Dossier – jeunesse : les premiers pas de l’enquête (1 de 3)

Publié le par Luc Renaud

Depuis le début de son existence, Le blogue de Luc R a fait du dialogue intergénérationnel l’un de ses axes majeurs de réflexion. Pour définir celui-ci, j’aurais idéalement besoin de comprendre les réalités importantes des étapes de la vie que sont l’enfance, la jeunesse (de la préadolescence au jeune adulte), la vie adulte et la vieillesse.

Dans un premier temps, il me faut donc faire des choix.

Je me suis proposé de mieux comprendre les caractéristiques de la jeunesse et celles des aînés. Un bel exemple de réussite de dialogue intergénérationnel nous a été présenté récemment par les œuvres de deux peintres muralistes venus contribuer à humaniser les Habitations Jeanne-Mance.

1- Les antécédents

Pour réaliser ma recherche sur la jeunesse, j’ai d’abord fait un survol de problèmes généralement associés à l’adolescence comme une période de crise identitaire, des difficultés d’apprentissage et des troubles comme la dysthymie. Je me suis aussi beaucoup intéressé aux rêves de vedettariat de certains jeunes dans le but de mieux les comprendre, que ce soit par le biais du théâtre ou celui de la musique. De plus, j’ai rédigé quelques comptes-rendus de conférences données par des psychothérapeutes, des orthopédagogues et même un directeur d’école secondaire. Évidemment, j’ai tenté de dresser un certain portrait de ma propre jeunesse dans l’espoir de me placer sur la même longueur d'onde que les jeunes actuels, suivant en cela les conseils de Mesdames Mastrovito et Gravel.

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Toutes ces enquêtes constituent à mes yeux diverses incursions dans un univers encore rempli de surprises, aux retombées très éparpillées. Pour cette raison, la nouvelle année scolaire sera synonyme d’un questionnement mieux ciblé, dans l’espoir de quitter la zone du survol et d’approfondir tous ces sujets. Pour commencer, j’ai élaboré un questionnaire adressé aux jeunes; de plus, je rencontrerai bientôt des intervenants jeunesse de Vallée Jeunesse à Val-Cartier. Mes efforts de compréhension nécessitent la collaboration de spécialistes.

Mon intention, pour le moment, se limite à la rédaction d’articles de blogue. Il est, toutefois, imaginable que je choisisse éventuellement de me lancer dans l’écriture d’un livre.

2- Le questionnaire

À la suite de mes recherches préalables, j’ai rédigé un questionnaire composé de 8 questions semi-ouvertes que j’ai posées à deux jeunes. L’un d’entre eux a déjà fait l’objet d’un article du blogue. Les réponses fournies par ces deux jeunes m’ont permis d’élaborer des choix de réponses pour chacune des questions d’origine. Ce nouveau questionnaire est actuellement en circulation auprès de jeunes et l’article que voici vous propose le dévoilement de résultats encore fragmentaires, tels que livrés par une dizaine de jeunes âgés de 18 à 23 ans.

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3- Le passage du primaire au secondaire

Dans la conférence de la CSDM sur le passage de l’école primaire à l’école secondaire, Monsieur Bienvenue semblait croire qu’il existait peu de changements fondamentaux entre les jeunes actuels et ceux d’autrefois. Toutefois, il lui semblait important que les parents prennent le temps de bien préparer leurs enfants au changement tout en se préparant à faire face à la maturation rapide de leurs ados.

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Mon enquête montre que 6 jeunes sur 8 considèrent leur arrivée à l’école comme une période de libération des contraintes imposées par le régime très strict de l’école primaire. Toutefois, cette sortie de prison n’est pas perçue comme l’occasion de se faire de nouveaux amis (5/8), en dépit d’un certain contrôle de la timidité (6/8). La moitié des jeunes interrogés expriment même de la tristesse face à la perte des amis du primaire.

Ces résultats partiels soulèvent quelques questions : 1) quelles sont les grandes étapes de gestion de la nouvelle liberté et comment celles-ci se traduit-elle sur le plan du façonnement de la personnalité? 2) La perte des amis constitue-t-elle une première expérience de deuil? Dans un tel cas, le lecteur est convié à la lecture des articles de Mesdames Mastrovito et Gravel dans Le blogue de Luc R sur comment aider un jeune en situation d’épreuve.

4- Les moments marquants au secondaire

À en croire les résultats obtenus à la deuxième question, les adultes importants comme les enseignants et les parents ont effectivement intérêt à lire l’article sur l’estime de soi, sujet présenté par Monsieur Serge Lanoue, en plus des opinions de Mesdames Mastrovito et Gravel.

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En effet, si la majorité des jeunes interrogés (5/8) disent aimer l’école, ce nombre nous semble peu convaincant dans l’ensemble. De plus six jeunes sur huit affirment se poser de nombreuses questions sur l’avenir, ce qui fait rejaillir de façon éclatante l’importance que prennent les doutes existentiels à cette période de la vie. Ces doutes sont perçus de façon négative, ce qui pourrait justifier quelques inquiétudes, en matière de dysthymie, peut-être. Notons, par ailleurs, que des finissants du secondaire de l’école Saint-Louis ont majestueusement exprimé cette dimension de leur vie dans une pièce de théâtre, Sous-bois, création difficile de la vie en forêt.

Contrairement aux apparences, une grande majorité des répondants (6/8) affirment avoir peu ou pas du tout participé à des partys, et les sorties scolaires organisées dans le cadre d'activités parascolaires ne touchent que la moitié d’entre eux. Sur le plan totalement informel, seulement quatre jeunes affirment avoir vécu leurs premières relations amoureuses au secondaire. Notons qu’on ne fait pas allusion ici aux chagrins d’amour que des intentions inavouées auraient pu engendrer.

Deux aspects de ces résultats m’amènent à me questionner : 1) le peu d’intérêt exprimé à l’endroit des sorties scolaires joue-t-il un rôle important sur l’isolement et les difficultés d’intégration de certains jeunes? 2) Dans un tel cas, le jeune se prive-t-il des opportunités d’acquisition de compétences sociales qui lui seraient utiles dans sa vie adulte? 3) Dans quelle mesure l’adulte sous-estime-t-il ou surestime-t-il les doutes existentiels vécus par les jeunes? Trois sur huit admettent même ne pas avoir aimé l’école, corroborant les résultats d’une autre mini-enquête… Qu’a-t-on fait du plaisir d’apprendre à l’école? 4) Quelles en sont les composantes et comment doit-on intervenir?

Conclusion

Tel que présenté au début de cet article, les résultats présentés dans cet article sont encore fragmentaires puisque le questionnaire est encore en circulation. Je vous encourage, toutefois, à suivre le blogue de Luc R puisque de nouveaux articles sont en préparation pour les autres questions.

Parallèlement à ce dossier Jeunesse, je compte aussi explorer les problématiques de la vie adulte, particulièrement celles des gens du troisième âge puisque la finalité de l’ensemble de ces enquêtes consiste à collaborer à la tenue d’un dialogue intergénérationnel, élément d’harmonie majeur dans nos sociétés vieillissantes.

Note à mes autres lecteurs :

Le blogue continuera de passer d’une thématique à une autre; ainsi les volets artistique et culturel, par exemple, seront aussi alimentés au cours des mois à venir.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 3 août 2011

 

Avec la collaboration de Marcel Renaud et de Raphaele Abadie

Publié dans Recherche: jeunesse

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