La transition... La multiplication des chapeaux

Publié le par Luc Renaud

 

Au début de cette aventure de retour à l’enseignement, je me suis doté de trois chapeaux distincts et complémentaires : 1) l’enseignant, 2) le praticien – chercheur et 3) le développeur. Au cours des trois dernières semaines, mes réflexions de suivi du projet ont connu un net ralentissement au profit du développement de deux systèmes d’enseignement, soit : 1) la mise en place de mes parcours d’enseignement pour la nouvelle session, qui se veulent beaucoup plus clairs et systématiques que les précédents, et 2) le développement d’un jeu de communication que j’aimerais bien soumettre à un éditeur à des fins de commercialisation.

1)      Les nouveaux parcours d’enseignement

Lors du dernier cours de la première session, j’ai demandé la collaboration du groupe en vue d’améliorer mon produit éducatif. De manière globale, le cours a été considéré comme particulièrement riche et utile par l’ensemble des participants. Au nombre des qualités figurent la variété des activités découlant des habiletés langagières à couvrir, le traitement de l’actualité et des vidéos présentées, l’accent sur le français parlé et l’usage de Facebook comme environnement de soutien. Parmi les points à améliorer figurait le travail sur le vocabulaire et un meilleur respect des rythmes d’apprentissage. En clair, le cours a représenté un défi important pour les participants. Quoiqu’il en soit, les nouveaux parcours d’enseignement suivent une progression mieux établie, et je consacre de nombreux efforts à la formulation de questionnaires en lien avec les documents authentiques qui servent de matière première au cours.

Étant maintenant doté d’une trousse initiale d’enseignement, j’essaie aussi de cultiver des collaborations avec certains collègues dans un certain esprit de team teaching en vue de concevoir et de mettre en pratique des exercices impliquant les ressources du Web 2.0. Déjà une première expérience de jumelage de classe a été réalisée. Bien que positive, l’exercice soulève un certain nombre de questions, toutes reliées à la recherche d’une stratégie de type gagnant-gagnant.

En ce qui concerne le jumelage de classes de même niveau, par exemple, une question majeure se pose : comment éviter de doubler le nombre d’étudiants en position passive lors d’une activité de production orale. S’il est parfois difficile de maintenir l’intérêt de tout un groupe à l’écoute d’une présentation de l’un des leurs, qu’en est-il si le jumelage double le nombre de participants? L’une des solutions résiderait dans l’élaboration d’un scénario pédagogique différent, comprenant des sessions en différé. Par exemple, le jumelage pourrait se révéler intéressant s’il servait à des fins de réseautage professionnel. Dans un tel cas, les rencontres devraient s’effectuer en laboratoire à partir de comptes qui permettent les multiples connexions vidéo. Dans la même perspective de type gagnant-gagnant, le jumelage se révélerait plus rentable s’il servait à des fins d’échanges linguistiques avec des francophones. Alors, les séances se réaliseraient-elles dans un contexte interpersonnel, aussi en laboratoire.

D’autres activités de jumelage sont envisageables, sous forme de webconférence ou sous forme de réalisation de projet collaboratif destiné à l’usage de la langue. Je pense ici à des relations entre les étudiants en L2 avec des étudiants du réseau régulier, ou encore avec des représentants de Chambre de commerces de diverses régions. Dans certains cas, l’échange pourrait même prendre la forme d’un projet de démarrage d’entreprise.

Si le team teaching peut se révéler difficile entre classes de même niveau, qu’en est-il de celles de niveaux distincts? Il est clair que dans une activité de jumelage des étudiants plus avancés pourraient éprouver le sentiment de perdre du temps en compagnie de camarades de niveau antérieur. Mais pour le professeur l’exercice comprend plusieurs points d’intérêt : 1) contribuer au développement d’une démarche éducative plus harmonieuse entre les niveaux impliqués, 2) faciliter la tâche d’un enseignant qui voudrait se lancer dans l’élaboration de parcours d’enseignement de divers niveaux, 3) assurer la mise en commun du corpus des notions de L2 à renforcer sans duplication de matériel. En ce qui concerne les étudiants, les avantages d’une telle pratique doivent être pris ailleurs que dans l’échange proprement dit. Des étudiants de niveau intermédiaire pourraient consacrer de grands efforts à l’élaboration d’un sondage, à l’aide de Survey Monkey, auquel des camarades de niveau avancé seraient conviés à répondre par le biais de porte-parole…

2)      Le développement d’un jeu de communication

Compte tenu des prétentions commerciales entourant le dit jeu, vous me permettrez de garder le silence sur la teneur de celui-ci. Il s’agit à la base d’un projet amorcé il y a près d’une vingtaine d’années, à une époque où je mettais graduellement en place des stratégies d’apprentissage axées sur le jeu. À la même époque, mes contenus de cours possédaient de fortes bases également sur les réalités socioéconomiques et historiques du Québec. Le projet était mis de côté, comme ma carrière me conduisait dans un tout autre milieu.

Tel que mentionné, j’ai consacré récemment de grands efforts aussi bien en termes de temps que de dépenses d’argent, à la remise sur pied de ce projet; sachant bien qu’il me faudra d’abord savoir en vendre l’utilité pédagogique au groupe dans le cadre de leur apprentissage en L2. Pour ce faire, j’envisage la mise en place d’une démarche en trois temps : 1) l’étude d’une vidéo sur la notion de la place du jeu sérieux en éducation avec des liens vers des produits spécifiquement dédiés à la L2; 2) la présentation d’une brève démo de mon produit et 3) la tenue de quelques jeux oraux associés à l’usage d’un enregistreur vocal numérique à des fins de français correctif en phonétique. Déjà j’ai initié le groupe à ce dernier aspect. Une fois ces pratiques établies, nous pourrons procéder à de courtes joutes et mieux asseoir le traitement pédagogique de cette stratégie d’apprentissage.

Conclusion

Plus on en donne, plus les gens en veulent… Et c’est tant mieux! Ainsi sommes-nous mieux en mesure de raffiner la teneur du produit en développement.

Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 novembre 2012

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