L’appareillage du Titanic a cent ans

Publié le par Luc Renaud

Le naufrage de ceux qui se prennent pour Dieu

Il y a cent ans aujourd’hui, le 10 avril 2012, appareillait le RMS Titanic de Southampton en Angleterre pour couler quatre jours plus tard, soit dans la nuit du 14 avril au 15 avril 1912 dans l’Atlantique Nord. Environ 1 500 passagers périssent, dont 1 300 hommes, une centaine de femmes et une cinquantaine d’enfants. 75% des passagers de 3e classe comptent parmi les victimes, comparativement à 32% de ceux de la première classe.

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Non seulement la tragédie aurait-elle pu être évitée, mais les enquêtes révèlent d’importants manques de compétence des membres de l’équipage.

D’autres indices en disent long sur l’individualisme humain.

1 -      Un navire mal fait par de mauvais constructeurs

De prime abord, le nombre de places disponibles dans les vingt canots de sauvetage et les deux canots pliables se chiffre à 1 500, alors que 2 200 personnes s’apprêtent à traverser l’Atlantique à son bord.

 


 

Mais il y a peut-être pire encore. Les commissions d’enquête ont confirmé que des rivets de fer avaient été employés sur le chantier de construction, par manque de rivets en acier, plus résistants. Il est entendu qu’une coque plus solide aurait vraisemblablement résisté au choc de l’iceberg et permis au navire de poursuivre sa route. Les constructeurs auraient préféré le maintien du rythme de la construction aux questions de sécurité.

Le paquebot comprenait quatre compartiments étanches, alors qu’il lui en aurait fallu au moins cinq pour se maintenir à flot.

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En dépit de ces graves erreurs de confection, les médias considéraient le monstre de quatre cheminées comme fiable, ses constructeurs le disant même insubmersible.

2 -      L’incompétence de l’équipage

Plusieurs avertissements de la présence d’icebergs dans les environs parviennent aux oreilles du capitaine et de son équipage, qui préfèrent n’y prêter qu’une oreille distraite et poursuivre leur route à vive allure. Naviguant sur une eau calme et sous un ciel sans lune, le Titanic est en mauvaise posture pour éviter les icebergs, d’autant plus qu’aucune paire de jumelles n’est remise aux veilleurs, la clé de l’armoire étant égarée.

À l’approche de la collision, de mauvaises décisions sont prises, menaçant la vie de 2 200 personnes. La période d’embarquement dans les canots de sauvetage est retardée de près d’une heure, les passagers de première classe croyant à un simple exercice, et l’orchestre jouant des airs musicaux joyeux pour éviter la panique.

Plusieurs canots quittent le Titanic presque à moitié plein, dû à un manque de qualifications des matelots qui en ignorent la capacité et qui éprouvent de la difficulté à la mise à l’eau. Les vingt canots partent donc avec 700 personnes au lieu de 1 500.

3 -       La terreur des survivants

Une fois le Titanic en chemin vers le fond, un seul des canots de sauvetage fera demi-tour au milieu d’une mer de cadavres gelés par les eaux mortelles. Des centaines de naufragés, quatre seulement pourront alors être rescapés.

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Plusieurs aspects de cette mesure de secours en disent long sur l’individualisme des survivants :

  • chacun des canots de sauvetage à quelques dizaines de mètres pouvait contenir environ le double de passagers;
  • les secours du paquebot Capartha ne viendraient que quelques heures plus tard;
  • les hurlements des naufragés doivent avoir duré une bonne vingtaine de minutes avant que l’hypothermie ne les conduise à la mort.

Par respect à l’égard des familles des survivants, je me permettrai de croire que plusieurs auraient voulu porter secours, mais en ont été retenus; ou encore, que le sentiment de terreur devait atteindre son paroxysme.

4 -      Un exemple largement médiatisé

Jamais, peut-être, dans l’histoire de l’humanité, le naufrage d’un paquebot n’aura autant attiré l’attention du public tant sur le plan de la littérature que le cinéma. Le film de James Cameron, Titanic, a remporté 11 Oscars en 1997 et rapporté 1 845 034 188 $ au box office mondial. Une version 3D passe actuellement en salle pour commémorer le centenaire du naufrage.

Depuis la découverte de l’épave en 1985, les expéditions se multiplient et rapportent des pièces dans divers musées maritimes canadiens comme à Halifax en Nouvelle-Écosse ou à Ottawa.

Conclusion

Dans la nuit du 14 au 15 avril, à 2 h 20 du matin, sombre le Titanic après avoir heurté un iceberg vers les 11h 40 du soir. Depuis, des commissions d’enquête ont mis en évidence plusieurs lacunes : des erreurs de conception et de construction, d’importants manques de formation du côté des membres d’équipage et un sentiment de terreur qui a freiné les efforts de secours des survivants, assistant sans broncher au spectacle du naufrage du titan des mers et aux hurlements de centaines de naufragés.

Depuis, l’évènement a semé la convoitise de chercheurs de trésors et rapporté beaucoup en traitement médiatisé. C’est peut-être pour cela que le film de James Cameron, de retour en salle,  intègre une histoire d’amour dans ce sombre scénario.

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 10 avril 2012

(Note: les droits d'auteurs des photos d'archive en Noir et Blanc sont expirés; d'autant plus que l'auteur est resté dans l'anonymat. Les autres viennent de ma collection personnelle et ont été prises en voyage.)

Références

·         Le Titanic : http://fr.wikipedia.org/wiki/Titanic

·         Naufrage du Titanic : http://fr.wikipedia.org/wiki/Naufrage_du_Titanic

·         Morse : http://www.youtube.com/watch?v=snkwsU98QlQ

 

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