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Le jeu éducatif en langues secondes

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié dans ÉducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=2265

 

Les jeux virtuels en ligne se prêteraient bien aux apprentissages qui requièrent du temps, de la répétition de notions et, bien entendu, la collaboration entre les étudiants. (1) Bref à pratiquement tout. Dans ce contexte, le jeu, paradoxalement devenu sérieux, (2 et 3) orienterait même la collaboration entre les étudiants vers des finalités sociales, environnementales ou humanitaires.

 

Dans cet article, je me propose de présenter une vision de la valeur éducative du jeu en m’inspirant, entre autres, des travaux du chercheur Benjamin Devienne avant de me demander plus spécifiquement en quoi l’univers ludique favorise les apprentissages recherchés en langues et en communication langagière.

 

1-      La valeur éducative du jeu et la didactique des langues

 

Honoré (4) estime que la didactique des langues a beaucoup évolué depuis l’époque de l’approche structuroglobale, la langue devenant un moyen d’appréhension des règles de la vie quotidienne et non plus un objet d’apprentissage en soi. À son avis, le jeu crée une brèche dans cette dimension fonctionnelle, créant un climat dans lequel les étudiants travaillent autant l’oral que l’écrit sans éprouver le poids des contraintes scolaires ou de la complexité de la grammaire.

 

 

 

- Capter l’attention, motiver

 

Grâce à des caractéristiques stimulantes comme la fiction, la détente, l’exploration, la compétition et des règles axées sur les défis, il s’agirait même d’un remède à l’ennui qui règnent dans certaines classes de langue seconde. À cet égard, CLIC énumère aussi une liste de principes motivateurs à considérer dans la conception d’environnements vidéoludiques : l’immersion et la sensorialité, la compétition et la coopération, la quête et la récompense, le suspense et la dramaturgie (5).

 

- Développer des facultés cognitives

 

Interrogé au TEDx de l’UdeM le 11 mars dernier à la suite de sa conférence sur le laboratoire In-Virtuo Lab (6), monsieur Devienne s’est montré catégorique quant aux bienfaits éducatifs des univers virtuels, le jeu virtuel contribuant surtout positivement au développement de la personnalité des joueurs. Le chercheur rappelle à titre d’exemple que les participants consacrent souvent beaucoup de temps à la création de leur avatar, et en ressentent de la fierté. Ils développent aussi leur créativité et acquièrent des compétences transversales transférables à de nombreux contextes éducatifs. Les bons joueurs développent également de bonnes connaissances procédurales et leurs capacités mnémoniques.

 

- Développer des attitudes sociales

 

Sur le plan social et même humanitaire, Monsieur Devienne ajoute que des univers virtuels permettent aux joueurs de focaliser leur attention sur des nécessités de survie, l’établissement d’alliances stratégiques ou de rapports interpersonnels, développant même des habiletés transférables à leurs... relations amoureuses.

 

Bref, les règles d’un écosystème virtuel interagissent avec celles du monde réel, s’en inspirent, les tripotent et les renforcent, ce qui fait du jeu une excellente ressource à inclure dans un dispositif d’enseignement / apprentissage.

 

2-     De l’autodidaxie à l’apprentissage social en langue seconde

 

Benhammoud, M. (7), classe les jeux éducatifs destinés à l’apprentissage des langues en deux grandes catégories : les jeux de langue ou jeux linguistiques, qui se pratiqueraient plutôt en solitaire, et les jeux communicatifs.

 

L’emploi de ces outils dépendra beaucoup de la clientèle visée par le dispositif éducatif. Celle-ci se compose-t-elle de travailleurs disposant de peu de temps à consacrer à l’apprentissage ; ou, au contraire, d’étudiants inscrits à plein temps dans un programme d’immersion ?

 

- L’autodidaxie

 

En situation purement autodidacte, (8) de nombreuses ressources ludiques sont mises à la disposition des étudiants : des quiz, des mots croisés, des jeux de cartes de conjugaison de verbes sous forme de jeu de l’oie ou de pendaison, etc. Des sites Internet comme Maxetom (9) et Bonjour de France (10) contiennent beaucoup d’exercices de ce genre.

 

Des logiciels ludoéducatifs comme Apprenez le français avec le fils d’Astérix et Who Is Oscar Lake ont particulièrement retenu mon attention dans le passé, du fait qu’ils inscrivaient les exercices répétitifs dans un contexte de communication virtuelle ludique. Pour avancer dans leur lecture ou dans l’aventure, le joueur se voyait dans l’obligation de réécouter des énoncés tout en jouant un personnage, cherchant à résoudre une énigme. Des jeux de simulation virtuelle non conçus pour l’enseignement des langues possédaient aussi des qualités éducatives indéniables, certains comprenant même un trésor d’informations à lire dans un cahier de bord électronique. L’usage du solutionnaire (de la triche, vous me direz…) transformait le jeu en exercice naturel de compréhension écrite et orale et de développement de connaissances procédurales dans une atmosphère presque cinématographique. J’adorais.

 

Mais la portée réelle de tous ces moyens me semble particulièrement douteuse dans la mesure où leur emploi répond aux besoins des seuls étudiants au style d’apprentissage individualiste.

 

À moins d’employer ces jeux dans une démarche d’apprentissage en binôme en classe, ou en ligne dans une plateforme multijoueurs.

 

- L’apprentissage social

 

Les jeux de communication se présentent sous des formes variées qui entremêlent la dramatisation, la simulation, les jeux de rôles, etc. (11) dans des structures de formation semi-dirigées ou ouvertes. Ils placent les étudiants dans une gamme de situations communicationnelles, souvent inspirées de principes du jeu sérieux permettant l’acquisition de compétences comme la résolution de problèmes : s’intégrer à un groupe, par exemple ; ou encore, gérer une équipe dans un projet d’urbanisme, de construction d’un pont ou d’un programme de lutte contre l’émission des gaz à effet de serre, etc.

 

 

 

Si le jeu sérieux se révèle plutôt rare dans le domaine des langues, les jeux vidéo seraient encore appréciés pour leur valeur narrative, et nécessiteraient la conception par l’enseignant d’un guide d’accompagnement pour en faire une exploitation pédagogique. Polar FLE (12) soulève souvent des discussions dans un groupe-classe grâce à une intrigue inspirée du concept des séries meurtres et mystères. En équipe, les étudiants procèdent à une collecte d’importants indices lorsqu’ils réussissent les exercices de langue dispersés dans le jeu. En 2010 est né Thélème (13), un jeu sérieux multijoueurs, qui plonge les joueurs dans un univers médiéval, les amenant à échanger dans le but de réaliser des tâches concrètes comme l’achat de produits de consommation.

 

Conclusion

 

Loin d’être une perte de temps, l’apprentissage par le jeu (14 et 15) répond à une gamme étendue de besoins tant sur le plan individuel que social : le plaisir d’apprendre, l’exercice de facultés cognitives et le développement d’attitudes sociales. De plus, le monde virtuel (16 et 17) des jeux à l’ordinateur, des jeux vidéo, des jeux télévisés, des jeux en réseau et même des jeux sur téléphone mobile enrichit l’expérience réelle. Pour en faire un usage réellement efficace, il ne reste plus qu’à imaginer un scénario d’application pédagogique du jeu, ce qui fera l’objet d’un autre article. Entretemps, amusons-nous avec sérieux (18 et 19) !

 

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 10 mai 2012

 

Référence

1.       Schmoll, Laurence (2011), Usages éducatifs des jeux en ligne : L’exemple de l’apprentissage des langues = Educational usages of online games : the example of language learning

2.      EducTICE (2011) Jeux sérieux et apprentissage

3.      Mandin, S. (2011) Jeux sérieux : quels apprentissages ? Dans Agence des usages TICE

4.      Honoré, M (2006), Le jeu et l’apprentissage d’une langue étrangère, Thèse

5.      CLIC (2011) Des jeux vidéo pour l’apprentissage ?

6.      Renaud, L. (2012), TEDx de l’UdeM- Pour la communication humaine et le développement technologique, dans Le blogue de Luc R, le 2 avril 2012

7.      Benhammoud, M. (2005 ?) Une classification des jeux dans une perspective d’apprentissage de FLE

8.      GRAF (2012), Espace d’expression du groupe de recherche sur l’autoformation

9.      Maxetom Pour jouer et pour apprendre (2012), Jeux éducatifs gratuits en ligne : école maternelle GS primaire CP CE1

10.   Site Bonjour de France (2012) Jeux pour apprendre le Français

11.    Académie de Poitiers (2008) jeux de rôles pour l’apprentissage des langues

12.   Perrot, A.-M. et T. (2008) Polar FLE

13.   Almédia (2010) Thélème, le jeu

14.   De la Fuente, A. (2012) Pourquoi faire appel à des jeux pédagogiques ?

15.   Asselin, M. (2010) Comment introduire l’apprentissage par les jeux dans les pratiques pédagogiques ? Dans Mario tout de go

16.   Renaud, L. (2012) Bienvenue au 21e siècle ! Si passifs que ça la télé et les jeux vidéo ?, dans Le blogue de Luc R

17.   Renaud, L. (2011) Le jeu : une tendance pathologique ou ludoéducative, dans Le blogue de Luc R

18.   Exemple de jeu sérieux : Vidéo sur YouTube

19.   Coventry University, Institut basé sur le jeu sérieux : Vidéo sur YouTube

 

Publié dans Éducation

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Le groupe Quintessence et François Pierrot Black au pub Le Pourvoyeur

Publié le par Luc Renaud

-          De Jouer pour le plaisir à Chanter… pour le plaisir

Qu’arrive-t-il lorsqu’un groupe d’amis comédiens se réunit, souhaitant ajouter des cordes à son arc? Il faudrait le demander à Mylène Thériault, Karl P. Werleman et à Marianna Beshay de la troupe autogérée La Métamorphose, qui nous avait donné la comédie Chat et Souris, plus tôt ce printemps. Ces trois compères ont formé le groupe Quintessence et se sont livrés cette fois-ci à un récital de chansons, en compagnie d'une autre excellente comédienne, Geneviève Fuoco, de la chanteuse Émilie Leclerc et d’un chansonnier de longue date, qui se fait nommer François Pierrot Black.

Tantôt ensemble, en duo ou en solo, ils entonneront diverses chansons connues tirées du répertoire d’artistes comme Jean Leloup, Émilie Simon, Cindy Lauper et Sarah McLachan.

1-      Des comédiens convertis en chanteurs

De fait, Mylène m’expliquera qu’elle n’en est pas du tout à ses premières armes, ayant non seulement pris des cours de chant, mais aussi offert quelques concerts dans le passé. Ce soir, elle réinterprétera avec une certaine nostalgie une chanson faite au moment de son bal des finissants. Son ami Geneviève Fuoco a aussi suivi des cours de chants avant de prendre part au spectacle de Quintessence.

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De son côté, Marianna a déjà participé à une comédie musicale et avoue vouer beaucoup d’affection à l’art du chant. Nous noterons un certain romantisme dans les pièces qu’elle choisira d’interpréter dans ce cabaret spécial ; alors que, de son côté, Karl s’amusera à raconter quelques anecdotes au sujet de Jean Leloup de qui il empruntera une chanson.

Les prestations de Quintessence constituent pour les artistes de beaux moments de partage ludique et d’expression personnelle, à en juger par le déroulement de cette soirée comprenant, peut-être peu de spectateurs, mais au cours de laquelle transparaissaient beaucoup de bonne humeur et le désir ardent de donner le meilleur de soi-même.

Marque de professionnalisme, ce groupe s’adjoindra les services d’un chansonnier d’expérience, Black, qui complètera la soirée avec deux de ses propres compositions ; l’une quelque peu humoristique faisant l’apologie de sa guitare, et l’autre beaucoup plus sentimentale racontant une histoire d’amour en milieu résidentiel urbain.

2-      Black : des îles à Montréal et en France

Originaire des Îles-de-la-Madeleine dans la province de Québec, le chansonnier François Pierrot Black s’est allègrement déplacé de Montréal à la France au cours de ses vingt-trois ans de carrière. De tempérament plutôt social, il aime beaucoup partager la scène avec d’autres artistes  comme le démontre sa participation aux activités de Quintessence et aussi d’une série de spectacles en compagnie de Jessica Aubry et de Rachel Marcoux, qui termine actuellement un nouvel album. Il est également possible de le voir en spectacle dans des évènements comme la fête de la Saint-Patrick ou dans divers festivals.

Par le biais de divers personnages, Black passe du sérieux à l’humour pour raconter des histoires et des anecdotes, ou pour y révéler une partie de son vécu. Il possède dans ses tiroirs un nombre suffisant de chansons pour la réalisation d’au moins trois disques dont il détient des maquettes musicales non officielles. Au moment de notre rencontre, il s’apprêtait à retourner aux îles, désirant mettre de l’avant ses œuvres, parfois teintées de blues. En septembre, il sera de retour à Montréal, où il sera possible de le voir.

Black affectionne d’autres arts de l’écriture ou des communications. Quatre livres de nouvelles et de poésie seraient fin prêts pour l’édition ; ce qui ne serait pas une première expérience puisqu’il a déjà publié un recueil en France. À défaut de l’entendre chanter ou de le lire, il est possible de l’entendre à la radio à titre d’animateur et de constater sa grande passion pour le théâtre. C’est d’ailleurs en suivant des cours de théâtre qu’il a fait la connaissance de Geneviève Fuoco avec qui il partage la scène comme chanteur au Pourvoyeur. Il connaît bien les comédiens, et apprécie le sentiment de groupe qui se développe à leur contact.

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Quand il pense aux liens entre le milieu artistique et la politique, il ne peut s’empêcher de penser à mai ’68. Il est d’avis que tous les artistes possèdent des opinions politiques, mais que plusieurs se réservent le droit de les garder pour soi, considérant qu’il s’agit d’une lame à double tranchant. Peu sont toutefois à droite, selon lui, préférant défendre des causes sociales et faire preuve de solidarité.

Malgré les défis que pose la réussite dans le domaine artistique, Black maintient qu’il s’agit d’un environnement des plus stimulants. Et il y a lieu de le croire.

Lorsque l’on voit des jeunes comme Mylène Thériault ou Geneviève Fuoco consacrer autant d’efforts et d’énergie à l’organisation de spectacles et au développement de leur carrière respective en déployant leur talent de comédienne et de chanteuse un peu partout dans les cafés, bistros et pubs de la ville, il est clair que la prestation publique cultive en elles un profond plaisir incomparable.

Conclusion

De Jean Leloup à Sarah McLachan, le milieu de la chanson ouvre la voie à l’expression d’un large éventail d’émotions, sans doute complémentaire au jeu théâtral. La formation d’un groupe comme Quintessence donne une belle démonstration d’une joie familiale plutôt contagieuse. C’est vraisemblablement à cela que faisait référence Black quand il parlait de la stimulation émergeant du partage de la scène avec d’autres artistes.

Le Pourvoyeur est un pub situé au 184, rue Jean-Talon Est à Montréal. Quintessence y joue encore dimanche prochain à 20 h. Allez-y faire un tour dimanche prochain à 20 h !

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 8 mai 2012

·                  Accueillez le printemps avec le sourire de Chat et Souris

·                  Mylène Thériault : l’éclosion d’une carrière de comédienne

·      Émilie Massé et Geneviève Fuoco : l’unité dans la diversité

 

Publié dans Musique - Chant

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Pierre Chatillon et la vitalité culturelle de Nicolet

Publié le par Luc Renaud

Un adieu aux guerres des clochers

Nicolet (1), municipalité du Centre-du-Québec d’environ 8 000 habitants peut compter sur un patrimoine religieux et historique à l’origine d’une grande vitalité culturelle. À titre d’exemple, la ville peut compter sur le regroupement d’une cinquantaine d’artistes, des écrivains connus comme Louis Caron (2), romancier, auteur de Canard de bois et de la télésérie Les Fils de la liberté. L’ancien professeur d’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR),  compositeur, romancier et poète Pierre Chatillon (3), un autre illustre auteur nicolétain nous a accordé une entrevue en marge du récital de la Clé des Chants le 22 avril dernier (4 et 5) pour mieux nous faire connaître son œuvre. Cet article lui sera consacré, à lui et à la vitalité culturelle de Nicolet.

1-      Cas d’artiste complet : Pierre Chatillon

Pierre Chatillon  est auteur de plus d’une quarantaine de livres, incluant des romans comme Île était une fois et La Mort rousse; des nouvelles comme L’Atlantidien et La vie en fleurs et des recueils de poèmes, comme Le violon soleil et Amoureuse. Il a même publié son autobiographie, Le Château de sable et une sélection de poèmes en anglais, Facing The Sea . Son œuvre a franchi la frontière l’an dernier, alors qu’il publiait dans l’État de Floride aux États-Unis. Ses livres traitent souvent de l’environnement, de l’amour, de la musique et de l’humour en passant du drame à la comédie jusqu’à des aventures pittoresques. Il a aussi collaboré à plusieurs revues comme Châtelaine, Québec français, Voix et images du pays, etc.

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À droite, Pierre Chatillon répondant aux questions du blogue de Luc R

L’auteur nous expliquera que le Séminaire de Nicolet a permis l’émergence d’une trentaine d’écrivains dont le souvenir demeure vivant grâce à une autre initiative de Pierre Chatillon, le parc littéraire L’arbre de mots, situé à deux pas du Musée des religions du monde (6). Le philanthrope a voulu y faire un legs à son patelin, ouvert à tous, constitué de six structures en acier réalisées par Pierre Brassard et son fils Sébastien. Monsieur Chatillon étend aussi ce savoir populaire dans l’ensemble de la région par la réalisation d’un second parc de même nature, cette fois-ci à Bécancour.

Appréciés du grand public, ses textes sont lus à la radio de Radio-Canada ou encore par lui-même lors de ses présentations publiques. Son poème, L’enfance a récemment été arrangé avec brio par Manon Asselin, chef de chœur de la Clé des Chants, et merveilleusement interprété par les choristes de cet ensemble vocal.

Lessive et extrait de L'enfance avec La Clé des Chants

 

Originaire de quatre générations de musiciens, Pierre Chatillon reconnaît la valeur d’une gamme variée de styles musicaux. Pourvu que ça soit beau, il y a toujours place pour de nouvelles expériences, autant dans la musique populaire que classique ajoute ce mélomane qui  aura même joué le rôle de siffleur dans un groupe musical. Actuellement à la retraite, il se consacre aux seules activités qui lui plaisent, comme la récitation de poèmes en compagnie de musiciens et la réalisation de son cinquième disque de musique classique.

Cet homme remarquable a remporté de nombreux prix dont le Prix Adagio du Salon du Livre de Trois-Rivières et le Prix Lionel-Groulx. Il est possible de consulter de bons extraits de son œuvre littéraire et musicale, et de se les  procurer à partir du site Web suivant : http://www.pierrechatillon.com

2-      Les arts et le passage du temps

La vitalité culturelle de Nicolet serait largement tributaire de la religiosité histoire de cette ville (7) du Centre-du-Québec et du rôle de celle-ci dans l’histoire du Canada français. Non loin de la célèbre École nationale de police du Québec (8), le Boisé-du-Séminaire et celui des Sœurs-de-l’Assomption constituent de dignes témoins de ce passé. À quelques pas d'eux, le Musée des religions du monde présente étonnamment Tabarnak : l’expo des jurons, une exposition sur le juron québécois, alors qu'il fournit par ailleurs de la documentation sur le deuil, la fête de Noël et, rien de moins que la démonologie. Comme son nom l’indique, le musée présente évidemment des expositions sur le christianisme (du catholicisme au protestantisme), l’islam, l’hindouisme, le judaïsme, le bouddhisme, etc.

Il semblerait que la villégiature longeant la rivière Nicolet et des observatoires du lac Saint-Pierre(9) comptent aussi comme d’importantes sources d’inspiration artistique. Sur ce dernier point, l’école d’agriculture et d’horticulture de Nicolet (10) non loin des établissements scolaires de niveau primaire et de l’école secondaire Jean-Nicolet (11, 12 et 13), de 900 élèves, constitue un autre trait de la versatilité de la ville.

Des ateliers de peinture et de dessins sont offerts au Centre des arts populaires de Nicolet (14), situé tout juste à côté de la cathédrale, une salle servant aussi à la tenue de concerts. C’est d’ailleurs là que s’est tenu le 22 avril dernier Pourquoi chanter?, le récital printanier offert par la Clé des Chants, pour commémorer le Jour de la Terre. Sur la rive sud de la rivière Nicolet, la Maison Rodolphe-Duguay (15), site ancestral du peintre-graveur Rodolphe Duguay et de sa conjointe, l’écrivaine Jeanne Duguay, sert de lieu à des expositions de peinture, mais aussi à une programmation d’activités culturelles variées : des spectacles de chansons, un pique-nique familial, des conférences, des visites muséales, etc.

Conclusion

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Récitation de Lessive par Pierre Chatillon

Chaque endroit du monde, à grande ou à faible densité de population, possède sa propre beauté intrinsèque. L’œuvre de Pierre Chatillon illustre bien la valeur importante de la culture nicolétaine, et d’une région où s’est jouée une grande partie de l’histoire du Canada français, particulièrement celle de l’apport de la religion catholique en Nouvelle-France.

L’interculturel, ça se développe autant dans un microcosme multiculturel comme Montréal qu'entre les groupes d'une même région, de la campagne et de la ville. Un lien plus large entre les diverses régions d’une même province ou d’un même pays est aussi nécessaire. L'expression artistique est sans doute une voie intéressante, qui facilite un rapprochement basé sur le partage de valeurs universelles.

Puisse ce court article faire découvrir un lieu culturellement riche et contribuer à une lutte efficace contre le chauvinisme et la sempiternelle guerre des clochers à partir de laquelle la fierté se donne souvent des airs d’inutile arrogance. Ainsi construirons-nous un monde plus inclusif pour le bien de tous.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 6 mai 2012

Références

(1) Site Web de la ville de Nicolet

(2) L’écrivain Louis Caron

(3) Site de Pierre Chatillon

(4) Pourquoi chanter le Jour de la Terre avec la Clé des Chants

(5) Jour de la terre : Concert printanier de la chorale Clé des Chants de Nicolet

(6) Musée des religions du monde

(7) Nicolet, sur Wikipédia

(8) École nationale de police du Québec

(9) Une Colombienne marche sur les eaux du Lac-Saint-Pierre

(10) École d’agriculture et d’horticulture de Nicolet

(11) École secondaire Jean-Nicolet

(12) Du journalisme étudiant au journalisme éducationnel

(13) Le récit de vie au service de l’apprentissage

(14) Centre des arts populaires de Nicolet

(15) Maison Rodolphe-Duguay

 

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Se donner le mot dans un loft hanté en langues secondes

Publié le par Luc Renaud

Des jeux en ligne et de la télévision interactive au service de l’apprentissage des langues

La télévision interactive en ligne destinée à l’apprentissage des langues comprend des exercices ou des jeux complémentaires visant à intéresser un public cible et à faciliter la compréhension d’expressions idiomatiques ou de notions grammaticales. De prime abord, ces outils se prêtent bien à la mise en œuvre d’une formule de cours en autoformation ou de nature hybride. Nous verrons ici comment, à l’aide d’un produit vedette présenté en atelier au congrès de l’AQEFLS le 27 avril dernier. Il s’agit de Se donner le mot : Loft hanté, un ensemble destiné à des adolescents ou à de jeunes adultes de la fin du niveau débutant en français langue seconde, et complémentaire à la Série Se donner le mot, conçue pour le niveau intermédiaire.

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1)      Une description de la méthode Se donner le mot

La base de Loft hanté est constituée de 20 vidéoclips de 4 minutes dans lesquels deux jeunes étudiants en théâtre se retrouvent malencontreusement enfermés dans une résidence habitées par deux gentils fantômes. Chacune des scènes exploite l’usage d’une expression idiomatique différente. À ces vidéos s’ajoute une série de dessins animés où le linguiste Jacques Laurin lancera le défi d’exploiter de nouvelles expressions à partir de mots clés extirpés de l’ensemble vidéo principal.

Gratuitement en ligne, ces vidéoclips sont consultables en continu ou de manière interactive afin de permettre à un élève autonome de mesurer sa compréhension des contenus véhiculés. Le site comprend aussi une salle de jeux éducatifs avec  de petits quiz additionnels. Chose intéressante; les usagers sont invités à produire des vidéos exploitant les expressions enseignées et à les soumettre  pour diffusion dans une banque de ressources supplémentaires.

Si ces outils se prêtent bien à un usage hors classe, l’achat d’un complément pédagogique de près de 500 pages procure d’importantes pistes pédagogiques et du matériel complémentaire à employer en classe dans une approche de travail en équipe ou en groupe. Voici les principales étapes suggérées par les auteurs : un moment de réflexion, une explication étymologique sous forme d’exercice de compréhension d’un clip vidéo, des objectifs fonctionnels, des tableaux de prononciation et d’éléments linguistiques, des aspects culturels, des jeux et une tâche globale impliquant l'usage du Web. 

Loft hanté est une méthode de langues qui précède la suite de Se donner le mot conçue pour les étudiants de niveau intermédiaire, expressément sous forme de jeu interactif en ligne.

2)      Valeur ajoutée d’une exploitation pédagogique de Se donner le mot : Loft hanté

Cette méthode se révèle intéressante à plusieurs points de vue. D’une part, elle permet la mise en place d’un scénario pédagogique qui intègre les TIC, même si l’enseignant ne dispose d’aucun ordinateur en classe. Ce qui est souvent le cas dans les formations en langues offertes en centre communautaire, dans des sous-sols d’église ou par des organismes bénévoles. L’enseignant peut alors compter sur le parc informatique d'un établissement ou, tout simplement, sur les ressources informatiques personnelles des étudiants et leur accès à Internet, s'il met en place une formule de cours hybride. D’autre part, la méthode initie les étudiants à des stratégies efficaces d’exploitation des ressources télévisuelles le mettant en contact avec divers niveaux de locuteurs natifs, ce qui ouvre la voie à un usage éducatif d'une immense base de données: DVD, télé, cinéma, etc. De plus, elle permet de générer de multiples occasions de s’exprimer oralement; les plus jeunes s’identifiant facilement aux personnages principaux, et les plus âgés s’attachant aux situations de vie familiale et… aux défis de langues lancés par les experts.

-          Vers l’élaboration d’un scénario pédagogique

En approche communicative, un scénario pédagogique comprend généralement les étapes suivantes : une mise en situation, des exercices d’exploration et d’appropriation, une synthèse et une étape de transfert des connaissances. À cela s’ajoute, bien entendu des moyens d’évaluation et de réflexion métacognitive.

Voici à quoi ressemblerait un scénario plutôt classique d’une formule hybride exploitant les ressources de Se donner le mot : Loft hanté, tel que je me propose de le réaliser éventuellement. La réalisation de cette activité correspond à environ une à deux semaines de cours. En plus de Loft hanté, je suggèrerai l’usage du logiciel social VoiceThread, ou d’un tandem MovieMaker, YouTube pour la réalisation, par les étudiants, d’une vidéo et sa diffusion.

 

 

a)      La mise en situation :

D’entrée de jeu, il serait demandé à l'étudiant de visionner un premier vidéoclip de Loft hanté depuis chez lui ou dans un laboratoire de langues selon la démarche de compréhension orale suivante : se rendre sur le site Internet de Loft hanté, sélectionner le clip en choisissant le mode en continu de manière à procéder à une première écoute globale. Une deuxième écoute serait demandée, celle-ci à partir du mode interactif, pour que l’apprenant puisse mesurer sa compréhension des contenus, un exercice complété par des jeux et des quiz.

b)      L’exploration et l’appropriation :

En classe, l’enseignant procèderait à une diffusion du clip à partir du DVD fourni dans sa trousse pédagogique. Quatre types d’exercices seraient réalisés :

-    des discussions en groupe et des exercices de systématisation sur des verbes, du vocabulaire, de la phonétique, etc. en se servant des propos employés par les acteurs, mais aussi les scènes illustrées dans les vidéos;

-   des discussions thématiques extrapolées des vidéos; par exemple : les relations amoureuses, les camps de vacances, le travail de comédien, l’architecture et la décoration intérieure, etc.;

-         du travail en équipe à partir des jeux compris dans le matériel pédagogique dans le but de renforcer l’emploi des contenus étudiés dans les clips;

-         une réflexion métacognitive individuelle sur les acquis.

c)       La synthèse :

Du temps de classe serait aussi consacré à des explications sur la réalisation d’un projet intégrateur sous la forme d’un enregistrement vidéo, à faire hors classe. En équipe, les étudiants procèderaient à l’élaboration de saynètes en s’inspirant des situations identifiées à l’étape précédente.

Une fois le travail organisé, le projet se poursuivrait hors classe par chacune des équipes en commençant par de la recherche sur le Web en vue de documenter son projet; puis par l’enregistrement d’une vidéo sur VoiceThread que chacune des autres équipes serait appelée à commenter en tenant compte de critères déterminés selon une grille d’évaluation par les pairs. À l'aide de ce même logiciel, des équipes pourraient même concevoir des tutoriels sur un thème de son choix, réexploitant le vocabulaire appris.

d)      Le transfert :

À la suite de cet exercice, les étudiants visionneraient sur le web la vidéo complémentaire du linguiste Jacques Laurin comprenant de nouvelles expressions, conçues à partir du vocabulaire du clip principal, et feraient en classe ou en ligne l’activité de compréhension correspondante selon une approche collaborative supervisée par l'enseignant. À la suite de quoi, une nouvelle vidéo serait réalisée et acheminée au site Loft hanté afin de bonifier la banque de ressources mise à la disposition du public.

Conclusion

L’ébauche du scénario d’apprentissage présenté dans cet article a mis de l’avant certains volets d’une formule hybride exploitant des ressources Web de diverses générations : la consultation de vidéo en ligne et la collaboration à distance à l’aide du Web 2.0. J’ai également tenté d’arrimer du travail collaboratif en salle de classe et des capsules d’exercices plus systématiques en m’inspirant de l’approche communicative largement employée dans le domaine des langues. Le matériel de référence, soit Se donner le mot : Loft hanté n’est qu’un prétexte. Un enseignant pourrait s’inspirer de n’importe quel autre extrait vidéo, à la condition de développer du matériel complémentaire en conséquence.

Je reconnais que l’œuvre est largement incomplète, mais elle constitue néanmoins une vue réaliste de l’intégration des TIC dans un contexte d’importantes limites d’accès à un parc informatique, une situation qui correspond à la réalité de nombreux établissements scolaires, particulièrement dans les services d’éducation aux adultes.

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

Ressources

·      Renaud, L. (2011), La telenovela mexicaine pour apprendre l’espagnol, dans Le blogue de Luc R

·         ECP: http://www.ecptelevision.com/flash/index.html 

·         Se donner le mot: http://sedonnerlemot.tv/index_sdlm.html

·         Se donner le mot : Loft hanté

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Vers la création, par la base, de méthodes d’enseignement et d’apprentissage

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié dans ÉducaVox à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/formation/analyses-27/article/vers-la-creation-par-la-base-de

 

Le teamteaching réseauté pour la confection de ressources éducatives avec des logiciels ouverts

  

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L’Association québécoise des enseignants de français langue seconde, AQEFLS (1) tenait les 27 et 28 avril derniers à Montréal son 32e congrès annuel sous le thème Profession enseignant. Après un outil de création d’une banque de ressources éducatives en ligne du site Le Monde en français (2) de la Fédération internationale des professeurs de français, FIPF (3), le concept de logiciel ouvert sera davantage mis en évidence dans quelques ateliers du jour : une matrice de présentation de matériel didactique destinée à un usage combiné avec le tableau blanc interactif (TBI), et des logiciels du Web 2.0 comme Voicethread (4 et 5) et Animoto (6). Au Salon des exposants, les seuls produits numériques en démonstration seront le logiciel correcteur Antidote, un modèle de TBI et une mallette d’accessoires pour un laboratoire informatique nomade, avec console, des Ipodtouch ou des tablettes numériques et une plateforme de téléchargement de contenu éducatif. Bref, l’ère numérique y est présentée sous l’angle des promesses de liberté du produit éducatif ouvert.

 

Dans le présent article, je me propose de faire le tour d’horizon de quelques-unes de ces ressources dans le but d’en extraire des avantages et des obstacles, puis je complèterai ma réflexion avec, évidemment, une piste de solution au problème que pose la création de matériel éducatif qui répond à des objectifs précis d’un cours donné : le teamteaching élargi et réseauté.

 

1-      Un tour d’horizon de ressources numériques

 

L’éventail des produits ouverts couvre aussi bien les milliers de logiciels du Web 2.0 que des outils de soutien à l’enseignement et à l’apprentissage comme le TBI ou le laboratoire de langues nomade.

 

·         - Deux outils du Web 2.0 : Voicethread et Animoto

 

Un atelier sur le Web 2.0 présentera sommairement des caractéristiques de Voicethread, un logiciel en ligne de création de séquences animées, considéré comme utile pour un usage tutoriel d’enrichissement personnel de vocabulaire, pour des tâches collaboratives ou comme données à inclure dans un portfolio numérique. D’un usage intuitif, il permet à des élèves d’enregistrer des propos qui peuvent servir d’exercices d’entraînement de prononciation orale ou de présentations à des pairs en présentiel ou dans un contexte de jumelage scolaire. L’ajout de commentaires par l’ensemble de la classe est aussi possible. Dans la même veine d’idées, Animoto permet la création de clips vidéo d’une trentaine de secondes à partir de photos et de trames sonores choisies dans la bibliothèque fournie ou

encore des ressources personnelles de l’usager.

·          

·       -   Du TBI au laboratoire de langues nomade

 

Un deuxième atelier propose une méthode d’enseignement des langues destinée à un usage couplé avec le TBI. Celle-ci comprend certainement des contenus éducatifs, mais susceptibles de répondre que partiellement aux besoins d’apprentissage d’un programme scolaire déterminé ou à la vision personnelle d’un enseignant d’une séquence pédagogique. La méthode présentée offre, toutefois, une matrice à partir de laquelle il est possible de créer des cours avec du contenu personnel ou des ressources en provenance du Web, ce qui en fait un outil réellement malléable.

 

Au Salon des exposants, un dispositif de laboratoire numérique nomade permet aussi l’injection par un enseignant de ressources éducatives personnelles ou du Web sous divers formats texte, image et vidéo. Selon le représentant, il s’agit d’un système beaucoup plus employé pour transformer une salle de classe en laboratoire de langues qu’à des fins réellement nomades.

 

Ces logiciels et accessoires donnent beaucoup de liberté à l’enseignant, mais exige de lui qu’il se transforme en véritable créateur et gestionnaire de matériel éducatif. Ce nouveau rôle, quoique chronophage, n’en demeure pas moins stimulant.

 

2- Des obstacles à la création de ressources éducatives avec les produits ouverts

 

De fait, je perçois trois grandes catégories d’obstacles à un usage efficient des produits éducatifs ouverts, selon les informations présentées à l’AQEFLS : a) le temps à consacrer à la préparation de cours numérique, b) le manque de scénarios pédagogiques modèles et c) une approche pédagogique souvent plutôt traditionnelle, qui apporte peu en termes de valeur ajoutée.

 

a) Le temps à consacrer à la préparation de cours

 

En pleine démarche de planification de cours, l’enseignant devra faire preuve d’imagination et surtout consacrer beaucoup de temps à la confection d’un scénario d’apprentissage et de matériel d’appoint s’il compte employer les produits éducatifs ouverts. Pour lui faciliter la tâche, nous pourrions croire qu’il lui est possible de trouver sur le Web des banques de ressources éducatives prémâchées. À l’exception des banques d’exercices disponibles, qu’en est-il des efforts de mises en commun de ressources éducatives ? Un premier coup d’œil à la banque de ressources de la section Carrefour pédagogique du site Le monde en français nous indique qu’il s’agit d’un outil en pleine construction. À peine une demi-douzaine d’items y est répertoriée sans le moindre scénario d’exploitation pédagogique : cinq vidéos de l’Office national du film, ONF (7) du Canada et le logiciel de création de journaux, de magazines et de webzines Madmagz (8). D’autres communautés mieux garnies n’offrent pas forcément l’activité qui répond immédiatement au besoin d’un enseignant.

 

b) Le manque de scénarios pédagogiques modèles

 

À l’AQEFLS, une conférencière s’est aventurée à mentionner qu’elle demandait d’abord aux élèves de lire des extraits de romans ; puis qu’elle exploitait Voicethread comme moyen de renforcement du vocabulaire des lectures. Dans un autre projet, des élèves sont invités à créer une histoire que les pairs doivent commenter en devoir. Ces idées n’ont toutefois pas franchi les limites des simples suggestions, bien loin des plans détaillés. Il n’est pas non plus évident de trouver sur le Web des scénarios pédagogiques actualisés qui répondent réellement aux besoins précis d’un cours donné.

 

c) Une approche plutôt traditionnelle d’exploitation des TIC

 

Si certains produits impliquent une pratique de pédagogie par projets, force est de constater que plusieurs intervenants insistent sur un usage pédagogique de type tutoriel qui apporte peu en termes de valeur ajoutée. Le véritable nomadisme semble absent de la réalité éducative, et l’apprentissage expérientiel valorisé que par une poignée de penseurs.

 

En conclusion : le teamteaching élargi et réseauté comme piste de solution

 

La solution à ces problèmes réside peut-être dans la formation d’un teamteaching élargi et réseauté pour la création de scénarios pédagogiques et de ressources éducatives numériques qui tiennent compte d’approches éducatives ouvertes et du partage de cette documentation dans une banque de ressources destinée à tous les intervenants en éducation. Il s’agit ici de former de petits noyaux de trois à cinq enseignants donnant un cours similaire. Réunis par le biais d’une plateforme collaborative, cette équipe élargie et composée de membres qui peuvent être répartis dans des établissements scolaires différents, se lancerait dans un projet de confection, de validation et d’expérimentation de matériel éducatif numérique répondant aux besoins d’un seul cours.

 

Un peu partout sur le globe, d’autres équipes travailleraient de pair dans l’élaboration de ressources d’autres cours. C’est donc des méthodes d’enseignement complètes, bonifiables, personnalisables et conçues par la base qui en résulteraient et non seulement des exemples d’activités isolées éparpillées dans une banque de données, difficilement déchiffrable. Ainsi remplirions-nous peut-être les promesses de démocratisation que nous fait l’existence de logiciels, d’accessoires et d’environnements ouverts qui nous ouvrent toutes grandes les portes de la créativité.

 

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 2 mai 2012

 

Liste des ressources

 

(1) Association québécoise des professeurs de français langue seconde (AQEFLS)

(2) Le monde en français, de la Fédération internationale des professeurs de français (PFIPF)

(3) Fédération internationale des professeurs de français (FIPF)

(4) Voicethread

(5) Projet France-Tenafly Voicethread

(6) Animoto

(7) Office national du film (ONF) du Canada

(8) Madmagz , outil de création de journal, de magazine ou de webzine

(9) Renaud, L. (2012) Des idées pour une formation en ligne d’une communauté apprenante, ÉducaVox, le 26 avril

(10) Renaud, L. (2012) Un projet de webzine en langues avec Facebook, ÉducaVox, le 16 avril

(11) Renaud, L. (2012) TIC, Web 2.0 et réalité augmentée dans un scénario d’apprentissage, ÉducaVox, le 8 avril

Publié dans Éducation

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