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suivi de cours l2 et tic

Vers une approche vivante de développement de projets TICÉ

Publié le par Luc Renaud

De la spirale active au plan d’action... évolutif et une approche de gestion avec Openproj

Le présent article traite d’une démarche évolutive de développement de systèmes éducatifs et démontre aussi bien aux décideurs qu’aux chargés de projets et concepteurs pédagogiques la valeur de la Recherche action intégrale et systémique (RAIS) dans une perspective de formation continue (1). Le but de l’exercice consiste à élaborer une gamme étendue de scénarios éducatifs impliquant les technologies de l’information et de la communication en éducation en éducation (TICÉ) en tirant profit d’une observation minutieuse du potentiel, du déroulement et de la portée du moindre projet.

Rachel-Luc

Dans ce contexte, nous, Luc Renaud et Rachel Malo, aimerions vous montrer de quelle manière nous en sommes venus à vouloir systématiser et opérationnaliser le fruit de nos efforts des derniers mois issus d’une semence relativement simple dans un continuel va-et-vient entre la théorie et la pratique.

 

Quand David devient Goliath

 

Dans le cadre de nos activités, nous nous sommes lancés dans le développement d’un tout petit projet de jumelage interculturel par le biais d’un outil de sondage (SurveyMonkey) et de visioconférence (Skype). Pour réellement mesurer le potentiel de cette activité et le bonifier en cours de développement, nous avons conçu un plan initial ouvert, sélectionné et produit du matériel pédagogique d’appoint de nature audioscriptovisuel ; puis, en avons assuré le suivi dans une démarche de recherche action, riche en spirales. Nos efforts de réflexion sur la pratique nous ont permis de nous montrer particulièrement attentifs à un grand nombre d’éléments que nous cherchons à voir sous l’angle de la systémique. À titre d’exemple, mentionnons que nous avons tenu un journal de bord dans lequel nous y avons inscrit des observations et des réflexions sur : la réaction des étudiants et d’autres acteurs éducatifs, des ajustements et des possibilités de prolongation du projet, les apprentissages réalisés, notre propre motivation au processus de développement de projet, etc.

 

Assez rapidement, nous en sommes venus à déterminer les paramètres de base de plusieurs autres projets, impliquant une grande variété d’outils du Web 2.0, déjà connus des étudiants comme Facebook, les blogues, les microblogues et même le texto (article à paraître) et à prendre les mesures nécessaires à leur développement, en inscrivant le tout dans notre propre démarche de formation continue. Nos productions concernent aussi bien la documentation de communautés apprenantes destinée à faire vivre diverses expériences de nature socioconstructiviste (2) aux étudiants que d’une programmation détaillée de matériel d’animation ou d’ensembles pédagogiques destinés aux professeurs.

 

Alors que nos scénarios pédagogiques s’adressaient initialement à des publics restreints, nous nous sommes par ailleurs aperçus qu’il était théoriquement possible d’en étendre la portée et d’établir de nouvelles collaborations dépassant largement les frontières d’un établissement scolaire.

 

Face au foisonnement d’idées que génèrent la combinaison de la recherche action, la vision systémique et la multiplication des boucles de régulation, nous avons senti une sorte de vertige intellectuel, une nette progression dans notre agir conceptuel et, en ce sens, le besoin de mieux orchestrer le tout par le biais de priorités à inscrire dans un plan d’action lui-même appelé à évoluer comme le reste de nos activités.

 

Vers un plan d’action… évolutif et une approche de gestion par Openproj

 

Pour mettre de l’ordre dans nos idées et dans nos projets, nous croyons essentiel de nous doter de deux outils organisationnels : un plan d’action évolutif et une matrice de gestion de projets à l’aide du logiciel Openproj.

 

1- Le plan d’action évolutif

De prime abord, notre plan d’action évolutif comprendra quelques composantes essentielles : une grille ontologique, une attention aux acteurs, des pistes pédagogiques pour les projets, et un plan de communication, de promotion et de réseautage. D’autres composantes s’ajouteront au cours du processus même d’élaboration de ce celui-ci.

a) Vers la réalisation d’une grille ontologique de développement de projets

En écrivant Les rapports humains au cœur des projets TICÉ (3) et Le Web 2.0 dans une perspective interculturelle et intergénérationnelle (4), nous avons voulu lancer une réflexion sur le cadre ontologique de notre démarche conceptuelle, laquelle veut bien ancrer nos projets TICÉ dans une approche humaine, voire même de développement de la personne et d’apprentissage tout au long de la vie, mais également dans une perspective de relations interculturelles et intergénérationnelles. Bien que cette vision en soit encore pour nous à des balbutiements et qu’elle se verra sans doute bonifiée au cours de nos réflexions ultérieures, elle nous offre à tout le moins le mérite d’établir d’ores et déjà une grille de critères précis à considérer tout au long du développement de nos projets : de l’analyse initiale au rapport final.

b) L’importance des acteurs

Dans une perspective socioconstructiviste, notre plan d’action évolutif placera les étudiants et les enseignants au cœur de la relation éducative, en tenant compte aussi de la contribution des autres intervenants, que ceux-ci proviennent de l’administration ou de collaborateurs externes, etc. De prime abord, il nous faudra tenir compte des besoins d’apprentissage des étudiants, mais aussi de points majeurs comme les styles d’apprentissage et la maturité réflexive (réf. à la relation intergénérationnelle) de la clientèle. Le style d’apprentissage de l’étudiant aura bien sûr son importance car on sait que chaque apprenant a ses propres stratégies pour apprendre une langue. Ainsi, alors qu’un apprenant apprendra plus aisément à partir de documents oraux, par exemple, l’écoute d’une vidéo, un autre augmentera plus efficacement ses connaissances par la lecture ou encore la rédaction d’une production écrite.

De plus, chaque étudiant arrive avec son bagage de connaissances, qui sont forcément différentes d’une personne à l’autre. Il ne faut pas oublier que les méthodes d’enseignement diffèrent grandement d’un pays à l’autre, ce qui ne sera pas négligeable dans les stratégies d’apprentissage employées par l’étudiant. Dans le contexte de l’alphabétisation numérique fonctionnelle et des motivations inhérentes à l’intégration socioprofessionnelle dans le monde actuel, il nous faudra aussi prendre en considération le degré d’aisance des étudiants face aux TICÉ (5 et 6) et mettre en place des scénarios éducatifs hybrides, hétéroclites, dans une gamme relativement étendue de systèmes ouverts menant à l’autoformation.

 

D’autres points seront pris en considération et feront l’objet de réflexions ultérieures, comme la provenance de la clientèle que celle-ci se limite à une simple question de jumelage de classes à l’intérieur d’un établissement scolaire, ou que les communautés d’apprentissage s’inscrivent dans une démarche de régionalisation ou d’internationalisation (7). En ce qui nous concerne, il est clair que nous demeurons ouverts et attentifs à de telles possibilités.

c) Des pistes pédagogiques pour les projets

Nos articles ont largement mis en valeur la RAIS et le socioconstructivisme comme fondements pédagogiques, à partir desquels découle l’opérationnalisation d’une pédagogie de projets qui permet à l’étudiant de jouer un rôle actif dans son apprentissage et de mobiliser toutes les ressources nécessaires à l’atteinte de buts personnels. Dans ce contexte, nous croyons que les technologies du Web 2.0 (8) facilitent grandement la collaboration dans l’apprentissage (hétéroformation) et que la pédagogie nomade (9 et 10) ouvre toutes grandes les portes de l’école de la vie (exoformation). La valeur de cette approche découle, à notre avis, d’un encadrement pédagogique qui amène l’étudiant à tirer profit de l’expérience de vie en extrayant de celle-ci des savoirs, savoir-faire et savoir-être essentiels.

d) Les plans de communication ou de promotion et de réseautage

Question de faire connaître l’état d’avancement de notre réflexion éducative et la nature de nos projets, mais aussi d’apporter éventuellement notre contribution à des communautés de pratique et à la collaboration avec des passionnés comme nous, il est clair que notre plan d’action évolutif devra inclure un plan de communication ou de promotion comprenant, entre autres, la rédaction d’articles et la présentation de conférences.

 

2- L’opérationnalisation du plan d’action évolutif

Après plusieurs réflexions de nature technopédagogique, la collecte de plusieurs idées éducatives, la formulation de divers projets TICÉ et des efforts de systématisation en vue de nous doter d’une démarche cohérente, il nous semble important de procéder à la concrétisation de nos scénarios pédagogiques. Pour y parvenir, nous nous sommes mis en tête de développer une expertise en gestion de projets à l’aide notamment du logiciel OpenProj. Grâce à cela, nous croyons être mieux en mesure de déployer des projets à la hauteur de nos ambitions.

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Conclusion

 

Comme nous venons de le voir, un petit projet collaboratif entre deux professeurs (Rachel Malo et Luc Renaud) constitue une sorte de Cheval de Troie, constructif celui-ci, à la base d’un vertigineux foisonnement d’idées. En adoptant la RAIS pour appréhender cette expérience de formation continue, nous en sommes arrivés au désir de nous doter d’une vision d’ensemble plus claire par le biais d’un plan d’action aussi appelé à évoluer, et à opérationnaliser le développement de nos activités éducatives dans une démarche de gestion de projet à l’aide d’Openproj. Nos prochains articles offriront de nouvelles sources de réflexion aux décideurs et aux concepteurs pédagogiques et des exemples concrets d’intégration des TICÉ en français langue seconde (FLS) en lien avec le cadre ontologique présenté antérieurement et notre désir de contribuer à l’avancement de beaux projets éducatifs ouverts sur le monde.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, technopédagogie

Collaboration : Rachel Malo, professeure de français langue seconde, spécialiste en évaluation et en linguistique

 

Références

(1) André Morin Cheminer ensemble dans la réalité complexe. La recherche-action intégrale et systémique (RAIS), 2010, L’Harmattan

(2) Jacques Viens et Luc Renaud, La complexité de l’implantation de l’approche socio-constructiviste et de l’intégration des TIC, Revue Éducation Canada, Vol. 41, No. 3, 2001, p. 20-26.

(3) Luc Renaud et Rachel malo, Les rapports humains au cœur des projets TICÉ. Vers la mise en place d’une organisation apprenante, le 15 janvier 2013 http://www.educavox.fr/formation/analyses-27/article/les-rapports-humains-au-coeur-des

(4) Luc Renaud et Rachel Malo, Le Web 2.0 dans une perspective interculturelle et intergénérationnelle. Le flux à deux temps de l’apprentissage, le 21 janvier 2013 http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/le-web-2-0-dans-une-perspective

(5) Luc Renaud, L’intégration pédagogique des TIC en L2 et le défi de la persuasion, le 31 aout 2012. http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/l-integration-pedagogique-des-tic

(6) Luc Renaud, Culture technopédagogique chez les étudiants en L2 : Ils sont prêts !, le 26 septembre 2012. http://www.educavox.fr/innovation/pedagogie/article/culture-technopedagogique-chez-les

(7) Luc Renaud, Des idées pour une formation en ligne d’une communauté apprenante, le 26 avril 2012. http://www.educavox.fr/formation/article/des-idees-pour-une-formation-en

(8) Luc Renaud Le triomphe de l’apprentissage expérientiel à l’ère du numérique, le 4 juin 2012. http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/le-triomphe-de-l-apprentissage

(9) Luc Renaud, Du nomadisme pédagogique au e-nomadisme : Ne pas arrêter le progrès, le 6 aout 2012. http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/du-nomadisme-pedagogique-au-e

(10) Rachel Malo et Luc Renaud (article sur le texto à paraître)

(11) Luc Renaud, Partage d’expériences et de parcours d’apprentissage numériques. Le 25 mai 2012, http://www.educavox.fr/formation

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Le Web 2.0 dans une perspective interculturelle et intergénérationnelle

Publié le par Luc Renaud

Le flux à deux temps de l’apprentissage

 

 
Si l’autoformation, l’alphabétisation numérique et l’apprentissage tout au long de la vie constituent des courants majeurs de pensées éducatives, il y a lieu de se demander dans quelle mesure, comme éducateurs, nous savons mettre en place des scénarios pédagogiques conséquents. Dans un milieu scolaire où se côtoient des gens de diverses générations et d’origines culturelles variées, nous nous demandons également si ces systèmes éducatifs plus ouverts ne favoriseraient pas justement la création de ponts interculturels et intergénérationnels dans une perspective d’apprentissage relationnel en continu. Une telle approche nous semble indispensable dans un monde de plus en plus petit grâce, notamment, à l’explosion des médias sociaux.
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Pour alimenter cette réflexion, nous (sur la photo : Rachel Malo et Luc Renaud) nous inspirerons de trois expériences vécues, soit : 1) le comportement de futurs enseignants inscrits à un programme universitaire de formation initiale des maîtres, 2) une clientèle composée d’adultes immigrants aux prises avec la nécessité de l’intégration socioculturelle et professionnelle dans une société d’accueil et 3) nos efforts en vue de tirer profit du contexte scolaire pour briser le mur des solitudes entre de jeunes étudiants adultes et des immigrants, par le biais notamment de la visioconférence.
 

1- Les jeunes concepteurs de scénarios TIC et l’apprentissage… à l’autoformation

 

 

De nombreux rapports de mise à l’essai de scénarios pédagogiques m’ont démontré il y a longtemps que de futurs enseignants, réfractaires à l’usage des TIC, adoptaient une attitude radicalement opposée après avoir vécu leurs projets en situation de classe réelle. Leur émerveillement venait d’intéressants constats : les élèves visés démontraient beaucoup d’excitation au cours des projets, et semblaient faire preuve davantage d’attention pour la matière scolaire. De plus, les projets menés revêtaient vraisemblablement, pour plusieurs, les attraits de la nouveauté : diversification des stratégies d’enseignement, introduction de la technologie, présence sporadique de nouveaux intervenants, etc.
 
Ainsi, la valeur rajoutée des scénarios éducatifs porterait principalement sur la recherche d’une plus grande motivation chez les enfants, et non sur les valeurs éducatives énumérées au début de cet article ; ce qui serait plutôt représentatif d’une clientèle elle-même encore en plein processus d’acquisition de stratégies en autoformation. Quoique complexes et plutôt rares dans la banque de projets soumis par l’ensemble de ces futurs enseignants, les scénarios de jumelage de classe suscitaient beaucoup d’intérêt à la fois chez leurs concepteurs et leur jeune clientèle, la question de l’expérience interculturelle et de contact à l’international revêtant une dimension magique. L’expérience met ainsi en évidence l’existence chez eux de l’ouverture nécessaire à une écoute efficace des propos de gens venant d’ailleurs.
 
Il convient alors de se demander si les jeunes feraient preuve de cette même ouverture en présence de camarades aînés de cultures diverses et en quoi consisterait une stratégie de type gagnant-gagnant dans un projet de jumelage entre le monde des jeunes, étudiants du réseau régulier d’un cégep ou d’une université et des moins jeunes, inscrits dans des programmes de formation aux adultes.
 
2- Des adultes autonomes en quête d’intégration et de réseautage
 
Il est clair que l’adulte immigrant devra déployer beaucoup d’efforts afin de trouver sa place dans la nouvelle société d’accueil. Il devra ainsi adapter les connaissances reliées à son domaine d’activité professionnel et possiblement les actualiser pour les rendre plus accessibles dans son nouveau pays, et cela en continu, tout au long de sa vie. Plusieurs se retrouvent dans l’obligation d’apprendre une nouvelle langue. En matière d’autoformation, la démarche de l’immigrant nous semble particulièrement active et représentative de l’usage d’un grand éventail de stratégies d’apprentissage. Il est possible d’y voir une combinaison d’apprentissages formels et informels, une mobilisation de ses compétences pour l’atteinte de buts personnels, etc.
 
C’est justement sur cette base que l’élaboration de scénarios de jumelage avec des membres de la société d’accueil, de tous âges, répond à un besoin. Le réseautage sera d’une importance certaine au nouvel arrivant, qui y verra une source très riche à exploiter grâce à l’usage des technologies. Il devra aussi, toujours dans un désir d’autoformation, se renseigner sur les valeurs importantes de son pays d’accueil, afin de se les approprier et d’améliorer sa participation à la vie active mais aussi et surtout rendre celle-ci plus captivante. Question pratique, il nous semble clair que l’usage des outils du Web 2.0 peut servir à l’établissement de liens interpersonnels et professionnels.
 
Mais en quoi les aînés et les jeunes peuvent-ils se rejoindre ? Notons, d’une part, que plusieurs immigrants sont parents de jeunes qui fréquentent eux-mêmes le réseau scolaire régulier. Le contact avec de jeunes locuteurs natifs leur offrirait ainsi le double avantage de mieux connaître le nouveau monde de leurs propres enfants et celui d’échanges plus réguliers en langue cible en contexte authentique. Au risque d’en surprendre plusieurs, notre expérience nous révèle qu’il existe peu de différence entre les deux clientèles en ce qui concerne leur intérêt pour l’usage des TIC. Une certaine uniformisation en matière de culture informatique entre la génération C et ses ainés constituerait, par ailleurs, une base commune pour assurer une communication efficace. De leur côté, les jeunes bénéficieraient d’informations intéressantes à plusieurs niveaux : expériences de vie, tourisme, actualité internationale réaliste ; c’est-à-dire dans certains cas livrée par des gens qui sont des témoins directs des événements, etc. Bref, ils vivraient une expérience de nature journalistique des plus enrichissantes.
 
3- Le flux à deux temps de l’apprentissage ou la construction d’un monde inclusif par la relation interculturelle et intergénérationnelle, la réflexion sur la pratique et le Web 2.0
 
Nous nous garderons bien de prendre au pied de la lettre le cliché Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait, mais nous croyons que l’établissement de liens de nature interculturelle et intergénérationnelle entre de jeunes adultes et des immigrants contribuerait de façon notoire à la création d’un monde plus inclusif, grâce à la croissance personnelle et à l’enrichissement culturel mutuel provenant de la communication. Dans ce contexte, nous voyons d’un bon œil le développement de scénarios éducatifs qui permettent des échanges réguliers ; ce qui implique, si possible, des rencontres en présentiel (dans un café, par exemple), mais aussi l’usage régulier des médias sociaux et des outils de visioconférence.
 
Alors que le jumelage par les TIC facilite la rencontre, les échanges, voire l’apprivoisement des personnes des deux mondes, de bonnes habiletés cognitives, la réflexion sur la pratique et la tenue d’une relation suffisamment longue pousseraient la relation interculturelle et intergénérationnelle à de nouveaux sommets. Grâce à ce flux à deux temps de l’apprentissage, gens d’ici et gens d’ailleurs ne formeraient plus qu’un seul monde, largement inspiré de l’autoformation et de l’usage des TIC dans un processus d’apprentissage tout au long de la vie.
 
Conclusion
 
Parler d’unir de jeunes étudiants de réseau régulier d’un cégep ou d’une université et des adultes immigrants peut constituer un défi important dans la mesure où nous faisons face à une situation potentielle de fossé des générations, de barrière de la langue et de solitudes culturelles. Si, par ailleurs, l’un des deux groupes est souvent en plein apprentissage sur le plan de stratégies en autoformation ; l’autre exerce souvent les siennes afin de mieux s’intégrer à la société d’accueil. Nous croyons que l’élaboration de scénarios de communication éducative, incluant des modes de rencontre en présentiel et en distanciel, peut contribuer non seulement à une meilleure harmonisation des deux mondes, mais aussi à inscrire chez les participants la communication interculturelle et intergénérationnelle dans un contexte d’autoformation et d’apprentissage tout au long de la vie. Voilà pour nous des bases psychosociologiques et éducatives des plus motivantes, qui orientent nos efforts d’élaboration de scénarios éducatifs TICÉ.
 
Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, technopédagogie
Collaboration : Rachel Malo, professeure de français langue seconde, spécialiste en évaluation et en linguistique
Photo : Luis Alfredo Rodriguez Martinez
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Les joies et les peines du... projet

Publié le par Luc Renaud

 

Il n’y a pas si longtemps encore, j’éprouvais la sensation de n’exploiter qu’une infime partie de mon potentiel; alors, j’ai voulu profiter de mon retour à l’enseignement pour y investir beaucoup de créativité en me défonçant corps et âme. D’une certaine manière, j’ai tenté de reprendre mes vieilles pratiques de profs en y associant tout le savoir-faire acquis au cours de la dernière décennie occupé à diverses tâches de développement de projets : les réflexions préalables, la recherche documentaire, la conception de design, des exercices de veille technologique et l’exploration de logiciels, la création de systèmes d’enseignement et d’apprentissage avec saisie de données, le suivi scientifique et la rédaction de rapports, la présentation de projets et la tenue de conférences; et, finalement, la gestion de projets TIC.

1-      La mise de côté d’une époque

En mixant ces deux univers, je me suis trouvé à laisser le blogue à l’abandon après avoir tenté d’en faire un outil de réflexion métacognitive et de source d’informations pour la rédaction de nouveaux articles sur la technopédagogie. De fait, je me suis bien rendu compte que j’étais de nouveau plongé dans un monde essentiellement solitaire; alors que ma double carrière de développeur de projets et de blogueur m’avait au contraire permis de trouver un équilibre de vie. À défaut de me faire des amis par le blogue, la recherche journalistique m’avait au moins permis de me faire d’intéressants contacts, de m’introduire dans des mondes variés, d’y faire de belles découvertes et de partager le fruit de ces trouvailles à un vaste public.

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2-      Le retour aux sources

J’ai donc mis de côté cette nouvelle vie, équilibrée, au profit d’une forme de repli sur soi stratégique visant à mettre à profit l’ensemble de mon savoir. Je vous avouerai que les premières semaines se sont avérées particulièrement difficiles; toutefois, je me disais que ce vécu correspondait à celui d’une période normale de changement et d’une phase de recherche plutôt éclatée. En un mot, je demeurais confiant de pouvoir éventuellement établir de nouveaux contacts et de pouvoir rétablir le rapport entre les activités en solitaire et les rapports sociaux dans l’élaboration d’une panoplie de nouveaux projets.

3-      La collaboration

La solution s’est présentée alors que j’ai été invité à collaborer au développement de nouveaux projets et que, pour ce faire, j’ai tenu à le faire dans une démarche collaborative en y entraînant d’autres personnes avec moi. Pendant deux mois, nous avons œuvré en complémentarité dans un processus de recherche action et de formation continue dans l’exploration d’une multitude d’idées de projets. Et c’est justement cette collaboration qui justifie à mon sens le principe selon lequel le tout est supérieur à la somme des parties, les partenaires impliqués se sentant particulièrement motivés par la perspective de donner le meilleur de soi.

4-      La spirale

Le développement de tous ces projets, les nouveaux contacts et la démarche collaborative mise en place m’amènent aujourd’hui à reprendre mes activités de blogueur dans de nouvelles perspectives et à imaginer de nouvelles avenues quant à la manière d’exploiter au mieux les informations livrées à l’intérieur du blogue. Tel que mentionné dans l’article précédent, je me vois bien motivé par la perspective de mettre l’accent sur le monde de l’éducation, la conception d’une formation en ligne singulière et d’employer les tribunes qui me sont offertes pour pousser plus loin mes objectifs de création de pont entre gens d’ici et gens d’ailleurs.

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Conclusion

Au cours des derniers jours, j’ai beaucoup travaillé à l’élaboration d’un projet intégrateur que je compte mettre en place sur une base graduelle. Ce faisant, il est clair que mon cheminement de vie personnelle et professionnelle des derniers mois, et ma sortie du placard, correspondent à une démarche de recherche action largement inspirée de socioconstructivisme avec des mouvements de spirales… Dans le fond, rien n’est vraiment mis de côté. Tout prend un sens et la place qui lui convient au moment opportun. Peu importe, la joie vient de la collaboration beaucoup plus que des moments de solitude. Mais les deux états semblent indispensables.

Luc Renaud, M.A. Science de l’éducation

Le 14 janvier 2013

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La transition... La multiplication des chapeaux

Publié le par Luc Renaud

 

Au début de cette aventure de retour à l’enseignement, je me suis doté de trois chapeaux distincts et complémentaires : 1) l’enseignant, 2) le praticien – chercheur et 3) le développeur. Au cours des trois dernières semaines, mes réflexions de suivi du projet ont connu un net ralentissement au profit du développement de deux systèmes d’enseignement, soit : 1) la mise en place de mes parcours d’enseignement pour la nouvelle session, qui se veulent beaucoup plus clairs et systématiques que les précédents, et 2) le développement d’un jeu de communication que j’aimerais bien soumettre à un éditeur à des fins de commercialisation.

1)      Les nouveaux parcours d’enseignement

Lors du dernier cours de la première session, j’ai demandé la collaboration du groupe en vue d’améliorer mon produit éducatif. De manière globale, le cours a été considéré comme particulièrement riche et utile par l’ensemble des participants. Au nombre des qualités figurent la variété des activités découlant des habiletés langagières à couvrir, le traitement de l’actualité et des vidéos présentées, l’accent sur le français parlé et l’usage de Facebook comme environnement de soutien. Parmi les points à améliorer figurait le travail sur le vocabulaire et un meilleur respect des rythmes d’apprentissage. En clair, le cours a représenté un défi important pour les participants. Quoiqu’il en soit, les nouveaux parcours d’enseignement suivent une progression mieux établie, et je consacre de nombreux efforts à la formulation de questionnaires en lien avec les documents authentiques qui servent de matière première au cours.

Étant maintenant doté d’une trousse initiale d’enseignement, j’essaie aussi de cultiver des collaborations avec certains collègues dans un certain esprit de team teaching en vue de concevoir et de mettre en pratique des exercices impliquant les ressources du Web 2.0. Déjà une première expérience de jumelage de classe a été réalisée. Bien que positive, l’exercice soulève un certain nombre de questions, toutes reliées à la recherche d’une stratégie de type gagnant-gagnant.

En ce qui concerne le jumelage de classes de même niveau, par exemple, une question majeure se pose : comment éviter de doubler le nombre d’étudiants en position passive lors d’une activité de production orale. S’il est parfois difficile de maintenir l’intérêt de tout un groupe à l’écoute d’une présentation de l’un des leurs, qu’en est-il si le jumelage double le nombre de participants? L’une des solutions résiderait dans l’élaboration d’un scénario pédagogique différent, comprenant des sessions en différé. Par exemple, le jumelage pourrait se révéler intéressant s’il servait à des fins de réseautage professionnel. Dans un tel cas, les rencontres devraient s’effectuer en laboratoire à partir de comptes qui permettent les multiples connexions vidéo. Dans la même perspective de type gagnant-gagnant, le jumelage se révélerait plus rentable s’il servait à des fins d’échanges linguistiques avec des francophones. Alors, les séances se réaliseraient-elles dans un contexte interpersonnel, aussi en laboratoire.

D’autres activités de jumelage sont envisageables, sous forme de webconférence ou sous forme de réalisation de projet collaboratif destiné à l’usage de la langue. Je pense ici à des relations entre les étudiants en L2 avec des étudiants du réseau régulier, ou encore avec des représentants de Chambre de commerces de diverses régions. Dans certains cas, l’échange pourrait même prendre la forme d’un projet de démarrage d’entreprise.

Si le team teaching peut se révéler difficile entre classes de même niveau, qu’en est-il de celles de niveaux distincts? Il est clair que dans une activité de jumelage des étudiants plus avancés pourraient éprouver le sentiment de perdre du temps en compagnie de camarades de niveau antérieur. Mais pour le professeur l’exercice comprend plusieurs points d’intérêt : 1) contribuer au développement d’une démarche éducative plus harmonieuse entre les niveaux impliqués, 2) faciliter la tâche d’un enseignant qui voudrait se lancer dans l’élaboration de parcours d’enseignement de divers niveaux, 3) assurer la mise en commun du corpus des notions de L2 à renforcer sans duplication de matériel. En ce qui concerne les étudiants, les avantages d’une telle pratique doivent être pris ailleurs que dans l’échange proprement dit. Des étudiants de niveau intermédiaire pourraient consacrer de grands efforts à l’élaboration d’un sondage, à l’aide de Survey Monkey, auquel des camarades de niveau avancé seraient conviés à répondre par le biais de porte-parole…

2)      Le développement d’un jeu de communication

Compte tenu des prétentions commerciales entourant le dit jeu, vous me permettrez de garder le silence sur la teneur de celui-ci. Il s’agit à la base d’un projet amorcé il y a près d’une vingtaine d’années, à une époque où je mettais graduellement en place des stratégies d’apprentissage axées sur le jeu. À la même époque, mes contenus de cours possédaient de fortes bases également sur les réalités socioéconomiques et historiques du Québec. Le projet était mis de côté, comme ma carrière me conduisait dans un tout autre milieu.

Tel que mentionné, j’ai consacré récemment de grands efforts aussi bien en termes de temps que de dépenses d’argent, à la remise sur pied de ce projet; sachant bien qu’il me faudra d’abord savoir en vendre l’utilité pédagogique au groupe dans le cadre de leur apprentissage en L2. Pour ce faire, j’envisage la mise en place d’une démarche en trois temps : 1) l’étude d’une vidéo sur la notion de la place du jeu sérieux en éducation avec des liens vers des produits spécifiquement dédiés à la L2; 2) la présentation d’une brève démo de mon produit et 3) la tenue de quelques jeux oraux associés à l’usage d’un enregistreur vocal numérique à des fins de français correctif en phonétique. Déjà j’ai initié le groupe à ce dernier aspect. Une fois ces pratiques établies, nous pourrons procéder à de courtes joutes et mieux asseoir le traitement pédagogique de cette stratégie d’apprentissage.

Conclusion

Plus on en donne, plus les gens en veulent… Et c’est tant mieux! Ainsi sommes-nous mieux en mesure de raffiner la teneur du produit en développement.

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 novembre 2012

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À deux vitesses...

Publié le par Luc Renaud

Arrive bientôt le terme d’une première session de cours. Un même événement qui est, de toute évidence, vécue de manière distincte par plusieurs. Le bel esprit de groupe connaît ses premières brèches, vraisemblablement dû à la prise de conscience de l’imminence de la fin d’une aventure et de la nécessité de crécher ailleurs. Certains se retrouveront en formation professionnelle, d’autres suivront des cours de langue plus avancés, ou bien tenteront de répondre aux exigences des ordres professionnels. D’autres encore ne savent pas encore très bien ce qui les attend à l’avenir et se contenteront de se dénicher une jobbine, question de payer les factures.

’aurai beau avoir tenté de les amener à se découvrir un projet à la hauteur de leurs rêves, il m’arrive de me demander jusqu’à quel point j’ai pu atteindre cet objectif. Il est clair que tous n’ont pas investi les mêmes efforts, certains ayant souvent une idée peu appropriée de la profondeur de chacune des tâches qui leur ont été demandées. Malgré cela, il reste que je connais mieux qu’eux la nature des attentes du milieu professionnel et de la société en général par rapport à leur niveau de maîtrise de la langue. Et qu’en conséquence qu’il est de mon devoir de continuer de guider mes actions en ce sens. Mais à deux semaines de la fin, cette vision peut se heurter à celle de gens qui sont mentalement déjà rendus ailleurs.

Comme je me suis servi de cette session de manière expérimentale, j’ai compris que ceux-là même qui exigeaient un jour davantage de systématisation sont les mêmes qui souhaitaient par la suite que l’on mette l’accent sur les aspects ludiques de l’apprentissage. Ne les ai-je pas surpris ce midi en train de visionner un épisode des Têtes-à-claques, tiré du Web, tout juste après une conférence sur la réalité professionnelle? D’autres – ou peut-être les mêmes – qui se croyaient très forts en langue peuvent également avoir éprouvé des instants de stress face à des notions soudainement perçues comme plus difficiles… Et que dire des performances des dernières présentations orales, sinon qu’elles traduisaient aussi des moments de stress chez plusieurs; et que les efforts déployés ont été assez inégaux… On est petit quand la fin approche. Mais la vie n’est-elle pas une question de changements?

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Des machines à enseigner? Et l’humain dans tout ça, direz-vous?

Publié le par Luc Renaud

Le concept de machine à enseigner peut, malheureusement, prendre une connotation mécaniciste, voire déshumanisante. Certains y verront la mise en boîte de leçons et d’exercices avec corrections automatisées, le tout offert à des étudiants inscrits dans un mode d’apprentissage en autodidaxie totale. Hé bien, cette description est celle d’un didacticiel ou d’une formation en ligne en offerte sous le mode de l’autoformation. Mon concept de machine à enseigner n’a rien à voir avec cela, au contraire.

Il faut comprendre la relation éducative en fonction de deux grands volets de base : l’enseignement et l’apprentissage. Le premier correspond au dispositif éducatif mis en place par l’enseignant, lequel comprend des activités d’explication de notions disciplinaires, accompagnés d’exercices de compréhension, mais aussi de stratégies d’animation de groupes et de tenues de projet. Le second volet se réfère plutôt aux motivations des étudiants, mais aussi à leurs difficultés, à leurs efforts personnels et à l’ensemble de leurs activités de renforcement des acquis réalisés à l’extérieur des murs de l’établissement scolaire.

Tout rapport éducatif doit, à mon avis, tenir compte de ces deux réalités; ainsi, l’humain occupe-t-il une place essentielle dans le processus éducatif. Force est d’admettre que l’enseignant consacre souvent beaucoup d’énergie dans la préparation de matériel éducatif et dans la correction de travaux répétitifs, alors que de 40% à 75% de ces ressources peuvent être mises en boîte,  permettant alors à l’enseignant de justement de mieux concentrer ses efforts au volet humain de la relation éducative. C’est alors que la machine à enseigner prend tout son sens.

Ce prêt-à-porter éducatif comprend des documents de présentations, des tâches d’animation, etc. et facilite l’accès à l’ensemble du matériel éducatif, répondant sur mesure aux besoins de l’enseignant, et offrant aux étudiants la possibilité de prendre de l’avance ou encore de renforcer par eux-mêmes des acquis. Le tout est organisé de manière relativement modulaire autour d’un calendrier d’activités réparties de manière relativement stable. Nous comprendrons que toute session de cours diffère l’une de l’autre; ce qui nous amène à créer une section comprenant une banque de ressources éducatives complémentaires. L’outil peut aussi faciliter le travail des suppléants, permettre l’animation de cours à distance, être bonifié par l’ensemble du corps professoral offrant des cours similaires, intégrer des éléments en provenance d’institutions réparties un peu partout dans le monde…

Que les gestionnaires le tiennent pour dit. En aucun cas, il s’agit d’une façon de réduire le volume de la prestation de services offerte par un enseignant. Nous nous intéressons au contraire à une manière d’optimiser le temps consacré à l’enseignement et à la relation humaine éducative. Le prof, libéré de tâches harassantes et répétitives, peut alors porter une meilleure attention aux besoins des étudiants, à leurs styles d’apprentissage, voire même à leur personnalité… et à la communication éducative : tenue de débats, simulation, projets d’équipe, jumelage, etc.

Conclusion

Mon concept de machine à enseigner combine les avantages des parcours d’enseignement à une meilleure attention des besoins humains et pédagogiques des étudiants. Le dispositif offre à l’enseignant la possibilité de transformer sa salle de classe en labo nomade, s’il le désire, ou tout simplement d’offrir aux étudiants des ressources d’apprentissage complémentaire capitalisant mieux sur le potentiel éducatif des TIC. Bien plus qu’une simple boîte à outils, il comprend un ensemble d’éléments prêt-à-porter et une banque de ressources complémentaires, qui permet des ajustements rapides en fonction des besoins propres à chaque groupe en formation. Et pourquoi ne pas réaliser ce produit en collaboration à l'intérieur d'une communauté de pratique?

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

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Ma genèse de projets éducatifs et les TIC en L2

Publié le par Luc Renaud

Le lecteur habituel du blogue aura sans doute compris l’étendue de mes préoccupations humaines, communicationnelles, éducatives, «investigatrices » et développementales qui me guident depuis plus de deux mois maintenant. Voici quelques précisions, au cas où…  Sur le plan humain, je fais référence à la question de la gestion du stress dans les phases initiales de nouvelles affectations, mais aussi au surcroît de travail que celles-ci imposent. En termes de communication, il est principalement question de la relation éducative entre les étudiants et moi, mais aussi d’une attitude réceptive et de collaboration que je souhaite établir avec les membres de mon nouveau milieu de travail. Les trois autres dimensions sont d’une complexité qu’il m’est encore impossible de définir en quelques mots.

Je me contente pour l’instant de parler d’une attitude de recherche-action grâce à laquelle j’assiste à un déploiement graduel d’un nombre incalculable de tâches et d’activités éducatives : a) des parcours d’enseignement et d’apprentissage, b) le développement d’une boîte à enseigner, c) l’exploration de formules hybrides avec Moodle et de nouveaux outils techniques comme le projecteur interactif, d) la mise en place d’une démarche éducative en lien avec la panoplie des habiletés langagières et de la mission d’un enseignement en L2 et 2) l’inclusion d’une séquence de projets éducatifs d’inspiration socioconstructiviste impliquant les TIC. C’est ce dernier élément qui fera l’objet de ma réflexion d’aujourd’hui.

1)      Le prototypage et le projet

Conformément à ma proposition initiale, je me suis lancé dans la tenue de plusieurs petits projets éducatifs au lieu d’un grand projet de classe, question d’initier les étudiants à la pédagogie de projets, de mieux suivre leur comportement, de comprendre leurs sources d’intérêt et de motivation, etc., et aussi d’exercer un meilleur contrôle sur l’ensemble de la démarche. La période initiale devait aussi me permettre de mieux comprendre quelles étaient les ressources technologiques à ma disposition : labo nomade composé des outils appartenant aux étudiants (téléphones intelligents, tablettes numériques, ordinateurs portables), accès au labo de l’établissement scolaire, des sites Internet, ordinateur de la classe et le projecteur, etc. Dans ce contexte, les étudiants ont mené deux petits projets d’exposé oral, l’un sous forme individuelle et l’autre en dyade. Cela nous a aussi permis de mieux établir les aspects logistiques reliés au calendrier des présentations et au mode d’interactions attendu avec le groupe : avec ou sans interruption, etc. Compte tenu de la complexité de la tâche, je m’en suis tenu à l’usage de ressources informatiques généralement bien connues et maîtrisées par les étudiants, Google Images, sites d’informations, You tube, PowerPoint, Facebook,  etc. 

2)      Le début d’une approche approche socioconstructiviste

Une fois ces bases logistiques mises en place, j’ai mis l’accent sur la dimension socioconstructiviste reliée au développement de projets. Dans un premier temps, des équipes de cinq étudiants ont été formées afin de mener une activité de simulation d’une émission d’affaires publiques. Les phases préalables ont requis la recherche et le partage d’informations entre les membres des équipes respectives dans une démarche à la fois coopérative et collaborative, en plus de nécessiter la confection de documents d’accompagnement sous forme de diaporamas électroniques ou d’album photo sur Facebook. Lors des présentations, le public avait la responsabilité de prendre note des contenus abordés, de soumettre un résumé écrit de ceux-ci au professeur et de participer à une discussion de groupe, visant à approfondir leurs connaissances des sujets traités. Alors que l’une des présentations portait sur des rubriques médiatiques variées, la seconde couvrait plutôt le thème d’un projet de développement professionnel.

3)      Le projet intégrateur dans une perspective de classe

À l’heure actuelle, chaque étudiant est impliqué dans la tenue d’un projet intégrateur, divisé en diverses sections et intégrant le maximum de notions langagières vues au cours de la session. Question de faciliter la tâche sur le plan technique, j’ai défini ce projet comme un album photo électronique, commenté (peut-être me suis-je senti animé par mon album photo de mariage encore tout frais), à soumettre soit par le biais de PowerPoint, soit par le biais de Facebook. Vous trouverez peut-être cela peut original…; mais, cette exigence repose au contraire sur le renforcement des acquis chez certains et la découverte, pour d’autres, de la valeur éducative des TIC.

Expliquons-nous. Mes propres documents PowerPoint ont servi de sources d’inspiration à quelques étudiants lors de l’étape de prototypage, les amenant à la création de diaporamas électroniques pour accompagner leurs propres présentations. Cela a donné aux autres étudiants une base de référence importante pour la réalisation de leurs dernières présentations. Il en va de même de l’usage des outils de Facebook… Les étudiants, détenant alors une meilleure connaissance empirique de la valeur éducative des TIC se sont montrés probablement plus réceptifs lorsque je leur ai présenté en classe des vidéos sur le potentiel la réalité augmentée en éducation; ou encore lors d’un exercice de compréhension de textes portant sur les travaux du chercheur Benjamin Devienne, tiré d’un article du blogue de Luc R… Bref, j’essaierai à l’avenir d’intégrer plus rapidement l’usage de PowerPoint et de Facebook à l’avenir, question de réellement mettre l’accent sur des outils plus glamour en fin de parcours semestriel.

Contrairement aux projets socioconstructivistes antérieurs, les présentations se font cette fois-ci par étape de réalisation; selon un horaire réparti sur plusieurs jours, et le public assume un rôle d’observateurs et de conseillers à l’aide d’une grille d’observation. Une fois l’ensemble des exposés réalisés, je compte faire la mise en commun de l’ensemble des projets et faire un retour métacognitif sur l’ensemble des projets.

Conclusion

C’est grâce à ma démarche de recherche-action que j’ai pu non seulement développer de manière harmonieuse les projets décrits précédemment, mais en arriver à une compréhension globale du développement de ma pédagogie de projet proprement dit. Mis à part les principes de base mentionnés dans un article antérieur, je ne disposais d’aucune forme de planification originale. Cette première expérience et le suivi de celle-ci à l’aide du blogue facilitent grandement la mise en place d’une démarche claire et structurée exportable aux sessions à venir. La pédagogie de projet, objet du présent article, ne constitue qu’un seul aspect du cours comme le montreront les textes à venir.

Texte : Luc Renaud, M.A. Science de l’éducation, le 19 octobre 2012

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Un mode de développement et de réflexion : vers un poste de direction en technopédagogie

Publié le par Luc Renaud

Le lecteur régulier du blogue aura sans doute noté d’importants changements dans ce blogue depuis plusieurs semaines : 1) une production de texte moins régulière et souvent plus courts, 2) réflexions orientées sur le suivi d’un projet éducatif en particulier au détriment de l’approche multithématique adoptée au début de ma carrière de blogueur, 3) langage un peu plus familier, 4) propos moins documenté visuellement, etc. Il ne s’agit que d’un changement temporaire dû à ma nouvelle orientation professionnelle.

Telle que mentionné à quelques reprises, j’ai amorcé un retour à l’enseignement sous l’angle d’une recherche-action, ce qui m’impose une discipline assez singulière. D’une part, je dois animer un groupe d’étudiants pendant une vingtaine d’heures sur une base quotidienne, ce qui exige de ma part l’amélioration de qualités personnelles en animation de groupe, mais aussi la préparation de matériel éducatif en conséquence. À ces tâches d’enseignement se juxtapose d’autre part la dimension recherche et développement proprement dite.

Et c’est justement cela qui a des répercussions directes sur mes activités régulières de blogueur et de rédacteur spécialisé en technopédagogie. Le temps que je consacrais à la couverture d’événements culturels, à la tenue d’entrevues, à ma participation à l’école mini-psy de l’Institut Douglas (j’ai manqué les deux premiers cours cette session), etc., passe maintenant à un ensemble de tâches différentes : 1) la conception de plus d’une cinquantaine de documents PowerPoint servant à l’enseignement, éléments moteurs d’un véritable parcours d’enseignement, 2) la révision cyclique de ma planification pédagogique, qui se transforme graduellement en véritable plan de cours détaillé, affichant parfois même l’allure d’un guide d’enseignement, 3) des réflexions sur le déroulement des cours incluant l’usage des TIC, le comportement des étudiants, le développement de projets et même la gestion du stress.

À cela s’ajoute aussi la construction de complexes pédagogiques informatisés. Une rubrique de l’actuel blogue renferme des éléments qui devraient me permettre de mettre en place une structure de cours hybride incluant des environnements numériques comme Moodle; et je me suis équipé aussi d’un mini-portable qui servira bientôt carrément de boîte de cours : environnement complet regroupant les PowerPoint, les exercices à faire en ligne ou à imprimer, les extraits vidéos, les références aux divers manuels de cours, etc. Bref, un instrument suffisamment complet, que je pourrais confier à n’importe quel enseignant de la planète offrant le même niveau de cours.

Une fois cet ensemble de ressources mises en place, je pourrai établir les bases d’une démarche de recherche-développement transférable aux autres niveaux de cours. Et le pourquoi de tant d’efforts? Je vise un poste de direction en technopédagogie et des collaborations de niveau supérieur.

En attendant… disons que les divers articles déjà rédigés me donnent un corpus éducatif riche et diversifié qui m’aide à mieux comprendre les réalités du monde.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 19 octobre 2012

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De l’esprit de l’induction à celui de la déduction OU du vécu complexe à la simplicité des principes éducatifs

Publié le par Luc Renaud

On me demande parfois comment je trouve mon retour à l’enseignement; et j’avoue ne pas trop comprendre le sens de cette question dans la mesure où je vis pleinement cette expérience sous l’angle d’une recherche-action. En classe, je suis professeur; et de retour chez-moi me voilà tour à tour chercheur et développeur de contenus. Sur le plan conceptuel, je maîtrise beaucoup mieux l’opérationnalisation de principes éducatifs tels que : 1) le respect de l’ensemble des habiletés langagières, 2) la diversité des modes de livraison de l’information et 3) la mise en place de ma démarche éducative. D’une certaine manière, je peux maintenant affirmer que je maîtrise beaucoup mieux l’ensemble de mes tâches.

Le respect de l’ensemble des habiletés langagières et la diversité des modes de livraison de l’information

Chacune de mes journées de cours contiennent des activités reliées à l’ensemble des habiletés langagières; ce qui, d’une certaine manière, contribue à diversifier les modes de livraison des contenus d’apprentissage et des techniques d’enseignement employées. J’ai une meilleure appréciation du potentiel de chacun de mes élèves, de leurs forces et de leurs faiblesses, ce qui m’amène aussi à un meilleur équilibre dans la répartition des notions abordées.

Du vécu complexe à la simplicité des principes éducatifs

À force de réflexion, j’ai aussi une meilleure lecture de la table des matières de chacune de mes journées, ayant rapidement une image claire du déploiement des tâches éducatives d’une manière cohérente. Prenons un exemple. Sachant que je m’apprêtais à couvrir une notion comme le subjonctif passé, j’ai rapidement mis la main sur des explications simples et fait confiance à mon expérience pour le rajout d’exemples. À la suite de quelques exercices faits en groupe encourageant les explications par les pairs, les étudiants se retrouveront face à la nécessité de créer des dialogues à partir d’un modèle donné. À la suite de ces pratiques orales viendra un exercice de compréhension écrite à partir d’un extrait d’œuvre théâtrale sur la peinture, annoncée par la présentation de quelques images sur ce thème.

Un deuxième thème du cours portera la participation à un événement social. Cette fois-ci, nous reprendrons un court texte sur la préparation à une sortie en ski (comprenant aussi des expressions au subjonctif), à la suite duquel chacun devra rédiger une lettre sur sa participation à une activité sociale ou de loisir. Il importe de souligner que chacune de ces tâches viennent à la suite d’un exercice ludique d’organisation d’un événement social comme une fête ou un mariage et une exposition à de courts dialogues. Des tâches ad hoc sont aussi prévues, question d’assurer une certaine diversité d’activités et de briser la monotonie que peut provoquer le fait de focaliser son attention sur un point de langue donné. C’est ainsi que j’ai prévu un exercice de compréhension orale sur les médias sociaux, en lien avec un atelier sur le réseautage prévu dans un autre contexte et un jeu de conjugaison pour terminer la semaine de manière ludique. Des exercices complémentaires sont aussi prévus en cas de besoin.

Une meilleure compréhension de la démarche éducative

Au-delà de ces exercices d’entraînement, un projet intégrateur sera mené au cours des dernières semaines. Il s’agit de la création d’un album photo commenté, qui devra se faire par le biais de Facebook ou d’un diaporama électronique. À l’intérieur d’un tel projet, chaque étudiant sera appelé à rédiger un ensemble de paragraphes intégrant plusieurs types de textes et l’ensemble des points de langues vus au cours de la session. Des étapes précises et un échéancier clair ont été élaborés.

L’exercice, qui se fera par étapes, prend pour acquis le fait que les étudiants ont déjà réalisé plusieurs petits projets depuis le début de la session. Pour moi, il s’agit aussi de clôturer une démarche de pédagogie de projets en vue d’en systématiser les étapes de façon cohérente en vue des sessions à venir.

Conclusion

Comment je trouve mon retour à l’enseignement? En dépit de certaines difficultés; normales, me semble-t-il, je crois m’être débrouillé de façon magistrale depuis le début; et je me sens prêt à compléter le dernier droit de la course dans un esprit progressiste. Bref, je gagne graduellement mon pari!

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 11 octobre 2012

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Les conjonctures… : la solidarité pour faire face à l'avenir

Publié le par Luc Renaud

Il existe des points tournants au cours d’une session, qu’il peut être difficile à interpréter : des observations ou des sensations? En voici quelques unes : manifestation d’une certaine apathie chez certains et absences d’autres; expression de quelques inquiétudes; Difficultés scolaires ou sentiments de faire du surplace. La température refroidissante automnale est aussi propice au mal du pays. Lorsqu’interrogés, les gens expriment des craintes face à l’avenir; d’autres éprouvent des soucis reliés à leurs difficultés en langue. D’autres encore ont déjà entrepris leur passage vers d’autres cieux : la recherche d’un emploi ou la préparation à des examens, etc. Et, curieusement, plus le cours est préparé avec finesse, plus il perdrait en spontanéité. Conscient de ce contexte, j’ai cherché à intégrer à ma démarche des activités de développement d’un projet personnel; de façon à mettre les étudiants en contexte de recherche de solution et de les préparer à faire face au changement à venir : le passage à la vraie vie.

Ceux qui vivent un projet semblent effectivement sérieusement motivés par les activités du cours, contrairement à d’autres qui ne savent pas trop ce qui les attend dans quelques semaines. Pour ces derniers, le projet constitue peut-être même une expérience qui les plonge de plain pied au cœur de leurs préoccupations. Et la matière à maîtriser est considérable; ce qui ne facilite pas les choses. Il est de mon avis que, face à ces difficultés, des valeurs importantes doivent être mises de l’avant au sein du cours : la solidarité, l’entraide, les encouragements, etc. Mais de quelle manière? Tout est question de formulation des tâches à accomplir : multiplier le travail en équipe, la formulation de questions et d’énoncés; la création de dialogues et d’histoires croisées, etc., constituent des pistes à explorer.

Et je vous avouerai que je me questionne beaucoup sur le comment compléter le dernier tiers de la session. Oui, je suis conscient des difficultés reliées à la langue et du stress que l’avenir peut représenter. Je suis aussi conscient du fait que chacune des activités individuelles, en dyades ou en équipe; ou encore des projets personnels, etc. ne constitue pas une panacée. Je sais aussi que le succès des étudiants ne dépend pas de moi, en première ligne, mais plutôt de l’investissement personnel de chacun. Et comme enseignant, cette prise de conscience se traduit en responsabilité supplémentaire. J’ai, effectivement à cœur, d’offrir le meilleur service possible et je suis à la recherche d’un certain dosage émotif nécessaire à l’accomplissement de mon travail : agir avec compréhension sans pour autant prendre sur mes épaules les responsabilités des autres. Ce sont ces questionnnements qui expliquent mon ralentissement dans mes activités de blogueur au cours de la dernière semaine. Il convient aussi de revenir à la base : des notions fondamentales, le respect d’une démarche systématique et le dosage équitable des habiletés à couvrir, et de trouver des thèmes ayant un impact sur la vie des gens.

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