L’essentiel appui parental aux rêves des enfants

Publié le par Luc Renaud

La fin du mois de juin représente souvent un moment d’illumination ajoutant des cheveux gris à la tête des parents. Si leurs enfants quittent graduellement l’enfance, puis l’adolescence, cela signifie que l’adulte se transforme peu à peu en vieillard. Mesdames Mastrovito et Gravel nous rappelaient l’importance de se préparer au congédiement comme gérant dans l’espoir d’être embauché à titre de consultant par nos jeunes adultes. Une situation qui se produit à la seule condition d’avoir su se mettre à l’écoute de leur réalité.

 

Par exemple, sous des rôles de figuration au théâtre scolaire des années primaires ou de pirouettes simplistes en gymnastique brûle souvent un ardent désir commun de vedettariat. Il incombe alors au parent de détecter les signes de timidité chez leurs jeunes pour les aider à s’affirmer et, de fil en aiguille, les guider sur le chemin de la réalisation des rêves, lesquels tournent souvent autour de deux grands champs : les arts et le sport.

 

La musique et le chant

 

Tous les jours, une de mes enfants emprunte le clavier éducatif familial et apprend par elle-même à jouer divers extraits musicaux de façon à se constituer un répertoire varié : Mozart, Beethoven, Justin Bieber, etc. Cette même personne avait pourtant perdu toute motivation à l’époque où nous lui payions des cours de piano.

 

Entre deux notes de piano et en l’absence des parents, elle suit à la lettre les recommandations de Marie-Michèle, sa professeure de chant, nous réservant à tous une impressionnante performance de Waivin Flag, sans l’ombre d’un doute sa préférée. Elle m’arrachera une ou deux larmes vers la fin : When I get older, I will be stronger… De toute évidence, le lever du drapeau lui a procuré un avant-goût du vedettariat sous la forme de chaleureux applaudissements de la centaine de parents réunis ce jour-là.

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L’enfant, seule en répétition et face au public semble puiser au fond d’elle des forces insoupçonnées par les adultes avoisinants, des parents et même du professeur. C’est donc dire qu’une même personne peut faire preuve de timidité dans une relation interpersonnelle ou sociale, mais se comporter en véritable tigresse en public. L’art de la scène, en soi, constitue un terrain d’apprentissage relationnel majeur.

 

Du sport aux arts : la gymnastique artistique

 

 

 

 

 

Par ailleurs, la photo Noir et Blanc de la légendaire reine des Jeux de Montréal Nadia Comaneci, affichée sur le mur à l’entrée du gymnase, exerce encore de l’envoûtement auprès de jeunes filles rêvant de compétitions et de médailles sportives. Il est clair pour ma fille que les prouesses à la poutre et aux barres asymétriques reflètent bien le volet sportif de sa discipline préférée, d’autant plus qu’elle souhaitait améliorer les résultats obtenus aux Jeux de Montréal plus tôt cette année. En ce sens, elle exhibera avec fierté le diplôme attestant de son passage du CR-2 au CR-3, lui permettant de s’inscrire à des entraînements plus exigeants en vue de prendre part à des compétitions de plus haut niveau l’an prochain.

 

Malheureusement pour elle, le spectacle de fin d’année se déroule sous l’angle exclusif de la gymnastique artistique au sol. De plus, elle se dira peu émerveillée par la chorégraphie de leur numéro, moins spectaculaire sur le plan acrobatique.

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Le spectacle

 

Le spectacle de gymnastique de 2011 s’inscrivait sous le thème d’une recherche autour du monde, les enfants y représentant des pays de l’ensemble des continents. À ce niveau, je note toutefois l’usage de plusieurs stéréotypes. Si les Québécois y sont représentés par des bûcherons, les Français portent le chandail rayé bleu et blanc, alors que les Cow-boys américains se battent contre les Amérindiens. De même, les bouts-de-choux imitaient les sauts des kangourous au nom de l’Australie.

 

Toutefois, l’organisation, des mises en scènes équilibrées, des chorégraphies originales et de belles acrobaties  ont démontré le sérieux des participants dans un club qui sait les motiver. De jeunes filles nettement expérimentées  multipliaient d’impressionnantes roulades et sauts arrière après avoir libéré une momie égyptienne de son bandage; l’Inde, le pays que représentait le groupe de ma fille, offrait une chorégraphie plutôt coquine et raffinée. Des garçons faisaient figure d’acrobates entre les numéros des filles, et la finale donna droit à des pirouettes endiablées par de jeunes filles vêtues des robes autrichiennes de La mélodie du bonheur.

 

 

 

 

L’animation a su garder le public captif pendant plus de deux heures, même si celui-ci ne se composait pas forcément de fins connaisseurs en gymnastique et malgré les limites en matière de choix d’appareils imposées par la gymnastique artistique au sol. Les enfants pouvaient compter sur un beau décor composé affiches représentant divers pays qui couvraient le mur du fond; alors qu’un diaporama électronique musical reflétait des traits culturels reliés à chaque numéro; des costumes avaient été soigneusement conçus.

 

La vente de photos officielles et du DVD souvenir du spectacle constitue sans aucun doute une belle initiative, en plus d’une intéressante rentrée de fonds pour la poursuite des activités.

 

Un même rêve : le vedettariat

 

Du chant au sport, les enfants partagent le même rêve de vedettariat. Dans le cheminement qui s’ensuit l’accompagnement parental est essentiel. Par exemple, nous avions raté le spectacle de gymnastique de Noël dernier, à la suite d’un malentendu sur l’horaire. Au-delà de la déception, la situation a créé un rapprochement entre nous et notre fille, celle-ci réalisant l’importance de faire des choses en fonction de ses rêves d’abord et non dans l’unique but de plaire aux parents. Notre entretien lui a aussi permis de mieux comprendre d’autres manifestations de l’amour parental comme : les présences lors des inscriptions de début de session, le suivi avec les entraîneures et surtout, l’accompagnement aux entraînements sur une base bi (et bientôt tri) hebdomadaire, et ce, malgré les intempéries en hiver et le lieu du gymnase éloigné du domicile familial.

 

S’il incombe aux parents d’appuyer leurs enfants dans leur rêve de vedettariat, ces derniers doivent prendre conscience des exigences qu’implique le succès. Par exemple, les répétitions et les entraînements doivent occuper la priorité parmi l’ensemble des activités ludiques. Le parent, inquiet par l’ampleur de ces disciplines dans la vie de ses enfants, pourra se dire qu’au-delà du vedettariat, le milieu est une sérieuse source de formation en compétences associées à des valeurs comme la persévérance et le souci du travail bien fait.

 

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation le 18 juin 2011

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