L’art de prendre un rythme de croisière…
Pour la première fois depuis le début de l’actuelle session de cours, j’ai été en mesure de planifier l’ensemble de mes activités pédagogiques pour une période de plus… d’un jour. Dois-je en déduire que je m’approche de l’atteinte d’un rythme de croisière? Oui et non.
Vers l’atteinte d’un rythme de croisière
Ma planification initiale est un véritable catalogage de contenus tirés de sources variées, sans réel effort de réflexion. Il s’agissait de faire confiance aux auteurs de la répartition des contenus du niveau dans leur élaboration de matériel destiné aux étudiants. Agissant ainsi, je répondais aux objectifs suivants : a) répondre aux besoins administratifs légitimes pressants, b) me plonger dans une routine administrative, c) me libérer de ces tâches pour me consacrer davantage à des réflexions sur des projets éducatifs et la réalisation d’activités en classe et d) me donner une marge de manœuvre pour m’initier au matériel éducatif disponible et me remémorer diverses stratégies d’enseignement.
Il est clair qu’une telle approche nécessite un suivi serré et des ajustements perpétuels afin de pouvoir couvrir les contenus du programme de manière cohérente et de manière satisfaisante pour moi. Ce faisant, je me sentais littéralement submergé par l’ampleur de la tâche à accomplir, mais conscient du fait qu’il ne s’agissait que d’une période d’adaptation normale au métier que j’avais délaissé au cours des dernières années.
Parmi les éléments de mon questionnement se trouvent des points relatifs au développement de situations d’apprentissage conformément à l’approche communicative et aux nouvelles approches éducatives en didactique des langues, mais aussi sur la quête de matériel comme les vidéos ou stratégique comme le travail en équipe et la collaboration avec mes collègues. J’estime qu’il me serait nécessaire de prendre chacun des objectifs situationnels touchés par mon niveau de cours et de dresser une liste de références multimédias en conséquence, de textes et d’exercices en dyades ou de communication.
Déjà le fait que je sois actuellement en mesure de percevoir les choses sous cet angle démontre que je commence à posséder davantage ma matière et, d’une certaine manière, à sortir la tête de l’eau. Des éléments structurels sont déjà en place. Sur le plan de la compréhension orale, il y a des activités récurrentes comme l’écoute de documents audio d’une longueur plutôt courte et présentées selon une approche de compréhension qui se complexifie : compréhension globale, répétitions et relevé de points spécifiques, listing d’idées principales et résumé. La nature de mes sources comprend du matériel conçu par mon employeur, mais aussi des documentaires, des leçons ou des exemples tirés du Web. En compréhension écrite, j’ai présenté un mixte de courts textes, suivis de discussions et aussi d’exercices de compréhension sous la forme de l’identification de faits importants, et je m’apprête à demander des résumés. À cela s’ajoute des présentations de points de grammaire reliés aux besoins identifiés et au programme d’études.
Chacune de ces activités finit par composer les étapes préalables à un projet de plus grande envergure : des présentations orales individuelles ou la tenue d’un forum en ce qui concerne la transposition des efforts de compréhension en production orale et vraisemblablement en portfolio en ce qui concerne les productions écrites demandées.
Il me reste à raffiner mes prestations sur le plan de la demande de travail collaboratif, mais je demeure sensible sur ce point. À titre d’exemple, il m’est arrivé de demander à une partie du groupe d’expliquer aux autres membres du groupe des notions vues en l’absence de ceux-ci. Il me faut également me montrer davantage sensible à la contribution de certains sur Facebook : trouvaille personnelle de documents, ajout de photos pour la classe, etc.
Du chemin à parcourir
Il est clair que les trois premières semaines de cours m’ont permis de mettre en place divers pans de mon approche éducative, qui se veut riche, constructive et inspirée de la technologie. Mais je me sens encore très loin de posséder une vision éclairée du cours, et je sens que je dois revoir de fond en comble ma planification initiale. Néanmoins, je me dis qu’il me faut prendre chaque expérience un jour à la fois et chaque heure de cours une activité à la fois.
Ainsi suis-je donc en train d’apprendre de manière transversale diverses stratégies de gestion de vie…; grâce auxquelles, je l’espère, je pourrai bientôt reprendre un rythme de vie normal replaçant ce blogue sur la voie ouverte et diversifiée qu’il s’était tracé au départ... J'ai dû annuler ma visite au Festival de la chanson de Grandby (même si j'avais des billets), ignorer une invitation au lancement d'un spectacle...; mais j'ai pu remettre un article à Educavox et aux Coups de pieds et je m'apprête à assister au Comiccon... Bref, il y a des signes tangibles de reprise.
Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 13 septembre 2012