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Où est l’archéologie dans Indiana Jones et l’aventure… archéologique?

Publié le par le-blogue-de-luc-r

Le Centre des Sciences de Montréal présente jusqu’à demain une exposition intitulée Indiana Jones et l’aventure archéologique. De fait, il s’agit beaucoup plus d’un spectacle destiné aux fans de Harrison Ford ou des aventures d’Indiana Jones, dans la mesure où la dimension archéologique nous a semblé des plus minimales. En comparaison, nous avions beaucoup plus apprécié l’exposition du Musée de la civilisation de Québec ayant présenté l’or des Incas en tissant des liens avec les aventures du reporter Tintin en 2006.

 

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Saint Gaal *Photo prise de l’extérieur de l’exposition

Cette fois-ci, nous avons trouvé que seuls les amateurs de vêtements et d’objets employés par les stars trouvaient leur compte dans une exposition durant supposément plus de deux heures, mais qui peut aisément rassasier l’amateur d’archéologie en une heure.

1- Une filmographie bien représentée

Oui, le spectateur y voit le chapeau et le fouet d’Indiana  sur un mannequin en vitrine, de même que les lunettes rondes sans monture portées par Sean Connery dans Indiana Jones et la dernière croisade. On y apprendra que par le biais de sa quête spirituelle, Henry Jones, père, devait paraître supérieur à son fils. L’exposition nous montre aussi la coupe en or choisie par les vilains aux côtés du Graal en bois, humble fruit de charpentier, judicieusement sélectionnée par le professeur d’archéologie.

Il est également possible d’admirer le bouclier et le squelette du chevalier Francisco de Orellana, découverts par Indiana en compagnie de la professeure Elsa Schneider. On y apprendra que Harrisson Ford et Alison Doody se sentaient particulièrement à l’aise avec les 2000 rats ayant servi au tournage du film.  

Dans une autre vitrine, il sera possible d’admirer la robe de cabaret portée par Kate Capshaw dans Indiana Jones et le temple maudit, à côté des espadrilles du jeune Chinois Demi-Lune. L’urne des cendres de Nubachi, la coiffe morbide de Mola Ram des thugs et les trois pierres de Sankara illustreront également ce film. Leur forme allongée serait associée au phallus, symbole de fertilité. L’exposition présente aussi d’autres symboles de reproduction datant du néolithique et du paléolithique, comme l’idole de Chachapoya employée dans Les aventuriers de l’arche perdue. Bien que l’accessoire de ce film constitue un faux, la peuplade à son origine aurait existé au Pérou.  

Évidemment, l’arche de l’alliance constitue une pièce majeure de l’exposition. Ce coffre en bois ayant contenu les Tables de la Loi rédigées par Moïse, selon la Bible, serait à l’origine des grandes religions comme le judaïsme, le christianisme et l’Islam. À l’autre bout de la salle règne l’immense squelette de cristal de l’extraterrestre du film Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal plongeant le visiteur dans un autre univers.

2- Une recherche archéologique plutôt anecdotique

D’importants vêtements et accessoires de films font partie de Indiana Jones et l’aventure archéologique, ce qui peut séduire de nombreux amateurs de l’acteur. De plus, un audiovisioguide est remis à l’entrée afin de mieux suivre l’exposition. Personnellement, nous nous sommes sentis agacés par la voix mielleuse de la présentatrice en français, mais surtout estomaqués par le manque d’informations et de détails de nature archéologique lors des présentations. De fait, l’appareil servira surtout à écouter de nombreux extraits de films que le véritable amateur d’Indiana Jones aura visionnés maintes fois sur DVD.  

 

L’aventure archéologique d’Indiana se fait plutôt rare, les informations fournies se limitant à quelques généralités, plutôt anecdotiques la plupart du temps. Nous aurions aimé en savoir davantage sur la recherche ayant conduit Spielberg dans la création de ses histoires. Sur quelles bases s’est-il permis, par exemple, de créer des divinités empruntant au serpent Quetzalcóatl aztèque et aux dieux hindous, particulièrement au reconstructeur du monde Shiva? Le sujet se prêtait pourtant bien à une exploration de ces deux mondes anciens. Par ailleurs, en vertu des abondantes recherches archéologiques menées en Terre Sainte et de personnages de foi comme Henry Jones, l’arche de l’alliance, le Saint Graal ou la croix de Coronado (absente de l’exposition) auraient pu constituer une introduction à la richesse de toutes ces recherches.

L’exposition n’a joué son rôle éducatif que dans deux cas, également présentés de façon sommaire : les géoglyphes de Nazca au Pérou et les recherches archéologiques du Mont-Royal à Montréal.

3- Trop peu trop tard

La brève étude des géoglyphes de Nazca au Pérou présentée par le National Geographic est une extrapolation du film Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. De façon sommaire, on a suivi la découverte d’un cimetière datant de 1 500 ans dans lequel gisaient des squelettes décapités. Cette découverte accorde foi à des hypothèses portant sur l’existence de luttes fratricides se traduisant par des sacrifices humains. De plus, on nous informe que les géoglyphes, loin de constituer des pistes d’atterrissage pour des extraterrestres auraient surtout servi de prières adressées aux dieux du ciel pour que de la pluie vienne abreuver des terres arides. Une hypothèse que tendent à confirmer des géoglyphes représentant des animaux marins. Les dessins, en eux-mêmes, dénotent que leurs auteurs possédaient des savoirs en matière d’arpentage. Ces informations, intéressantes, ne représentent que cinq minutes d’une visite ayant demandé un déboursé de plus de vingt-trois dollars!

Spielberg nous annoncerait-il un film prenant le Québec comme toile de fond? La dernière vitrine d’Indiana Jones et l’aventure archéologique nous montre des pièces amérindiennes du Mont-Royal datant de plusieurs milliers d’années. À cet effet, l’aventure archéologique est, à notre avis, beaucoup plus riche à Saint-Anicet, à Wendake, à Odanak , aux Forges du Saint-Maurice, à la Maison Saint-Gabriel et au Musée de la civilisation de Québec; ce, pour une fraction du prix, avec en bonus un guide humain et passionné qui répond avec précision aux questions du visiteur intrigué.Et de vrais sarcophages égyptiens peuvent être vus au musée Redpath près de l'Université McGill presque gratuitement.

Conclusion

Indiana Jones et l’aventure archéologique est une belle exposition pour le groupie d’Harrison Ford en quête d’anecdotes ou le fanatique d’accessoires ayant servi au tournage de films d’aventure populaires. Toutefois, le titre de l’exposition laisse croire au visiteur qu’il s’apprête à faire de belles découvertes sur le plan archéologique; ce qui n’est malheureusement pas du tout le cas. Les informations de cette nature sont minimales, les créateurs se contentant d’illustrer tout à fait inutilement les accessoires exposés par des extraits de films que l’on a vus mille fois. Une simple affiche couleur aurait suffi comme aide-mémoire.

Si au moins Harrison Ford, Steven Spielberg, Kate Capshaw ou Alison Doody, etc. s’étaient pointés à la rencontre des visiteurs au Centre des Sciences de Montréal; ou encore, si la prise de photos souvenirs avait été autorisée, alors là seulement nous en aurions eu pour notre argent.

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  Géoglyphes de Nazca *Photo prise de l’extérieur de l’exposition

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 17 septembre 2011

 

 

 

Publié dans Showbiz

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Le festival Juste pour ... quoi?

Publié le par Luc Renaud

La programmation, beaucoup moins claire que celle du Festival de jazz, révèle la présence d’un nombre impressionnant d’humoristes à Montréal du 16 au 31 juillet, à la condition de bien vouloir débourser les 50 dollars et plus du coût d’entrée dans l’une des salles de spectacle du centre-ville.

Sans doute, les activités gratuites à l’extérieur, peu reliées à l’humour, ne leur rendent pas justice. On s’y sent à mi-chemin entre des artifices publicitaires, les numéros d’acrobates et de cabaret.

1- Une campagne commerciale

À l’extérieur, dans les environs de la Place-des-arts, nous y voyons des attractions payantes, comme le coup du maillet des hommes forts, le lancer de balles et même une maison des horreurs tout droit sortie de l’Halloween.

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Installés bien avant les artistes s’y retrouvent aussi les stands de limonade fraîche, au coût exorbitant de 4,50$ le verre, les kiosques de souvenirs, ou les vendeurs de bière. Apparemment, des hamburgers seraient tout de même offerts à seulement 2$ l’unité. Reste à voir quelle en est la taille et combien coûtent les aliments proposés pour combler l’appétit du festivalier. Dans le même secteur, une entreprise de boisson gazeuse offre la présentation de vidéos ou la possibilité de se faire photographier en simili saut en parachute, alors qu’il est possible de jouer gracieusement pour une durée de 5 minutes à Blocus ou à d’autres jeux d’habileté. Un jeu d’échec géant permet aussi d’en divertir les amateurs.

 

À l’arrière, un écran géant diffuse quelques gags en boucle accompagnés de publicité, gracieuseté d’un restaurant connu. Tout près se déroulent des activités de karaoké, commanditées par un important concessionnaire d’automobiles.

Un observatoire en forme de chaussure à talon haut et de longues jambes terminées par des bottes blanches au milieu de la scène principale, et des amuseurs publics tentent de nous rappeler que nous sommes bel et bien au Festival Juste pour rire.

2- À la recherche de spectacles d’humour

Une fois terminée notre exploration des lieux, nous avons bien l’impression de trouver enfin un spectacle d’humour gratuit en voyant un groupe d’humoristes assis sur une scène. Malheureusement, il ne s’agit que d’une entrevue ordinaire visant à faire la promotion de leur spectacle présenté dans l’une des salles de la ville. Je me serais au moins attendu à un extrait du show, mais non. Leurs punchs seraient-ils répartis avec parcimonie? N’y a-t-il plus moyen d’essayer avant d’acheter? Nous les quittons donc, pour nous trouver dans la zone familiale, où des spectacles d’environ cinq minutes, s’adressant aux enfants en bas âge, permettent la prise de photos-souvenir. Paradoxalement, le public se compose principalement de personnes d’âge mature, vraisemblablement réunies là en désespoir de cause en recherchant de l’humour dans ce festival qui y est supposément dédié.

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Des insectes géants, des échassiers ou des mascottes portant les grosses têtes de personnalités du milieu humoristique de l’histoire du Québec égaient timidement l’atmosphère commerciale du festival. Je m’empresse de les photographier avant qu’ils ne disparaissent. Plus loin, des gens se rassemblent devant un jeu-quiz parrainé par une entreprise fromagère, où des participants courent la chance de se mériter des t-shirts ou des casquettes promotionnelles du festival ou une paire de billets de spectacle. Fait cocasse, les deux premiers gagnants ont préféré un souvenir vestimentaire aux billets proposés. Il semble bien que l’humour se fasse attendre.

Un agent de sécurité d’expérience nous informe d’éviter de chercher sur le site de grandes activités comme celles du Festival de jazz, à l’exception du spectacle de fin de soirée. Selon lui, tout est conçu pour que les gens se déplacent rapidement d’un secteur à un autre.

3- Des numéros de cirque et de cabaret

Tout près de la scène principale où se déroule une compétition de break-dancing sous le regard de quelques dizaines de spectateurs, le public a droit à de spectaculaires numéros de trampoline et d’élastique présentés par des acrobates extraordinaires. Plus tard en soirée, un artiste frôle la catastrophe à quelques occasions dans un numéro des plus périlleux, en se déplaçant sur le contour d’une roue en mouvement à quelques dizaines de mètres en hauteur.

rire5-24-07-11.jpg À défaut d’humour, le festivalier peut admirer des numéros de cirque. Au Victor’s Follies, le spectacle se fait toutefois voler l’attention par un spectateur éméché, venu y voler un baiser à l’animatrice du festival, profitant du concours du meilleur fan qui lui vaudrait un t-shirt promotionnel. Les pitreries dégradantes de ce fan n'avaient rien de drôle, au contraire. Plus tard, un lanceur de couteaux mettra les nerfs de sa collaboratrice à l’épreuve par des tirs d’une grande précision. Entre les numéros de danse en ligne avec les mascottes et ceux de Pole Dancing, le public assiste au fracassement du record Guinness de vitesse de violon.

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Tel que mentionné par l’agent de sécurité, nous aurons droit à un beau spectacle de cabaret, mais tirant son répertoire de pièces musicales surtout en anglais, à l’exception d’un clin d’œil à Starmania et à un court numéro de danse folklorique québécoise. La troupe de danseurs et de danseuses nous rappellent plutôt les scènes de Chicago, de West Side Story ou encore de Lady Gaga, de Rocky et la danse à claquettes, en mêlant de splendides costumes à de gracieuses chorégraphies.

Conclusion

Le Festival Juste pour rire a bien changé depuis notre dernière présence datant d’une dizaine d’années. À l’époque, nous assistions à de nombreux numéros d’humoristes en herbe et pouvions rigoler au visionnement des Gags. Cette fois-ci, nous éprouvions la désagréable sensation de nous trouver dans un musée de la publicité ou du marketing en vue de remplir les salles de spectacle, ou au milieu des concessionnaires de voitures et des entreprises de boisson gazeuse ou de restauration, les familles et les pauvres faisant les frais des commandites nécessaires à l’organisation de l’événement.

 

Peut-être sommes-nous tombés sur une mauvaise journée ou avons mal synchronisé notre promenade sur le site. Peut-être y avait-il un peu plus loin des numéros délirants. Le hic, c’est que nous sommes ressortis à peu près convaincus d’avoir fait le tour du terroir et peu tentés de revenir dans cette antichambre de l’humour que sont les spectacles gratuits en plein air.

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Nous y avons toutefois découvert de merveilleux numéros de cirque (Andréane Quintal était formidable) et des spectacles de cabaret, qui donnent le goût d’apprendre la danse. Ombre au tableau, sans lien avec les artistes. Dans ce spectacle de danse, Montréal lorgne beaucoup du côté des États-Unis et rate ainsi l’occasion d’être une vitrine de la culture francophone et de la réalité multiculturelle de la ville. Tout comme les milliers de spectateurs, nous avons aimé les numéros de cirque et de cabaret, réalisés avec brio et avec grâce; nous saluons par ailleurs les rêves des jeunes breakdanseurs.

Mais, voyez-vous, nous aurions aimé rire lors de notre visite au Festival Juste pour… rire, en toute gratuité, conformément au sens même des spectacles en plein air et non faire les frais de l'invasion des commanditaires. Nous attendrons donc le gala éventuellement présenté à la télévision.

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 24 juillet 2011

Publié dans Showbiz

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