30-04-12.jpg 

Les cloches de la cathédrale de Nicolet retentissent sur le coup des 14 h pour le Jour de la Terre

Conclusion : Pourquoi chanter le Jour de la Terre

Pourquoi chanter pour le Jour de la Terre? Manon Asselin insistera sur l’importance de protéger la planète et ses richesses naturelles pour le bien des générations à venir et la nôtre. De plus, le chant constitue une forme d’évasion des préoccupations de la vie quotidienne, une forme de ressourcement et de prise de contact avec soi-même. Je terminerai en paraphrasant la choriste Katia Hamel qui, en accord avec les affirmations précédentes, ajoute que le chant choral constitue aussi une forme d’implication sociale et une manière de faire resplendir la richesse culturelle de son patelin. À ce propos, ne manquez pas prochainement dans le Blogue de Luc R un article sur le poète et musicien Pierre Chatillon, qui nous permettra justement d’apprécier une fois de plus la vitalité culturelle de Nicolet.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 30 avril 2012

Photos : Mélanie Renaud

 

Dans la série Chant chorale :

De Nicolet

 

Publié dans Musique - Chant

Partager cet article
Repost0

Des idées pour une formation en ligne d’une communauté apprenante

Publié le par Luc Renaud

 educavox  Cet article est aussi publié sur EducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/formation/article/des-idees-pour-une-formation-en 

Jumelage de classes dans une relation Nord-Sud éducative

 

À la fin de mon article Le Web 2.0 et les communautés apprenantes (1), j’ai proposé l’établissement d’un réseau de communautés apprenantes impliquant des pays du Nord et du Sud, de préférence dans un contexte scolaire qui inscrirait l’apprentissage formel et informel en un tout éducatif indissociable. Cette fois-ci, je me propose d’offrir un aperçu de ce concept réalisable sous la forme d’une création collective de formation en ligne basée beaucoup plus sur les intérêts personnels des étudiants que sur les contenus d’un programme scolaire officiel. Bien que ce projet soit fictif, des composantes ont été vécues séparément. L’exercice est aussi vu sous un angle commercial, de manière à initier des jeunes des deux régions jumelées à quelques techniques administratives.

 

lr-1bf7f-4eb22.jpg

1) Les phases du projet

Comme pour le projet de webzine en langues avec Facebook (2) décrit dans un article antérieur, la formulation de ma proposition suivra les cinq étapes suivantes de la gestion de projet : l’avant-projet, le démarrage, le prototypage, la réalisation et la clôture.

1.1) L’avant-projet

Des analyses préliminaires comprenant une description de l’idée du projet, de la clientèle visée, des ressources matérielles requises et d’un devis pédagogique sont nécessaires.

1.1) Description de l’idée

Du point de vue pédagogique, les étudiants seraient appelés à mener des recherches Web dans le but de produire un ouvrage encyclopédique en ligne, à partir duquel ils pourraient générer des questionnaires interactifs hébergés sur une plateforme de formation en ligne. Une version PDF de l’ouvrage encyclopédique pourrait être offerte au public sous forme de recueil numérique dont la promotion serait assurée par le biais des médias sociaux.

Contrairement au projet de webzine, présenté antérieurement, le thème de cette formation devrait se limiter à un domaine spécifique, mais assez large pour intéresser les étudiants de deux classes étrangères. Je suggère ici le domaine des arts de la scène : la chanson, le théâtre, la télé et le cinéma. Les auteurs aborderaient ces thèmes sous un angle culturel, mais aussi d’un point de vue géographique, historique, économique, etc. en traitant d’artistes ou d’œuvres qui reflètent bien les réalités et les valeurs des sociétés choisies.

a) Clientèle visée

Ce projet de création collective impliquerait le jumelage de deux classes (3). La tenue de rencontres virtuelles en mode synchrone nécessite la prise en considération des fuseaux horaires, ce qui peut favoriser le choix d’un contexte éducatif d’apprentissage des langues. Une classe francophone de Montréal, apprenant l’espagnol, serait par exemple jumelée à une classe régulière du Mexique, de la Colombie ou de l’Argentine, davantage intéressée à connaître l’Amérique de Nord, dans le cadre de travaux scolaires dans des disciplines scolaires variées.

La clientèle visée se composerait d’élèves de la fin du secondaire puisque de bonnes compétences en production écrite et orale sont requises pour la réalisation des tâches demandées.

b) Matériel requis

La réalisation des produits proposés nécessite plusieurs ressources informatiques. En voici une liste non-exhaustive :

- La formation en ligne

La plateforme de cours en ligne My Icourse.com (4 et 5) servirait de principal outil de création d’exercices interactifs en ligne. Je la choisis en fonction de qualités telles que la gratuité et la convivialité, mais surtout parce qu’elle permet la création d’universités virtuelles et de cours comprenant des fichiers multimédia et des questionnaires interactifs de base. Elle offre aussi des outils qui permettent de s’initier à la vente par Internet par le biais d’un compte PayPal. De plus, il s’agit d’un tout en ligne facilement accessible en-dehors de tout réseau scolaire officiel, ne comprenant que le strict nécessaire à des fins d’initiation aux TIC. Des élèves particulièrement doués en elearning pourraient par la suite se lancer dans l’usage d’outils plus complexes comme NetQuiz en lien avec des plateformes comme Moodle.

- Les plateformes de collaboration

Le développement du produit éducatif voulu implique l’usage de moyens de communication à distance. Facebook est envisageable pour des raisons évidentes : environnement largement connu des usagers à l’échelle mondiale, convivialité, possibilité d’y déposer des photos et des vidéos et, bien entendu, ses liens avec Skype, logiciel de communication aussi apprécié à l’échelle internationale pour des échanges de vive voix. Toutefois, l’outil de communauté apprenante Beebac.fr (6) offre des options intéressantes, notamment la possibilité de former des groupes ou des équipes pour le travail coopératif, ce qui en fait une option valable.

- Autres outils

D’autres outils peuvent se révéler nécessaires, particulièrement pendant l’élaboration des documents éducatifs ou pour un entreposage temporaire de fichiers : FlickR (photos), YouTube (vidéo), Audacity (son). Des étudiants, eux-mêmes artistes, pourraient employer Itunes pour y déposer leurs créations personnelles et même les mettre en vente. La création de l’ouvrage encyclopédique prendrait aussi la forme de fiches enregistrées en PDF et déposées dans Beebac.fr. L’ensemble de ces fiches pourrait constituer un livre numérique téléchargeable, sous-produit indépendant de la formation en ligne.

Des ressources supplémentaires seraient identifiées pendant les étapes de démarrage, de prototypage et de réalisation du projet.

- La valeur ajoutée du projet

Tel que présenté, ce projet vise l’acquisition par les élèves d’importantes notions en TIC et en administration dans un contexte international, grâce notamment à la réalisation d’un produit éducatif, la formation en ligne et de sous-produits en vente par Internet.

À défaut de faire réellement des profits de vente, les étudiants acquerraient néanmoins des bases en gestion de projet et en commerce international. Le cours en ligne développé par des étudiants permettrait de rejoindre un public plus large que celui des classes participantes, tissant ainsi un lien entre l’école et le reste de la société.

1.2) Le devis pédagogique et le matériel complémentaire

Vu l’ampleur du projet, un devis pédagogique détaillé devrait être développé, et du matériel complémentaire remis aux participants. Ce matériel comprendrait un calendrier des activités et des instructions quant au fonctionnement de Beebac et de My Icourse. L’enseignant devrait également avoir préalablement conçu un canevas de cours et quelques exemples dans ces environnements respectifs afin d’en faciliter l’utilisation à la clientèle visée.

1.2.1 Les fondements éducatifs

L’approche éducative proposée repose sur le socioconstructivisme et la pédagogie par projets, à laquelle s’ajoute un volet important d’apprentissage expérientiel en lien avec l’environnement culturel de l’étudiant, dans la mesure où les étudiants seraient invités à questionner leurs choix.

1.2.2 L’organisation du projet

Ce projet s’échelonnerait sur un minimum de cinq mois durant l’année scolaire à raison d’une période de cours et de deux à trois heures de devoirs hebdomadaires consacrées à s’approprier des contenus, à mener des échanges avec les partenaires à l’étranger et à procéder au développement des leçons interactives. Chacune des équipes serait composée d’étudiants des deux classes impliquées dans le projet.

Un guide de l’élève comprenant les objectifs pédagogiques, un calendrier des activités et les étapes du projet serait envoyé aux étudiants par courriel dès la première semaine de l’année scolaire. Le document devrait être récupéré par les enseignants impliqués dans le but de préparer les élèves à une rencontre de démarrage, qui se tiendrait au maximum un mois plus tard.

  • Démarrage : La phase de démarrage se ferait sous la forme d’une webdiffusion et devrait permettre la constitution des équipes de travail, et aux jeunes de s’initier au fonctionnement des environnements numériques employés, de même qu’à la logistique nécessaire à la réalisation d’un prototype. Échéance : un mois après le début des cours ;
  • Prototypage : Chacune des équipes internationales devrait produire un premier document assorti d’un questionnaire, discuté par le biais de ressources asynchrones et synchrones, puis intégré à l’intérieur de My Icourse. Échéance : un mois après le démarrage ;
  • Réalisation : La réalisation du projet comprend trois étapes : la production des exercices en ligne, la confection des sous-produits éducatifs et l’étude de quelques bases de la mise en marché. Échéance : un mois par étape ;
  • Clôture : La phase de clôture permettrait aux jeunes de réfléchir sur leurs acquis tant sur le plan culturel, que sur celui des TIC ou du domaine des affaires. Échéance : à la discrétion de l’enseignant.

Conclusion

En définissant ce genre de projet de jumelage de classes, je m’intéresse non seulement au rapprochement interculturel entre des jeunes de pays différents, en partant des intérêts personnels de chacun, mais aussi au développement de compétences de nature professionnelle, qui me semblent essentielles dans le monde actuel : l’usage des TIC et l’administration. Il est clair que le succès du jumelage découlera d’une qualité organisationnelle qui dépasse largement la portée du présent article, et que le choix des outils numériques peut être différent des propositions formulées dans ce texte. Il est de mon avis, je le répète, que la qualité des apprentissages ne dépend pas des outils comme tel, mais bien de la volonté et des efforts personnels des étudiants et de la mise en place d’un bon dispositif éducatif. Les idées émises ici vont en ce sens. Lorsqu’un jeune est en mesure de construire sa base de connaissance, de la questionner et de questionner autrui à partir d’elle, en contexte international de surcroît, il me semble qu’il a acquis des stratégies d’apprentissage réellement efficaces.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 28 avril 2012

 

Référence :

(1)Renaud, L. (2012), Le Web 2.0 au service de la société apprenante, dans EducaVox, le 21 avril

(2)Renaud, L. (2012), Un projet de webzine en langues avec Facebook, dans EducaVox, le 16 avril

3) Dossier de la semaine : le jumelage de classes dans Le web pédagogique, le 4 octobre 2010

4) Lamontagne, Denys (2009) Plate-forme gratuite de création et de gestion de cours en ligne dans Thot Cursus

5) My Icourse, consulté le 25 avril 2012

6) Beebac, le premier réseau social éducatif gratuit, consulté le 25 avril 2012

Publié dans Éducation

Partager cet article
Repost0

Le Web 2.0 au service de la société apprenante

Publié le par Luc Renaud

educavox  Cette article est aussi publié sur EducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/le-web-2-0-au-service-de-la

Pour un enchevêtrement des communautés apprenantes dans le monde

  

L’émergence du Web 2.0 capitalise sur l’apprentissage informel qui se réalise à l’extérieur des formations officielles dans une proportion de plus de 70% (1 et 2), offrant à celles-ci de belles sources d’inspiration et l’occasion de répondre de manière dynamique aux besoins sociaux, politiques et économiques de la société. Paradoxalement, des communautés apprenantes se forgent à l’extérieur des réseaux scolaires habituels sans avoir expressément recours à l’outillage moderne de l’ère numérique (3 et 4). Pour fonctionner, elles mettent en opération des stratégies issues du socioconstructivisme et de la pédagogie par projet, et se dotent d’une infrastructure qui pourrait ouvrir la voie à l’intégration des TIC dans une perspective d’un nouveau dialogue international.

15-janv-2012a

Grâce à ce lien étroit entre communauté apprenante et Web 2.0, deux grands espoirs sont permis : l’établissement d’une société apprenante (5) mondiale qui favoriserait un dialogue Nord-Sud provenant de la base, et une meilleure reconnaissance par l’école formelle de la valeur de l’apprentissage informel réalisée en dehors de ses murs. Dans cet article, je me propose d’illustrer ce phénomène à partir de ce que m’inspire le Barefoot College, (6) en y posant le regard d’un simple pédagogue ouvert au dialogue interculturel par le biais des TIC dans une démarche d’apprentissage tout au long de la vie (7).

1) Le Barefoot College : l’apprentissage informel érigé en communauté apprenante

Lors de ses conférences, Monsieur Sanjit Bunker Roy, fondateur du Barefoot College (8), explique comment il a su former des communautés apprenantes avec des hommes et des femmes peu scolarisés ou analphabètes, faisant d’eux les fondateurs d’un collège dans le village de Tilonia à Rajasthan en Inde. Par le biais de ce dispositif éducatif, des villages entiers atteignent l’autosuffisance indispensable à la victoire contre la discrimination et la pauvreté.

Sans aborder l’usage des TIC dans cette démarche, Monsieur Roy défendra la valeur de l’apprentissage expérientiel, attribuant aux étudiants le rôle de maîtres dans des domaines aussi variés que la dentisterie, le génie civil, l’informatique, etc., mettant non seulement leurs savoirs en valeur, mais faisant aussi confiance à leurs capacités à apprendre tout au long de la vie. Pour faciliter la communication entre des personnes de langues différentes, il aura même recours à des moyens rudimentaires, comme l’usage de marionnettes.

De cette entreprise sociale émergera un impressionnant complexe immobilier, moderne et high-tech conçu par le partage des savoirs expérientiels ; et ce, de la conception des infrastructures jusqu’à la confection des équipements. Par exemple, des femmes pratiquement analphabètes sont invitées à construire les panneaux solaires qui serviront à générer l’énergie employée par l’école et au fonctionnement des ordinateurs, aussi fabriqués par des étudiants du Barefoot College. Cette tâche les amène à acquérir une expertise et un avenir sous le signe de la dignité.

Cette vision de l’éducation en marge des standards officiels serait à ce point efficace qu’elle constitue des modèles inspirants de lutte contre la pauvreté pour plusieurs autres villages de l’Inde et ceux de pays limitrophes comme l’Afghanistan qui l’ont intégrée à leur pratique développementale.

2) La spirale de la formation globale

Une fois une première société apprenante mise en place, il semble bien que Monsieur Roy ait voulu générer un effet d’entraînement dans la population mondiale, en ayant recours cette fois-ci aux TIC et aux avantages viraux des médias sociaux. Ainsi le Barefoot College dispose-t-il de son propre site Internet (8). Près de 3 millions de personnes ont pris connaissance de l’existence du projet en accédant à l’enregistrement de la conférence présentée par ce pédagogue au TED le 11 juillet 2011. Plusieurs autres internautes ont plutôt choisi de visionner les vidéos disponibles sur YouTube et en véhiculent les informations dans leurs échanges informels sur Twitter, Facebook ou tout simplement dans leurs échanges quotidiens en présentiel à la maison ou au bureau.

Ce succès promotionnel illustre à sa manière la soif de savoir et de dialogue propre à l’être humain, ce que démontrent bien les chiffres sur l’usage du Web. Selon Chotard, les requêtes sur Google et les Twit se comptent par milliards, et Facebook compterait plus de 400 millions d’abonnés (9). L’organisation et la multiplication des communautés d’apprentissage (10) en marge des programmes de formation habituelle sont clairement appelées à un brillant avenir.

3) Le dialogue Nord-Sud et les communautés apprenantes

Le développement d’une culture apprenante et d’une infrastructure moderne dans certaines régions du Sud créeraient des conditions gagnantes à l’établissement d’un réseau de communautés apprenantes dans une perspective humainement globale. Mais sommes-nous prêts à établir ces liens ?

Nous le faisons déjà, mais peut-être de manière timide. L’école moderne offre par moments ce genre de services quand elle propose à sa clientèle la tenue de voyages humanitaires ou encore des expériences de jumelage de classes visant les échanges interculturels. À cet égard, la recherche sur le Web peut permettre d’incarner le savoir formel dans un contexte interculturel. Des formules hybrides employant les médias sociaux peuvent aussi intégrer l’apprentissage des contenus disciplinaires dans un contexte signifiant et authentique, basé sur les échanges interculturels. (11) En dehors des murs de l’école, les organismes communautaires consacrent une part importante de leur programme à l’éducation populaire (12), offrant ainsi de nombreuses occasions de transformer les informations en savoirs.

Si les TIC offrent sur un plateau d’argent à la masse le moyen de tirer parti des sources d’apprentissage de la communément appelée école de la vie, je me demande toutefois dans quelle mesure chacun pose le regard réflexif nécessaire qui érige les savoirs acquis en système d’enrichissement culturel pratique sur le plan humanitaire.

Conclusion

L’apprentissage ne dépend pas de l’usage des TIC, ni de l’institution scolaire comme tel, mais bien de la volonté de chacun de comprendre les éléments d’un univers donné, de faire l’acquisition de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être nécessaires à l’atteinte d’objectifs personnels, et de développer pleinement son potentiel. Il dépend aussi de l’opérationnalisation de principes éducatifs comme le socioconstructivisme et la constitution de communautés apprenantes (13 et 14), concevant les apprentissages formels et informels comme un tout intégré et indissociable.

Les travaux du Barefoot College démontrent de manière éloquente la valeur de toute situation de vie dans l’apprentissage. Par contre, le développement d’une société apprenante passe par l’établissement de dialogues entre diverses communautés apprenantes réparties un peu partout sur la planète ; ce qui est grandement tributaire des TIC. Les médias sociaux donnent une voix à la masse dans un processus éducatif humainement global.

Au lendemain du week-end du Jour de la Terre, j’ai voulu offrir aux lecteurs un message d’espoir en l’établissement d’un meilleur dialogue Nord-Sud et celui d’une école plus inclusive.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 26 avril 2012

Référence

  1. Guité, F. (2011) L’apprentissage informel, dans Relief
  2. Formavia (2006) L’apprentissage informel Extrait et traduit de "Informal Learning" de Jay Cross,© 2006, Internet Time Group, Berkeley, California
  3. Bunker Roy, Founder, Barefoot College India (sur YouTube)
  4. Barefoot College - Solar Technology (YouTube)
  5. Renaud, L. (2012)TEDx de l’UdeM : vers l’émergence d’une société apprenantedans ÉducaVox
  6. Bunker Roy : Aprendendo com um movimento de pés-descalços (TED)
  7. UNESCO (2010) Conférence internationale de l’UNESCO sur les TIC dans l’éducation
  8. Barefoot college.org http://www.barefootcollege.org/
  9. Chotard, A (2010) Le numérique, nouveau pilier de l’innovation sociétale ?
  10. Orellana, I (2005), L’émergence de la communauté d’apprentissage ou l’acte de recréer des relations dialogiques et dialectiques de transformation du rapport au milieu de vie
  11. Renaud, L. (2012) Un projet de webzine en langues avec Facebook dans EducaVox
  12. Renaud, L (2012) L’Institut universitaire en santé mentale Douglas et le Web 2.0 dans EducaVox
  13. Renaud, L (2012) L’organisation apprenante dans le secteur de la santé dans EducaVox

Renaud, L (2012) Pédagogie ouverte : autoformation et collaboration dans EducaVox

Publié dans Éducation

Partager cet article
Repost0

Lancement de la saison 2012 du Festival Stop Motion de Montréal

Publié le par Luc Renaud

Le 18 avril dernier se tenait le lancement officiel de l’appel de candidatures de films pour la quatrième édition du Festival Stop Motion de Montréal, sous la direction du professeur Érik Goulet, l’initiateur et principal organisateur de l’évènement depuis ses débuts. Pour ce moment spécial, plus d’une centaine d’amateurs de cinéma d’animation, des anciens membres de jury, Denis Roy et Pierre M. Trudeau et d’autres cinéastes comme Élène Dallaire et Jean-François Lévesque s'étaient réunis à la salle J.-A de Sève de l’Université Concordia à Montréal.

P1110084.jpg

Les cinéastes Pierre M. Trudeau et Élène Dallaire en compagnie du blogue, Omaira et Luc (archives 2011)

M. Goulet affirme avoir voulu créer un momentum auprès de la population, annonçant des nouvelles du festival qui se tiendra les 19, 20 et 21 octobre 2012 au même endroit. Pour ce faire, l’entrée au lancement était gratuite et plusieurs prix de présence ont été tirés parmi lesquels une dizaine d'entrées pour deux à un visionnement spécial du film d’animation The Pirates et des laissez-passer VIP pour la fin de semaine de ce festival international cet automne.

Dans l'article, je dirai quelques mots des sept courts-métrages de la programmation de cette soirée de lancement, soit : Le Nœud Cravate de Jean-François Lévesque, qui s’est mérité un Jutra en 2009, The Nose de Neil Burns, Spontaneous Generation d'Andy Cahill, Princesse de Frédérick Tremblay, Operation Fish de Jeff Riley, The Twin Girls Of Sunset Street de Marc Riba et Anna Solanas et Bottle de Kirsten Lepore.  Je résumerai également les échanges que j’ai entretenus avec Messieurs Érik Goulet et Jean-François Lévesque.

1)      Des films pour clientèles matures

M. Goulet reconnaît que plusieurs des films présentés ce soir s’adressaient à des clientèles plutôt matures. Le nœud cravate raconte l’histoire d’un homme qui met de côté ses rêves pour se contenter d’un emploi monotone. Le patron, inaccessible, renvoie une image de lui-même nettement distincte de sa vraie nature. The Nose nous montre un richard à la recherche du nez qui lui aura été sournoisement dérobé. Il croit l’avoir retrouvé vêtu des habits royaux, traduisant ainsi une grande estime de lui-même, alors que son véritable nez transite d’un champ de boue à une gouttière. Spontaneous Generation est un feu roulant de formes subissant de multiples transformations, démontrant l’ardeur de la créativité. Dans Operation Fish, un agent secret est à la recherche d’un tueur de poissons rouges, qui fait le malheur de nombreux bambins. Le film se compose d’un mélange de photos en noir et blanc de bébés et de figurines-jouets.

Si ces quatre premiers films constituent une forme de critique, parfois humoristique, de la société, les deux suivants transmettent de véritables émotions de terreur. Dans Princesse, de jeunes femmes sont tenues prisonnières sous la menace d’un dragon à la fenêtre et des abus sexuels d’un homme dominé par ses instincts et par l’alcool. The Two Twins Of Sunset raconte l’histoire de deux dames âgées qui kidnappent de jeunes garçons et les gardent de force sous l’indifférence totale des passants qui entrent de temps à autre dans leur immeuble.

La soirée  se termine sous l’illustration d’un amour impossible entre un monticule de sable d’une plage et une boule de neige. Dans The Bottle, ces deux personnages communiquent entre eux par le biais d’artefacts déposés dans une bouteille qu’ils envoient à la mer, jusqu’au jour où il leur prend l’envie de se rencontrer. La finale laisse le spectateur perplexe, selon que le verre lui semble à moitié vide ou à moitié plein.

2)      À la rencontre de Messieurs Érik Goulet et de Jean-François Lévesque

Il m’aura fallu attendre plusieurs minutes après la représentation avant de pouvoir m’entretenir avec ces deux personnes, tellement la petite famille du Stop Motion était entrée dans la fête. Sur place se trouvaient, entre autres, Élène Dallaire et Pierre M. Trudeau, dont les films sont distribués un peu partout sur la planète. Puis, je me suis tenu tout près du gâteau de fête, illustré des scènes du dernier film de M. Lévesque, à qui revenait d’ailleurs l’honneur de couper les premiers morceaux à servir aux participants.

P1120671

Moment officiel de coupe du gâteau

2.1) L’initiateur du festival : Monsieur Érik Goulet

Monsieur Goulet se rappelle bien avoir été l’objet de moqueries des trois amis à qui il avait fait part de son projet de démarrer le premier festival de Stop Motion au monde il y a quelques années. Depuis, le nombre de films en compétition est à la hausse : 114 en 2009, 150 en 2010 et 321 l’an dernier. Au fil des ans, une équipe composée entre autres d’anciens étudiants s’est jointe à lui pour faciliter l’organisation de l’évènement et pour en améliorer le site Internet.

P1120672

M. Érik Goulet, directeur de Festival du film Stop Motion de Montréal

Le thème du festival dépend beaucoup des spécialités des invités de marque qui y prennent part annuellement. L’an  dernier, par exemple, la présence de M. Peter Saunders, dont l’entreprise collabore à la conception des marionnettes pour les films de Tim Burton, avait contribué à prioriser les aspects techniques de ce type d’animation cinématographique. On se rappellera que des spécimens de Mars attaque! et de La mariée cadavérique ont été déposés sur la scène pour le grand plaisir des amateurs venus les toucher et se faire photographier aux côtés de ces jouets d’une valeur quasi inestimable.

film-29-10-11

Images de l'édition 2011

De nouveaux invités spéciaux sont attendus cette année, et animeront de nouvelles conférences éducationnelles à un public que M. Goulet souhaite encore plus nombreux que par le passé. Les ateliers de cinéma d’animation auprès des jeunes et la projection gratuite destinée aux familles populaires l'an dernier constitueront de nouveau des éléments importants de la programmation du festival. Monsieur Goulet, qui arbore fièrement l’œillère de pirate de circonstance pendant l’entrevue, conclura en affirmant que le fait de voir les gens s’amuser est un cadeau qu’il se fait à lui-même.

2.2) Jean-François Lévesque

Dans la jeune trentaine, mais possédant une douzaine d’années d’expérience en cinéma d’animation,  le cinéaste Jean-François Lévesque représente sans doute une figure montante de l’industrie. Son film, Le Nœud cravate, présenté en début de soirée lui avait valu une mention du jury en 2010, après un Jutra en 2009. Ce film de l’Office national du film (ONF) s’était aussi fait connaître par le Festival des films du monde en 2008.

P1120674

Jean-François Lévesque, réalisateur et animateur

Du grand romancier et scénariste Pierre Billon, qui l’a conseillé dans la réalisation du film, il affirmera sans hésiter que cette collaboration lui aura permis de rendre son oeuvre encore plus forte.

M. Lévesque m’expliquera que le domaine du Stop Motion est un petit milieu qui ressemble à une grande famille. Les films sont présentés de festival en festival à-travers le monde et servent aussi à des fins éducatives. Le cinéaste a bonne mémoire des réactions enthousiastes des jeunes du secondaire qu’il avait rencontrés dans le cadre d’un atelier de cinéma.

Il est actuellement en période de préproduction pour un autre film, et souhaite graduellement se rapprocher davantage de ses intérêts les plus profonds.

Conclusion

De Gumby à Princesse; ou encore de Les anges déchets de Pierre Trudeau à Le nœud cravate de Jean-François Lévesque, le cinéma d’animation Stop Motion rejoint autant les plaisirs des plus jeunes que le sens critique des plus vieux qui expriment leur imaginaire, leurs rêves, mais aussi leur vision des travers de la société. Cet art démontre que les messages les plus puissants atteignent leur puissance de frappe avec souvent que peu de mots ou d’images.

P1120668.JPG

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 24 avril 2012

Dans la série Cinéma d’animation:

Publié dans Cinéma-Théâtre

Partager cet article
Repost0

Voyage au cœur du Brésil avec Jully Freitas et ses musiciens

Publié le par Luc Renaud

Jully Freitas, alias Jully Brésil, est originaire de Bahia, l’une des principales régions de cet immense pays d’Amérique du Sud. Encore méconnue des Québécois, elle mène déjà une carrière d’envergure qui lui a permis de chanter dans d’importants carnavals, de participer activement aux fêtes FORRO de juin à Bahia et à des fêtes nationales. Elle compte également un disque à son actif au rythme de samba et d’autres danses entraînantes.

Cet article lui est consacré, à elle et au groupe de musiciens qui l’accompagne dans ses diverses performances un peu partout à Montréal.

1-      L’artiste, le groupe et le spectacle

Le petit bistro Parc des Princes de l’avenue du Parc à Montréal devait bien se sentir à l’étroit le 14 avril dernier quand ont débarqué Jully, sa pianiste Dounia Kattan-Méthot et les percussionnistes Leonora Moncada, Vovô et André devant un public intense et chaleureux pour y offrir avec générosité non pas un teaser, mais bien un spectacle complet de près d’une trentaine de chansons. La liste est présentée à la fin de cet article. Malgré quelques problèmes techniques vraisemblablement attribuables à la défectuosité temporaire des équipements mis à sa disposition, le groupe a su animer l’atmosphère durant plusieurs heures.

jullyBresil2-22-04-12

Dans une perspective éducative, Jully a voulu offrir au public montréalais un tribut de la musique brésilienne au lieu de se limiter à ses propres compositions, faisant ainsi vivre un grand voyage culturel au Brésil Le percussionniste Vovô m’expliquera que le périple débutera à Bahia, dans le Sud, le berceau de la musique brésilienne pour se terminer dans le nord.

 


 

S’y entremêleront des chansons romantiques, des rythmes de Bossa Nova, mieux connus du public nord-américain, de samba en cercle et des rythmes africains. Fin connaisseur, Vovô ajoutera que le Brésil forme un pays de nature largement multiculturelle que mettront en valeur des chansons, comme A Mestiça (La Métisse) et Negro, beleza rara (Noir, beauté rare). La chanteuse Jully Freitas présentera aussi des chansons exprimant davantage la fierté des origines brésiliennes, plus précisément bahiennes, et d’autres faisant l’apologie de la paix.

Dans cet éclatement de thématiques, l’artiste se donnera aussi la peine de chanter quelques refrains en français, soulignant son respect à l’endroit de sa terre d’adoption, avant de faire un clin d’œil au Portugal en y entonnant un Fado, reconnu par l’UNESCO comme un élément du patrimoine culturel mondial.

Bien qu’elle ait fait ses débuts en 2010 sur la scène montréalaise, et qu’elle compte déjà un nouveau disque, Rythme du Brésil, vol. 1, Jully Freitas envisage déjà la production d’un deuxième disque et la réalisation de nouvelles tournées en compagnie de musiciens installés au Québec. Cliquez ici pour vous procurer le disque actuel de la chanteuse ou encore pour en écouter des extraits.

2-      Le déroulement du spectacle

L’audience se composait surtout d’amis des artistes d’origine brésilienne, plusieurs invités par les médias sociaux. Nous comptons aussi la présence de plusieurs francophones du Québec et d’ailleurs dans la francophonie, ce qui constitue sans doute un signe encourageant pour l’atteinte des objectifs d’intégration culturels visés. À titre d’exemple, le spectacle offert par le Brésil dans le cadre des fins de semaine du monde n’avait attiré dans une large mesure que des Brésiliens, selon mon appréciation.

Jullya-22-04-2012

Du public se dégageait une atmosphère d’allégresse, des enfants se pointant à l’avant-scène pour danser au rythme des chansons et quelques adultes pratiquant des mouvements de danse du tronc, ou debout dans le hall. Des dames portent une fleur dans les cheveux, ajoutant à la saveur ensoleillée qui prend de l’ampleur au cours de la soirée, grâce à la voix puissante de Jully. Si quelques personnes âgées quittent après quelques instants, nous observons l’arrivée plus tardive de nouveaux spectateurs, ce qui devait surement plaire au bistro qui se gagnait ainsi beaucoup de nouveaux clients.

Dans le visage des musiciens se lisait également la joie naturelle qui doit se ressentir pendant les Jam Session, chacun battant la mesure avec dextérité et beaucoup de professionnalisme. Ce sentiment d’allégresse m’était aussi communiqué par la pianiste Dounia qui, à la fin du spectacle, s’est dit heureuse de la chaleur humaine du public.

3 -      Quelques commentaires sur le disque

J’ai écouté avec bonheur le disque Rythme du Brésil Vol. 1, que j’ai pris la peine de faire autographier de la main de Jully Freitas. À plusieurs reprises, je dois l’admettre, je me suis senti épris de sourires et du désir de bouger (c’est comme ça que je danse), tellement il s’en dégage une belle et saine énergie.

Jully-22-04-2012

 

À la suite de plusieurs écoutes, je crois avoir compris qu’il était beaucoup question d’amour, de la mer et de sentiments intérieurs en essayant de gober quelques expressions en portugais qui ressemblaient davantage à l’espagnol, et les quelques échantillons offerts en français. Qui sait, peut-être que Jully Freitas nous offrira d’autres textes en français puisqu’elle étudie cette langue actuellement, qu’elle a su employer avec une certaine efficacité dans l’entrevue qu’elle m’a accordée avant le spectacle.

Conclusion

Il se dégage une belle histoire d’amour entre le Québec et le Brésil. Le spectacle offert par Jully Brésil accompagnée de ses musiciens au bistro Parc des Princes en a été une belle démonstration. J’ai particulièrement apprécié cette invitation à connaître une culture qui possède un beau sens de l’accueil, qui s’est donné la peine d’organiser une fête impressionnante dans un lieu habitué au caractère intimiste.

En terminant, je m’adresse aux gens d’ici pour leur recommander de se laisser guider par l’énergie et l’allégresse du Brésil; vous ne pourrez que gagner au change.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 22 avril 2012

 

Autres textes du blogue traitant de la culture brésilienne :

Rendez-vous au festival brésilien de Montréal

La samba brésilienne : pour voir au-delà du Showgirl

Thaiz Menezes, artiste spontanée et en toute simplicité

Le fossé des générations et le dialogue intergénérationnel

Programmation du spectacle du 14-04-2012 au Parc des Princes

 

Un gros merci à Dounia Kattan-Méthot pour sa collaboration et la traduction des titres de la programmation.

 

1. Decepção (Déception) /  Jully Brésil / Pagode romantique (Samba plus lente)

2. Recado à minha amada (Message à mon amour) / Grupo Katinguelê /  Pagode romantique (Samba plus lente)

3. Inaraí (Le nom d’une femme)/  Grupo Katinguelê / Pagode romantique (Samba plus lente)

4. Aguas de Março (Les eaux de mars) / Tom Jobim / Bossa Nova

5. Wave (Vague)/  Tom Jobim /Bossa Nova

6. Por causa de você, menina (À cause de toi, jeune fille) / Jorge Bem / Bossa Nova

7. Chove Chuva (Pleut pluie) / Jorge Bem / Bossa Nova

8. Mas que nada (Plus que rien) / Jorge Bem / Bossa Nova

9. Chega de saudade (Ça suffit la nostalgie) / Tom Jobim /Bossa Nova

10. Je viens de Bahia / Jully Brésil / Samba de roda (Samba en cercle- rythme de Bahia)

11. A Mestiça (La Métisse) / Jully Brésil / Samba de roda (Samba en cercle- rythme de Bahia)

12. Purificar o Subaé (Purifier la rivière Subaé) / Caetano Veloso / Samba de roda (Samba en cercle- rythme de Bahia)

13. Filosofia pura (Pure philosophie) / Caetano Veloso / Samba de roda (Samba en cercle- rythme de Bahia)

 

Deuxième partie :

1. É d’Oxum (C’est d’OxumOrixa du Candomblé, religion afro-brésilienne) / Gérônimo / Ijexá (rythme africain)

2. Eu sou de paz (Je suis de paix) / Jully Brésil / Ijexá (rythme africain)

3. Negro, beleza rara (Noir, beauté rare) / Jully Brésil / Samba reggae (rythme de Bahia)

4. Vem meu amor (Viens mon amour) / Olodum / Samba reggae (rythme de Bahia)

5. Olha eu ai (Regarde-moi là) / Banda cheiro de amor/Samba reggae (rythme de Bahia)

6. Je vais naviguer sur cette mer /  Jully Brésil / MPB, Maracatu, Baiao (Mélange de plusieurs rythmes brésiliens)

7. Rio, Coraçao do Brasil (Rio Coeur du Brésil) / Jully Brésil / Samba Enredo (Samba de Rio)

8. Isso Aqui o que é? (Qu’est-ce que c’est que ça?) / Gozaguinha / Samba Enredo (Samba de Rio)

9. Samba da minha terra (Samba de mon pays) / Dorival Caymmi / Samba Enredo (Samba de Rio)

10. O que é que a baiana tem? (Qu’est-ce que la bahianaise veut?) / Dorival Caymmi / Samba Enredo (Samba de Rio)

11. É Hoje (C’est aujourd’hui) /  Caetano Veloso / Samba Enredo (Samba de Rio)

12. Ai se eu te pego (Ah! Si je te prends) / Sharon Acioly e Antônio Dyggs / Xote (rythme de Forró- Nord-Est du Brésil)

13. Sabiá (Le merle)/  Luiz Gonzaga e Zé Dantas / Xote (rythme de Forró- Nord-Est du Brésil)

14. Samba de Benção (Samba de bénédiction) / Vinicius de Moraes /Samba

15. Sonho meu (Mon rêve) / Caetano Veloso / Samba de roda (rythme de Bahia)

 

Publié dans Showbiz

Partager cet article
Repost0

Un projet de webzine en langues avec Facebook

Publié le par Luc Renaud

La gestion de projet et le devis pédagogique contre l’improvisation

 

La classe de langue se compare à une entreprise de communication qui repose sur des valeurs sociales essentielles au succès de l’usage du Web 2.0 (1) dans le cadre d’une pédagogie par projet d’inspiration socioconstructiviste. Dans le présent article, je ferai valoir l’étroitesse de ces liens, pour ensuite brosser les grands traits d’un devis pédagogique (2) d’un projet fictif de webzine, à réaliser à l’aide de Facebook, par des étudiants de niveau intermédiaire en langue seconde. La démarche impliquera aussi des principes de gestion de projet (3 et 4).

cari.jpg

 

1- L’approche communicative en langue et les projets TIC

 

Par le biais de l’approche communicative (5), les étudiants sont appelés à partager des informations personnelles, des récits de vie, des opinions sur des faits d’actualité, etc. Ce faisant, ils abordent des thèmes d’une manière qui rappelle l’intégration de matières, comme les arts et la culture, le conditionnement physique, les finances, la géographie, la médecine, la technologie, etc. (6) Au-delà de ces échanges se construisent des liens de camaraderie et d’amitié qui se cultivent au-delà des limites de la classe.

  

Dans ce contexte, il n’est pas rare que des enseignants conçoivent des journaux de classe ou des sites Internet mettant en valeur les travaux de leurs étudiants, y voyant une valeur informationnelle ou littéraire transcendant le simple exercice de français. Dans le cas d’étudiants adultes jouissant déjà d’une solide expérience de travail, le produit final revêt même des qualités journalistiques quasi professionnelles (7).

  

Imaginons brièvement alors à quoi pourrait ressembler le processus de création collective de webzine, qui s’échelonnerait sur l’ensemble d’une session de cours. J’y vois d’emblée de multiples valeurs ajoutées. Non seulement un tel projet créerait une situation d’apprentissage signifiante et authentique, mais il assurerait une certaine notoriété aux étudiants, à la classe et à l’école. De plus, les étudiants développeraient des compétences de nature professionnelle en TIC, en travail collaboratif, en gestion de projet, et en communication journalistique.

  

Compte tenu de l’envergure du projet, l’application de principes de gestion de projet et d’élaboration de devis pédagogique me semble nécessaire pour en assurer la bonne marche. Le tout pourra s’inscrire dans une approche plus globale de recherche action intégrale systémique (8), qui permettra de peaufiner le projet en cours de réalisation et de mieux en comprendre la valeur.

 

2- La gestion de projet et l’élaboration d’un devis pédagogique

 

Je propose de s’inspirer des cinq grandes étapes de gestion de projet suivantes : 1) l’avant-projet, 2) le démarrage, 3) le prototypage, 4) la réalisation et 5) la clôture.

  

2.1 L’avant-projet et le devis pédagogique

 

En avant-projet, il faudra identifier et définir les compétences disciplinaires à couvrir, la nature de la clientèle, les besoins techniques et logistiques nécessaires à la réalisation du webzine, etc. Il faudra se doter d’un devis pédagogique qui comprendra, entre autres, les orientations pédagogiques choisies et les paramètres du projet. On concevra les documents d’appoint nécessaires et les outils de suivi. Il faudra aussi procéder à l’ouverture des comptes Internet et s’assurer de l’accès aux équipements nécessaires.

  

2.1.1 La clientèle et les compétences

 

Dans mon exemple, les étudiants ont une connaissance du français du niveau intermédiaire et des évaluations détaillées ont permis de bien cibler des besoins linguistiques. Il serait surtout pertinent de développer leurs compétences en production écrite et en production orale par l’emploi des TIC. À partir de ces informations, il aura été possible de définir des objectifs pédagogiques et des compétences transversales à faire acquérir, qu’il serait trop long de lister dans le présent article.

  

Un sondage mené lors de l’inscription des étudiants au cours (9) nous permet de reconnaître que chacun d’entre eux possède des expériences de nature sociale ou professionnelle qu’il est prêt à communiquer au groupe et au reste de la planète : par exemple, l’un est un globe-trotter, un autre a connu la guerre, tandis que d’autres possèdent des connaissances notoires en chimie, en économie et en biologie.

  

2.1.2 Les besoins logistiques, la disponibilité des ressources humaines et techniques

 

Pour des raisons pédagogiques, mais aussi de limites d’accès au parc informatique de l’école, le projet s’inscrit dans une formule hybride où l’essentiel des productions se ferait à distance. Des outils gratuits et simples sont privilégiés, compte tenu du manque de ressources humaines compétentes en informatique, disposés à appuyer l’enseignant (10) et de moyens financiers presque nuls.

cari2.jpg

 

Le webzine prendra alors la forme d’un blogue (sur Overblog), exploitant l’option catégories pour y classer ses articles. Facebook sera le principal moyen de communication à distance entre les étudiants, et entre eux et l’enseignant. Le logiciel servira de terrain d’entraînement et d’outil d’organisation des travaux en équipe. YouTube sera employé pour le dépôt des enregistrements vidéo.

  

Des TIC spécifiques aux habiletés langagières visées sont aussi nécessaires.

 

·     Production écrite : traitement de texte, correcteur (Antidote), conjugueur, dictionnaire, banque d’exercices sur des points de langue (grammaire, verbe, orthographe d’usage, etc.) ;

·     Production orale : logiciel de montage sonore (Audacity), une caméra (l’option caméra d’un bon appareil photo numérique suffit) et d’un logiciel de montage vidéo (Movie Maker), exercices de phonétique, synthétiseur vocal.

2.2 Le devis pédagogique (et la documentation complémentaire)

 

Les analyses préliminaires terminées, il est temps de concevoir un devis pédagogique et des documents complémentaires comme un guide de l’élève comprenant les objectifs pédagogiques, la liste des contenus disciplinaires à couvrir, un calendrier des activités et des instructions techniques destinées aux étudiants.

  

Mon exemple se limite à quelques orientations pédagogiques, aux paramètres du projet et aux grandes lignes de son déroulement. Pour des raisons pratiques, j’ai décidé de présenter celui-ci en lien avec les étapes 2 à 5 de la gestion de projet, déjà énumérées.

  

2.2.1 Des orientations pédagogiques

 

L’approche communicative et la pédagogie par projet (11) d’inspiration socioconstructiviste constituent les fondements de l’activité. De plus, des principes de l’entreprise sociale (12) seront introduits, question de favoriser chez les étudiants le développement d’une culture numérique et des compétences transversales associées à l’entreprenariat, à la gestion, à la coopération et à la collaboration.

  

2.2.2 Des paramètres du projet

 

La classe de notre exemple se compose de 14 étudiants inscrits dans un cours de langue d’une université, qui se diviseront en 7 équipes de 2, chacune étant responsable d’une rubrique du webzine. Le cours est d’une durée totale de 45 heures réparties sur 15 semaines à raison de 3 heures en salle de classe et de 6 heures de travail libre, optimalisées dans une formule hybride, selon une approche clairement centrée sur l’apprenant.

  

2.2.3 Le déroulement

 

Il faudrait normalement détailler le déroulement du projet : le découper en étapes et énumérer une liste de tâches, définir l’enchaînement logique de celles-ci, intégrer les durées et les contraintes externes, fournir un échéancier précis, définir et attribuer les ressources (le qui fera quoi), planifier et assurer le suivi du projet. Dans le cadre du présent article, je me limiterai à fournir quelques directives générales.

  

a- Le démarrage

  

L’idée du webzine sera d’abord présentée au groupe ; des exercices de remue-méninges permettront d’en préciser le format, d’en déterminer les rubriques, de former les équipes et de déterminer un modus operandi du projet. C’est à cette étape que se fera la distribution aux étudiants des guides pédagogiques et aussi des accès aux équipements, logiciels et sites Internet nécessaires. Le mécanisme de suivi leur est présenté ; celui-ci comprend des retours en ligne et en classe à des moments spécifiques inscrits au calendrier.

  

b- Le prototype

  

Cette période de prototypage servira d’initiation à l’usage des TIC employées. Chaque équipe devra produire un article et une vidéo en suivant la démarche établie. L’exercice se soldera par une présentation en classe des travaux réalisés, suivie d’un moment de réflexion métacognitive sur les acquis. Il s’agira d’une première boucle de rétroaction permettant d’ajuster le projet, son calendrier ou le déroulement des activités.

  

c. La réalisation

  

Les heures de classe seront essentiellement consacrées à des capsules d’enseignement linguistique, à des simulations, à des jeux de rôles, à des débats, etc., mais aussi à des présentations des travaux réalisés en dehors de la classe et à des séances de mise au point sur l’avancement du projet.

 

L’essentiel du webzine se construira à distance par des rallyes éducatifs avec dispositifs de réalité augmentée (13 et 14), de la recherche Web, des activités de production orale et écrite en équipe, et d’autres individuelles. Une banque d’idées et d’images sera graduellement montée dans un compte Facebook (FB) de la classe afin de solliciter des points de vue d’équipe et interéquipe. L’option évènements de FB servira à la gestion des travaux d’équipe. Les outils de clavardage et de bavardage (Skype) pourront servir à des discussions sur les projets.

 

·     La production écrite :

Les plans des articles et leurs brouillons se feront dans la section Articles de FB. À l’aide de grilles d’autocorrection et d’une procédure de correction par les pairs, les étudiants seront amenés à cibler leurs erreurs. Des interventions de l’enseignant pourront suggérer des exercices en ligne sur des points de langue jugés nécessaires. Les articles seront alors travaillés au traitement de textes, à l’aide de correcteurs, de conjugueurs ou de dictionnaires en ligne. Le produit final obtiendra l’approbation de l’enseignant pour y être saisi dans le blogue.

 

·     La production orale :

À l’aide de la webcam, des exercices de pratique de productions orales pourront être déposés dans FB, en suivant aussi une approche par autocorrection et correction par les pairs ; des interventions de l’enseignant pourraient suggérer des exercices de phonétique en ligne et des façons d’exploiter un synthétiseur vocal pour bien cerner la prononciation de certains sons. Des étudiants voudront vraisemblablement s’enregistrer à l’aide d’Audacity, se réécouter, se corriger, etc. avant de procéder à un enregistrement vidéo. Les productions finales des manchettes vidéo pourront être réalisées à l’aide de l’option caméra d’un appareil-photo, puis montées avec MovieMaker pour un dépôt sur YouTube après approbation de l’enseignant. De là, il suffira d’en fournir le lien à l’intérieur d’un article de blogue pour les rendre accessibles dans le webzine.

 

e. La clôture

 

La clôture d’un projet prend généralement la forme d’un bilan écrit. Dans le cas du webzine, il s’agira d’une activité évaluative de type portfolio électronique qui tiendra compte de réflexions sur les acquis tant sur le plan disciplinaire que des compétences transversales. La clôture sera plutôt ouverte et intègrera une campagne de marketing, durant laquelle les étudiants seront invités à faire la promotion de leur produit aussi bien dans leurs réseaux en ligne que de vive voix dans leur entourage. Une démonstration pourra être faite à une autre classe en présentiel ou par webdiffusion.

 

Conclusion

 

Il est de mon avis qu’une classe de langues se prête parfaitement au développement de projets de communication impliquant avec succès les ressources du Web.2.0. On dirait même que les TIC ont été expressément conçues pour elles. Évidemment, d’autres projets sont envisageables, notamment celui de jumelage linguistique entre des classes de différents pays.

 

Pour éviter l’improvisation souvent à la base de l’échec de bonnes idées, l’application de principes de gestion de projet et d’élaboration de devis pédagogiques me semble indispensable. Chacune des étapes de réalisation de l’activité nécessite aussi une planification pédagogique plus détaillée, qui pourrait prendre la forme de scénarios d’apprentissage, l’ensemble formant un cours riche et complexe, se rapprochant carrément d’une méthode d’enseignement originale. Dans d’éventuels articles, je me permettrai d’imaginer des scénarios d’apprentissage à ce projet fictif de webzine, mais d’une manière suffisamment vaste pour qu’ils puissent intéresser non seulement des enseignants en langues, mais aussi ceux des disciplines couvertes par les contenus abordés par les journalistes étudiants.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation le 20 avril 2012

 

Référence

 

·     (1) Renaud, L. (2012) Conférence de Marie-Josée Gagnon : Le Web 2.0 au service de l’entreprise sociale, dans Le blogue de Luc R

Madame Gagnon souligne l’importance de la culture sociale pour que l’usage du Web 2.0 puisse être fructueux dans les entreprises.

·     (2) Paquette, G. (2002) L’ingénierie pédagogique : pour construire l’apprentissage en réseau, Presse de l’Université du Québec

Le lecteur comprendra sans doute que cet article n’est qu’un survol, même partiel du domaine de l’ingénierie pédagogique.

·     (3) ConseilMarketing.fr (2012) Les 5 étapes incontournables pour bien gérer un projet !

·     (4) Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (2012) Vue d’ensemble de la gestion de projet

·     (5) Gohard-Radenkovic, A. (2004) Communiquer en langue étrangère

·     (6) Morin, P. (à jour en 2012) Activités d’intégration des matières en intégrant les TICdans Service national du RECIT en adaptation scolaire (2004-2012)

·     (7)Renaud, L. (2004) D’un modèle de communication pédagogique à la réalisation par des immigrants de sites Internet en milieu communautaire, dans Questions Vives, No 3, Recherche-action, recherche systémique ? Pages 99 à 110

De 1991 jusqu’au début des années 2000, j’ai réalisé plusieurs journaux de classe et quatre sites Internet avec des étudiants adultes inscrits à des cours de langues pour en arriver à suivre un processus de création collective similaire à celui de cet exemple.

·     (8) Morin, A. (2010) Cheminer ensemble dans la réalité complexe. La recherche-action intégrale et systémique (RAIS) L’Harmattan

·     (9) Je serais tenté de dire : « ou juste le gros bon sens »

·     (10) Une gestion de classe plus précise permettrait de prévoir la collaboration d’étudiants experts en TIC et prêts à s’investir plus à fond dans le projet

·     (11) Dugal, M. (2008) La pédagogie de projet(Notes de cours)

·     (12) Defourney, J. (2006) Entreprise sociale, dans Alternatives économiques

·     (13) Renaud, L. (2012) TIC, Web 2.0 et réalité augmentée dans un scénario d’apprentissage, dans EducaVox

(14) Renaud, L. (2012), La valeur rajoutée de la réalité augmentée (RA) en éducation, dans EducaVox

 

Publié dans Éducation

Partager cet article
Repost0

La valeur ajoutée de la réalité augmentée (RA) en éducation

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié sur EducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/La-valeur-rajoutee-de-la-realite

L’élaboration de situations d’apprentissage plus signifiantes

 

La réalité augmentée (RA) se définit par l’ajout d’images ou d’informations virtuelles à la réalité et s’inscrirait dans un continuum allant du monde totalement réel jusqu’aux univers immersifs virtuels [1]. Dans certains cas, il est possible de voir apparaître de véritables animations de type son et images. Au-delà du glamour, il importe de s’interroger sur la valeur ajoutée de ces techniques sur le plan pédagogique.

Parce qu’elles sont vraisemblablement hors de prix dans un contexte scolaire, je passerai pour l’instant sous silence les images extraordinaires de trains ou de quartiers urbains, qui serviraient bien à l’enseignement en architecture, en urbanisme et en technologie, mais qui semblent surtout employées dans les spectacles à grand déploiement [2]. Personnellement, j’ai longtemps rêvé d’enseigner les langues avec d’immenses paysages mexicains et andins projetés derrière moi : Teotihuacán ou le Machu Picchu… Ça viendra un jour.

RA-valeur.jpg

Je me limiterai alors à l’usage de technologies nomades comme le téléphone intelligent, des livres augmentés, quelques outils disponibles en ligne et des systèmes de projection. D’abord, je présenterai un survol de disciplines scolaires qui me paraissent avantagées, avant de me questionner sur la valeur rajoutée de la RA dans l’élaboration d’une situation d’apprentissage signifiante.

1- Quelques disciplines privilégiées par la RA

Compte tenu de l’accessibilité des outils en milieu scolaire, voici quelques disciplines qui seraient mieux servies que d’autres par la RA à l’école.

- L’histoire :

Des applications nomades permettraient de revisiter le passé de sites populaires en offrant des documents d’appoint ou des informations sur un téléphone intelligent ou une tablette graphique. Il en irait ainsi du Louvre, de cités médiévales, de visites à Paris ou à Londres [3], etc.

Du côté de Québec, le lien entre le présent et le passé en RA passerait plutôt par la projection de modélisation 3D sur les immeubles de la ville afin de mieux en expliquer la structure [4]. Toutefois, une application permettrait aussi de faire une visite des principales artères commerciales à l’aide du téléphone et d’une connexion Wi Fi [5].

- Les sciences naturelles :

Sur le plan de la géographie physique, des atlas permettraient de visualiser des reliefs de montagnes ou d’autres paysages. Par ailleurs, des livres munis de dispositifs de RA projetteraient des images 3D de divers spécimens du règne animal [6], ce qui pourrait susciter l’intérêt et l’attention de jeunes élèves.

Mais les effets les plus spectaculaires de cette technologie en sciences naturelles impliqueraient davantage le domaine médical.

Des dispositifs permettent de superposer des images d’ossements humains, des muscles ou des organes aux zones correspondantes du présentateur, ce qui pourrait se révéler utile comme soutien à des exposés oraux en salle de classe [7]. La RA a même permis de simuler d’importantes chirurgies aussi bien en projetant des images du contenu d’une cage thoracique que des tumeurs cancéreuses dans un organisme humain [8 et 9].

- Les langues :

Mme Socorro Saragosse a donné un cours d’espagnol expérimental sur le vocabulaire de la famille en mettant en vedette les personnages de la famille Simpson. Pour ce faire, elle a disposé d’un univers de RA conçu par des outils comme Google Sketch Up et Build Art [10]. Elle souhaitait introduire un volet ludique à sa session de cours, et aurait obtenu d’assez bons résultats.

Dans un contexte didactique plus global, les outils mentionnés dans les disciplines précédentes me semblent tout à fait applicables au domaine des langues, également.

2- La valeur ajoutée de la RA

Est-il trop tôt pour se demander réellement quelle est la valeur ajoutée sur le plan pédagogique des technologies RA actuellement accessibles ? À mon sens, pas vraiment, si elles sont introduites en tenant compte de la notion de formules pédagogiques et de scénarios d’apprentissage que j’ai abordée dans d’autres articles [11] et [12].

L’usage des outils nomades comme le téléphone intelligent permettrait d’enrichir considérablement le contenu informationnel mis à la disposition des élèves dans des activités de rallyes et de recherche d’informations en contexte authentique. Comparativement aux sorties de classe classiques, souvent ponctuées de longs moments de silence, cela s’avèrerait rentable autant en histoire que dans l’apprentissage des langues.

En classe, l’usage des livres en RA ou des projections sur le corps serviraient davantage des besoins de présentation de notions ou d’exposés oraux des élèves. Certaines projections enrichiraient même les exercices de simulation, contribuant alors au développement de savoir-faire précis. Non seulement la RA contribuerait-elle à rendre accessible l’inaccessible, mais elle apporterait aux présentations données un degré de précision difficilement atteignable par d’autres moyens.

Conclusion

La RA constitue sans doute une voie d’avenir en éducation. De prime abord, les outils actuels permettraient de répondre à certains besoins d’apprentissage et pourraient faciliter l’élaboration de situations d’apprentissage plus signifiantes, à la condition de bien en délimiter les avantages et les limites et de les introduire dans des scénarios cohérents.

Reste à voir quand les contenus disponibles seront en quantité suffisante et dans quelle mesure nous assisterons prochainement à la démocratisation des outils les plus élaborés. Depuis vingt-cinq ans, j’attends mes projections des sites précolombiens pour amener des élèves sur la voie du rêve.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 18 avril 2012

Références

Publié dans Éducation

Partager cet article
Repost0

TIC, Web 2.0 et réalité augmentée dans un scénario d’apprentissage

Publié le par Luc Renaud

educavox  Cet article est aussi publié sur EducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/TIC-Web-2-0-et-realite-augmentee

Des scénarios hybrides de l’ère numérique : un lien entre l’école et la société

La réalisation de scénarios d’apprentissage de l’ère numérique nécessite une bonne connaissance de l’éventail des TIC et de leurs caractéristiques, mais aussi de démarches didactiques et, peut-être, des exemples de scénarios intégrant le Web 2.0, la réalité augmentée et les technologies des générations antérieures.

Dans le présent article, je me propose de présenter un buffet non exhaustif des TIC, suivi de quelques questions de base de nature didactique avant de brosser les grands traits d’un scénario pédagogique hybride, qui tisse des liens entre l’école et la société.

 

 

123

 

1.Vers une typologie des TIC

Voici, par ordre alphabétique, une liste non exhaustive d’une batterie de ressources en ligne, d’environnements, de logiciels, de périphériques et d’outils portables qui peut être mise à la disposition des élèves et des enseignants de tous les niveaux de scolarité dans un contexte d’enseignement-apprentissage :

  • Aides à la tâche :
    • application de traitement de l’image, banque de sons et d’images ;
    • lecture d’écran (Jaws), loupe (pour les malvoyants), synthétiseur vocal ;
    • conjugueur, correcteur, dictionnaire, traducteur ;
    • microlaboratoire, tableau blanc numérique ;
    • cartes satellite (Google Maps), outils de la réalité augmentée ; etc. ;
  • Banques d’informations ou outils de consultation :
    • encyclopédies électroniques, journaux, portails d’information ;
    • fiches grammaticales ;
    • livres audio, fichiers MP3, vidéo, etc. ;
  • Création et publication :
    • diaporama électronique (PowerPoint), éditeur de pages web ;
    • dessins, montage sonore ou vidéo, traitement de textes, etc. ;
    • arbres généalogiques, créateurs de lignes de temps, etc. ;
  • Environnement de formation en ligne :
    • clavardage, exerciseurs, forum, messagerie électronique, etc. ;
  • Gestion et outils de calculs :
    • base de données, organise-notes, tableur ;
    • gestion de projets (Microsoft Project), etc. ;
  • Simulation et exerciseurs :
    • environnements virtuels immersifs, exercices répétitifs, jeux-questionnaires, jeux sérieux, etc. ;
  • Technologies mobiles et baladodiffusion avec dispositif de réalité augmentée ou non :
    • géolocalisation (GPS), lecteur MP3, téléphone mobile ;
    • tablette numérique, etc. ;
  • Web 2.0 et formation de communautés :
    • albums photos (Flickr), blogue, logiciel social, microblogue, vidéoblogue, Wiki ;
    • plateformes collaboratives et de jumelage, téléprésence et Webconférence, etc.

La qualité des parcs informatiques diffère beaucoup d’un établissement scolaire à un autre, ce qui confère à cette liste d’importantes limites pratiques.

2. Questionnement didactique

Les TIC offrent la possibilité de concevoir des projets éducatifs signifiants et authentiques, et d’expérimenter trois grandes formules pédagogiques : le présentiel enrichi, l’autoformation misant beaucoup sur des outils de formation à distance, et une formule hybride. Elles permettent aussi de tisser des liens entre l’apprentissage formel et l’apprentissage informel.

Je n’entrerai pas dans le détail des démarches didactiques reliées aux arts, aux langues ou aux sciences, mais me permettrai de rappeler aux spécialistes des domaines concernés quelques questions qui pourraient les aider à mieux situer l’apport des TIC dans leur enseignement.

Que cherche-t-on à améliorer en employant les TIC : les capacités d’apprentissage de l’élève, les méthodes d’enseignement employées, ou les deux ?

Du côté de l’élève, veut-on :

  • Motiver et développer une synergie d’équipe ?
  • Faire exploiter des stratégies d’apprentissage, développer des attitudes ?
  • Étudier ou réviser un point spécifique ?
  • Mieux visualiser un concept, mener une expérience, calculer des résultats et présenter un travail ?
  • Etc.

Du côté de l’enseignement, veut-on :

  • Présenter ou démontrer des notions ?
  • Favoriser l’apprentissage collaboratif ?
  • Guider ou offrir une rétroaction plus rapidement ?
  • Bonifier une des étapes de la démarche didactique du domaine concerné ?
  • Etc.

3. Des intentions de projets pédagogiques incluant des TIC de toutes les générations

Une fois ces points clarifiés, il conviendra de faire le tour de l’univers des possibles en focalisant d’abord son attention sur la nature des projets intéressants. Ensuite, il sera possible de se servir dans le buffet offert au point 1 de cet article et de fignoler un scénario à partir d’un choix judicieux de TIC de plusieurs générations.

Voici un exemple de projet fictif qui se prête bien à l’intégration des matières suivantes : langue de communication, mathématiques, sciences naturelles, univers social et technologie.

Titre du projet : Expliquer les causes des cataclysmes naturels au Jour de la Terre

Ce projet fictif aurait pu s’inscrire dans le cadre de la participation d’une classe aux activités entourant le Jour de la Terre, le 22 avril prochain. Je présupposerai que des objectifs pédagogiques précis ont été définis par l’enseignant et qu’un dispositif de pédagogie par projet a été mis en place avant de brosser les grands traits du scénario qui suit :

  • Mise en situation

Une équipe d’élèves peut être amenée à consulter une vidéo sur des catastrophes naturelles comme celles d’Haïti ou du Japon, et à prendre connaissance des enjeux environnementaux du XXIe siècle.

  • Exploration - Appropriation

En classe

Elle pourra alors se servir du Web pour trouver des explications plus détaillées sur les catastrophes naturelles, extraire des statistiques sur différents séismes dans l’histoire de l’humanité et y comparer les données d’Haïti et du Japon. Dans un projet de classe, une autre équipe pourrait constituer une petite encyclopédie à l’aide de la ligne de temps ou d’un Wiki.

Au cours des recherches, les références trouvées par chaque membre de l’équipe peuvent alimenter un fil de presse dans un miniblogue, rédiger des résumés de textes dans un Wiki, et placer les données chiffrées dans un tableur, comme Excel, en vue d’y générer des graphiques qui seront éventuellement intégrés dans un diaporama électronique.

Des livres comprenant des dispositifs de réalité augmentée pourraient éventuellement aider chaque élève à mieux comprendre les reliefs des zones géographiques affectées par les cataclysmes. Faute d’équipement approprié, des images satellites de Google Maps pourraient aussi assumer ce rôle de soutien.

Hors classe

Ce projet de classe s’inscrirait dans une formule hybride, intégrant des outils de simulation disponibles dans certains musées.

Une équipe peut, par exemple, s’imaginer les impacts de séismes selon différents degrés de l’échelle Richter ou étudier la formation des cyclones à l’aide des simulateurs installés dans une salle dédiée aux apprentis des sciences au Musée de la civilisation de Québec.

En aparté, des élèves pourraient relever des données culturelles de la ville disponibles en réalité augmentée pour téléphone, en baladodiffusion, ou assister aux projections 3D du Vieux-Québec sur les murs d’immeubles de la ville. Cet aparté pourrait servir d’amorce à un autre scénario, couvrant des matières comme l’histoire et la géographie.

En classe ou hors classe

Appuyé d’un diaporama électronique, une équipe peut présenter le fruit de ses recherches en présentiel ou à distance à l’aide d’outils de visioconférence, comme la Webconférence (Adobe Connect Pro, MSN, Skype).

  • Métacognition – Évaluation

À des moments précis du scénario, chaque élève peut être invité à consigner ses découvertes et ses réflexions dans un blogue, en faisant la synthèse du fil de presse qu’il se sera constitué dans le miniblogue.

Une grille d’autoévaluation sur la recherche et sur la présentation en présentiel pourrait être complétée.

De son côté, l’enseignant peut intervenir au besoin dans le blogue de chaque élève, ou celui d’une équipe d’élèves, pour y inscrire des notes de rétroaction.

En fin de parcours, les divers travaux déposés dans le blogue, les textes du Wiki et les diaporamas électroniques pourraient constituer une forme de portfolio électronique.

  • Synthèse

Un Webinaire avec des participants du Jour de la Terre peut être organisé, et chacun être invité à proposer des solutions aux problèmes environnementaux à partir des données de la recherche présentées et discutées en classe. L’ensemble de la documentation produite pourrait constituer des rapports à transmettre aux autorités gouvernementales ou paragouvernementales impliquées dans le développement durable.

  • Transfert

Les élèves peuvent être invités à poursuivre l’échange avec divers spécialistes de l’environnement par le biais des réseaux sociaux, et cibler un lieu géographique, récupérant les données sur Québec recueillies dans l’exercice en baladodiffusion de l’étape Exploration-Appropriation de ce scénario.

Conclusion

Le présent article visait à offrir à l’enseignant un aperçu tout de même assez vaste et, dans une bonne partie, réalisable d’éléments à considérer lors de l’élaboration d’un scénario pédagogique de l’ère numérique. Nous y avons intégré des TIC de plusieurs générations, inscrivant le tout dans une démarche hybride, qui permet de tisser un lien entre l’apprentissage en classe et hors classe, et qui confère à l’élève un rôle d’apprenant dans une action citoyenne.

Évidemment, chacun des items mentionnés dans mon texte pourrait faire l’objet de discussions approfondies séparément. Conscient des limites et de la portée de mes propos, et dans un esprit ouvert au socioconstructivisme, j’invite le lecteur à poursuivre la discussion. Quant à moi, je me permettrai de jouer de nouveau au scénariste dans d’autres articles.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 15 avril 2012 

Références

 

Ressources

Synthétiseur vocal

Publié dans Éducation

Partager cet article
Repost0

Les jumeaux vénitiens, version de l’École secondaire Saint-Louis

Publié le par Luc Renaud

 

C’est au théâtre rouge  du célèbre Conservatoire d’art dramatique de Montréal qu’une troupe de théâtre de la deuxième année du secondaire a eu le privilège de lancer la nouvelle programmation printanière de l’École secondaire Saint-Louis, la seule école à vocation particulière en Art dramatique au Québec. La pièce de Carlo Goldoni (1707-1793), Les jumeaux vénitiens,  de la commedia dell’arte, s’est déroulée le 4 avril dernier dans une salle comble de 200 personnes, composée de parents et d’amis ayant vêtu leurs habits des grandes occasions.

1-      Quelques mots sur la pièce

L’œuvre présente une intrigue tournant autour d’une rencontre prénuptiale de Rosaura, fille de l’avocat Balanzoni, et du jeune Zanetto. La servante de Rosaura, Colombine, doit aussi faire la rencontre de son prétendant, Tonino, ce même jour. Si l’un des deux garçons démontre une certaine noblesse, se présentant avec un coffret de bijoux; l’autre, son jumeau, affiche de toute évidence un comportement de voyou, plus enclin à rechercher l’aventure avec la belle Rosaura avant même la tenue des noces.

  

(Aucune image disponible de la version de l'école Saint-Louis; par conséquent, nous vous présentons un extrait joué par une troupe professionnelle)

Les protagonistes ne se doutent pas que d’autres hommes s’intéressent aussi aux femmes impliquées dans l’aventure amoureuse; et, parmi eux, se trouve le vieux Pancrace follement épris de Rosaura et prêt à tout pour éliminer ses rivaux, y compris le recours à l’empoisonnement.

2-      La commedia dell’arte et les élèves de la troupe

L’enseignant de la troupe, Patrick, se dira fier des études réalisées par ses élèves sur la commedia dell’arte, un style théâtral italien du début du seizième siècle, comprenant des personnages classiques comme Arlequin, Colombine, le Capitan ou Monsieur Pantalon. Ils étudieront aussi les styles de Carlo Gozzi (1720-1806) et de Carlo Goldoni (1707-1793). Le jeu se caractérise également par le port de masques et beaucoup d’emphase dans les mouvements.

Dans sa mise en scène, le metteur en scène aura d’ailleurs recours au transfert des masques pour relayer les mêmes rôles à des acteurs différents afin d’assurer une participation équitable à la vingtaine d’élèves du groupe. Nous devons toutefois admettre que la stratégie déployée, bien qu’amusante à certains moments, a causé quelques bris de rythme dans l’ensemble, ce qui rendait l'oeuvre un peu difficile à suivre.

Le stratagème servira aussi de prétexte à des sessions de travail collaboratif au moment de préparer les personnages. Les comédiennes qui se relaieront pour jouer le personnage de Rosaura devront, par exemple, se mettre ensemble pour définir l’histoire du personnage, lui inventer des expériences et prendre des attitudes, etc.

Pancrace, personnalité mixte du Capitan et de Monsieur Pantalon, empruntera chez ce dernier ses principaux traits distinctifs, selon une comédienne interrogée. Nous ne savions pas vraiment à quoi ressemblait ce mélange, ajoutera-t-elle.

3-      Le jeu

Mis à part ces quelques erreurs stratégiques au niveau de la mise en scène, nous avons beaucoup apprécié la qualité de jeu des comédiens. Trois d’entre eux ont particulièrement retenu notre attention. J.R., la première à tenir le rôle de la belle Rosaura a su briser la glace avec brio. Femme amoureuse, elle affichait beaucoup d’aisance sur scène, faisait des mimiques convaincantes et s’exprimait avec fluidité et de manière naturelle. Elle a su se débarrasser de l’impolitesse de son prétendant d’un soufflet bien mérité.

Les deux premières comédiennes ayant personnifié le perfide Pancrace nous ont impressionné par la qualité de leurs gestes emphatiques, tel qu’attendu par la mise en scène. Nous avons beaucoup apprécié leur synchronisme, et la facilité avec laquelle elles ont su ajuster leur timbre de voix, laissant à peine paraître le transfert de personnages.

Nonobstant quelques hésitations dans la voix de certains personnages, les autres acteurs ont aussi joué leur personnage avec conviction. La finale s’est jouée dans un feu roulant qui a soulevé l’enthousiasme du public, en demande de rappels.

Contrairement aux critiques formulées dans ce blogue l’an dernier, nous avons aussi noté de sérieuses améliorations dans la diction, chacune des répliques étant récitée avec force et clarté. Étant assis dans les dernières rangées de la salle, il s’agit là de qualités particulièrement appréciées. Nous aimerions aussi souligner la belle contribution de l’équipe de production dans la confection des décors et dans l’éclairage. Ce travail a bien contribué à la qualité générale du spectacle.

Plusieurs autres pièces seront présentées en avril et en mai, dont Ubu Roi, datant de 1896. L’œuvre raconte l’histoire d’Ubu, un homme vil qui devient roi après avoir commis des assassinats. La programmation compte aussi plusieurs créations collectives, encore sans titre au début des présentations publiques.

Conclusion

Des comédiens reconnaissent avoir connu le célèbre trac des débuts de présentation avant d'effectuer leur entrée en scène, et certains ont dû improviser n’obtenant pas toujours la réplique attendue au moment voulu. Ils se disent aussi surpris des réactions du public, qui ne correspondaient pas particulièrement à leurs attentes. Bref, l’expérience constitue pour eux une belle source d’apprentissage et de régulation de l’imprévu.

Somme toute, peu d’élèves de l’École Saint-Louis poursuivront réellement une carrière dans le domaine des arts de la scène, de la télé ou du cinéma. Nous partageons toutefois l’avis de certains parents, qui affirment que la pratique théâtrale permet de développer chez les jeunes d’importantes compétences communicationnelles qui leur serviront aussi dans la réalisation d’exposés oraux au cégep et à l’université, et dans des présentations exigées lors de réunions de travail dans leur vie professionnelle.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 13 avril 2012

 

Partager cet article
Repost0

Lancement mondial réussi pour D’Kaña

Publié le par Luc Renaud

Un son rafraîchissant à saveur interculturelle

Jennifer Gélinas et Antonio Idiaquez se voyaient particulièrement fébriles le 5 avril dernier au bar Le P’tit Medley du 6202 Saint-Hubert à Montréal. Et pour cause! Près de deux cents spectateurs, des membres de la famille et des amis s’étaient rassemblés pour prendre part au lancement mondial de leur disque pop-latino D’Kaña.

À l’arrivée des chanteurs et de leurs musiciens, l’atmosphère plutôt intimiste depuis le début de la soirée s’est métamorphosée au rythme des chansons et de la danse.

Sowbiz-9858.JPG

D’Kaña : Jennifer Gélinas et Antonio Idiaquez

 

Le blogue de Luc R se propose de vous faire vivre les grands moments de cette soirée inoubliable.

Heure 0 : dans la loge des stars

-          La rencontre des cultures

Les deux artistes, D’Kaña, m’expliquent qu’ils vivent une belle complicité musicale depuis maintenant trois ans. Jennifer ajoute qu’elle aime plusieurs aspects de la culture latine, comme le rythme musical, imprégné de chaleur humaine et une forme d’optimisme à toute épreuve. À titre d’exemple, même de tristes évènements deviennent des prétextes à l’espoir en des jours meilleurs.

Sowbiz-9762.JPG

Antonio, auteur compositeur, lui renvoie l’ascenseur se disant heureux de la possibilité qui lui est offerte au Québec de vivre le partage interculturel par le biais de la musique. Il citera en exemple la variété des styles qui plaisent au public du Festival de jazz de Montréal.

-          La carrière

D’Kaña ne cache pas sa hâte de se présenter sur scène un peu plus tard et de vivre pleinement ce grand moment de leur carrière. D’un commun accord, Jennifer et Antonio reconnaîtront avoir déployé de grands efforts pour atteindre cet objectif. Alors que la chanteuse trifluvienne fait des heures supplémentaires comme infirmière pour assurer le financement du disque, Antonio exercera plusieurs métiers différents comme l’animation de mariages, la vente et même la photographie pour se tailler une place dans le milieu professionnel. Parti du Nicaragua, il y a plus de vingt ans, il ajoute avoir connu la guerre et vouloir cultiver en lui une forme de conscience sociale.

-          Les projets

À la suite du lancement du disque dans plus d’une vingtaine de pays grâce à la magie du téléchargement, Jennifer et Antonio s’attaqueront à la préparation d’un spectacle, composé des chansons du disque, mais aussi de plusieurs autres inédites. Avant de se lancer à la conquête du monde, ils comptent bien se rapprocher des gens afin de progresser de manière convenable en toute simplicité et de mieux répondre aux goûts de leur public.

Heure 1 : la fierté des proches

Après cet échange avec  D’Kaña, je me suis entretenu quelques instants avec quelques-uns de leurs proches.

La mère de Jennifer se dira sans voix, ressentant beaucoup de fierté en sachant sa fille sur la voie de la réalisation de rêves. Avec empressement, elle ajoutera y voir beaucoup de travail à la base de ce succès. Partageant tout à fait le point de vue de sa mère, la sœur jumelle de la chanteuse avouera son désir de suivre sa sœur en tournée.

dkana2-12-04-12.jpg

En haut : des proches des chanteurs

En bas : Pierre-Paul Boisvert entouré des Justiciers masqués

 

L’épouse d’Antonio  éprouvera aussi beaucoup de joie et de fierté en voyant le succès de son mari après plusieurs années de travail. Elle se dit d’avis que l’auteur-compositeur-interprète sera en mesure de réaliser de plus grandes œuvres encore, ce qui est le gage de grand avenir. Une amie et collègue d’Antonio voyait en lui beaucoup de talent et se sent aussi fière de le voir sur scène ce soir. 

Heure 2 : le spectacle

Pierre-Paul Boisvert, de Pur Communications, s’empressera de présenter D’Kaña comme deux artistes débordant de talents et promis à une carrière éclatante. D’ailleurs, la brochure publicitaire souligne que Jennifer a remporté le concours Objectif Star en Mauricie en 2004, et Antonio y est présenté comme un artiste chevronné ayant connu du succès dans le milieu musical hispanophone.

Les Justiciers masqués, hôtes de la soirée, ajouteront que le duo chante aussi bien en français qu’en anglais et en espagnol, et qu’il s’accompagne de musiciens ayant fait leurs preuves avec des artistes bien connus au Québec.  

Jennifer et Antonio attaquent alors leur soirée.

dkana-12-04-12a.jpg

Ainsi enchaîneront-ils Baila Para MI, La Nuit, Bailemos Pega’O et Naufrage devant un public littéralement conquis et débordant d’enthousiasme. À la blague, Antonio précisera que La Nuit a été écrite pour les soirs de loup-garou, avant d’ajouter plus sérieusement que la chanson s’adresse principalement aux couples désireux de s’imprégner de sensualité. Avant d’entamer Naufrage, Jennifer expliquera que la culture latine sait par la musique transformer des moments de détresse en source d’espoir.

dkana-12-04-12.jpg

  Des musiciens chevronnés et heureux de participer à l’évènement

 

Qu’on me permette d’ajouter qu’il s’agit là d’un point de vue qui rejoint ma propre analyse de la culture musicale latine et espagnole. Pour ajouter à la fête, un couple d’amis sera invité à partager la scène, le temps d’une danse de cumbia.

Heure 3 : Mes commentaires sur D’Kaña, le disque

Avant de procéder à la rédaction de cet article, j’ai voulu écouter plusieurs fois D’Kaña. D’abord, les paroles des chansons dégagent une douceur séduisante. Le récit amoureux y est décrit dans un continuum complet.

Alors que Soledad marque le pas d’une rupture amoureuse sur un ton plutôt endiablé, Naufrage transformera cette situation en signe d’espoir, insistant sur l’importance de faire confiance à la vie. Une situation gagnante que l’on retrouvera dans Me Volvi, qui relate l’amour retrouvé et la nécessité de reconstruire la relation sur des bases solides. Puis, La Nuit offrira au couple une invitation à une sensuelle étreinte. La victoire de l’amour y est enfin souligné sous l’angle de la fête dansante avec Bailemos Pega’O.

 

 

 

Ce qui rend cette histoire unique réside dans les émotions transmises par une interprétation honnête et convaincante. Les voix sont belles. Tel que mentionné par Les Justiciers masqués, les textes sont tantôt chantés en français, tantôt en espagnol ou en anglais; et j’ajouterai que le mélange des rythmes démontre une fois de plus la richesse de l’interculturel et l’universalité de la musique.   

Le mot de la fin

Je laisserai le mot de la fin à Jennifer et à Antonio, qui insistent sur l’importance du travail et de la persévérance et qui ajoutent que chaque expérience vécue nous amène à ne jamais baisser les bras et à faire confiance à la vie.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 11 avril 2012

Photos : Omaira Rincones

 

Publié dans Showbiz

Partager cet article
Repost0

1 2 > >>