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Fou de rire Tremblant : Premier festival de l’humour dans Les Laurentides

Publié le par Luc Renaud

Des professionnels de l'humour, Anne-Marie Dupras, Kathleen Rouleau, Vincent C., et Nadine Massie entouraient bien les promoteurs de Fou de rire lors de la divulgation de la programmation du premier festival de l’humour de cette région des Laurentides, qui se tiendra du 26 au 28 juillet prochain. L’humoriste chevronné Jean-Marie Corbeil s’est associé au chef propriétaire du restaurant « Aux Jutras », où se déroulent déjà des spectacles d’humour sur une base bimensuelle, pour cette grande aventure.

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1) La programmation et les billets

L’événement débute jeudi le 26 juillet à 20 h au restaurant Aux Jutras. L’hôte de cérémonie Dominick Léonard, accueillera les humoristes Anne-Marie Dupras et Simon Delisle. La fête se déplacera ensuite au bar Jack & Johnnies à 22 h où Mathieu Cyr recevra Nadine Massie et Julien Tremblay. Le lendemain, vendredi le 27 juillet, ces deux mêmes humoristes se produiront Aux Jutras à 20 h;  alors que, à 22 h, Anne-Marie Dupras et Vincent C se feront entendre au bar Jack & Johnnies.

Le tout prendra fin samedi le 28 juillet par le Gala Transcontinental à la polyvalente Curé-Mercure à 20 h. En plus des humoristes mentionnés, Jean-Marie Corbeil y accueillera François Massicotte,  Mathieu Cyr, Benoît Paquette et P.A. Méthot.

Bien que quatre des humoristes se partagent une grande part de la programmation, les promoteurs affirment que tous les numéros seront différents.

2) Le sens du Festival Fou de rire

Lors de la conférence de presse organisée par PUR Communications au Monument-National le 26 juin dernier, Messieurs Corbeil et Jutras se disaient fiers d’associer cette Première à la Maison de la famille, un organisme d’entraide dédié aux mères monoparentales de la région, qui offre entre autres des conseils sur l’art culinaire à leurs bénéficiaires. 

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Les promoteurs envisagent déjà l’organisation de nouveaux spectacles tout au long de l’année comme la possible tenue d'un théâtre d’été, des prestations au cabaret de Saint-Jovite, ou encore dans la rue. Il n’est pas impossible non plus que le concept du Fou de rire s'étende dans d’autres régions du Québec, ou encore que Jean-Marie Corbeil ne soit tenté de s’y produire à son tour. Les organisateurs souhaitent, par le fait même, offrir aux gens des régions la possibilité d’assister à des spectacles d’humour au lieu d’être constamment forcés de se rendre dans les grands centres comme Montréal ou Québec pour ce faire. On admettra également qu’il est plus facile de démarrer une industrie de l’humour en région, là où la concurrence est moins féroce.

3) Et les artistes…

Quant aux artistes qui se partagent l’honneur de ce premier festival de l’humour des Laurentides, Monsieur Corbeil se dit heureux d’avoir pu compter sur une équipe dynamique et chevronnée. Plusieurs jouissent en effet d’une expérience d’une dizaine d’années dans le métier et ont connu du succès dans les galas Juste pour rire.

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Nadine Massie se décrit comme une stand up et une faiseuse de jokes ; et affirme éprouver beaucoup de plaisir à l’idée de se produire dans un très beau site du Québec. Kathleen Rouleau, de son côté, qui a terminé sa formation à l’École de l’humour en 2006, qualifie son genre d’humour de noir, sombre, mais accessible. Elle ajoute qu’elle aime beaucoup les gens du Nord et que le festival constitue pour elle une bonne occasion de passer une belle soirée avec eux. Anne-Marie Dupras, humoriste chevronnée et bilingue tient un blogue destiné aux mères monoparentales, et se sent naturellement rejointe par la cause sociale à laquelle Fou de rire s’est associée. Vincent C, aussi de la distribution, est un magicien qui allie l’humour à la pratique de son métier. En conférence de presse, il s’amusera à avaler des ballons, puis à concevoir de petits chiens, question de perturber l’événement.

Conclusion

A quelques reprises, Kathleen Rouleau nous rappellera que rire, c’est vraiment le fun… Pour cette première édition de Fou de rire en région, il est possible de se procurer les billets à la billetterie au 999, rue Labelle à Mont-Tremblant ou par téléphone au 819-717-3898.

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Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 29 juin 2012

Photos: Omaira Rincones

Publié dans Showbiz

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Festival Fringe 2012 : L’art d’être soi-même, Off Course!

Publié le par Luc Renaud

Dans la foulée du festival Fringe Montréal 2012, le Théâtre du Zèle nous a offert Off Course!, une pièce tentant de nous dévoiler le mythe de la course à pied. Cette dramaticocomédie a transporté le spectateur dans les méandres de la mythologie grecque avant de le plonger paradoxalement dans les entrainements de course à pied des temps modernes. Au-delà du thème, on peut y voir des états d’âme comme l’amour, la compétition, la solitude, le goût du dépassement, la trahison et la recherche de vengeance, au travers de personnages qui, bien souvent, ne sont rien de moins que les différentes composantes d’une seule et même personnalité.

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1)      Off Course, l’œuvre

L’histoire débute par un long récit de la déesse de l’amour Aphrodite autour d’Atalante, une coureuse de marathon plus rapide que les meilleurs hommes, une femme envoûtante tant par sa rapidité que par sa beauté. Dissimulant ses faiblesses au plus profond de son être, elle n’acceptera de se donner qu’à celui qui réussira à la vaincre à la course à pied; les perdants trop téméraires devant y laisser leur vie. Amoureuse à son insu, elle ralentira son pas à quelques occasions pour se laisser distancer par un prétendant qui, malheureusement, ne saura en profiter.

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C’est alors qu’intervient Aphrodite en fournissant trois pommes d’or, signes du péché, qui distrairont suffisamment Atalante pour permettre à son rival d’atteindre le fil d’arrivée en premier. Le couple, nouvellement formé, est à ce point amoureux qu’il en oubliera de rendre grâce à Aphrodite pour la remercier de son aide. La déesse s’en sentira offusquée et passera de la compassion à la vengeance. Ainsi transformera-t-elle ses deux protégés en lions à qui sera confiée la responsabilité de tirer le char divin.

Après quelques jeux d’ombres et de lumière, la pièce transporte le spectateur à notre époque, alors qu’un jeune homme prend pour idole le coureur de marathon Steve Préfontaine. Obnubilé par les prouesses de ce champion des années ’70, il ne vivra plus à son tour que pour l’atteinte des plus grands honneurs en course à pied sous les encouragements d’un coach dès plus exigeants. À l’instar d’Atalante, le nouveau Steve refoulera ses faiblesses dans le but d’arriver à ses fins jusqu’au jour où des fantômes intérieurs mèneront une lutte à finir.

Ainsi, l’égo du faux Steve finira par livrer à la solitude les trois talons d’Achille du coureur de fond : son amour des grilles de Sodoku, la peur de la solitude et l’attachement à son idole Steve Préfontaine.

C’est finalement en se rendant compte qu’il n’est pas Steve Préfontaine que le faux Steve sera vaincu par la solitude. L’égo souffrira également de trahison, tout comme Aphrodite, le fantôme intérieur d’Atalante. Toutefois, Steve viendra se réconcilier avec lui avant d’entamer une danse joyeuse avec la solitude. En somme, il aura fait la paix avec lui-même.

2)      Commentaires

Off Course! est jouée de façon convaincante par les comédiens Geneviève Labelle, Rosalie Leblanc, Lilie- Rachel Morin et Firmin Havugimana, qui ont été respectivement bien appuyés à la scénographie et au son par Laurence Boutin-Lapierre et au graphisme par Laurianne Poirier. Sans doute les auteurs de cette pièce ont-ils voulu jouer sur les contrastes de la Grèce antique et des informations de Wikipédia pour traiter leur thème de manière humoristique. De même a-t-on cherché à conférer au produit un sens de bédé grâce à la présentation de transparents composés de dessins naïfs comme éléments de décor.

Au-delà de l’humour et du fait divers que peut représenter la course à pied, l’œuvre nous présente, toutefois un drame humain, celui d’une femme et d'un homme acharnés sur l’atteinte d’un seul but et aux prises avec leurs démons intérieurs. D’une certaine manière les auteurs semblent partager le point de vue que nul ne peut servir deux maîtres à la fois et qu’il faut choisir entre l’ambition personnelle et la vie de couple. À ignorer ce détail, Atalante est devenue esclave d’Aphrodite, alors que Steve était condamné à la solitude.

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Je constate, par ailleurs, des attitudes assez différentes entre les deux personnages mis de l’avant dans la pièce. Si Atalante subit les affres d’Aphrodite, Steve de son côté aura préféré la voie de la pacification, sans doute après être entré en contact avec son moi profond.

Conclusion

Je suis satisfait des pièces vues au Festival Saint-Ambroise Fringe Montréal, qui nous a permis de découvrir des artistes passionnés par l’univers des arts de la scène, particulièrement celui du théâtre et je me promets d’être plus attentif à la version de l’an prochain. Des comédiens professionnels et des étudiants en théâtre réussissent de belles prouesses et tentent apparemment de présenter des thèmes lourds avec finesse et une pointe d’humour.

Autre article sur le Festival Fringe Montréal :

De la haine à l’amour au Festival de théâtre Fringe : la Cantatrice chauve et Volatile Saule

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 27 juin 2012

Publié dans Cinéma-Théâtre

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Une gamme variée de logiciels pour un autoapprentissage en L2

Publié le par Luc Renaud

 

Cyberprof, Destinos, Loft hanté, Polar FLE, etc. ; l’apprenant engagé dans une démarche d’apprentissage autodidacte d’une langue seconde (L2) fait face à l’embarras du choix en matière de logiciels et de ressources éducatives en ligne. De son côté, l’enseignant est plutôt invité à sélectionner ces divers produits dans une démarche déjà structurée en fonction de l’une des étapes de sa planification pédagogique : la mise en situation, l’exploration, l’appropriation, la synthèse et le transfert, et des instants consacrés à l’animation de réflexion métacognitive.

 

En absence d’une telle structure en autoformation, je propose aujourd’hui une liste de critères de sélection de logiciels éducatifs, des exemples de produits et quelques lignes directrices pour aider toute personne engagée dans une démarche d’autoapprentissage en L2.

 

1. Des critères de sélection de logiciels éducatifs et de ressources en ligne

De prime abord, cinq critères de sélection sont à considérer dans le choix d’un produit éducatif en L2 : l’intérêt du logiciel ou de la ressource en ligne, le volume et la qualité de l’exposition à la langue cible, des outils d’enseignement stratégique, des défis et la simulation d’actes communicationnels et l’offre de jumelage linguistique ou de participation à un projet réel de nature socioprofessionnelle ou culturelle.

 

- L’intérêt du logiciel ou de la ressource en ligne

Qu’est-ce qu’un produit logiciel intéressant pour un apprenant, puisqu’il s’agit là d’un critère majeur dans le choix d’outils d’apprentissage ? Martin Shamlou nous en fournit peut-être une idée quand il justifie la popularité d’un blogue par l’un ou l’autre des attributs suivants : inspirant, instructif ou divertissant. D’autres caractéristiques sont à considérer, comme les styles d’apprentissage de la clientèle, des besoins d’intégration sociale ou ... l’addiction. Je me réfère aux composantes des téléromans ou des jeux qui captivent le téléspectateur ou le joueur : une intrigue remplie de surprises ou de rebondissements, le suspense des fins d’épisodes ou de niveau et, bien entendu le charisme des personnages attachants alliant de main de maître le dramatique et le comique.

 

- L’exposition à la langue cible

Le passage de l’information de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme de nouvelles notions nécessiterait des centaines d’exercices de répétition échelonnés dans le temps ; ce qui m’amène à rétablir la question de l’exposition à la langue cible au cœur du processus d’apprentissage d’une L2, un aspect souvent relativisé dans des courants de pensée cognitiviste. N’est-ce pas pourtant ce principe qui prévaut dans les programmes d’immersion à des communautés L2 ou encore lorsque des enseignants encouragent l’usage de stratégies comme l’écoute de la télé ou la lecture régulière des périodiques pour plonger l’étudiant dans un environnement immersif virtuel ?

 

- L’enseignement stratégique

Pour répondre au principe de l’exposition à la L2, il faudra privilégier l’usage de logiciels comprenant un nombre important d’exercices et des tableaux explicatifs avec plusieurs exemples d’application de règles linguistiques. Ces produits devraient idéalement proposer des rétroactions intelligentes, qui aident l’apprenant à mieux cerner ses erreurs et le guider vers la réussite. Dans les années ’90, didacticiels comme Orthogramme incluaient une forme d’enseignement stratégique, accompagnant de nombreux exercices. Une démarche tutorielle permettait d’apprendre à observer la réponse fautive, à réfléchir sur la règle à appliquer et y comparer la réponse donnée, pour ensuite en arriver à acte d’autocorrection réussie.

 

Comme ce type de démarche se montre actuellement assez rare sur le Web, je recommande à tout le moins des rétroactions qui remplaceraient les bravos, musiques et animations en tous genres par des pistes de révision ou des informations complémentaires pertinentes. Parallèlement à cela, l’apprenant autodidacte devra se montrer alerte, entamer une réflexion métacognitive et apprendre à se doter d’un parcours d’apprentissage personnalisé.

 

- Défi et simulation d’actes communicationnels

L’apprentissage d’une L2 répond essentiellement à des besoins de communication. Dans ce contexte, l’apprenant recherche des produits qui offrent des défis et des simulations d’actes communicationnels pour le préparer à vivre des expériences de communication réelles. De telles activités exposent l’étudiant à des problèmes plus complexes et rendent l’apprentissage significatif.

 

- Communication réelle

Plus audacieux, certains voudront vivre de nouvelles situations de communication réelle que ce soit par le biais de jumelage linguistique L1-L2 ou encore par la contribution à des projets de nature socioprofessionnelle ou culturelle. Bien que ces activités s’apparentent aux étapes de synthèse et de transfert de l’approche communicative vue en introduction, il est assez fréquent qu’un apprenant autodidacte choisisse au contraire de s’impliquer dès le début de son processus d’apprentissage dans des situations de communication, en y exploitant au mieux ses connaissances en L2.

 

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2. Des produits et une démarche d’apprentissage autodidacte

Force est de constater qu’il existe peu ou pas de produits qui répondent en totalité aux critères mentionnés précédemment pour répondre aux besoins d’un apprentissage autodidacte en L2 ; c’est pourquoi je crois qu’il vaut mieux apprendre à gérer une banque d’outils éducatifs plutôt que de rechercher le didacticiel idéal.

 

- L’intérêt du logiciel ou de la ressource en ligne

Ainsi, des sites comme Polar FLE et Loft hanté inscrivent l’apprentissage du FLS dans des intrigues intéressantes ; alors que Destinos est un bel exemple de téléroman aux attributs addictifs pour l’apprentissage de l’espagnol. Polar FLE possède aussi de bonnes fiches de grammaire et de conjugaison, et des exercices d’application de notions linguistiques pour exposer efficacement l’apprenant à la langue cible.

 

- L’exposition à la langue cible

Sur ce point, des cahiers d’exercices électroniques comme Cyberprof ou celui de Réal Saint-Jacques sont de bons exerciseurs. Contrairement à ces produits davantage axés sur la structure linguistique et ses composantes, Bonjour de France contient en plus des repères culturels et touche plusieurs habiletés langagières. Carmen Vera Perez a, de son côté, conçu une impressionnante banque d’exercices à partir de Hot Potatoes sur une gamme variée de notions linguistiques, en y incluant un volet ludoculturel, par l’exploitation de chansons.

 

- L’enseignement stratégique

En matière d’enseignement stratégique, l’apprenant peut entreprendre un processus de réflexion métacognitive par le biais de microblogues ou de blogues en prenant en compte les résultats fournis par les rétroactions à ses exercices et les scores obtenus. Des sites comme belearner.com ou des plateformes collaboratives comme beebac.com peuvent aussi l’aider à se doter de parcours d’apprentissage et à assurer le suivi de ses réalisations.

 

- Défi et simulation d’actes communicationnels

Alors que tous les produits mentionnés précédemment permettent de comprendre une L2, il en existe peu qui placent l’étudiant en situation de produire des dialogues. C’est le cas, toutefois, de logiciels comme Tell Me More, doté d’un système de reconnaissance vocale suffisamment efficace pour amener l’apprenant à progresser dans des dialogues simulés. Par ailleurs, le site Phonétique offre gratuitement de nombreux exercices de phonétique, et l’usage d’un synthétiseur vocal peut encourager la lecture à voix haute de textes ou des extraits d’œuvres théâtrales.

 

- Communication réelle

Le passage de la communication virtuelle au monde réel s’effectue par la consultation abondante d’informations en provenance des médias électroniques, que ce soit la presse écrite, les livres sur Kindle, les audiolivres ou les vidéos de YouTube, etc., mais surtout par l’établissement d’un jumelage linguistique à l’aide d’outils comme MyExchangeLanguage.com ou encore par la réalisation de projets réels de communication et l’échange d’idées avec des locuteurs trouvés sur les pages Facebook d’organismes gouvernementaux ou d’entreprises privées.

 

3. Quelques lignes directrices dans le choix d’une ressource éducative en L2

Un étudiant réellement autonome en L2 pourrait choisir de se doter d’un projet éducatif détaillé, comprenant un parcours d’apprentissage personnalisé et un choix éclairé de plusieurs produits logiciels pour répondre aux besoins préalablement identifiés. Dans la perspective du Apprendre à apprendre, je privilégierai une démarche différente.

 

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Dans un premier temps, l’apprenant peut être invité à explorer des ressources éducatives, comme Bonjour de France ou les exercices de Carmen Vera Perez. Parallèlement, il est encouragé à amorcer une réflexion métacognitive, de sorte qu’il apprenne graduellement l’art de l’autoévaluation et celui de se définir un projet éducatif personnalisé : des objectifs, des outils, un calendrier, etc. Graduellement, il est alors amené à diversifier son usage des ressources selon les besoins identifiés.

 

Conclusion

 

L’étudiant est appelé un jour ou l’autre à vivre l’autoformation tout au long de la vie. Pour ce faire, il lui est conseillé de se doter d’un projet d’apprentissage détaillé, y incluant une gamme variée de ressources éducatives. Un tel projet peut se concevoir à partir d’une démarche conceptuelle initiale ou, au contraire, se développer graduellement par l’expérience et la réflexion métacognitive.

 

Un professeur de philosophie de l’éducation de Concordia University m’a dit un jour : Luc, si tous les étudiants étaient comme toi, il n’y aurait plus d’école. Convaincu que des apprentissages étonnants sont réalisables en marge des formations formelles, je préfère croire que les établissements scolaires accorderont davantage de place au Apprendre à apprendre.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

 

Références

Renaud, L. (2012) Se donner le mot dans un loft hanté en langues secondes, dans EducaVox

Renaud, L. (2012) Pour un regard moderne sur l’autoformation en langues secondes, dans EducaVox

Renaud, L. (2012) Le jeu d’aventure électronique de type grand public en langues secondes, dans EducaVox

Renaud, L. (2012) Pédagogie ouverte : autoformation et collaboration, dans EducaVox

Renaud, L. (2011), La telenovela mexicaine pour apprendre l’espagnol, dans Le blogue de Luc R

Renaud, L. (2011), L’apprentissage d’une langue (première partie) : de l’école à l’autoformation, dans Le blogue de Luc R

Shamlou, M. (2012), Recherche d’emploi en communication/marketing : mythes, réalités et perspectives, La Soirée des grands communicateurs, Téluq

Publié dans Éducation

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De la haine à l’amour au Festival de théâtre Fringe : la Cantatrice chauve et Volatile Saule

Publié le par Luc Renaud

En marge des grands festivals d’été comme le Festival international de Jazz se tiennent d’autres événements publics dans un esprit de démocratisation des arts. C’est le cas notamment du Festival Saint-Ambroise Fringe Montréal qui offre du 4 au 24 juin 2012, un feu roulant de spectacles en plein air au coin de Rachel et Saint-Laurent, mais surtout dans de petits théâtres de quartier comme le MainLine Theatre sur Saint-Laurent ou le Théâtre Lachapelle sur Saint-Dominique.

Au programme : de la danse, de l’humour, et bien entendu des œuvres théâtrales. Pour nous mettre un peu en appétit, nous avons assisté à deux représentations : La Cantatrice chauve, et Volatile Saule, que nous comptons vous présenter brièvement.

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1)      Quelques mots sur le Festival FRINGE

L’événement, conçu à la suite de l’exclusion dont furent victimes de nombreux artistes au Festival international d’Édimbourg en 1947, a été popularisé au Canada anglais avant de s'étendre à Montréal en 1991 grâce aux initiatives de deux étudiants de l’Université McGill.

On m’expliquera que le festival se veut bilingue, bien que 60% des 500 artistes soient du Québec, 20% du reste du Canada et 20% de provenance internationale. Le cout d’entrée se veut aussi modique dans le but d’ouvrir l’accès au plus grand nombre et les recettes remises aux artistes, une fois les dépenses administratives couvertes.

Les numéros sont choisis par simple tirage au sort entre les propositions reçues, ce qui facilite la participation d’étudiants et de professionnels des arts de la scène.

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2)      La Cantatrice chauve

Le texte d’Eugène Ionesco est sobrement mis en scène par Geneviève Fontaine, vraisemblablement dans le but d’accorder entièrement la place aux comédiens Tommy Lavallée et Valérie Gagnon-Laniel, jouant le couple Smith et Cédric Cilia et Anne Sophie Da Silva jouant leurs amis Madame et Monsieur Martin. Elle-même, Geneviève, interprétera Mary, une bonne au tempérament plutôt autoritaire, alors que Vincent Juneau incarnera un Chef de pompier, désespérément à la recherche de feux à éteindre.

Dans le Mot du metteur en scène, on peut y lire que l’œuvre dramatique de 55 minutes est chargée de détresse, de malaise et de rage, et que toute tentative d’aller vers l’autre est sabotée ou avortée, chaque parole visant la déshumanisation. On y ressent en conséquence des douleurs, des regrets, de la haine et de la jalousie

Les dialogues tournent vers l’absurde; un couple de vieux mariés s’invectivant constamment. Le mari ne comprendra pas pourquoi les notices de décès du journal comprennent l’âge du défunt, alors que celui des naissances ne fait nullement mention de l’âge du Nouveau-né. Le couple Martin prendra de longs moments à se rendre compte qu’ils sont ensemble, comme s’ils n’étaient que deux inconnus, une situation que tournera au ridicule les explications de la servante Mary, qui stoppera l’horloge du temps pendant quelques instants.

3)      Volatile Saule

À l’opposé de l’œuvre précédente, le texte de la dramaturge et metteure en scène, Frédérique Dubé, est un hymne à l’amour et à la nature d’une durée de quinze minutes étonnantes, rafraichissantes, émerveillantes. Un chardonneret jaune, interprété par Janie Blouin et un geai bleu par Mélissa Giguère feront la cour à un cardinal rouge, joué par Thomas Duret,  sous la direction du grand héron, chef de chœur, Félix de la Durantaye.

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Avec ses attrayants costumes multicolores, Volatile Saule s’est fait connaître lors du Festival international des arts de la rue, La rue kitétonne, plus tôt en juin. Janie Blouin se rappelle particulièrement l’attrait magique qu’avaient exercé les personnages sur les enfants, et sur le public en général qui s’était montré très réceptif. D’ailleurs, le plein air ne convient-il pas naturellement à des oiseaux… Présentée au Théâtre Lachapelle dans le cadre du Festival Fringe 2012, l’œuvre s’est toutefois mérité récemment une critique élogieuse dans le quotidien, Le Devoir, en plus d’éveiller la curiosité de plusieurs médias.

Au blogue de Luc R, l'auteure, Frédérique Dubé expliquera avoir voulu réunir les concepts d’amour et de nature au travers des traits de personnes-oiseaux. Elle reconnaît qu’il a fallu de quatre à cinq mois de travail acharné aux comédiens pour bien synchroniser leurs interventions, les unes complétant les autres, ou les amenant dans de nouvelles dimensions. Au couplet 3, par exemple, on peut y entendre : Aux longs cils impénétrables. Roucoule beau troubadour. L’amour croule. Là la la l’amour. L’oiseau rouge endormi. Dans une ombre navigable…  (cité dans le site Plein espace).

Sur le plan poétique, l’auteure a voulu manoeuvrer les consonnes et les voyelles afin de créer une mélodie agréable et bien répartie dans les divers couplets du poème, en y accentuant le rythme et les émotions. Dans le premier couplet, le public assiste à la mise en place des personnages, alors qu’on lui présentera la beauté de la nature et de l’eau dans le second. Le troisième constituera l’apothéose de l’amour.

Conclusion

C’est Thomas Duret, comédien dans Volatile Saule, qui nous a invité à nous laisser bercer par un vent de fraîcheur poétique et qui nous a fait découvrir le Festival Fringe de Montréal. Pour une dépense modique, le public peut assister à de courtes représentations artistiques de grande qualité. L’événement prend fin demain le 24 juin; alors ne manquez pas d’y faire un tour pour la Saint-Jean.

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Soulignons en terminant que le la troupe de théâtre du Baobab, dirigé par ce même Thomas Duret, présente Kids de Fabrice Melquiot du 26 au 30 juin à l’espace 4001 (4001, rue Berri). Autre événement artistique prometteur!

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 23 juin 2012

Publié dans Cinéma-Théâtre

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L’emploi du blogue comme webfolio en langue seconde

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié sur Educavox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/formation/analyses-27/article/l-emploi-du-blogue-comme-webfolio

 

Croissance personnelle et intégration : du récit de vie à la réflexion sur la pratique

 

Les professeurs de langue seconde aux adultes savent parfaitement qu’ils vivent une relation pédagogique de nature singulière : leurs étudiants sont invités à parler d’eux-mêmes, de leurs rêves, de leurs ambitions, etc., et à raconter des expériences vécues signifiantes. Tout cela comme prétexte à l’acquisition de compétences associées à des intentions de communication à travers des thématiques de la vie courante. Qui plus est, ce processus de réflexion a souvent lieu dans un contexte de relations interpersonnelles qui génèrent des alliances et des amitiés dans une forme de huis clos, comme j’ai voulu le démontrer il y a plusieurs années dans mon mémoire de maîtrise.

 

Une classe de L2 devient donc un milieu de vie propice au développement d’un outil de métacognition d’une grande valeur : le webfolio. Dans le présent article, je vous en propose une définition qui vise le développement de compétences en lien avec les aspirations profondes de la personne, avant de me pencher sur une démarche de réflexion métacognitive et sur le rôle du blogue, vu comme un moyen de réseautage exemplaire.

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1. Une vision du webfolio au service de la réalisation de ses rêves

À la base, le portfolio électronique en langue constitue un répertoire des meilleures réalisations orales et écrites d’un étudiant et a pour but de susciter une réflexion sur le cheminement suivi, d’attribuer une note finale au travail accompli et de poser un verdict quant à la poursuite des études... Une vision nettement insuffisante, à mon avis, compte tenu du potentiel énorme de l’expérience humaine dont il est supposément le reflet.

 

- de l’outil d’évaluation à l’expérience de croissance personnelle

 

L’instrument électronique amène l’étudiant à prendre une part plus active à son apprentissage, à cibler ce qui a de la valeur pour lui et, éventuellement, à se doter d’objectifs de carrière en lien avec ses aspirations personnelles. Accessible sur le Web, il lui permet de se faire connaître d’employeurs intéressés à des personnes possédant le T-Shape requis pour les besoins de l’entreprise.

 

Ce simple outil d’évaluation peut en fait se révéler des plus riches s’il tient compte autant des apprentissages en situation formelle et informelle de l’étudiant que des expériences de travail rémunéré ou non de celui-ci. L’organisation du webfolio dans un tel contexte comprendra des rubriques qui tiendront compte des aspects suivants de la vie : 1) le domaine personnel et social, incluant les loisirs, 2) les stratégies d’apprentissage et les progrès scolaires et 3) le développement professionnel. Le premier point peut surprendre. À la Télé-Université (Téluq), Yanick Deschênes, par exemple, avait raconté combien la pratique du tennis de haut niveau lui avait permis de développer des savoir-être essentiels dans sa vie professionnelle. Il en va de même d’une femme au foyer qui aura acquis de grandes qualités tant en matière de gestion financière que de gestion humaine. Bref, toute expérience de vie compte réellement.

 

Pour en tirer profit en L2, je suggère une démarche de réflexion métacognitive en lien avec les intentions de communication propres à ce domaine d’études, lesquelles correspondent également à des stratégies cognitives : (s’) informer, énumérer, décrire, (se) raconter, expliquer un phénomène ou une procédure, forger et donner des opinions, constituer un argumentaire et argumenter, concevoir un projet et l’exposer de manière détaillée, etc.

 

On constatera que ces habiletés s’inscrivent dans un continuum progressif en matière de compétence en L2, ce qui me semble particulièrement utile pour passer d’un récit de vie à des exercices de réflexion sur la pratique, les deux étapes d’une démarche de réflexion métacognitive.

2. Passer de la théorie à la pratique

Le webfolio nécessite la collecte d’informations de nature qui peut être assez variée. De fait, l’étudiant est confronté à deux grandes catégories d’artefacts : ceux qui lui sont remis et le fruit de son propre labeur (des intrants et des extrants.)

 

Parmi les intrants, on compte des tâches scolaires obligatoires, des questionnaires sur la personnalité, les styles d’apprentissage, des études de cas, une photo ou une vidéo prise par un ami, une récompense inattendue, une médaille, des hommages, des lettres d’appui, etc. Chacun d’entre nous a un petit coffre de souvenirs qui nous porte à réfléchir ou à nous attendrir quelques instants à la pensée d’événements marquants. Les objets qui y sont rassemblés peuvent être reproduits dans un format accessible sur le Web. À ces signes provenant de l’externe, l’étudiant peut être appelé à produire ses propres artefacts : des photos, des vidéos, des animations, du texte, etc. En L2, il s’agit souvent de document en soutien à un exposé oral ou écrit personnel.

 

Mais pour réellement apprendre de ces objets, je propose une démarche de réflexion en deux étapes : le récit de vie et la réflexion sur la pratique.

 

Le récit de vie et la réflexion sur la pratique

 

À un niveau peu avancé en L2, un ensemble de plusieurs énoncés simples permet la création d’un discours significatif ; alors est-il opportun de proposer à l’étudiant d’améliorer ses compétences en observation de divers aspects de sa vie personnelle, sociale et professionnelle et de produire sur eux des récits aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Cette tâche lui permettra principalement d’exercer ses habiletés à : énumérer, informer, décrire et raconter des événements, etc., et ouvrira la voie à une réflexion de deuxième niveau.

 

En effet, la constitution de tels récits devrait coïncider avec des améliorations substantielles sur le plan de l’expression personnelle et en communication. Ainsi amènera-t-on l’étudiant d’un niveau plus avancé en L2 à jeter un regard métacognitif sur ses réalisations antérieures en vue de : donner des opinions, formuler des hypothèses, développer des argumentations, etc. ; bref, de démontrer une bonne connaissance de ses aspirations et des stratégies déployées pour arriver à ses fins.

 

Ainsi l’étudiant en arrivera-t-il à la formulation de projets bien éclairés par les apprentissages tirés des expériences et à posséder de meilleurs savoirs nécessaires à leur réalisation.

3. Le rôle du blogue dans la confection du webfolio

Tout cet exercice peut prendre la forme du scrapbook, conservé bien au chaud dans un tiroir secret. Et, de fait, des éléments de réflexion demeureront certainement confidentiels. Toutefois, le webfolio sous forme de blogue comprend deux avantages indéniables, particulièment pour des étudiants adultes immigrants. D’une part, il favorise les échanges avec des gens aux prises avec des interrogations ou un vécu similaire, ce qui facilite le réseautage. D’autre part, la formulation claire des aspirations personnelles et d’objectifs de carrière précis peut permettre l’établissement de relations professionnelles de qualité, entre des gens partageant les mêmes passions et une vision du monde compatible.

 

Les rubriques du blogue devront toutefois être identifiées de manière non équivoque, chacune d’entre elles comprenant une brève introduction. Je suggère les trois catégories suivantes : vie personnelle et sociale, apprentissage formel et informel, et activité professionnelle. Le blogue devrait également comprendre au moins deux pages distinctes de façon à bien distinguer le processus de réflexion des bilans et des projets mis à la disposition d’un lecteur collaborateur ou futur employeur.

 

Conclusion

 

Une classe de L2 est un terrain propice au développement d’une relation éducative de nature pédagogique, mais aussi interpersonnelle à l’intérieur de laquelle peut se déployer un processus de croissance personnelle. C’est du moins ce que mon mémoire de maîtrise a tenté de démontrer, et ce que j’ai essayé de favoriser chez mes étudiants. Il s’agit concrètement d’un endroit où foisonnent de multiples échanges de récits de vie ou de pratique dus à la fois aux thématiques abordées dans les cours et aux intentions de communication impliquées dans les scénarios d’apprentissage.

 

Dans ce contexte, il me semble intéressant de pousser l’expérience plus loin, de permettre aux étudiants d’approfondir leur réflexion dans un webfolio par la tenue d’un blogue, de sorte qu’ils puissent faire preuve d’une autonomie réelle, c’est-à-dire qui les conduise sur la voie de la réalisation de leurs aspirations les plus profondes.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

 

Références

 

Berthiaume R. et Peters M. Webfolio : guide de l’étudiant, Université du Québec à Montréal

Morin A. et Renaud, L. (2002) La recherche narrative au service de la recherche-action intégrale systémique : un apprentissage adulte réussi, dans Chemins de formation. Au fil du temps… Numéro 4

Renaud, L. (2012) Des applications pédagogiques du blogue, dans Educavox

Renaud, L. (2000)Modèle de communication éducative d’un environnement pédagogique informatisé (EPI) pour faciliter le passage de l’émigration à l’immigration, Département d’études en éducation et d’administration de l’éducation. Faculté des sciences de l’éducation. En version Web

Renaud, L (2011) L’apprentissage d’une langue (première partie) : de l’école à l’autoformation, dans Le blogue de Luc R

Renaud, L (2011) L’apprentissage d’une langue (deuxième partie) : les langues secondes et l’intercompréhension, dans Le blogue de Luc R

Renaud, L. (2011) Le récit de vie au service de l’apprentissage , dans Le blogue de Luc R

Téluq (2012) Yanik Deschênes, vice-président aux communications mondiales chez Sid Lee ; L’avenir des communications : blanc ou noir ?Pour la Soirée des grands communicateurs

Université Laval (2012) Pourquoi remplir ton webfolio ?

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Hamilton Cidade: le Brésil interculturel en tête et en fête

Publié le par Luc Renaud

Hamilton Cidade se donne comme mandat de promouvoir la culture brésilienne au Québec et, espère-t-il en retour, celle de la Belle Province dans son pays natal, convaincu de la richesse des échanges interculturels. Pour ce faire, il organise bon an mal an trois événements de grande envergure, soit : le Réveillon du Nouvel An, la Saint-Jean et le Carnaval d’été. En septembre 2013, dans un peu plus d’un an, il compte en ajouter un quatrième: un Brésil Fest avec l’Amazonie comme thème central.

L'article d'aujourd'hui portera principalement sur les deux événements d’été, auxquels nous comptons participer dans un esprit d’échange interculturel. Nous garderons pour plus tard notre présentation des autres fêtes.

1)      La Saint-Jean brésilienne

Concernant la Saint-Jean, Hamilton rappelle qu’il s’agit d’une fête d’origine catholique répandue partout où le catholicisme a pu étendre ses tentacules au cours de l’histoire. Au Brésil, elle s’inscrit au centre de plusieurs autres évènements festifs. Le 23 juin,  Jean le baptiste  devra partager les honneurs de la fête avec plusieurs autres saints, incluant Pierre et Antoine. Ce jour-là, les villageois et les paysans ont tendance à se réunir devant l’église, transformant le secteur en arraial; un petit village similaire à une vente trottoir composée de plusieurs petits kiosques. Ainsi regroupée, la population entame alors une quadrilha, une danse populaire du pays et se crée une ambiance de fête.

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Pour cette raison, il est maintenant courant de se réunir dans une salle privée  ou dans un lieu public que l’on aura pris soin d’aménager en village, et de se présenter à la fête en portant des costumes de la campagne traditionnelle. Le forro, un rythme musical originaire du nord-est du Brésil, est maintenant largement répandu sous l’influence des échanges interculturels. Jully Freitas nous en avait donné un aperçu au Parc des Princes lors de son spectacle plus tôt ce printemps. Sur le plan interculturel, Hamilton nous rappelle que le Brésil est un pays composé d’un nombre incalculable de cultures distinctes, une situation qui s’apparente graduellement à la réalité québécoise. En Amazonie, une tribu n’ayant jamais connu de contact avec d’autres civilisations a même été découverte récemment.

Dans ce contexte interculturel, la Saint-Jean brésilienne se tiendra cette année à la grande salle Saint-Édouard du 425 rue Beaubien Est à Montréal, tout juste à côté de la station de métro. L’évènement débutera vers 16 h le 23 juin prochain et se terminera à 2 h du matin. Jusque vers 20 h, les familles avec enfants sont invitées à participer à des activités comprenant des jeux, de la danse et des chorégraphies organisées par un animateur-jeunesse chevronné. L'objectif visé est clair: assurer la pérennité de la culture brésilienne en y associant la jeunesse.

À la suite de cette période familiale, Julia Pessoa, qui a procédé récemment au lancement d’un disque de forro en français, se présentera sur scène accompagnée de six musiciens, un accordéoniste, un violoniste, etc. Hamilton me met bien en garde de parler de spectacle puisque, à ses yeux, ce terme qualifie chacune des activités de l’événement et non seulement la seule prestation de Madame Pessoa. La soirée se terminera par une soirée dansante animée par un DJ, qui aura pour mandat de jouer de la musique traditionnelle de la Saint-Jean brésilienne. Pas question de transformer la soirée en disco moderne.

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Toute la durée de l’évènement, il sera possible de se procurer sur place des gouters typiques et de se mouvoir dans cet arraial pour y rencontrer les gens. Bien que cette Saint-Jean soit conçue dans la tradition brésilienne, les organisateurs se disent heureux d’y accueillir toute personne ouverte à cette culture.

2)      Le Carnaval d’été brésilien

Selon les enquêtes menées par le personnel du Parc Jean-Drapeau, et citées par Hamilton Cidade, le Carnaval d’été de l’an dernier aurait regroupé des personnes de toutes les cultures, contrairement aux apparences. De fait, l’événement aurait largement bénéficié du concept des fêtes du monde auquel il faisait partie. Pour l’organisateur, il s’agit d’une belle victoire puisqu’il souhaite obtenir dans ce type d’événements un ratio de 20% de Brésiliens et de 80% de non-Brésiliens afin de favoriser un véritable échange interculturel.

Le format prévu cet été est similaire à la fête de l’an dernier à laquelle le blogue s’était rendu pour s’y entretenir, entre autres avec une danseuse de samba. L’événement se tiendra le 15 juillet prochain et comprendra, entre autres, une parade de plus grande envergure.

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Contrairement à la Saint-Jean, le Carnaval d’été se veut moins familial et davantage dansant. Trois groupes, incluant seize musiciens de Toronto, se relègueront sur scène : des percussions carnaval, de la musique afro-brésilienne et un mélange de samba. La marchinha de Carnaval représente pour le principal promoteur la preuve de l’immortalité de ce type de fêtes, que l’on trouvait déjà dans les années 1900 et dont les airs ont même été popularisés au Canada par Alice Robi.

Conclusion

Hamilton Cidade se dit ouvert à la discussion politique, la croyant indissociable de toute situation culturelle, mais préfère mettre de l’avant un esprit de fête et de spectacle comme fer de lance à l’établissement de rapports interculturels. D’ailleurs, la plupart des événements organisés par son équipe comprennent des groupes de musique et des troupes de danse reflétant les quatre coins du Brésil, un pays riche de l’intégration de plusieurs communautés culturelles.

Cet été, les Montréalais et les Québécois de toutes les cultures sont conviés à deux fêtes majeures : l’arraial, le village de la Saint-Jean qui se tiendra le 23 juin et le Carnaval d’été le 15 juillet. Plus tard, nous vous parlerons davantage du réveillon du Nouvel An et du Brésil Fest, prévu pour 2013.

Le blogue de Luc R compte participer à ces activités pour en découvrir le sens et en discuter avec les principaux artisans. Alors, suivez-nous au cours de l’été : ça promet!

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 19 juin 2012

Autres articles sur les activités brésiliennes à Montréal

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Ariane Cloutier ou l’art d’inspirer les gens au dépassement de soi

Publié le par Luc Renaud

Ariane Cloutier, cofondatrice et maintenant unique promotrice de l’entreprise Les coups de pieds s’est donné comme mission d’inspirer [les gens] par l’exemple à [se] choisir et à agir en suivant [leur] intuition [leur] passion et [leur] cœur!, et de contribuer au développement du sens de l’entrepreneuriat. Cette mission correspond bien au fameux T-Shape qui répond à la fois aux aspirations profondes des gens et aux besoins d’une entreprise, à la base du bonheur dans le monde du travail. Quant à la démarche communicationnelle employée par Ariane, Yanick Deschênes nous avait mentionné à la Téluq que l’avenir des communications passait par la transparence et l’honnêteté, jetant aux ordures la langue de bois et les discours flatteurs des séducteurs. Il ajoutait même qu’il valait mieux dorénavant être imparfait et honnête que de paraître parfait, un point de vue qui nous concerne tous, d'ailleurs.

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Le 12 juin dernier, la spécialiste du divertissement réfléchi offrait une conférence publique à l’Institut Goethe au 418 Sherbrooke Est à Montréal sur le thème suivant : Être un leader positif pour le rayonner sur les autres. D’entrée de jeu, elle admettait ne pas être venue donner des leçons, mais plutôt nous rappeler l’importance de mettre en pratique, une vérité essentielle : chacun d’entre nous est un joyau que personne n’a le droit d’abimer.

1) Un livre numérique comme base de référence

Visiblement fière, Ariane nous présentait la nouvelle édition de son livre, Un coup de pied bien placé. Choisissez-vous et agissez!, coécrit avec Ève Raymond, et maintenant publié chez Quebecor. Nous, qui avons suivi le cheminement de la conférencière sur Facebook depuis près d’un an, affirmons qu’il s’agit là d’un premier indice de cohérence et de succès de la démarche proposée. Il faut se rappeler, en effet, que la première édition avait été autoéditée, les maisons d’édition ayant plutôt préféré se tenir à l’écart des auteures d’un produit aux multiples facettes. Un coup de pied bien placé, choisissez-vous et agissez, c’est quatre livres en un et maintenant une expérience multimédia : une liste de concepts, une réflexion documentée, un récit de vie et des exemples humains.

Les quinze concepts de la démarche de formation personnelle sont associés à des aides mnémoniques sous forme d’objets : une loupe symbolise le questionnement sur soi, un coquillage l’importance de l’écoute et une bicyclette l’action, etc. La liste complète de ces symboles est disponible sur le site Les coups de pieds. Ce volet conceptuel est aussi présenté sous forme d’une expérience multimédia grâce aux techniques de la Epublication. Muni d’un téléphone intelligent connecté à Internet, le lecteur peut pointer des codes-barres répartis dans chaque chapitre et consulter des vidéos explicatives d’Ariane sur le sens des objets en question.

L’auteure a mené une recherche documentaire sérieuse qu’elle nous livre dans un langage simple et accessible au grand public pour amener le lecteur à une rétrospection constructive et l’aider à appliquer des règles de vie positives. La coauteure, Ève Raymond, contextualise ces principes dans un récit de vie et de pratique professionnelle. Proche des gens, Ariane associe aussi chacune de ces qualités à des personnalités québécoises du milieu des affaires, des arts et communication, etc., qui se sont prêtées de bonne grâce à leur aventure.

Face au géant Quebecor, l’un des éditeurs à s’être montré intéressé a posteriori à la réédition du livre, l’entrepreneure Ariane Cloutier aura su imposer sa vision du monde et faire modifier les propositions de contrat en conséquence. Ses produits sont disponibles dans 33 points de vente au Québec.

2) Une personne vraie, qui prône l’authenticité

La mission de l’humain consisterait à briller et à offrir cet éclat de vie au service des autres. Voilà un slogan qui nous conduit sur la voie du dépassement de soi. Quant aux écueils rencontrés, il faut se rappeler, selon Ariane, qu’une personne qui en rabaisse une autre projette sa propre image. À l’opposé, les valeurs que nous attribuons à nos héros correspondent de fait à des qualités présentes en nous et que nous valorisons. Et dire que ma femme a eu le réflexe de me pointer du doigt quand Ariane a demandé au public d’identifier ses héros. De mon côté, je pensais à Stéphane Daraiche. Pour vous en convaincre, il vous suffira de lire l’article Stéphane Daraiche, quadriplégique, artiste-peintre professionnel dans le blogue de Luc R. Après réflexion, j’inscrirais peut-être aussi le nom de l’art-thérapeute de la Société Alzheimer Montréal Pascale Godbout à cette liste.

Le processus de rétrospection proposé par Ariane doit nous amener à éviter de jouer à la victime ou à nous comparer aux autres, mais plutôt à reconnaître notre valeur réelle en acceptant d’accueillir le succès en dépit de notre imperfection pour, somme toute, choisir la voie du dépassement de soi. À cet égard, la conférencière se voit comme une artiste du divertissement réfléchi et comme une vulgarisatrice donnant un spectacle dans la foulée des motivateurs comme Jean-Marc Chaput et non comme une psychothérapeute. Elle insiste pour dire qu’elle se sent réellement guidée par le désir d’inspirer les gens par l’exemple, en s’adressant à leur cœur et à l’humain en eux pour les amener à passer à l’action.

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Sur le plan professionnel, elle aimerait bien avoir l’opportunité de rejoindre davantage de jeunes en milieu scolaire, mais admet qu’il s’agit d’un milieu difficile à percer. Comme technopédagogue, je vois beaucoup de potentiel à une exploitation pédagogique de son livre en langue seconde. En plus de livrer un message important dans un langage accessible, le livre en version numérique couvrirait des besoins linguistiques en compréhension écrite et orale, tout en initiant le lecteur immigrant à des personnalités du Québec.

Une carrière internationale est également à la portée d’Ariane grâce à des contacts établis aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Elle conclut en affirmant que les meilleures décisions se prennent quand on suit ses valeurs d’affaires, ce qui correspond dans son cas à partager ce qu’elle comprend de la vie.

En conclusion

Ariane Cloutier a fait du chemin depuis que je l’ai vue pour la première fois en conférence il y a un an, soit le 15 juin 2011. Sans l’ombre d’un doute, son exemple constitue un modèle d’autoformation qui porte à réflexion et à l’action. Et c’est exactement ce qu’elle souhaite. Le message est honnête et la messagère fait preuve d’authenticité dans sa propre recherche de dépassement de soi. Si Ariane Cloutier souhaite inspirer les gens par l’exemple, il faut voir en elle le travail acharné et la persévérance d’une personne impliquée à fond dans la poursuite de ses rêves.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 17 juin 2012

Références

Cloutier, A. et E. Raymond (2012), Un coup de pied bien placé. Choisissez-vous et agissez! 2e édition, Les éditions Quebecor

Renaud, L. (2012) Des projets éducatifs et le livre numérique en langue seconde, dans Educavox, le 15 juin 2012

Renaud, L. (2011) Se donner des coups de pieds de bonheur, dans Le blogue de Luc R, le 22 juin

Site Internet Les coups de Pieds

Téluq (2012) Yanik Deschênes, vice-président aux communications mondiales chez Sid Lee;L'avenir des communications : blanc ou noir? Pour la Soirée des grands communicateurs

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Des projets éducatifs et le livre numérique en langue seconde

Publié le par Luc Renaud

educavox À lire aussi sur ÉducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/formation/analyses-27/article/des-projets-educatifs-et-le-livre

Nous n’avons pas les moyens de nos ambitions. Voilà une phrase que j’entends souvent, sans trop en comprendre le sens, puisque j’ai commencé à concevoir des projets TIC avec des étudiants en français langue seconde (FLS) dès le début des années ’90 avec des outils, même rudimentaires pour l’époque. De plus, l’établissement scolaire qui doute ici de la qualité de ses équipements met tout de même à la disposition de ses enseignants des ordinateurs portables et des projecteurs en plus d’un accès Internet ; de leur côté les étudiants disposent de laboratoires aussi branchés, accessibles presque sur demande. Que faut-il de plus pour répondre aux aspirations de l’heure ?  

Que l’équipement du prof soit encastré au lieu d’être disponible sur des chariots à roulettes, qu’il comprenne des dispositifs de réalité augmentée (RA) et un tableau blanc interactif (TBI) ; que le laboratoire soit équipé des consoles caractéristiques aux labos de langues multimédias ; ou encore que l’établissement se procure les mallettes de labos nomades (1). Il faudrait aussi que les étudiants eux-mêmes possèdent des téléphones intelligents (ou qu’on cesse de les leur confisquer) et que, plus tard, des murs de téléprésence, des systèmes de communication holographique et des environnements virtuels facilitent la communication dans une formule de formation à distance (FAD), etc. (2)  

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Je me questionne aujourd’hui sur l’état actuel du regard technopédagogique jeté par certains éducateurs, croyant y voir le balancier pencher du côté d’une surenchère technologique qui, d’une certaine manière, réduit injustement (et parfois scandaleusement) la valeur des initiatives de nombreux enseignants.  

1.Voir les projets dans une perspective historique

La focalisation de l’attention sur des gadgets informatiques traduit peut-être pour plusieurs le désir de suivre des courants progressistes sans nécessairement prendre conscience des réalités éducatives impliquées. Il est clair, par exemple, que mes expériences initiales se limitaient souvent à des séances sporadiques de formation dans un labo pour la réalisation, par exemple, d’un simple journal de classe, mais qu’il suivait des étapes de création finement élaborées. Les expériences suivantes m’ont permis de créer avec les étudiants des projets de sites Internet malgré les ressources limitées du milieu communautaire de l’époque, pour finalement mettre en place une structure de cours hybride, et ce dès la fin du millénaire.(3)  

Les conditions actuelles offertes par l’établissement d’enseignement de référence dans cet article permettent de réaliser des activités sur une base beaucoup plus intense aussi bien en classe qu’au labo ou à distance. En voici quelques exemples :  

En classe :  

  • Présentation de notions à l’aide de fiches de grammaire en ligne ou encore visionnement d’un extrait vidéo sur YouTube, qui pourrait servir un projet de recherche ;
  • Démonstration d’exercices en ligne et pratique de la systématisation de points de langue ;
  • Discussion à la suite d’une présentation de manchettes de l’actualité ;
  • Création d’une histoire collective, d’un article de blogue ;
  • Communication avec des élèves d’une autre classe par le biais d’une visioconférence ;
  • Etc.  

Au labo :  

  • Recherche d’informations pour un travail pratique (du bulletin de météo du niveau débutant à la planification de voyage par les étudiants de niveau plus avancé) ;
  • Discussion sur la préparation d’un projet à l’aide de Twitter ;
  • Création d’une séquence d’activité collaborative : un vidéoclip, un article, une présentation d’équipe, une leçon, un site Internet, etc.  

Et à distance… :  

À défaut de posséder un TBI, un labo nomade ou toutes les merveilles de la réalité virtuelle (RV), il reste que les étudiants peuvent très bien employer leurs ressources personnelles pour accéder au Web et y pratiquer des points de langue à partir d’un vaste éventail de ressources informatisées. Qui plus est, une grande partie des projets mentionnés précédemment peut être menée à distance par des communautés apprenantes.  

Bref, que signifie réellement Ne pas avoir les moyens de nos ambitions en projets TIC ?

 2. L’arbre qui cache… une forêt peuplée de livres numériques ?  

À première vue, l’expression traduit l’importance accordée à une surenchère inutile dans l’achat de produits informatiques et une méconnaissance de la typologie des projets réalisables, souvent réduits à de simples recherches individuelles d’informations sur le Web, complétées par une présentation écrite ou orale. Pourtant les possibilités sont considérables !  

En plus de projets de classe ou même de jumelage de classes, maintes fois donnés en exemple, des activités d’envergure pourraient tisser des liens étroits entre la réalité scolaire et le monde du travail. À la rigueur, des étudiants pourraient même s’unir pour se lancer dans la création d’une entreprise, forcés d’en réaliser toutes les étapes en langue cible (4) dans une multitude de médias sociaux ; ou élaborer tout autre projet bien connecté à leurs rêves. Encore faudrait-il les aider à prendre conscience de ceux-ci.  

À trop focaliser son attention sur le technologique, il est facile de perdre de vue le pédagogique. Ce faisant, le socioconstructivisme est réduit à la notion d’un simple travail en équipe, sans vraiment que l’on tienne compte de mécanismes de réflexion métacognitive et de coconstruction des savoirs. Cette mise en garde faite, je persiste à croire qu’il est approprié de mettre en place des structures pédagogiques nouvelles, basées sur l’autoformation et la collaboration impliquant les trois macroformules éducatives connues : le présentiel, le distanciel et la formule hybride. Ainsi ramenons-nous le pendule du côté du pédagogique.  

Dans ce processus, nous devrions tout de même faire une place importante aux technologies émergentes, question d’en découvrir le potentiel éducatif. Le livre numérique ou Epub (5) fait partie de cet éventail d’outils éducatifs modernes.  

- Un exemple de technologie émergente : le livre numérique

 

Ariane Cloutier

 

La nouvelle édition de Un coup de pied bien placé (6) d’Ariane Cloutier (au centre sur la photo) contient par exemple des codes-barres qui donnent accès à un site Web comprenant des  vidéos dans lesquelles l'auteure donne des informations supplémentaires sur les symboles-objets illustrant ses concepts. De plus, l’ouvrage présente une quinzaine de personnalités du Québec, ce qui procure au lecteur étranger une base du référentiel culturel de cette province canadienne. Pour y accéder, l’utilisateur doit pointer son téléphone intelligent sur les codes répartis dans les divers chapitres.

Ce genre de livre numérique constitue sans l’ombre d’un doute un outil d’avenir en didactique des langues puisqu’il permet bien sûr l’apprentissage en contexte authentique, exploitant des ressources nomades comme un téléphone intelligent et Internet. De plus, l’ensemble permet le développement de compétences linguistiques aussi bien en compréhension écrite qu’en compréhension orale, deux habiletés langagières fondamentales. Il s’agirait à mon sens d’une troisième génération de produits de nature audioscriptovisuelle (7) après les livres-cassettes et l’écoute d’un livre audio en combinaison avec la lecture du même ouvrage en version imprimée. Au cours de mon apprentissage autodidacte de l’espagnol, j’ai déjà écouté les 19 CD de El Código Da Vinci de Dan Brown tout en lisant le roman imprimé. (8)  

L’expérimentation d’autres technologies émergentes est aussi nécessaire dans le cadre de projets TIC en L2, en s’inspirant des principes de la recherche-action intégrale et systémique, RAIS. (9)  

Conclusion  

Tel que montré dans cet article, le monde de la technopédagogie oscille entre le technologique et le pédagogique au gré des développements technologiques. La base pédagogique reste sensiblement la même, reposant parfois sur la pratique du socioconstructivisme, l’autoformation ou la collaboration. Dans ce contexte, il me semble que le développement de projets TIC de qualité peut se réaliser dans des conditions raisonnables, et qu’il serait absurde d’attendre l’acquisition d’outils de pointe pour se lancer dans cette belle aventure éducative.  

Dans le cadre d’un projet TIC en L2, il me semble tout de même important de faire une place à l’expérimentation de technologies émergentes comme la RA, les livres numériques, les TBI ou des environnements plus sophistiqués encore, dans le but de mieux en découvrir leur potentiel éducatif et ainsi contribuer à l’avancement de la science de l’éducation.  

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation  

Note: Nous avons assisté à la conférence donnée par Ariane Cloutier, le 12 juin dernier et vous en parlerons prochainement.  

Référence

 

1.       Kalysta, la mallette Ipod

2.      Renaud, L. (2012), Baladodiffusion, réalité augmentée, etc. : la mort des salles de classe ? dans EducaVox

3.      Renaud, L. (2003), D’un modèle pédagogique systémique de communication à la réalisation par des immigrants de sites Internet en milieu communautaire, dans Questions Vives No 3, pp 99-110

4.      Renaud, L. (2012) Des idées pour une formation en ligne d’une communauté apprenante, dans EducaVox

5.      EPUBsur Wikipédia

6.      Cloutier, A et Raymond, E (2012) Un coup de pied bien placé. Choisissez-vous et agissez !

7.      Cloutier, J. (1975). L’ère d’Émerec ou la communication audio-scripto-visuelle à l’ère du self media

8.      Brown, D, (2010) El Código Da Vinci. (Versión Completa)

9.      Morin, A. (2010) Cheminer ensemble dans la réalité complexe. La recherche-action intégrale et systémique (RAIS) L’Harmattan

 

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Alzheimer : Vernissage et œuvres réalisées en art-thérapie

Publié le par Luc Renaud

Inspiration de Matisse, craie aquarelle, crayon plomb, pastel à l’huile, collage… ; l’exposition des étudiants de Pascale Godbout illustre bien des intérêts et des talents d’artistes formant un collectif comme bien d’autres..., sauf que celui-ci se compose de personnes atteintes d’Alzheimer à un stade précoce de la maladie. Lors de cette phase, qui peut durer plusieurs années, les personnes perdent souvent en termes d’estime de soi et voient leur réseau social s’effondrer. C’est un peu pourquoi la Société Alzheimer Montréal offre plusieurs services de soutien aux malades et à leurs proches.

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Mesdames Pascale Godbout, art-thérapeute et April Hayward, directrice des programmes et services de la Société Alzheimer de Montréal

L’un d’entre eux est un programme d’art-thérapie de grande renommée. Madame Godbout m’explique que les 25 œuvres sélectionnées pour l’exposition proviennent de plus d’une vingtaine de personnes différentes et que la collection privée a été préparée avec soin, chaque œuvre encadrée pour lui conférer un caractère professionnel et respectueux des artistes.

1)      Le point de vue des artistes

Lise a exceptionnellement pu exposer deux de ses œuvres. Affichant beaucoup de fierté, elle reconnaît avoir travaillé très fort pendant plus de trois semaines pour la réalisation de son dessin de pommier et son collage de formes de couleurs. Sur cette dernière, elle nous dit s’être laissé guider par le sens de la beauté en cherchant à créer un jeu de couleurs agréable à l’œil en disposant des formes sur un support et en modifiant souvent l’arrangement initial. Robert, un autre artiste, affirme avoir plusieurs tableaux à la maison, mais admet en avoir sélectionné qu’une seul pour l’exposition.

Un troisième se dira lui-même surpris de la qualité de son collage, précisant que son épouse, peintre, est l’artiste de la famille. C’est pourtant aussi avec beaucoup de fierté qu’il m’explique la procédure suivie. Il a commencé par coller une image singulière de Mona Lisa, à la suite de quoi il s’est senti attiré par des illustrations très colorées et par des champs de fleurs. Une membre de la Société Alzheimer Montréal, l’épouse de l’un des malades participant au programme, m’explique que son mari d’origine latine a cherché à combiner les couleurs de la plupart des drapeaux d’Amérique latine dans une spirale. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle ajoute qu’il vaut la peine de faire le détour pour voir les œuvres exposées au Musée-des-Beaux-Arts de Montréal. Alzheimer-01.JPG

 

Lorsque j’ai demandé aux artistes de me définir leurs sources de motivation, j’ai constaté qu’ils étaient tous soit à la recherche du beau, souvent représenté par les formes et les couleurs, ou encore par l’exercice de procédures techniques. D’autres ont juste le goût de vivre de nouvelles expériences…  Peu importe; il reste que plusieurs étaient déjà présents plusieurs minutes avant le début de l’évènement au Warren G. Flowers Gallery du Collège Dawson à Montréal, prêts à recevoir le vin d’honneur et les amuse-gueule soulignant cette soirée mémorable.

2)      Améliorer la qualité de vie des gens

Présente sur les lieux, la directrice des programmes et services de la Société Alzheimer de Montréal, Madame April Hayward, m’explique qu’il s’agit d’une première exposition des étudiants de ses programmes dans cette salle; et en profite pour souligner que l’organisme à but non lucratif est toujours à la recherche de murs à coût de location modeste ou qui lui seraient même offerts à titre gracieux. Notre conversation porte aussi sur le travail de Pascale Godbout, qui a mis en place un programme de formation ouvert, démontrant beaucoup d’accueil et d’écoute à l’endroit des patients.  C’est d’ailleurs ce que j’ai moi-même pu observer lors de ma visite au centre l’hiver dernier. Pascale, de son côté, me confirme que l’article publié à l’époque avait été apprécié hors-frontière.

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J’ai aussi demandé à Madame Hayward de me parler brièvement de l’impact du programme d’art-thérapie sur la santé. Elle a reconnu qu’il existait peu d’études sur la question; mais que, de toute évidence, l’art-thérapie jouait un rôle fondamental sur le plan de l’amélioration de la qualité de vie des patients; particulièrement sur le plan personnel et interpersonnel.

Sur le plan personnel, la personne connaît un regain de dignité, ayant non seulement la possibilité de s’exprimer, mais aussi celle de développer de nouvelles compétences et des techniques d’art. Plusieurs fois, elle insiste sur la fierté facilement observable ce soir chez les artistes présents. Mais la plus grande victoire se trouve vraisemblablement sur le plan de la qualité des relations interpersonnelles. La création artistique crée de nouveaux ponts avec les proches qui avaient perdu des points de repère lors du déclenchement de la maladie; de plus, les expériences de groupe favorisent la constitution d’un nouveau tissu social entre des personnes partageant un même état de santé, mais aussi entre les proches.

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Les bienfaits de l’art-thérapie seraient donc de nature systémique, favorisant aussi l’établissement de ponts avec le grand public.

Conclusion

La maladie d’Alzheimer connaît un rythme de croissance en lien avec le vieillissement de la population et coûte des milliards de dollars en recherche et en soins de santé. Bien que la croyance populaire fasse imaginer le pire aux proches dès l’annonce des premiers signes de la maladie, il reste qu’en phase précoce, qui peut durer plusieurs années, la personne malade et ses proches peuvent développer de nouvelles manières de communiquer. L’art-thérapie est l’une des réponses à ce besoin. Lors de l’exposition de ce soir, nous vivons de beaux moments de candeur et d’enthousiasme, entourés d’artistes à part entière.

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L’exposition Cœurs créatifs se tient du 8 au 15 juin à la Warren G. Flowers Gallery du Collège Dawson situé au 4001 Maisonneuve Ouest à Montréal. 

expoArt-therapie

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 13 juin 2012

Photos : Omaira Rincones

 

Sur le même thème dans le blogue: L'art-thérapie et la Société Alzheimer de Montréal

Publié dans Sport-Santé

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La relève du théâtre du Baobab et les causes sociales

Publié le par Luc Renaud

Dans le cadre de ses activités d’autofinancement, le théâtre du Baobab s’est aventuré dans la promotion d’artistes de la relève au cours de l’année 2012. Le 23 mai dernier, quatre groupes d’artistes figuraient à la programmation du pub Saint-Bock sur Saint-Denis à Montréal. Parmi eux figurait Marc-André Boisvert-Bondu, à qui Le bogue de Luc R a déjà consacré un article récemment, Marc-André Boisvert-Bondu : la recherche personnelle d’un artiste complet, autodidacte de grand talent en musique et en chant, mais aussi en théâtre, et la tête remplie de projets d’écriture.

Les autres formaient un ensemble plutôt hétéroclite : un duo d’humoristes, originaires de France, partageait la scène avec un conteur, Frère Ours et un groupe Rock, Les Pitbulls bourgeois. Le blogue s’est entretenu quelques instants avec les jeunes Français Alika et Freemouss, alias Les Jokers.

1)      Les Jokers : du théâtre humoristique et interactif

Les Jokers ont débuté leur prestation par un enseignement de l’art d’applaudir une performance artistique; ainsi devait-on pratiquer les petites claques silencieuses de circonstance aussi bien que les coups reconnaissables aux sensations de brulures ou de pincements qu’elles provoquent aux mains lors des ovations. Puis un mari devait narguer sa femme lui expliquant qu’à Mexico on lui offrait dix dollars pour faire l’amour; ce qui ne devait pas le conduire bien loin à raison d’une opportunité par mois. Changeant de sketch, voilà Les Jokers imitant l’accent québécois dans de curieuses répliques sur les relations parents-enfants.

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Alka, formée au Conservatoire de Rouen et Freemouss, comédien autodidacte, se sont rencontrés il y a un an et ont créé à Montréal un spectacle d’une heure présenté au cours de l’hiver, et jusqu’en septembre 2012. Sur leur page Facebook, on y apprend qu’ils veulent ranimer l’atmosphère du Café-Théâtre parisien originel, intime et proche du public [… et…] ramener les « Télé » Spectateurs à l’état de spectateur, invités à prendre une part active pendant le spectacle d’humour; comme dans ce numéro mettant en vedette un petit garçon à qui un membre du public devait remplacer la maman pour l’encourager à aller faire pipi, laissant place à des quipropos loufoques. Le duo travaille actuellement à l’élaboration d’un deuxième spectacle, et laisse également mijoter des idées pour un troisième. Il aime se doter d’une brochette de plusieurs personnages  et se lancer dans l’écriture de sketchs.

Il est clair que ces jeunes se sentent animés de grandes intentions. Affectionnant beaucoup le Québec,  considéré, pourrait-on dire comme une terre d’accueil; des contacts les attendent à Paris pour les aider à se produire également pour y faire renaître le théâtre des années ‘60. Pour l’avenir, Les Jokers envisagent aussi la mise en scène de textes plus classiques. Leur prestation dans le cadre des activités du théâtre du Baobab nous a semblé prometteuse. Ils sont dynamiques et maîtrisent bien l’art du changement de peau, en dépit de moyens modestes.

À la suite de leur performance, le blogue s’est brièvement intéressé à Frère Ours et aux Pitbulls bourgeois.

2- La croisée des antipodes ? Du conte québécois traditionnel au Rock intense

À première vue, rien ne semble relier Frère Ours et les Pitbulls bourgeois, si ce n’est de faire partie de la relève dans leur domaine respectif et de partager la scène du Saint-Bock dans le cadre d’une même soirée de spectacle.

-          Frère Ours

Cheveux longs, barbe de circonstance et vêtus de la tuque de bûcheron et de la ceinture fléchée du patriote, Frère Ours se lance dans le récit d’un conte québécois dans la pure tradition québécoise, impliquant un scieur de bois aux prises avec un défi lancé par le Diable. Le conte met en relief les valeurs du bon Gaston, qui souhaite sauver les forêts de coupes sauvages et celles d’un être diabolique, associé aux PDG des grandes entreprises actuelles, préférant plutôt conduire les âmes en enfer et procéder  à la destruction de l’environnement. Évidemment, le bûcheron recevra l’aide magique de farfadets, des êtres miniatures qui finiront par illustrer le triomphe de la solidarité de la masse sur les géants de l’industrie.

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La prestation de Frère Ours sera suivie des chansons de Marc-André Boisvert-Bondu, aussi animé de valeurs sociales et environnementales, vivant même une forme de spiritualité reliée à la nature. Lisez Marc-André Boisvert-Bondu : la recherche personnelle d’un artiste complet, pour plus de détails.

-          Les Pitbulls bourgeois

Au milieu d’un humour libidineux où il est question de condoms, de syphilis et de sous-vêtements, le groupe Rock se lance dans une rage humanitaire et vise l’éveil d’une conscience sociale en lutte pour la justice. Sur un air de swing rockalisé, il fera bouger le public sur un thème traitant pourtant d’un sujet aussi grave que le jeu compulsif. Les Pitbulls bourgeois remporteront le vote de popularité du public, vraisemblablement composé en grande partie de jeunes de l’UQAM ou du Cégep du Vieux-Montréal.

 

Conclusion

La relève artistique québécoise semble partager des valeurs sociales et environnementales qu’elle exprime aussi bien sous la forme du chant populaire et du Rock que par le conte traditionnel. Ce mixte des styles traduit également le souhait d’un dialogue interculturel, comme le montre bien l’invitation lancée aux Jokers pour débuter cette soirée de spectacle.

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L’hôte de l’évènement, soit le Théâtre du Baobab, convie déjà le public à une pièce de théâtre, Kids de Fabrice Melquiot, qui se tiendra du 26 au 30 juin à l’espace 4001 (4001, rue Berri). La pièce mise en scène par Thomas Duret mettra entre autres en vedette la comédienne Mylène Thériault, bien connue des lecteurs du Blogue de Luc R.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation le 11 juin 2012

Photos : Omaira Rincones

 

Publié dans Cinéma-Théâtre

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