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L’appareillage du Titanic a cent ans

Publié le par Luc Renaud

Le naufrage de ceux qui se prennent pour Dieu

Il y a cent ans aujourd’hui, le 10 avril 2012, appareillait le RMS Titanic de Southampton en Angleterre pour couler quatre jours plus tard, soit dans la nuit du 14 avril au 15 avril 1912 dans l’Atlantique Nord. Environ 1 500 passagers périssent, dont 1 300 hommes, une centaine de femmes et une cinquantaine d’enfants. 75% des passagers de 3e classe comptent parmi les victimes, comparativement à 32% de ceux de la première classe.

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Non seulement la tragédie aurait-elle pu être évitée, mais les enquêtes révèlent d’importants manques de compétence des membres de l’équipage.

D’autres indices en disent long sur l’individualisme humain.

1 -      Un navire mal fait par de mauvais constructeurs

De prime abord, le nombre de places disponibles dans les vingt canots de sauvetage et les deux canots pliables se chiffre à 1 500, alors que 2 200 personnes s’apprêtent à traverser l’Atlantique à son bord.

 


 

Mais il y a peut-être pire encore. Les commissions d’enquête ont confirmé que des rivets de fer avaient été employés sur le chantier de construction, par manque de rivets en acier, plus résistants. Il est entendu qu’une coque plus solide aurait vraisemblablement résisté au choc de l’iceberg et permis au navire de poursuivre sa route. Les constructeurs auraient préféré le maintien du rythme de la construction aux questions de sécurité.

Le paquebot comprenait quatre compartiments étanches, alors qu’il lui en aurait fallu au moins cinq pour se maintenir à flot.

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En dépit de ces graves erreurs de confection, les médias considéraient le monstre de quatre cheminées comme fiable, ses constructeurs le disant même insubmersible.

2 -      L’incompétence de l’équipage

Plusieurs avertissements de la présence d’icebergs dans les environs parviennent aux oreilles du capitaine et de son équipage, qui préfèrent n’y prêter qu’une oreille distraite et poursuivre leur route à vive allure. Naviguant sur une eau calme et sous un ciel sans lune, le Titanic est en mauvaise posture pour éviter les icebergs, d’autant plus qu’aucune paire de jumelles n’est remise aux veilleurs, la clé de l’armoire étant égarée.

À l’approche de la collision, de mauvaises décisions sont prises, menaçant la vie de 2 200 personnes. La période d’embarquement dans les canots de sauvetage est retardée de près d’une heure, les passagers de première classe croyant à un simple exercice, et l’orchestre jouant des airs musicaux joyeux pour éviter la panique.

Plusieurs canots quittent le Titanic presque à moitié plein, dû à un manque de qualifications des matelots qui en ignorent la capacité et qui éprouvent de la difficulté à la mise à l’eau. Les vingt canots partent donc avec 700 personnes au lieu de 1 500.

3 -       La terreur des survivants

Une fois le Titanic en chemin vers le fond, un seul des canots de sauvetage fera demi-tour au milieu d’une mer de cadavres gelés par les eaux mortelles. Des centaines de naufragés, quatre seulement pourront alors être rescapés.

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Plusieurs aspects de cette mesure de secours en disent long sur l’individualisme des survivants :

  • chacun des canots de sauvetage à quelques dizaines de mètres pouvait contenir environ le double de passagers;
  • les secours du paquebot Capartha ne viendraient que quelques heures plus tard;
  • les hurlements des naufragés doivent avoir duré une bonne vingtaine de minutes avant que l’hypothermie ne les conduise à la mort.

Par respect à l’égard des familles des survivants, je me permettrai de croire que plusieurs auraient voulu porter secours, mais en ont été retenus; ou encore, que le sentiment de terreur devait atteindre son paroxysme.

4 -      Un exemple largement médiatisé

Jamais, peut-être, dans l’histoire de l’humanité, le naufrage d’un paquebot n’aura autant attiré l’attention du public tant sur le plan de la littérature que le cinéma. Le film de James Cameron, Titanic, a remporté 11 Oscars en 1997 et rapporté 1 845 034 188 $ au box office mondial. Une version 3D passe actuellement en salle pour commémorer le centenaire du naufrage.

Depuis la découverte de l’épave en 1985, les expéditions se multiplient et rapportent des pièces dans divers musées maritimes canadiens comme à Halifax en Nouvelle-Écosse ou à Ottawa.

Conclusion

Dans la nuit du 14 au 15 avril, à 2 h 20 du matin, sombre le Titanic après avoir heurté un iceberg vers les 11h 40 du soir. Depuis, des commissions d’enquête ont mis en évidence plusieurs lacunes : des erreurs de conception et de construction, d’importants manques de formation du côté des membres d’équipage et un sentiment de terreur qui a freiné les efforts de secours des survivants, assistant sans broncher au spectacle du naufrage du titan des mers et aux hurlements de centaines de naufragés.

Depuis, l’évènement a semé la convoitise de chercheurs de trésors et rapporté beaucoup en traitement médiatisé. C’est peut-être pour cela que le film de James Cameron, de retour en salle,  intègre une histoire d’amour dans ce sombre scénario.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 10 avril 2012

(Note: les droits d'auteurs des photos d'archive en Noir et Blanc sont expirés; d'autant plus que l'auteur est resté dans l'anonymat. Les autres viennent de ma collection personnelle et ont été prises en voyage.)

Références

·         Le Titanic : http://fr.wikipedia.org/wiki/Titanic

·         Naufrage du Titanic : http://fr.wikipedia.org/wiki/Naufrage_du_Titanic

·         Morse : http://www.youtube.com/watch?v=snkwsU98QlQ

 

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L’appui du peintre Stéphane Daraiche au déjeuner mensuel d’organisations caritatives

Publié le par Luc Renaud

Ensemble, l’Ordre des Filles d’Isabelle et l’Ordre des Chevaliers de Colomb comptent plus de 100 000 membres au Canada, engagés dans des activités bénévoles pour des causes sociales et humanitaires tant pour les jeunes que pour les aînés. Les membres de Longueuil et des régions avoisinantes ont uni leurs forces le premier avril dernier en tenant un brunch au sous-sol de l’église La-Visitation comme activité mensuelle de collecte de fonds nécessaires à leurs activités.

Pour ce faire, ils pouvaient compter sur un appui de marque en la présence du peintre Stéphane Daraiche, représentant l’Association des artistes peintres de la bouche et du pied du Canada (APBP). Rappelons que Le blogue de Luc R a déjà consacré un article à cet homme exceptionnel, qui a su démontrer qu’il était possible de réaliser de grandes choses en dépit d’un handicap majeur. L’article a d’ailleurs été repris par l’APBP.

En cette période de Pâques, il nous fait grand plaisir de vous présenter notre suivi des activités de Monsieur Daraiche, peintre tétraplégique, et le seul membre de l’APBC de la région montréalaise.

1-      Une communication de l’âme

À notre arrivée, Stéphane paraissait visiblement touché; et, je dois l’admettre, il s’agissait d’une émotion réciproque. Sa seule présence dégage tant de vérité et d’authenticité contrastante par rapport au train-train quotidien que l’on se sent rapidement envahi d’une sensation de ressourcement qui relativise toutes les expériences vécues dans la vie quotidienne et professionnelle. Même les enfants y délaissent, l’espace de quelques heures, leurs attitudes parfois capricieuses et cherchent à établir un contact avec les choses essentielles.

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En interrogeant divers organisateurs des Ordres caritatifs présents, quelques expressions étaient répétées sans cesse, tels des mots clés pour identifier l’œuvre de Stéphane : talent, persévérance, modèle, développement et grandeur. J’y ai aussi perçu des marques d’une grande sensibilité.

Par exemple, un animateur de pastorale relevait dans les accomplissements de Monsieur Daraiche les traits fondamentaux de la parabole des talents de la Bible. À ses yeux, les réalisations du peintre constituaient autant de preuves tangibles d’un homme qui nous ramenait sous le nez nos propres handicaps. Les toiles exposées étaient l’œuvre d’un peintre de grand talent! Lui-même affirme acheter le calendrier de l’APBP depuis quelques décennies.

En observant les coups de pinceau donnés avec finesse et précision par Stéphane, d’autres visiteurs se sentiront épris d’une vive admiration.

 


 

Nous verrons aussi des hommes et  des femmes se présenter à lui avec des gestes d’une sincère amitié. En rencontrant Madame Claire, nous établirons un nouveau contact d’une belle profondeur. La dame, née sans jambe, fera preuve d’un beau sens de l’autodérision et d’une bonne humeur contagieuse et nous parlera avec simplicité de personnes à qui elle s’apprête à venir en aide.

2-      Une rencontre d’affaires

Dans ce climat d’entraide, nous comprendrons que nous sommes aussi dans des rapports commerciaux.

La petite table tout près du peintre comprend des cartes professionnelles qui rappellent que l’on est en présence d’un professionnel, des feuillets explicatifs de la vie de l’artiste, des articles promotionnels de l’APBP et des albums photo des productions du peintre. Monsieur Roger, le beau-père de Stéphane, se sentira d’ailleurs désolé d’avoir oublié dans sa voiture une magnifique toile représentant un cheval, un animal symbolisant justement la puissance intérieure du peintre. Le beau harfang des neiges du carton d’invitation au brunch sera absent de l’exposition.

Malgré cela, le public aura la possibilité d’y admirer et de se procurer de splendides paysages d’été et d’hiver, parfois même avec un effet de relief, qui démontre bien les talents indéniables de l’artiste. Il y aura aussi de jolis bouquets de fleurs, reflétant la douceur et la beauté de la vie. Les coûts de la dizaine d’œuvres en vente variaient dans une fourchette de 75$ à 350$, ce qui nous semblait peu compte tenu de la qualité des produits et de l’encadrement fourni.

Peu de temps après notre arrivée, deux tableaux s’étaient déjà envolés, rapportant des revenus bien mérités au peintre. Monsieur Roger m’expliquera que les profits du déjeuner sont répartis entre la paroisse et les deux Ordres, mais que Stéphane reçoit de bons crédits à titre de représentant de l’APBP, et qu’il touche également l’intégralité de la vente de ses toiles. Madame Micheline Marley, la mère de Stéphane, ajoutera que l’APBP se montre vraiment d’un soutien incomparable, s’assurant de retourner à ses membres la totalité des sommes amassées par la vente des calendriers ou des cartes de Noël faits à partir des membres de l’association. Elle est fière d’annoncer qu’un calendrier de l’APBP comprendra bientôt une des reproductions d’une œuvre de Stéphane.

D’ailleurs, Monsieur Daraiche n’en est pas à sa première présence à titre de représentant de l’APBP. Deux semaines plus tôt, il performait dans une association de l’âge d’or de Delson; et d’autres présences au déjeuner mensuel sont prévisibles.

3-      Conclusion

En cette période de Pâques, il nous a semblé opportun de vous présenter l’un de nos coups de cœur de ce premier trimestre de l’année 2012, soit l’œuvre de Monsieur Stéphane Daraiche qui, par un curieux retour des choses, est venu prêter main-forte à la collecte de fonds de la paroisse La-Visitation du 2000 boulevard Marie-Victorin de Longueuil. Madame Marley était catégorique. La seule présence de son fils a valu de nombreux participants supplémentaires à ce déjeuner conjoint des bénévoles des ordres caritatifs des Filles d’Isabelle et des Chevaliers de Colomb.

Pour ma part, le message est clair. Dans le sous-sol de l’église ce matin-là, on était loin du monde de la charité, mais plutôt en présence de personnes remarquables, dignes représentants du sens de la vie que reflète la fête de Pâques.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 8 avril 2012

·         Stéphane Daraiche, quadriplégique, artiste-peintre professionnel

·         Invitation à un brunch avec Stéphane Daraiche, tétraplégique, artiste peintre de la bouche

 

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L'apprentissage expérientiel et le multimédia interactif

Publié le par Luc Renaud

educavox Cet article est aussi publié dans EducaVox, sous le titre: Du petit écran au multimédia interactif dès le bas âge? Bien sûr! à l'adresse suivante: http://www.educavox.fr/Du-petit-ecran-au-multimedia

 

Natalia a un an et demi. En regardant des vidéoclips éducatifs sur le Web, elle apprend les noms des couleurs et des formes en anglais ; elle saura aussi compter, danser et chanter. Comme elle, des milliers d’autres acquièrent d’importantes stratégies cognitives et compétences disciplinaires en bas âge.

 

Pourtant, des études allemandes (Scherer, 2006) et canadiennes (citées par UdeM, 2010) révèlent que la télé crée du retard dans l’acquisition du langage chez les jeunes enfants, en plus de produire des effets négatifs sur les résultats scolaires et la socialisation. Certains orthopédagogues extrapolent de tels résultats à l’ensemble des médias visuels, incluant l’ordinateur, le jeu vidéo et le multimédia interactif (Renaud, L. 2011).

 

D’une opinion plus nuancée, Réseau Éducation-Médias rappelle que les effets de la télé dépendent de plusieurs facteurs ; et que bien employés, les médias offrent de grands bénéfices tant sur le plan du développement de l’imaginaire que sur le plan social. Quant au jeu vidéo, les travaux du chercheur Benjamin Devienne démontreraient qu’il ravive le sens du plaisir dans l’apprentissage et que les univers virtuels peuvent même contribuer au développement de l’identité (TEDx UdeM, 2012).

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De fait, le petit écran et le multimédia interactif contribueraient aussi bien au développement de stratégies cognitives, de compétences transversales ou professionnelles qu’à des savoirs disciplinaires.

 

1)Développement de stratégies cognitives et de compétences transversales ou professionnelles

 

Je crois que le téléspectateur moderne exercerait toutes les tâches associées à l’apprentissage, mais dans un contexte informel avec un curriculum qui lui est souvent personnel et difficilement mesurable : Inventer et créer, chercher, manipuler, faire des associations, faire des essais et des erreurs, produire, trouver des solutions, étudier, etc.

 

Voici quelques exemples d’apprentissages qui résulteraient de l’usage spontané des écrans de télé et d’ordinateur aussi bien sur le plan cognitif que communicationnel :

 

  • Créer : les appareils photo numériques et les téléphones mobiles, par exemple, ont donné naissance au néologisme iphonographie. Selon Miss Pixels, une conférencière du TEDx de l’Université de Montréal (TEDx UdeM, 2012), la photo par iphone générerait même une nouvelle forme d’art populaire ;

 

  • Connaître la culture : la télé, par Internet ou non, expose le spectateur à des référentiels culturels variés ; que l’on pense aux chefs d’œuvre d’animation du cinéaste canadien Pierre Trudeau (Renaud, L., 2011) et aux reportages anthropologiques ou sociopolitiques sur YouTube, souvent repiqués sur Facebook, etc.

 

  • Communiquer : les plateformes collaboratives, les logiciels sociaux et les services de webconférence constitueraient des moyens de communication au même titre que le téléphone des générations antérieures (Renaud, L. 2011) ;

 

  • S’organiser : Facebook et le texto serviraient beaucoup d’outils d’organisation d’activités dans le monde réel comme des sorties, des fêtes, un travail en équipe, etc. (Renaud, L. 2011) ;

 

  • Apprendre à apprendre : le téléchargement de vidéos de leçons interactives de piano et des partitions qui seront par la suite pratiquées au clavier, etc. initie des enfants aux rudiments de l’autoformation et de la conception d’un scénario pédagogique autogéré ; et ce, sans aucune pression ou contrôle de la part des adultes ;

 

  • Apprendre un métier en lien avec ses rêves : de jeunes vidéoblogueurs, par exemple, parcourent les festivals et les soirées amicales pour filmer des scènes, en faire des montages de qualité professionnelle et se créer leur propre station de télé sur le Web, acquérant ainsi plusieurs compétences reliées à l’entreprenariat et au travail autonome.

 

Évidemment, de telles activités peuvent devenir énergivores et le temps qui y est consacré entrer en conflit avec les études nécessaires à l’obtention de bons résultats sur des aspects précis du programme scolaire ; ce qui expliquerait les craintes exprimées par certains détracteurs du petit écran et du multimédia interactif en éducation (Renaud, L., 2011).

 

2) L’apprentissage de savoirs disciplinaires

 

Malgré un contexte scolaire qui favorise peu la mesure des apprentissages, je prétends que le simple usage de la télé et du multimédia interactif contribue aussi à l’acquisition de savoirs disciplinaires ; mais peut-être pas au moment prévu dans le programme scolaire ; en voici quelques exemples :

 

  • Comprendre une langue seconde : l’exposition à des émissions de télé sur une base régulière facilite la compréhension de mots de vocabulaire et d’expressions idiomatiques en langue seconde dans un grand nombre d’interactions (Renaud, L. 2011). Évidemment, si l’élève n’a pas de cours de langue à son programme, aucun résultat des apprentissages découlant de cet exercice spontané ne pourra figurer à son dossier scolastique ;

 

  • Connaître des lieux, des personnages, des attitudes, etc. : de même, le contenu de certains films fait voyager ou présente des personnalités historiques, ce qui peut répondre à des exigences de cours de géographie ou d’histoire ; l’observation de scènes et des interactions entre des personnages concourent également à l’apprentissage de notions d’art dramatique, etc. ;

 

  • Lire et écrire : le Web demeure essentiellement un média de l’écrit, soit pour satisfaire une soif de curiosité personnelle ou pour la réalisation de travaux scolaires ; le texto, les outils de clavardage, le miniblogue et les blogues servent bien la production écrite.

 

Ainsi, l’école dispose-t-elle des attitudes des élèves et des moyens techniques pour exploiter de manière appropriée les médias dans ce que Lafortune (2010) qualifierait d’une pédagogie par projet axée sur le développement de compétences.

 

Pour clarifier la nature exacte des compétences acquises dans ce contexte de pédagogie ouverte, il conviendrait de mener divers projets de recherche-action intégrale systémique (Morin, A. 2010) avec des jeunes, des parents, des enseignants, etc., qui tiennent vraiment compte des principes et des bienfaits de l’apprentissage expérientiel.

 

Conclusion

 

Comme j’ai tenté de le montrer dans le présent article, l’usage de la télé et du multimédia interactif peut permettre l’acquisition de nombreuses stratégies cognitives, de compétences transversales ou professionnelles et même de savoirs disciplinaires. Le téléspectateur moderne me semble plutôt actif, et non passif. C’est par l’étude de l’apprentissage expérientiel de personnes impliquées dans ce type de pédagogie ouverte que nous pourrions rendre justice à l’efficacité des médias en éducation.

 

Natalia entrera à l’école primaire en parlant bientôt espagnol, anglais et français, en chantant et en dansant. Pas mal pour une enfant élevée à l’ère du multimédia interactif.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation

 

Références

Publié dans Éducation

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TEDx-UdeM : l’art de communiquer à la planète

Publié le par Luc Renaud

Dans l’article précédent, nous vous avons fait part des travaux du chercheur Benjamin Devienne sur le comportement humain dans les univers virtuels. Nous y avons vu, entre autres, que des jeux vidéo contribuent au développement de l’identité et à l’acquisition d’importantes compétences transversales rattachées à la créativité et même au sens de l’organisation.

Des spécialistes en art médiatique et numérique, comme Luc Courchesne, ont retranché ce lien entre le comportement humain et la technologie jusque dans la conception d’univers physique virtuel permettant de plonger le visiteur dans un rôle de participant. De son côté, Miss Pixels renverse, pourrait-on dire, le paradigme habituel de l’usage des techniques. Au lieu de définir d’avance des objectifs de communication, elle prendra un simple téléphone pour réaliser des images du quotidien et les traiter avant de les diffuser à grande échelle.

Ce dernier article complètera notre tour d’horizon de la majorité des conférences présentées lors de la journée TEDx de l’UdeM le 11 mars dernier.

1-      Les lieux

L’édifice du SAT où se tenait TEDx UdeM est en soi une œuvre répondant à cette vision de l’art médiatique et numérique. Le hall comprend par exemple un jeu de lumières réagissant aux mouvements des gens, comme s’il s’agissait d’une présence additionnelle. Une vue des escaliers intérieurs est aussi saisissante, conférant une impression de gigantisme à un immeuble pourtant de taille moyenne.

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Mais la plus grande surprise offerte au néophyte est sans doute le dôme extérieur, comparable à celui de l’ancien Cosmodôme, à quelques kilomètres à peine du site, ou rappelant celui de certaines églises comme l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal. Il faudra attendre la conférence de Luc Courchesne pour en connaître véritablement le sens.

2 -      Un espace immersif

Récipiendaire de plusieurs prix dont celui dans la catégorie Interactive Art en Autriche il y a une dizaine d’années, l’expert en art médiatique et numérique voulait créer un cyberespace dans lequel le spectateur serait appelé à vivre diverses réalités sans même avoir à bouger de son fauteuil. Aux définitions modernes de réalité; réalité virtuelle, augmentée ou diminuée, M. Courchesne assurera qu’il n’en existe qu’une seule à ses yeux : celle dont le sujet peut faire l’expérience à l’aide de ses sens. Il empruntera au romancier futuriste la notion de cyberespace, qui se définirait comme une hallucination consensuelle partagée quotidiennement. Il s’inspirera aussi des rêves du peintre Yves Clin qui souhaitait se voir en train de voler en se jetant dans le vide.

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L’espace imaginaire devait pour lui créer un état d’immersion à l’intérieur du dôme, qui permettrait de réintégrer la communication non-verbale absente des autres médias. La téléprésence immersive comprendra à la base un système de projection et un anneau de 8 caméras pour capturer les scènes à 360o. Une expérience de téléprésence a été menée par son équipe et celle du Musée des Arts de Paris relié en réseau, permettant à l’un de suivre l’autre dans ses déplacements.

Les caméras peuvent être remplacées par des images points par points, et il est possible de plaquer des informations sur des images virtuelles, respectant en cela des aspects de la réalité augmentée.

Un jour, nous prendrons nos vacances dans l’ordinateur, souligne Monsieur Courchesne, alors que sur l’écran nous voyons les vagues de l’océan s’écraser sur la plage comme si nous nous y trouvions.

3 -      La photographie du Web 2.0

Si Monsieur Courchesne ramène les grandes surfaces auprès de la personne, nous pourrions presque affirmer que les propositions de Miss Pixels vont dans le sens contraire. Cette jeune illustratrice et designer graphiste de renommée internationale estime que l’art mobile est à la portée de tous grâce aux technologies du Web 2.0 et aux plateformes de diffusion. Elle définit les caractéristiques de son art selon deux critères précis : être en mesure non seulement de prendre des photos à partir d’un iphone, mais aussi d’en faire le traitement à l’aide des outils numériques disponibles.

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Il s’agirait d’un nouveau courant d’expression qui démocratise l’échange artistique, questionne les conventions contemporaines de l’art, et renverse les idées de fonction de la technologie. Sur un ton enthousiaste, elle affirme même que l’iphonographie génère à la photo une forme de révolution artistique comparable à la mise de la peinture en tube, un changement qui a donné naissance à l’impressionnisme.

Il s’agirait cette fois de la photo de la rue. L’idée comme telle n’est pas récente puisque Vivian Maier avait naguère pris plus de 100 000 photos qu’elle gardait bien pour elle, jusqu’à ce qu’elles soient découvertes et publiées sur Flickr. Grâce à un simple téléphone, des dizaines de millions de personnes ont la possibilité de poser un geste de nature artistique comparable en photographiant maintes scènes de la vie quotidienne. Ses propres photos lui ont valu la célébrité aussi bien à Barcelone qu’à Milan ou à Berlin, etc.

Conclusion

Il est parfois difficile de dissocier les arts médiatiques et numériques de la communication puisque l’art, par nature, est une forme d’expression et un prétexte pour établir des liens avec les gens. Dans le présent article, nous avons vu que la création d’un cyberespace rejoignait la sensibilité humaine à travers les sens en plus de servir les buts d’une véritable téléprésence entre des gens répartis un peu partout sur la planète. L’iphonographie réduit aussi les frontières entre les individus, mais d’une manière bien différente. Les scènes de la vie quotidienne déposée sur le Web établissent des contacts presque personnels entre des inconnus. Vue de l’espace, la terre paraît bien petite aux yeux des astronautes. Ce que la technologie moderne confirme de manière éclatante.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 4 avril 2012 

Publié dans Technologie-Médias

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TEDx de l’UdeM- Pour la communication humaine et le développement technologique

Publié le par Luc Renaud

Dès les années ’80, l’économiste futuriste John Naisbitt voyait le développement technologique aux côtés de la recherche du mieux-être humain. 32 ans plus tard, TEDx UdeM dressait effectivement des liens importants entre le High Tech et le High Touch, et la communication.

 

Dans cet article, c’est ce que nous tenterons d’illustrer brièvement par les travaux de trois groupes de chercheurs.

 

Benjamin Devienne, d’abord,  s’est lancé à l’étude des comportements humains dans les univers virtuels; alors qu’un groupe d’étudiants de Polytechnique, les deux pieds sur terre, confectionnent un gant sensoriel visant à transmettre le langage des signes employés par les malentendants et les personnes muettes dans une langue compréhensible par tous.de son côté, Karim Benyekhlef veut simplifier la résolution de conflits par l’intermédiaire de systèmes de communication électronique.

 

Comprendre l’être humain par l’étude du monde virtuel

 

1-      Terreurs et merveilles des mondes virtuels

Le chercheur Benjamin Devienne est le fondateur et le responsable du projet In-Virtuo Lab, un observatoire du comportement humain dans un environnement virtuel. En échangeant avec lui, il m’affirmait être d’avis que l’un des grands avantages du jeu vidéo informatisé résidait dans le fait d’avoir ramené la notion de jeu et de plaisir dans l’apprentissage, une notion qui se perdrait avec l’âge. Il se dit très attentionné sur le comment nous réagissons dans de tels environnements, sans pour autant nier l’existence de pathologies. Par son travail, il cherche à concevoir un modèle mathématique de ces réactions, ce qui peut à notre avis se révéler utile non seulement dans la conception des univers virtuels, mais aussi sur leur intégration dans d’autres activités humaines.
Plus spécifiquement, les recherches du projet In-Virtuo Lab peuvent permettre des avancées dans des secteurs aussi variés que les sciences humaines, sociales, commerciales et même environnementales.

Monsieur Devienne nous expliquera que le jeu virtuel date des années ’70 et qu’une décennie plus tard, il s’agissait paradoxalement d’une activité sérieuse réservée à une élite. S’en est suivi une perte de crédibilité du jeu vidéo au cours de la décennie suivante, considéré comme une menace pour la jeunesse. Pourtant, l’âge moyen des joueurs se situe aux environs de 35 ans, contrairement à la croyance populaire qui y voit des salles d’arcades remplies d’adolescents.

Le chercheur rappelle que beaucoup peut être appris sur les ressentis et le comportement humain dans la projection d’un univers virtuel. Par exemple, la conception d’un avatar est, par moments, un véritable exercice de construction d’une identité. La conception d’écosystèmes virtuels nécessite des compétences que l’on retrouve aussi dans la réalité. Des jeux de simulation prodiguent aussi des enseignements sur la collecte de ressources de survie et permettent même de comprendre des comportements sur la réalisation d’alliances stratégiques ou de relations amoureuses. Certains jeux favorisent aussi des changements de mentalité et focalisent l’attention du joueur sur la nécessité de prodiguer des soins.

Une technologie pour communiquer

 

 2-      Le gant sensoriel : Traduire la langue des signes en temps réel

Aussi guidé par le désir de comprendre le comportement humain à l’aide de la technologie, mais d’un intérêt plus opérationnel, un groupe d’étudiants de Polytechnique s’est lancé dans la confection d’un gant sensoriel visant à traduire le langage des signes en temps réel. Pour l’instant, le prototype présenté transmet les mots clés de la personne à un système de reconnaissance qui le transcrit à l’ordinateur.

L’interprétation d’autres algorithmes pourrait transformer les codes écrits dans une grammaire commune, ce qui pourrait étendre l’utilité du produit à l’univers des langues secondes. Ainsi les personnes aux prises avec des problèmes d’audition gagneraient en autonomie aussi bien à la maison, qu’au travail, dans leurs loisirs et dans leurs déplacements partout sur la planète. Un système de voix de synthèse leur permettrait également de se faire entendre.

Par un curieux retour des choses, la personne régulière pourrait être encouragée à apprendre la langue des signes et à se munir d’un tel gant pour communiquer avec des publics de langues étrangères.

Le développement de ce produit nécessite la collaboration d’une équipe multidisciplinaire composée d’interprètes de la langue des signes, d’informaticiens et d’ingénieurs. L’usage de la fibre optique est prévu afin de réaliser un gant sans fil et confortable pour la clientèle.

 

3 -     La cyberjustice

 

Dans un autre ordre d’idées, Karim Benyekhlef, Directeur du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, s’intéresse particulièrement à l’usage de plateforme de médiation et d’arbitrage par Internet empruntant aux systèmes de visioconférence, ce qui simplifie les opérations qui peuvent se révéler inutilement longues et coûteuses dans le cas, entre autres, de causes internationales.

Le système présenté servirait entre autres aux procédures extrajudiciaires. Sa mise en œuvre nécessite une redéfinition de la manière de voir la justice et briser avec une tradition de sacralisation du papier et des longues procédures. La e-résolution de conflits au Canada et aux États-Unis aurait connu du succès dans plus de 2 000 dossiers. Pour le moment, il serait recommandé pour les affaires de tous les jours.

Conclusion

TEDx de l’UdeM démontre qu’il n’y a pas de révolution technique véritable sans d’abord penser à l’être humain.

 

Dans des articles antérieurs, il a été question de liens entre la technologie et le milieu de la santé. Cette fois-ci, nous avons vu avec Monsieur Devienne que l’étude du comportement humain dans les univers virtuels révélait, de fait, des attitudes humaines beaucoup plus globales. D’autres chercheurs tentent d’employer les ressources technologies en vue de faciliter les rapports humains.

 

Nous verrons prochainement que l’emploi des technologies répond même à des intérêts clairement artistiques. Ce sera là la fin de notre tour d’horizon des conférences TEDx de l’UdeM.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 2 avril 2012

Crédit photo : TEDx UdeM, Choucri Bechir

Publié dans Technologie-Médias

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Jour de la terre : Concert printanier de la chorale Clé des Chants de Nicolet

Publié le par Luc Renaud

Commémorant à sa manière le Jour de la terre le 22 avril prochain, la chorale Clé des Chants offre au public son concert printanier intitulé Pourquoi chanter ? tout près de la cathédrale de Nicolet.

Le programme comprendra une vingtaine de chansons :

Pourquoi chanter, Pour faire une jam, Le rendez-vous, Loch Lomond, Bohemian Rapsody, Pour l'amour qu'il nous reste, Entre Matane et Bâton Rouge, Mon p'tit Boogie-Woogie, Bleu, À la claire fontaine, L'enfance, Hijo De La Luna, Over The Rainbow, Stand By Me, Le vaisseau fantôme, C'est toute une musique, Medley Gilles Vigneault, Oh Happy Day / All You Need Is Love, Un pays pour nous et Croire.

Bien que le spectacle n’ait pas été spécifiquement conçu pour le Jour de la terre, l’organisation a tenu à respecter le moment où les cloches des églises du Québec se feront entendre à l’unisson pour éveiller les gens aux enjeux environnementaux et humanitaires.

Certains membres de la chorale ne cachent pas leur solidarité à la marche populaire qui se tiendra au même moment à Montréal.

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Quelques chansons font aussi référence à l’humanitaire. Deux titres ont particulièrement retenu notre attention :

·         Stand By Me du regretté John Lennon est devenu une chanson fétiche du groupe international Playing For Change, qui souhaite employer la musique pour unir l’humanité. Aussi, chant de rassemblement qui rappelle que l’amour et le rapprochement humains sont des valeurs universelles, transcendant les classes sociales. Dans le même esprit, Playing For Change interprète aussi One Love de Bob Marley, également un ami de la terre.

 

 

 

·         Hijo De La Luna du groupe espagnol MECANO a été interprété par de grands noms comme Ana Torroja, et Sara Brightman : il s’agit d’une légende espagnole où s’entremêlent tragédies et passions dans la pure tradition espagnole au sujet de la naissance d’un enfant d’origine mystérieuse. La chanson traite des difficultés inhérentes aux relations amoureuses interculturelles ; ici celui d’une gitane et d’un homme d’origine « calé » (une tribu). Elle tisse aussi un lien étroit entre l’univers corporel, spirituel et cosmologique, la lune étant par métaphore poétique une femme, qui souhaite avoir un enfant du soleil (l’homme).

 

Le concert se déroulera le 22 avril 2012 à 14 h au Centre des Arts populaires, situé au 725, boul. Louis-Fréchette à Nicolet.

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Les habitués sont invités à se procurer leurs billets auprès des choristes ou à l’épicerie J.L. Lafond.

Des billets seront aussi vendus à la porte au coût de 15$ par adulte et de 5$ pour toute personne âgée de 5 à 17 ans.

Le blogue de Luc R compte se rendre à Nicolet pour couvrir l’évènement. Nous vous tiendrons au courant.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 1er avril 2012

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