Des changements climatiques normaux ou non?

Publié le par Luc Renaud

Môman dans le spécial Jour de l'an du nouveau millénaire de La P'tite Vie se demandait si elle devait ou non faire cuire une dinde pour souligner la nouvelle année, compte tenu de l’incertitude générée par le célèbre bogue. Aujourd'hui, je me demande aussi qui des écologistes ou de leurs opposants tiennent les propos les plus justes. Devons-nous diminuer l’émission de C02 dans une lutte contre les gaz à effet de serre ou plutôt nous adapter à des changements climatiques inéluctables, provenant des fluctuations des activités solaires? Ou ne rien faire du tout.

 

Mon article s’inscrit à la suite de mes trois réflexions sur l’environnement : La nature, reine absolue, Le va-et-vient du cerf-volant et La fin du monde n’est pas pour demain. Je voudrais, naïvement peut-être, brosser le portrait de diverses prises de positions en matière de changements climatiques que couvre la littérature actuelle. D’emblée, je mets de côté les visions ésotériques de type vengeance de l'âme terrestre, punition de Dieu ou avènement de la fin du monde puisqu’il s’agit d’actes de foi difficilement mesurables. J’écarte aussi la question de la confection d’armes terroristes ou de destruction massive pour expliquer les phénomènes cataclysmiques.Les désastres n’épargnent aucune zone planétaire, ce qui rend les visions hollywoodiennes peu défendables.

 

1. L'autodestruction de l'homme

 

Selon le courant écologiste de l’heure, l’être humain brûlerait la chandelle par les deux bouts. D’une part, la déforestation causerait une diminution de l’apport en oxygène vitale et, d’autre part, l’usage de combustible fossile représenterait le point tournant d’un réchauffement planétaire, associé à des épisodes de refroidissements à certains endroits du globe, voire même à l’avènement d’une nouvelle ère glaciaire.  

 

 

Des conséquences tangibles de nos actions polluantes mèneraient à la catastrophe :

 

- fonte des glaciers et désalinisation de l'océan, surtout du côté de l'Europe de l'Ouest. La dilution du sel dans l’eau de mer mettrait un terme à la circulation du Gulf Stream. En l’absence de l'eau chaude en provenance des tropiques, l’hémisphère nord européen serait condamné à la rigueur des hivers canadiens d’ici à peine une vingtaine d'années;

- augmentation substantielle du niveau des mers et inondation des zones côtières;

- aggravation des turbulences climatiques : augmentation de l'humidité et précipitations plus abondantes ou, au contraire une sécheresse couvrant de plus vastes territoires; augmentation du nombre de tsunamis, des inondations majeures, des tornades et des ouragans;

- diminution des réserves d’eau potable mondiale;

- recrudescence dans le nord de maladies comme la malaria, normalement associées aux tropiques.

 

Dans ce contexte, l'humanité entière devrait entreprendre un lourd processus de réduction des gaz à effet de serre par l’adoption de nouvelles énergies non-polluantes ou des biocarburants: les panneaux solaires et les éoliennes, notamment. Pour les tenants de cette approche écologique, les ententes internationales sur les changements climatiques feraient preuve d’une grande insensibilité au profit des pétrolières polluantes et du système économique mondial.

 

Depuis plusieurs années, ce discours semble faire consensus au sein de l’opinion publique et de plusieurs autorités politiques internationales, représentées par les Nations Unies. Pourtant, une voix discordante au sein du milieu scientifique affirme que les changements climatiques envisageables répondent à des cycles naturels normaux; la planète n’ayant pas du tout besoin des hommes pour passer d’une période de réchauffement à une période glaciaire. Plus grave encore, le C02 n’impacterait peu ou pas du tout sur les gaz à effet de serre. Les tenants de cette vision se défendent bien d’entretenir quel que rapport que ce soit avec les compagnies pétrolières et jurent de leur intégrité.

 

2. La Terre n'a besoin de personne pour se transformer

 

Ce point de vue, que je tenterai de résumer, est présenté dans un reportage de la BBC.

 

Les scientifiques dissidents allèguent le fait qu’Il y a quatre siècles, les Européens faisaient du patin sur la Tamise, au cours d’une petite ère des glaces. Quatre siècles plus tôt, des températures plus chaudes que celles d’aujourd’hui ont facilité la construction de cathédrales gothiques. Le Groenland (Greenland, en anglais) doit son nom au fait d’avoir été connu comme une terre verdoyante par ses découvreurs et non comme un glacier. En dépit de ces changements drastiques, les ours polaires et les êtres humains ont su s’adapter à leur environnement. Par ailleurs, l’augmentation des températures rendue visible par des bouées océaniques révélerait des aspects du passé lointain de la planète et non des indices de changements imminents : le réchauffement ou le refroidissement d’un océan n’est apparent que plusieurs centaines d’années après la période climatique qui en a influencé la température. D’autres preuves des écologistes sont aussi remises en question. Le nombre de tornades est sensiblement le même qu’auparavant, alors que les moustiques transportant la malaria survivraient aussi bien dans les zones froides que dans les zones chaudes.

 

Par ailleurs, le C02 est un gaz qui fait partie de la structure normale de tout être vivant, végétal ou animal. Sa proportion parmi les autres gaz de l’atmosphère est considérée comme plutôt négligeable et celle en provenance de l’homme, ridiculement faible en comparaison des productions volcaniques, de la contribution du règne animal ou de celle des océans. Les vrais gaz à effet de serre proviendraient de l’humidité et des nuages, de la vapeur d’eau produite par les bombardements subatomiques des particules solaires. Lors d’activités solaires de grande intensité, ces particules rebondiraient plutôt vers le soleil, l’ennuagement faisant place à l’ensoleillement. Or, les activités solaires auraient été de moindre intensité, d’où la formation de gaz à effet de serre par les vapeurs d’eau. Cet état d’accalmie du soleil se traduirait aussi par des températures terrestres plus froides et des hivers plus rigoureux en Europe et aux États-Unis. Les dits gaz à effet de serre pourraient alors nous protéger de trop grandes variétés de températures…

Notez que l’activité solaire aurait repris en 2010, selon la NASA après une chute importante en 2008 pour ensuite redescendre vers la fin de l’année… Ces fluctuations auraient un impact sur l’ensemble du système solaire et non seulement sur Terre.

 

 

 

Si de tels principes sont vrais, il est alors pertinent de comprendre la nature et l’envergure des changements climatiques à venir en vue de nous y adapter et non de lutter contre l’émission de C02. Un troisième groupe de penseurs avancent même l’idée qu’aucun changement d'attitude face au gaz à effet de serre n’est nécessaire.

 

3. Le Statu Quo: aucun danger en vue

 

Pour eux, le discours des écologistes défendu devant les tribunes mondiales est en fait le fruit d'une grande campagne de désinformation visant à obtenir des fonds de recherches avec plus de facilité. Des indices de réchauffement devraient se traduire par une hausse de température dans la troposphère, ce qui n’est pas le cas.

 

Les calottes glaciaires en situation de fonte au printemps recouvreraient leur état habituel à l’automne, un point de vue contredit par les données du début des années 2000. Au contraire, la surface polaire de l’Arctique enregistrerait une perte d’un millier de kilomètres de glace. Perte temporaire due aux fluctuations des températures dans les années 2000 ou hémorragie? La question est posée.

Du côté de l’Antarctique, les spectaculaires fracassements des banquises seraient causés par le détachement de celles-ci de leur socle sous-marin et non d’une période de réchauffement. La fonte de ces lourds amas de glace pourrait augmenter le niveau de la mer d’une soixantaine de mètres inondant la plupart des zones côtières continentales.

 

Les tenants du Statu Quo considèrent les changements actuels comme temporaires et plutôt inoffensifs. De fait, l’idéologie environnementaliste serait récupérée par le milieu des affaires en vue de la production de nouveaux produits et services dans un contexte de cul-de-sac économique. La lutte effrénée contre les gaz à effet de serre conduirait perversement au maintien dans la pauvreté des pays en développement, incapables alors de disposer de systèmes électriques par des moyens économiques et efficaces.

Y a-t-il des changements? Sont-ils drastiques et mettent-ils l’humanité en péril?

 

La remise question du rôle du C02 comme agent important de changements climatiques majeurs ne libère pas pour autant l’être humain de ses responsabilités en matière de protection de l’environnement. Les attaques à la couche d’ozone nous protégeant contre les rayons ultraviolets du soleil se traduisent déjà par des applications préventives de crèmes solaires. La déforestation entraîne de sérieux problèmes de désertification et de perte en matière de biodiversité. La disparition d’habitats naturels ajoute de nombreuses espèces végétales et animales sur la liste des espèces menacées; l’hydropollution entraîne une diminution des eaux potables. Même si ces points faisaient aussi l’objet de contestation, je ne suis pas sûr de vouloir savourer les poissons mutants des rivières intoxiquées par les déchets de M. Burns des Simpsons… Par contre, oui, j’aimerais mieux comprendre les processus environnementaux comme les tsunamis, les pluies diluviennes qui sévissent en Amérique latine et les grandes marées de la Gaspésie. Considérant des facteurs comme les conditions climatiques, la sécurité et la paix, quel est pour nous le meilleur endroit sur Terre? Partout, des gens se posent cette question… Les cohortes d’animaux du film Ère de glace migraient vers les zones territoriales plus clémentes.

 

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation 16 janvier 2011

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