TEDx de l'UdeM et le développement durable : de la campagne à la ville

Publié le par Luc Renaud

Une préoccupation : la préservation de l’environnement 

Dans TEDx : Vers l’émergence d’une société apprenante, j’avais relevé quelques thématiques chères aux jeunes, comme la santé, l’environnement et la technologie. L’article précédent, TEDx et les réformes en santé : autonomisation et organisation apprenante, a brièvement couvert le premier sujet. Cette fois-ci, je m’intéresserai principalement à la question environnementale abordée par le microbiologiste Mohamed Hijri de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, l’entrepreneur Mohamed Hage, spécialiste des serres agricoles sur les toits et Paula Meijernik, architecte paysagiste, qui s’est tournée vers les écologies de…  l’asphalte.

Comme nous le verrons, l’esprit planétaire ne vise pas uniquement le rapprochement international, mais aussi la réduction du fossé entre les milieux rural et urbain. Plus que jamais, le monde ne forme qu’une seule grande famille. Mais auparavant, décrivons un peu les travaux du designer industriel Marcin Jubokowski, qui cherche à révolutionner la fabrication de la machinerie agricole et industrielle selon les principes de la coopération, Open Source, en réaction aux coûts faramineux imposés par les lois habituelles de l’économie.

1-      L’univers agricole en pleine transformation

 

-          L’Open Source Ecology à la rescousse des agriculteurs

Marcin Jubokowski possède une ferme dans l’État du Missouri aux États-Unis et œuvre dans le développement de processus menant à la fabrication d’une grande variété de machinerie agricole et industrielle qui, à long terme, pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de l’humanité, particulièrement dans les pays les plus pauvres.


 

À court terme, ses travaux l’ont concrètement conduit au design et à l’assemblage d’un tracteur de ferme modulaire, solide et durable, en six jours de travail. L’œuvre s’inscrit dans le courant de collaboration et de l’échange libre des idées (Open Source Ecology) par l’entremise, entre autres, de Wiki. À l’aide de cette plateforme collaborative, les intéressés y échangent idées et points de vue, qui donnent naissance à de nouvelles façons de faire.

Bien plus qu’un simple procédé de fabrication, le travail de Monsieur Jubokowki constitue un exemple révélateur de la démocratisation des savoirs, et de la responsabilisation des participants qui vivent alors la culture du Fais-le toi-même, au lieu de plier sous le joug des coûts exorbitants imposés par les entreprises multinationales.

-          La décontamination des sols

Le microbiolologiste Mohamed Hijri se questionne aussi sur des procédés visant à assurer l’alimentation des milliards d’individus peuplant la surface de la Terre. De 7 milliards actuellement, l’humanité devrait franchir le cap des 9 milliards d’ici quelques décennies; à un moment où le phosphore, élément essentiel à notre survie, serait à la fois un agent de pollution majeur des cours d’eau et, paradoxalement en situation de déclin  comme source d’engrais des sols cultivables. Une situation qui pourrait être désastreuse pour nos descendants.

Or, une solution naturelle est envisageable pour renverser ces tendances.

La mycorhize est un mystérieux champignon microscopique, à la fois simple et complexe, qui existe depuis plus de 450 millions d’années. Bien employé, il peut renforcer les racines des plantes qui, en retour, l’aident à proliférer, fournissant la terre du phosphore nécessaire aux bonnes récoltes agricoles. Cette relation de type donnant-donnant est non seulement écologique, mais aussi très efficace. De fait, des expériences ont montré que la production agricole peut croître de 30% par rapport aux techniques actuellement répandues, tout en diminuant l’injection de phosphore de l’ordre de 75%.

1-      L’environnement urbain

 

-          La ferme en ville

Un entrepreneur, Monsieur Mohamed Hage, invite la population urbaine à se procurer différemment ses légumes. Avec l’aide d’ingénieurs et d’architectes, il est prêt à transformer les toits de grands immeubles en serres et en jardins. Son système optimise l’usage de l’énergie solaire, et met des insectes à contribution pour l’entretien des plants.

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Il serait possible de construire un jardin sous serres en trois semaines, seulement. Les expériences actuelles permettent de nourrir jusqu’à 2000 personnes par jour. Dans les divers points de distribution actuels, de nouveaux rapports sociaux s’établissent entre les clients qui prennent le temps d’échanger pour se donner des recettes et se faire de nouveaux amis.

Monsieur Hage caresse le rêve de voir les villes se construire leurs propres fermes pour nourrir leurs propres populations, dans un esprit de partage que le stéréotype habituel associe souvent au milieu rural.

-          La transformation du paysage urbain

Monsieur Hage n’est pas le seul à vouloir humaniser le paysage urbain. Paula Meijernik, Directrice de l’école d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, mène une véritable charge contre l’asphalte qui recouvre une grande portion du décor de la ville : autoroutes, rues, stationnements, etc. L’architecte paysagiste reconnaît bien sûr la nécessité de telles surfaces pour les déplacements des véhicules motorisés, mais se dit que la population peut se réapproprier d’importants tronçons asphaltés et contribuer à l’embellissement de son milieu de vie.

Il serait possible, par exemple, d’établir des périmètres de zonage, réduisant le droit à l’asphaltage, ou encore de perforer des tronçons de surface pour y planter des arbres. On pourrait aussi tatouer de façon artistique ces affreux tapis grisâtres, ce qui les rendrait plus agréables. Il y aurait lieu aussi de conférer diverses vocations à un même lieu; certains espaces formeraient de petits escaliers, qui serviraient de stationnement le jour et de places de spectacles publics en soirée.

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Madame Meijernik estime que plus une ville grandit, plus on doit trouver des astuces pour préserver la nature. De fait, il y a eu d’abord l’aménagement d’espaces verts, puis la multiplication de jardins communautaires, et maintenant des réflexions pour réduire la laideur des espaces asphaltés.

Assisterions-nous à la revanche de l’exode rural, les néocitadins désirant transformer la ville à l’image de leurs racines?

Conclusion : Faire un avec la nature

L’environnement constitue une préoccupation majeure de la clientèle du TEDx de l’UdeM, qui nous a fait connaître des efforts dans le but de faciliter le labeur des agriculteurs dans une perspective d’alimentation mondiale, et selon des méthodes plus écologiques. Nous avons aussi perçu le désir de ramener à la ville des valeurs du milieu rural, par la création de toits verts, mais aussi par la réduction des espaces asphaltés.

De la campagne à la ville, d’un pays à l’autre, le monde semble s’être donné le mot de ne former qu’une seule grande famille humaine, bien respectueuse des lois de la nature.

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Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 mars 2012

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