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Alzheimer : Vernissage et œuvres réalisées en art-thérapie

Publié le par Luc Renaud

Inspiration de Matisse, craie aquarelle, crayon plomb, pastel à l’huile, collage… ; l’exposition des étudiants de Pascale Godbout illustre bien des intérêts et des talents d’artistes formant un collectif comme bien d’autres..., sauf que celui-ci se compose de personnes atteintes d’Alzheimer à un stade précoce de la maladie. Lors de cette phase, qui peut durer plusieurs années, les personnes perdent souvent en termes d’estime de soi et voient leur réseau social s’effondrer. C’est un peu pourquoi la Société Alzheimer Montréal offre plusieurs services de soutien aux malades et à leurs proches.

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Mesdames Pascale Godbout, art-thérapeute et April Hayward, directrice des programmes et services de la Société Alzheimer de Montréal

L’un d’entre eux est un programme d’art-thérapie de grande renommée. Madame Godbout m’explique que les 25 œuvres sélectionnées pour l’exposition proviennent de plus d’une vingtaine de personnes différentes et que la collection privée a été préparée avec soin, chaque œuvre encadrée pour lui conférer un caractère professionnel et respectueux des artistes.

1)      Le point de vue des artistes

Lise a exceptionnellement pu exposer deux de ses œuvres. Affichant beaucoup de fierté, elle reconnaît avoir travaillé très fort pendant plus de trois semaines pour la réalisation de son dessin de pommier et son collage de formes de couleurs. Sur cette dernière, elle nous dit s’être laissé guider par le sens de la beauté en cherchant à créer un jeu de couleurs agréable à l’œil en disposant des formes sur un support et en modifiant souvent l’arrangement initial. Robert, un autre artiste, affirme avoir plusieurs tableaux à la maison, mais admet en avoir sélectionné qu’une seul pour l’exposition.

Un troisième se dira lui-même surpris de la qualité de son collage, précisant que son épouse, peintre, est l’artiste de la famille. C’est pourtant aussi avec beaucoup de fierté qu’il m’explique la procédure suivie. Il a commencé par coller une image singulière de Mona Lisa, à la suite de quoi il s’est senti attiré par des illustrations très colorées et par des champs de fleurs. Une membre de la Société Alzheimer Montréal, l’épouse de l’un des malades participant au programme, m’explique que son mari d’origine latine a cherché à combiner les couleurs de la plupart des drapeaux d’Amérique latine dans une spirale. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle ajoute qu’il vaut la peine de faire le détour pour voir les œuvres exposées au Musée-des-Beaux-Arts de Montréal. Alzheimer-01.JPG

 

Lorsque j’ai demandé aux artistes de me définir leurs sources de motivation, j’ai constaté qu’ils étaient tous soit à la recherche du beau, souvent représenté par les formes et les couleurs, ou encore par l’exercice de procédures techniques. D’autres ont juste le goût de vivre de nouvelles expériences…  Peu importe; il reste que plusieurs étaient déjà présents plusieurs minutes avant le début de l’évènement au Warren G. Flowers Gallery du Collège Dawson à Montréal, prêts à recevoir le vin d’honneur et les amuse-gueule soulignant cette soirée mémorable.

2)      Améliorer la qualité de vie des gens

Présente sur les lieux, la directrice des programmes et services de la Société Alzheimer de Montréal, Madame April Hayward, m’explique qu’il s’agit d’une première exposition des étudiants de ses programmes dans cette salle; et en profite pour souligner que l’organisme à but non lucratif est toujours à la recherche de murs à coût de location modeste ou qui lui seraient même offerts à titre gracieux. Notre conversation porte aussi sur le travail de Pascale Godbout, qui a mis en place un programme de formation ouvert, démontrant beaucoup d’accueil et d’écoute à l’endroit des patients.  C’est d’ailleurs ce que j’ai moi-même pu observer lors de ma visite au centre l’hiver dernier. Pascale, de son côté, me confirme que l’article publié à l’époque avait été apprécié hors-frontière.

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J’ai aussi demandé à Madame Hayward de me parler brièvement de l’impact du programme d’art-thérapie sur la santé. Elle a reconnu qu’il existait peu d’études sur la question; mais que, de toute évidence, l’art-thérapie jouait un rôle fondamental sur le plan de l’amélioration de la qualité de vie des patients; particulièrement sur le plan personnel et interpersonnel.

Sur le plan personnel, la personne connaît un regain de dignité, ayant non seulement la possibilité de s’exprimer, mais aussi celle de développer de nouvelles compétences et des techniques d’art. Plusieurs fois, elle insiste sur la fierté facilement observable ce soir chez les artistes présents. Mais la plus grande victoire se trouve vraisemblablement sur le plan de la qualité des relations interpersonnelles. La création artistique crée de nouveaux ponts avec les proches qui avaient perdu des points de repère lors du déclenchement de la maladie; de plus, les expériences de groupe favorisent la constitution d’un nouveau tissu social entre des personnes partageant un même état de santé, mais aussi entre les proches.

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Les bienfaits de l’art-thérapie seraient donc de nature systémique, favorisant aussi l’établissement de ponts avec le grand public.

Conclusion

La maladie d’Alzheimer connaît un rythme de croissance en lien avec le vieillissement de la population et coûte des milliards de dollars en recherche et en soins de santé. Bien que la croyance populaire fasse imaginer le pire aux proches dès l’annonce des premiers signes de la maladie, il reste qu’en phase précoce, qui peut durer plusieurs années, la personne malade et ses proches peuvent développer de nouvelles manières de communiquer. L’art-thérapie est l’une des réponses à ce besoin. Lors de l’exposition de ce soir, nous vivons de beaux moments de candeur et d’enthousiasme, entourés d’artistes à part entière.

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L’exposition Cœurs créatifs se tient du 8 au 15 juin à la Warren G. Flowers Gallery du Collège Dawson situé au 4001 Maisonneuve Ouest à Montréal. 

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Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 13 juin 2012

Photos : Omaira Rincones

 

Sur le même thème dans le blogue: L'art-thérapie et la Société Alzheimer de Montréal

Publié dans Sport-Santé

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Nadia Comăneci : l’héritage d’une légende vivante

Publié le par Luc Renaud

Une jeune gymnaste m’a fait promettre d’écrire  un article sur son idole Nadia Comăneci (1,2 et 3). Pour ce faire, j’ai posé une condition à cette jeune fille : que je la voie remporter une première place dans une compétition; ce qu’elle a réussi, récemment. Le hic, c’est que je n’ai pas vraiment suivi la carrière de la reine des Jeux de 1976. Je me rappelle surtout qu’elle et moi étions à peu près du même âge, Nadia étant mon aînée d’un mois et demi; et que, comme des millions de spectateurs, je suivais ses prouesses avec beaucoup d’admiration.

J’aurais pu devenir fan d’elle comme d’autres le sont d’artistes comme Céline Dion (4), tellement je la trouvais exceptionnelle, particulièrement dans ses routines au sol, aux barres asymétriques et à la poutre. Dans cet article, je présenterai une brève biographie de Nadia Elena Comăneci, avant de m’intéresser d’un peu plus près à ses prouesses, et surtout de m’interroger sur l’héritage et l’actualité de cette légende vivante.  

1)      Brève biographie de Nadia Comăneci 

Née le 12 novembre 1961 en Roumanie (5), elle débutera sa pratique de la gymnastique dès la garderie. À l’âge de 6 ans, elle fera partie d’une équipe « expérimentale » qui la conduira sur les chemins de la victoire jusqu’à l’âge de 13 ans, alignant les notes maximales. En 1976, à Montréal, elle créera une surprise phénoménale, cumulant plusieurs notes parfaites. D’ailleurs, les tableaux afficheurs devaient indiquer le chiffre 1.00 au lieu du 10 mérité, n’ayant pas été formatés pour cela. À la suite des Jeux de Montréal, elle conservera la plupart de ses titres jusqu’au moment de sa retraite.

 


 

Dans le courant des années ’80, la gymnaste fuira le règne du dictateur Ceausescu et s’établira aux États-Unis. De nos jours, elle œuvre comme porte-parole du gouvernement roumain aux Nations-Unis, selon un article de Femmes de carrière en 2010. (6)

2)      Quelques éléments de performances

À Montréal, elle remportera la médaille d’or aux barres asymétriques, à la poutre et au concours général; et à Moscou, elle finira première de nouveau à la poutre et au sol. Elle semble éprouver davantage de difficultés dans les divers championnats du monde, mais faire main basse sur presque tous les titres dans les championnats d’Europe.

Le public, et les juges, apprécieront ses enchaînements aux barres asymétriques, en plus de la grâce et la finesse qui se dégagent de ses prouesses au sol et à la poutre. Personnellement, j’ai encore le souvenir de ses petites chorégraphies qui transformaient l’activité en véritable art.

Au-delà de la piste, Nadia maintenait un sourire ravissant transmettant aux gens le regard de la passion qu’elle éprouvait pour un sport qu’elle maîtrisait à la perfection.

3)      L’héritage de la gymnaste

Je suis étonné de voir des gymnases de Montréal conserver le souvenir de la plus grande gymnaste de tous les temps, selon l'article déjà cité. Ma surprise vient du fait que plus de 35 ans se sont écoulés depuis les exploits de Nadia Elena Comăneci dans la métropole du Québec. Or, aucune des entraîneuses, et encore moins des apprentis gymnastes n’avaient vu le jour à cette époque-là. La renommée de la championne confèrerait-elle à celle-ci un statut de légende vivante dans le milieu sportif?

Mais y a-t-il vraiment lieu de s’en étonner? Nadia aurait inspiré la composition de trames musicales de télé feuilletons américains selon un article de Wikipédia, et la plume de quelques biographes, en plus de générer de nombreuses diffusions sur YouTube (7) de ses exploits et des entrevues qu’elle a bien voulu accorder dans ses diverses sorties publiques. Malheureusement, je ne fais pas partie des privilégiés à avoir fait sa rencontre. Un blogue sur elle (8) suit également à la trace ses moindres faits et gestes dans le but d’informer tous ceux et celles qui se sont intéressés à sa carrière.

 

Elle-même et son mari Bart Conner disposent de leur propre site Internet (9) dans lequel il est question de leur vie familiale et de leurs activités professionnelles. Question de se rapprocher davantage du public, il y est même possible de suivre leurs interventions sur Twitter.

4)      Mais pourquoi Nadia Comăneci ... aujourd’hui?

La jeune gymnaste à qui j’ai promis le présent article a gravi pour la première fois la première marche du podium de son gymnase récemment, en plus de remporter de nombreux prix. Elle souhaite plus que jamais poursuivre le rêve de Nadia Comăneci.

À mon avis, il est clair qu’elle cherche surtout à comprendre les clés du succès, de la victoire et de la gloire. À la lecture d’éléments biographiques et à l’observation des vidéos, je crois en avoir perçu quelques-unes : la passion, le travail, la persévérance, la discipline, le sens artistique, le perfectionnisme, le désir de gagner et le goût du spectacle. Mais je crois que les sept derniers items de cette liste découlent du premier. Nadia, contrairement à d’autres gymnastes, paraissait entièrement heureuse et dans son monde, une fois à l’action.

De mon côté, je n’ai pas fait de gymnastique, mais les Jeux de Montréal, et surtout Nadia Comăneci, ont tout de même représenté un tournant dans ma vie. C’est grâce à ces démonstrations que j’ai découvert le plaisir du sport et l’importance de l’activité physique dans un régime de vie sain. Terré dans mon village natal, elle constitue aussi le motif de mon premier vrai regard sur le monde international et mes espoirs de rapports interculturels. Et même aujourd’hui, j’essaie de m’en rappeler.

Conclusion

Peut-être qu’en dehors de l’univers de la gymnastique, le nom de Nadia Comăneci résonne peu dans les jeunes générations. Mais je suis heureux de voir que la mienne se souvient d’elle et que ses prouesses inspirent encore de jeunes gymnastes. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut compter sur la présence de légendes vivantes pour réaliser ses rêves. Et Nadia, j’en suis convaincu, est un beau modèle à suivre. Rares sont ceux et celles de qui on pourra tenir de tels propos pendant plus de trente-cinq ans et bien davantage.

Voilà. Promesse faite et accomplie… Et merci à la jeune gymnaste qui m’a donné l’opportunité de rendre le présent hommage à cette personne exceptionnelle.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 mai 2012

 Références

(1)          Des familles et des Jeux : l’éducation à la citoyenneté

(2)          Début des Jeux de Montréal - le retour à l’enfance par le sport

(3)          L’essentiel appui parental aux rêves des enfants

(4)    Collecte de fonds pour l’hôpital Sainte-Justine – une journée parmi des fans de Céline Dion

(5)          Nadia Comaneci sur Wikipedia

(6)    Nadia Comaneci, la plus grande gymnaste

(7)    Nadia à Mexico sur YouTube

(8)    Blogue non officiel sur Nadia Comaneci

(9)    Site official de Nadia Comaneci

 

 

Publié dans Sport-Santé

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TEDx de l'UdeM et les réformes en santé: autonomisation et organisation apprenante

Publié le par Luc Renaud

Un changement de paradigme dans les soins aux malades ?

On sent à l’intérieur même du milieu médical moderne un courant de réformes qui guide des acteurs par une philosophie moins technique et plus humanisante que ne le laissent croire des problèmes comme l'engorgement de salles d'urgence ou le manque de médecins de famille. Depuis une dizaine d’années, par exemple, la psychiatrie reconnaît la valeur médicale de la méditation pleine conscience d’inspiration bouddhiste et s’en sert auprès de patients dans le but de limiter les rechutes de périodes dépressives des malades.

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Dans cet esprit de réformes, des protagonistes reconnaissent faire souvent face à une bonne dose de résistance de la part de confrères du milieu médical, d’après les commentaires recueillis auprès de certains d'entre eux le 11 mars dernier lors de la journée TEDx de l’UdeM. Trois grandes réformes nous ont été présentées : 1) les efforts de l’équipe du gestionnaire Vincent Dumez de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal visant l’intégration d’un important volet éducatif qui permettrait l’établissement d’un rapport soignant soignant entre le médecin et son patient. 2) La psychiatre et psychanalyste Danielle Bergeron nous a, quant à elle, brossé un portrait des plus positifs d’un centre de traitement de personnes atteintes de psychose; les soins visent à réduire considérablement les niveaux d’hospitalisation et à redonner le droit à l’inclusion sociale aux patients. 3) L’ingénieur Sylvain Martel s’est intéressé à la nanorobotique, une approche d'ingénierie biomédicale révolutionnaire, dans la lutte contre le cancer.

1-    La formation d’une organisation apprenante : un patient, partenaire de son propre traitement en santé

Atteint d’hémophilie et d’autres maladies chroniques, Monsieur Dumez voit depuis son adolescence la notion de soins de santé au cœur de sa propre vie. Des études lui montrent également que 50% de la population souffrira un jour ou l’autre d’une maladie chronique. Il estime, de plus, que la plupart souhaitent se soigner par eux-mêmes, mais disposent souvent de mauvaises informations sur les traitements appropriés. Les conseils en provenance d’Internet ne reposent pas toujours sur des bases scientifiques fiables, ou encore sont difficilement applicables. Les malades font aussi face à un milieu médical qui leur dicte souvent la conduite à adopter au lieu de les éduquer sur le choix des traitements pour leur permettre de prendre soin d’eux-mêmes en pleine liberté à partir de décisions éclairées.

 

 

Aux yeux du Directeur du bureau facultaire de l'expertise patient partenaire de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, le milieu hospitalier devrait se transformer en véritable organisation apprenante. En conséquence, les facultés de médecine doivent former les futurs médecins pour qu’ils puissent développer avec leurs patients un rapport de soignant à soignant. À titre d’exemple, il affirme être lui-même en mesure de se donner les intraveineuses nécessaires lorsque le traitement de sa propre maladie le requiert. Dans l’état actuel des choses, il s’attend à des initiatives des personnes malades à qui il conseille d’exiger des spécialistes rencontrés des informations précises et détaillées en matière d’autotraitements.

2-      Apprendre à se libérer d'une psychose

Docteure Danielle Bergeron est directrice du 388, un Centre de traitement psychanalytique de la région de Québec pour jeunes adultes psychotiques. En conférence, elle rappelle que la schizophrénie est un trouble mental grave et dévastateur qui se caractérise par des instants de délire, l’entendement de voix, la création d’un monde imaginaire, et surtout par beaucoup de souffrance et de solitude. Les traitements basés sur la médication n’éliminent pas les risques de rechute; en conséquence de quoi nous assistons souvent à la chronicisation de la maladie, à l’internement parfois à vie du patient, alors exclu de toute forme de vie sociale.

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La méthode Ailleurs, Autrement, Avec (AAA) du 388 constitue une véritable alternative et connaît des résultats retentissants : une diminution du taux d’hospitalisation de l’ordre de 90%; une baisse importante des besoins de médication, et une amélioration substantielle de la qualité de vie du patient. La famille des malades note aussi une importante diminution de l’isolement de ceux-ci et l’optimalisation des conditions de leur rétablissement.

Pour ce faire, le centre offre un service de psychiatrie complet, jumelé à une approche psychanalytique globale permettant à la personne malade de démystifier le monstre qu’est sa psychose. Établi dans une maison de quartier et non dans un hôpital, le centre dispose aussi de lits sur place pour héberger un malade au moment d’une crise majeure, et offre des ateliers d’art avec des artistes professionnels pour l’amener à rompre l’isolement et à développer des compétences artistiques de niveau professionnel.

3-      La nanorobotique pour le traitement du cancer

L’ingénieur Sylvain Martel, directeur du laboratoire de nanorobotique de l’école Polytechnique de Montréal,  assume un rôle de pionnier en impliquant l’ingénierie dans la lutte contre le cancer; une maladie dévastatrice qui remplit de désespoir les personnes malades. De 40 à 45% de la population souffrirait un jour ou l’autre de cette maladie à des degrés divers. Si actuellement, on dénombre un mort chaque quatre secondes, ce rythme de morbidité doublerait d’ici 2020.

Contre cette maladie, les médecins disposent de peu de moyens. Or, des observations scientifiques permettent de noter que plusieurs cancers meurtriers sont localisés, comme celui de la prostate, des poumons ou des seins, etc.; et que l’administration des drogues touche aussi bien les zones en santé que les zones malades.

L’approche de Monsieur Martel préconise l’introduction de la médication dans des nanocapsules, propulsées dans le corps humain à l’image de sous-marins miniaturisés des romans de science fiction. Une fois rendue près des zones malades, la drogue serait éjectée de son enveloppe pour se coller d’elle-même à des bactéries, qui les aideraient à mener le combat. Le traitement serait contrôlé par ordinateur sous la supervision d’un médecin responsable du dosage du médicament nécessaire.

Entre 2007 et 2011, des tests menés sur des animaux ont permis de valider d’importantes hypothèses et de peaufiner le traitement. Le produit a même atteint sa cible, soit le foie d’un lapin. Actuellement une équipe multidisciplinaire étudie la possibilité de mener des tests sur l’être humain, en dépit de résistances dans le milieu médical et d’un financement difficile à obtenir.

Conclusion

Nous notons d’importants changements dans le milieu médical où des réformateurs s’attaquent de manière systémique aux problèmes en vue d’offrir de réelles alternatives aux patients. TEDx de l’UdeM nous a donné les exemples des efforts menés par un gestionnaire de Faculté de médecine de l'Université de Montréal visant à faire du patient un réel partenaire dans le traitement de sa maladie et à transformer le milieu médical en organisation apprenante; un médecin psychiatre et psychanalyste met en place une approche thérapeutique prometteuse, qui permet à des malades gravement touchés par la schizophrénie de briser leur isolement et mener une vie beaucoup plus riche que le laissent croire les pronostics habituels; un ingénieur, de son côté, recherche des armes contre le cancer à l’aide de la nanorobotique. Certains des conférenciers ont tout de même reconnu faire face à la résistance de membres de leur milieu respectif, une réaction qui n’a rien de surprenant. N'est-ce pas le propre du changement que de causer du dérangement?    

Dans la même série:

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 18 mars 2012

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Maxime Jean au sommet du mont Everest

Publié le par Luc Renaud

Le mercredi 3 août dernier à la Place Émilie-Gamelin, l’alpiniste québécois Maxime Jean narrait son film Everest, réalisé à la suite de son ascension du toit du monde en 2004. Le blogue de Luc R était sur place, de même que quelques dizaines d’amateurs de ce cinéparc urbain qui lui offre une programmation variée au Quartier des spectacles.

 

 

1- L’exploit

Le 16 mai 2004, soit trente ans jour pour jour après avoir dessiné le mont Everest en classe maternelle, Maxime Jean et ses deux compatriotes Claude St-Hilaire et Mario Dutil, devenaient les premiers Québécois à gravir les 8 850 m du plus haut sommet du monde au cours du début de la deuxième demie de centenaire depuis l’ascension historique de Sir Edmund Percival Hillary le 29 mai 1953.

Il aura fallu au Québécois deux mois et demi, l’appui d’une grande équipe rejointe par satellite et une médication adaptée à la montagne pour accomplir cet exploit après deux ans d’entraînements spécifiques sur les parois des chutes Montmorency à Québec, plusieurs autres ascensions de monts et, au total, plus d’une vingtaine d’années d’expérience d’escalade.

Mais pourquoi se lancer dans une telle aventure?

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Source CCDMD

2- Le dépassement de soi

L’alpiniste ne cache pas qu’il arrive aux membres de l’équipe d’être aux prises avec des doutes existentiels quant à leurs sources de motivation, particulièrement lorsque pour gravir les dernières centaines de mètres, il leur faut marcher lentement, s’arrêter à tous les deux pas pour reprendre son souffle et ressentir d’importantes douleurs musculaires. Dans ces circonstances, un déplacement d’à peine 400 mètres nécessite une heure de marche. Le périple est tel que les derniers pas s’opèrent sous la règle du Chacun pour soi, contrairement à l’étroite collaboration nécessaire lors des phases antérieures.

Mais ces doutes doivent être prestement refoulés afin de maintenir sa concentration sur la marche, compte tenu de la multitude d’écueils et de dangers de mort que représente la traversée sur des échelles couvrant de profondes crevasses, à une hauteur vertigineuse, l’instabilité du sol pendant la journée et les blocs de glace issus des avalanches. L’arête des derniers mètres constitue aussi un défi considérable aux alpinistes, n’ayant pu ni dormir ni manger depuis deux jours se sachant près du but de leur vie. Notons aussi que la descente, en rappel, avec des cordes s’avère tout aussi dangereuse que la montée, compte tenu de l’accumulation d’une grande fatigue au cours des semaines d’escalade.

Le sommet de l’Everest conquis, Monsieur Jean affirme que la vue à 360 degrés est insaisissable puisque plus rien sur terre ne présente d’obstacles au regard. L’équipe, accompagnée de leurs fidèles sherpas, éprouve un incroyable sentiment de dépassement de soi et de fierté qui répond largement aux doutes originels et leur permet de mieux comprendre la valeur de leurs rêves, de la persévérance, des efforts et des investissements qui ont été nécessaires à la réalisation de cet exploit. Dans le cas de Maxime Jean, l’expérience transformera sa vie puisque de banquier le voilà devenu cinéaste pour Les Grands Explorateurs, auteur, entrepreneur et conférencier.

À la suite de l’Everest, il aura également gravi le K2 au Pakistan, une montagne longtemps considérée comme infranchissable.

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3- Le dépaysement

L’arrivée à Katmandou se vit comme une expérience de dépaysement. Il nous racontera que le voyage au Népal représente la partie la plus onéreuse de l’aventure. La ville de plus d’un million d’habitants est, curieusement aussi l’une des plus polluées à cause de l’usage massif et illégal de poêles à briques. L’alpiniste admet que le séjour dans ces conditions doit être bref pour éviter d’encrasser ses poumons.

Monsieur Jean nous expliquera que l’aventure demande d’importantes luttes contre les difficultés d’oxygénation provoquées par la pression de l’altitude, supérieure à celle des vols des avions commerciaux, et de diverses lois de la physique. Par contre, du froid à -70o C et du vent, il nous répétera qu’il suffit d’être bien vêtus; d’ailleurs, l’équipe dispose de plusieurs vêtements de rechange en conséquence.

En dépit de sa taille, la capitale népalaise n’a pas jugé bon l’identification de ses rues. En conséquence, il faudra près de deux heures à un cycliste pour repérer la boutique où l’équipe de Maxime Jean doit se procurer des accessoires nécessaires à l’ascension du toit du monde. Pour le transport des tentes, des équipements et de la nourriture déshydratée, les alpinistes pourront compter sur une centaine de yaks et quelques sherpas chevronnés. Leurs accompagnateurs totalisent à eux seuls une dizaine d’ascensions du glacier légendaire.

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Les traditions bouddhistes surprennent également les étrangers qui y découvrent d’impressionnants temples, mais aussi des prières sur des drapeaux de couleur entassés le long des ponts de traverse de crevasses ou de rivières à haute altitude. Les moines prient des dieux et leur demandent l’autorisation de circuler dans ces hauts lieux; puis on tartine le visage des alpinistes de farine, souhaitant ainsi leur assurer une longévité exemplaire.

Conclusion

Pour Messieurs Jean, St-Hilaire et Dutil, l’ascension de l’Everest représente la consécration d’un rêve de jeunesse et le fruit de plusieurs années d’intenses entraînements. Pour nous qui écoutons la narration de leur aventure, il s’agit d’un modèle de persévérance et la preuve inéluctable que l’univers des possibles se situe à la hauteur de nos rêves, en dépit de nos doutes. Maxime Jean croit que cet exploit lui était prédestiné et en éprouve une grande fierté. Les quelques lignes de ce blogue ne sauraient nous inspirer pleinement la profondeur de son aventure. Je recommande donc au lecteur intéressé de se donner la peine de consulter le site Internet de l’alpiniste pour en savoir davantage : http://www.maximejean.com/

Alors que je sillonnais les rues de Montréal mercredi soir à la recherche d’un bon sujet d’article et que j’y renonçais avec une certaine résignation, je me suis rendu au Quartier des spectacles par simple curiosité sans rien savoir de la programmation offerte… Je me demande si cette conférence ne reflétait pas pour moi aussi une forme d’appel du destin. Oserais-je vous avouer que l’un de mes rêves consistait à faire la rencontre de personnes de cette trempe exceptionnelle, qui maçonne le rêve et la simplicité pour élever l’homme au statut des grands. Puisque je sais, Monsieur Jean, que vous lirez cet article; laissez-moi le terminer en vous disant dans le blanc des yeux que vous en êtes un.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 5 août 2011

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Au jeu!

Publié le par Luc Renaud

L’autographe du receveur-étoile Gary Carter apposée sur une balle de baseball est bien à l’abri de la poussière depuis que les Expos, victimes de la flambée des salaires dans le sport professionnel, ont quitté la ville de Montréal en 2004. Les plus vieux se souviendront avec nostalgie de Rusty Staub, du lanceur Steve Rogers, du voleur de but Tim Raines ou de feu Woody Fryman, démontrant que l’on peut encore pratiquer sa passion à quarante ans tout en souffrant d’arthrite.

Sur le plan culturel, les équipes de baseball professionnelles de Montréal, des Royaux aux Expos, ont aligné de nombreux joueurs et entraîneurs d’origine afro-américaine ou d’Amérique latine. Que l’on pense à l’entraîneur-chef Felipe Alou et des joueurs comme Henry Rodrigues qui faillirent conduire l’équipe aux Séries éliminatoires ou à l’entraîneur Frank Robinson, qui fut pour les Orioles de Baltimore, le premier entraîneur afro-américain de l’histoire du baseball majeur.

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Pourquoi parler de baseball aujourd’hui? Depuis 2008 de timides pétitions sont déposées dans le Web pour réclamer le retour d’une équipe de baseball professionnel à Montréal. Une page Facebook a même été créée par ces rêveurs. Récemment Radio-Canada citait le cas d’hommes d’affaires intéressés à prendre un tel projet en mains, de quoi bercer d’illusions quelques centaines d’amateurs. Rappelons-nous que les assistances au Stade olympique de Montréal avaient clairement chuté au cours des dernières saisons et que peu de gens avaient pleuré le déménagement de l’équipe dans la capitale américaine en 2005.

Des parcs de Montréal ont même remplacé leur terrain de balle par des buts de soccer, la ville ayant tourné la page. Il n’y aurait qu’à Toronto que des Canadiens carbureraient encore aux hotdogs et à la bière en applaudissant les coups de circuit des Blue Jays, une équipe canadienne évoluant dans la ligue américaine.

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Le baseball anachronique et actuel

Pourtant, la semaine dernière avaient lieu à Verdun les séries éliminatoires et la finale d’une ligue de baseball mineur du Québec, affiliée au baseball canadien et américain. À notre arrivée, l’équipe locale et les jeunes joueurs de Valleyfield attendaient la décision dramatique des commissaires américains qui disqualifieraient Verdun pour avoir aligné un joueur non éligible. Pouvait se lire évidemment beaucoup de déception sur le visage de la poignée de parents rassemblés dans les estrades. On pouvait également imaginer la tristesse du jeune garçon d’une quinzaine d’années, à l'endroit de qui était portée cette décision. Plusieurs se demandaient d’ailleurs de quel droit des règles purement administratives pouvaient brimer le plaisir du jeu. Question d’alléger l’atmosphère, l’entraîneur, en bon pédagogue, transforme l’exercice de réchauffement en sessions de danse, resituant le jeu dans sa dimension ludique.

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À voir l’attitude du public, des joueurs et des arbitres, j’éprouvais l’impression de me retrouver au centre du village d’Astérix, ayant survécu au rouleau compresseur de la diversification des disciplines sportives au Québec. Pendant quelques minutes, je revoyais ma propre jeunesse se dérouler sous mes yeux comme si les trente-cinq dernières années de ma vie n’avaient été qu’un rêve; et je crois être tombé amoureux de la ville de Verdun pour cela.

Tous ces gens avaient bel et bien l’air d’être de leur temps, comme si nous étions les extraterrestres. Une enseigne interdisait au public toute tentative d’influence sur le comportement des joueurs sous peine d’expulsion. Cette mesure exceptionnelle visait sans doute à éviter les débordements des parents d’équipes rivales qui, auparavant, semaient la honte chez les enfants sur le terrain.

La partie enfin commencée, je retrouve le plaisir du spectacle des lancers à effets, des coups sûrs et de beaux attrapés en défensive. Je me réjouis aussi d’avoir stationné ma voiture loin du territoire des balles fausses…; et je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie de père de garçons au lieu de filles. Au bout de quelques minutes, je me rends bien compte de similitudes en termes d’encouragements, et que le handball ou la gymnastique valent bien les tournois de baseball.

Un jeune spectateur m’explique que Valleyfield procède à de nombreux changements de lanceurs à des fins stratégiques, en préparation pour la finale. Paradoxalement, les futurs finalistes s’inclinent 15 à 7 face une équipe locale déjà disqualifiée… Je me promets de revenir voir la finale mardi, qui opposera Valleyfield à Drummondville.

La finale : une ville qui s’active

À notre arrivée, les lanceurs de Valleyfield semblent connaître un meilleur match, ce qui n’empêchera pas l’équipe visiteuse de remporter le championnat sous les cris de joie de leurs partisans et les pleurs des perdants et de leurs parents.

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Je me demande si les encouragements des entraîneurs du genre: let’s go, j’ai confiance en toi, mets ton œil là-dessus; attends ton pitch, sois patient; juste les belles, etc., produisent l’effet désiré ou si cela ne stresse pas davantage les joueurs. Des gestes des frappeurs me montrent d’ailleurs qu’un passage au bâton représente beaucoup en matière d’apprentissage de gestion des émotions et d’efforts de concentration, des qualités essentielles dans la vie de tous les jours…, particulièrement quand ce joueur signifie la dernière occasion de remonter la pente à la dernière manche de la finale.

En circulant en voiture le long du fleuve près de Verdun, je me rends compte de l’existence d’une infrastructure sportive exemplaire : des terrains de baseball, de football, de basketball, de tennis, des pistes cyclables, des circuits de planche à roulettes, des piscines, etc., le tout à deux pas de l’eau; bref, il faut presque le faire par exprès pour être en mauvaise condition physique là-bas.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 1 août 2011

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L’Ultimate Frisbee… juste un jeu?

Publié le par Luc Renaud

À mes yeux, le lancer du frisbee se comparait au jeu du fer à cheval, du croquet, des dards de jardin ou des activités triviales comme le tir à la corde ou les courses de poches de patates. Pourtant, le petit disque de plastique a donné naissance à de véritables sports énergivores comme le Ultimate Frisbee qui, pratiqué dans plus d’une vingtaine de pays, viendra éventuellement enrichir l’éventail de olympiques. Son frère cadet, le Frisbee Golf, compte aussi une multitude d’adeptes.

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Cette fin de semaine se déroulait au parc Douglas, devant l’hôpital psychiatrique du même nom, un tournoi de qualification de haut niveau d’Ultimate Frisbee impliquant plusieurs équipes d’un peu partout au Québec et même des États-Unis. Contrairement aux compétitions mixtes habituelles, les hommes et les femmes se livraient des matchs séparés; et des juniors affrontaient des séniors pour se préparer à des compétitions de niveau provincial et pancanadien.

Pensant aux patients internés à quelques dizaines de mètres des terrains de jeu, j’y voyais la cohabitation de deux mondes diamétralement opposés, respectivement ceux de la liberté et de la prison.

De la philosophie et d’un mode de vie singulier

Mon informateur m’explique qu’aujourd’hui plusieurs bénévoles servent exceptionnellement sur l’heure du midi des hamburgers dans les frisbees des joueurs, transgressant ainsi la règle du repas-santé. C’est que les adeptes de cette discipline ont établi des règles issues d’une philosophie plaçant la santé mentale et physique au cœur de leurs préoccupations : l’humilité, la collaboration inter-équipe, le sans-façon et le plaisir de jouer. Au-delà des compétitions, un esprit de famille et de sincères amitiés se développent entre les belligérants.

À titre d’exemple, l’une des équipes portait comme nom, KeroZen, illustrant ainsi un profond climat de détente et de relaxation, un titre que leurs partisans étendus dans l’herbe, sous le soleil, portaient en toute cohérence. Sur les contours des terrains, des chiens tenaient lieu de mascottes improvisées. Sans doute auraient-ils aimé jouer à rapporter le disque, comme mon chien rapportait la balle de baseball dans mes jeux d’enfance.

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La rivière de l’autre côté de la rue ou les surfers des Rapides de Lachine à quelques kilomètres de là rappelaient peut-être inconsciemment certains plaisirs de l’été. Même le parterre environnant, constitué de sculptures sur bois, d’objets d’art recyclé et de bancs entourés de fleurs situait les exercices cardiovasculaires dans une scène mi-muséale mi-nuptiale. La vente de T-Shirt et de frisbee, et la réclamation des 50$ aux participants rappelaient, toutefois, les dures nécessités financières rattachées à l’organisation de ce tournoi.

Du sport et des valeurs

L’Ultimate Frisbee se joue officiellement sans arbitre, même à un niveau de compétition internationale. Il incombe aux joueurs, garçons ou filles, de faire preuve d’honnêteté et d’appliquer eux-mêmes les règlements du jeu qui, dès lors, devient prétexte à se dégêner en indiquant à l’adversaire les fautes commises et à apprendre les bases de la résolution de conflits.

Au cours d’une partie, les participants ont aussi la responsabilité de noter les points d’une discipline sportive qui s’apparente à un mixte du football américain, mais sans contact, du volleyball et du basketball. Une équipe de sept joueurs tente de marquer les quinze points nécessaires à la victoire en conduisant le frisbee de l’autre côté du terrain, alors que l’adversaire déploiera de multiples stratégies défensives pour lui ravir le disque et se lancer à l’attaque à son tour. À la fin du match, l’entraîneur expliquera l’importance de jumeler le travail au talent, alors que plus loin, sur un autre terrain, s’entendra l’hymne national des États-Unis fredonné par un groupe de joueurs victorieux… Deux pays, deux philosophies du jeu?

Nul doute que ce dernier requiert beaucoup de rapidité et d’adresse, en plus d’un excellent système cardiovasculaire pour survivre aux nombreuses minutes de sprint sans pause. En dépit de ces exigences physiques, mon informateur me convie à faire partie d’une ligue de Vieux et des membres de leur famille uniquement dans le but de profiter pleinement du beau temps de l’été et de cultiver des rapports sociaux. En plus d’éloigner les enfants de leur écran de Nintendo ou des téléromans jeunesse sur YouTube, le jeu deviendrait source de rapports intergénérationnels. Coïncidence ou non, cet après-midi, mes filles m’ont offert le luxe d’un échantillon d’harmonie dans la fratrie, contrairement à leurs habitudes.

Sur le plan compétitif, notre objectif serait de marquer un point au cours de toute la saison afin de protéger notre nerf sciatique, nos rotules chancelantes ou notre arthrose vertébrale des conséquences fâcheuses en laissant aux plus jeunes les plongeons spectaculaires pour capter un disque en basse altitude.

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La guerre des mondes

Sous ces airs de fête champêtres, je ne peux m’empêcher de penser aux pensionnaires de l’hôpital Douglas, invisibles et terrés à l’intérieur de l’enceinte situé tout juste derrière nous. L’institut traite notamment les maladies suivantes autant chez les jeunes que chez les aînés : l'anxiété, la dépression, la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence, la schizophrénie et les autres formes de psychoses, les troubles de l’alimentation, les troubles bipolaires et les troubles du comportement. Une légende urbaine véhiculée par les enfants affirme qu’y vivraient aussi des personnes souffrant de graves difformités congénitales. Je n’ai pas vérifié le bienfondé de ces racontars, mais n’ai rien trouvé à ce propos dans le site Web de l’hôpital.

Quoiqu’il en soit, ces personnes savent-elles que sous le soleil, des jeunes, radieux, se livrent à des jeux en toute liberté sur leur terrain pendant l’été? Si tel est le cas, je souhaite que cet article puisse transpercer le cœur de l’exclusion et que ces patients apprennent que des pensées compatissantes leur sont adressées.

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 Le retour aux sources

Ce weekend de fête nationale du Canada, alors que Kate et William, sous les manifs d’étudiants de l’Université de Montréal, auraient savouré une poutine du Québec, nous étions à la piscine municipale ou sur un terrain de baseball pour y frapper quelques balles en pensant à nos vieux rêves de gloire d’enfance. Puis, après l’achat d’un frisbee prometteur à Verdun, nous sommes retournés sur un terrain de baseball, où mes filles ont troqué le lancer du disque de plastique ou le gant de baseball pour des prouesses de gymnastique. Chassez le naturel et il revient…

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Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 4 juillet 2011 

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Observations sur la maternité

Publié le par Luc Renaud

La religion catholique a depuis longtemps consacré le mois de mai comme période de dévotion à Marie, mère de Dieu. Toutefois, le fait de célébrer la fête des Mères aussi en mai proviendrait d’une suggestion de l’écrivain américain, Julia Ward Howe qui, en 1872, souhaitait redonner vie à une tradition datant de l’Antiquité: donner la vie est une expérience incomparable.

La naissance suscite de l’émerveillement, de la passion, de la fierté et beaucoup d’émotion. J’ai encore le souvenir d’avoir coupé le cordon ombilical de chacun de mes enfants. Comme père, il s’agissait pour moi du seul contact avec la dimension charnelle du nourrisson depuis l’acte de conception et avant que les fonctions biologiques de celui-ci n’accèdent à leur pleine autonomie.

De son côté, la mère et l’enfant avaient vécu une situation d’osmose pendant les neuf mois de la gestation. Comme le rappelle Serge Lama, dans L’enfant d’un autre : les enfants sont le fruit des femmes, pas des hommes… Pour me consoler, l’artiste placera toutefois l’amour paternel au même niveau que celui de la mère : le père, pour l’enfant, c’est celui qui est là.

La finalité de la grossesse

Pendant sa grossesse, la personnalité de la femme se métamorphose: elle devient mère. Son attitude change drastiquement et ses priorités portent exclusivement sur l’être vivant en son sein. Il lui est relativement simple d’accepter l’endurance des malaises et des désagréments vécus en cette période, compte tenu de la finalité attendue. Il suffit de tendre l’oreille au bavardage des groupes de femmes enceintes pour se rendre compte de l’expérience unique que représente le fait d’être deux (ou davantage) dans un seul corps.

La finalité normale d’une grossesse consiste à la mise au monde de petits êtres sains et en santé. La mère jouera un rôle essentiel au maintien de cette situation en s’assurant de la tenue à jour du carnet de vaccination, des visites chez le médecin ou chez le dentiste; elle mènera aussi de terribles combats pour que ses enfants s’alimentent de poissons et de légumes frais, au lieu d’engloutir quantité de friandises et de fritures et leur éviter de rejoindre le groupe des 10% à 15% souffrant d’obésité infantile. Toujours soucieuse de la santé, elle se lèvera même à 5 h le samedi matin pour y conduire son enfant à l’aréna ou au club de gymnastique.

Il arrive malheureusement qu’une grossesse soit remplie de complications, qu’un nourrisson ait besoin de soins particuliers ou bien… Comme l’indique Leonard Cohen, dans Bird On A Wire, la mort d’un enfant à la naissance provoque de profondes déchirures et souvent la nécessité de soutien psychologique. Les organisateurs de l’exposition Bodies se sont d’ailleurs donné la peine d’aviser les visiteurs des risques de traumatismes que pouvait générer la visite de la salle des fœtus, bien que celle-ci ait une visée éducative. Dans le cas d'enfantement désastreux, je souhaite à la mère dépourvue le courage de recommencer… dans la mesure du possible. Des craintes de malformation génèrent aussi de grands moments de stress, mais que les forces de l’amour, de l’attachement et de la vie arrivent à surmonter.

Pour assumer un rôle de mère, des femmes auront recours aux services de cliniques de fertilité ou à l’adoption interne ou internationale. Tout être humain vivant est une merveille.

Les rôles de la mère

Ainsi, la mère joue-t-elle un rôle de premier plan en matière de bien-être physique de l’enfant. Toutefois, elle assumera également de grandes responsabilités en ce qui concerne son soutien éducatif et socioaffectif. Les femmes consacreraient d’ailleurs deux fois plus de temps que les hommes à leurs enfants, selon une étude de l’OCDE. De nombreux forums de discussion de femmes discutant d’éducation des enfants sont disponibles sur le Web. Dans la plupart des régions du monde, le nombre de femmes enseignant au préscolaire et au primaire est nettement plus élevé que celui des hommes, dans une proportion d’au moins 90%. À la maison, la mère se préoccupera de l’aide aux devoirs et prendra note des dates des conférences organisées par la commission scolaire. Aux réunions auxquelles j’ai assisté à Montréal, le nombre de mères était significativement plus élevé que celui des pères.

Par ailleurs, la mère devient au fil des ans une grande amie : la personne à qui confier ses joies et ses peines. Il est courant de voir une mère passer pour la sœur aînée de sa fille lors de sorties dans les centres commerciaux. À l’inverse, il est souvent gênant pour un jeune garçon d’accompagner sa mère dans des sessions d'achat de vêtements… Mais celle-ci jouera pour ce dernier un rôle important de confidente sur le plan des amours.

Des mères en situation de détresse

Les familles monoparentales, qu’elles tirent leur origine du décès du conjoint, d’une séparation ou d’un choix personnel, se composent la plupart du temps d’une mère et d’un ou de plusieurs enfants. Des ressources d’aide s’organisent pour le parent aux prises avec des difficultés reliées à ce contexte de vie. Notez que certaines s’en sortent au contraire très bien.

D’autres mères vivent sous la tyrannie de leurs enfants, qui peuvent être aux prises avec de sérieux problèmes de délinquance. C’est souvent le cas de personnes âgées, victimes de maltraitance et d'intimidation. Dans de tels cas, il est recommandé de consulter des spécialistes en psychologie ou en travail social et la police pour faire face au problème.

De fait, la mère est une personne tellement importante que des enfants ou des neveux consacreront de nombreuses années de leur vie à prendre soin de la leur ou d'une tante, en perte d’autonomie ou souffrant de maladies comme l’Alzheimer.

Conclusion : la mère et l’éternité

Pour conclure, pensons à Lynda Lemay, chantant une mère : ça ne peut pas tout faire, mais ça fait de son mieux... Ça vit pour sa famille. C’est peut-être quand on ne l’a plus qu’on se rend compte de sa place majeure dans une vie. Une mère, ça ne devrait pas partir, nous dit encore la chanteuse. Mais il s'agit d'une personne éternelle, nous rappelle de son côté Serge Lama. Et pourquoi pas?

Note:

Je voudrais souhaiter mes plus sincères condoléances aux proches de la petite Jolène Riendeau dont les restes ont été retrouvés récemment.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, 9 mai 2011

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Des familles et des Jeux : l’éducation à la citoyenneté

Publié le par Luc Renaud

Les Jeux de Montréal viennent de prendre fin, ce qui met un terme à la saison de handball et de gymnastique de l’un de mes enfants. Au même moment, l’autre termine sa saison de handball au tournoi provincial qui se déroule à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il nous aura fallu nous lever à 5 h 00 du matin pendant le week-end, au lieu de faire la grasse matinée, un sacrifice qui s’inscrit au centre des responsabilités parentales. Les enfants ont besoin des encouragements de leurs parents, de leurs gestes de consolation en cas de défaite et de partager les joies de la victoire. Ces événements se composent de petits instants de croissance personnelle et relationnelle, nécessaires au développement d’attitude de citoyen responsable.

La gymnastique

Nadia Comaneci, la reine des années `70 et `80 donnait aux compétitrices le conseil suivant : oublier la compétition, visualiser la routine réalisée au meilleur entraînement et reproduire la performance d’alors. Le stress est en effet un adversaire redoutable au point où l’entraîneuse de ma fille a recommandé aux enfants du club d’apporter un maillot de rechange au cas où… L’arrivée au Centre Pierre-Charbonneau, derrière lequel se dresse fièrement la tour du stade olympique, produit un premier effet saisissant. Déjà, j’éprouve des étourdissements que j’attribue nonchalamment au manque de sommeil. Sachant que la gymnastique est une discipline importante pour ma fille, je me sens préoccupé par la possibilité de la voir absente du podium, surtout après avoir assisté à la joie incommensurable qui l’animait au moment d’avoir été sélectionnée dans l’équipe de son club.

 

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Au menu, cinq épreuves : le trampoline, le cheval, les barres asymétriques, le sol et la poutre. Près de 500 parents attendent fébrilement les prestations des leurs dans un silence plat, facilitant la concentration. Ma fille brise la glace au trampoline et enregistre le meilleur score des représentants de son club : la compétition semble bien engagée pour elle. Malheureusement, elle éprouve de la difficulté au cheval, pour ensuite se reprendre avec une performance époustouflante aux barres asymétriques. Elle y enchaîne avec grâce des tours de pieds arrière et des sauts de pieds de mains. Il s’agit d’un grand moment de fierté pour les parents assistant à l’évènement. Animée par cette prestation, elle réussit à merveille des équilibres, des roulades arrière et avant, des rondades et des pas chassés dans son épreuve au sol. Sa performance lui vaut un beau 9, sa meilleure note de la journée. À la poutre, elle réussira des équilibres, des demi-roues et des sauts avec changement de pied.

Je n’oublierai pas le grand sourire de joie qu’elle m’adresse au moment où je lui lève le pouce de la victoire.

Sa performance globale est très bonne, mais malheureusement insuffisante pour monter sur le podium. Elle saura résumer le tout en disant à ses amis qu’elle n’a pas eu de médaille, mais qu’elle comptait parmi les bonnes gymnastes. De fait, elle n’a jamais caressé de rêve de championnat olympique, sinon le plaisir de pratiquer une activité physique attrayante. C’est d’ailleurs pourquoi nous l’avons inscrite à un club pour qui le bonheur de l’enfant revêt plus d’importance que les rêves des parents de voir leur fille suivre les traces de la reine des Jeux de 1976.

Le tournoi de handball

Aussitôt la remise des médailles terminée, il nous faut prendre la route pour Saint-Jean-Sur-Richelieu, là où se déroule le tournoi provincial de handball de notre deuxième enfant. À notre arrivée, l’équipe tente de se relever des deux défaites cuisantes de la matinée en vue de remporter les trois autres matchs dans l’espoir de participer à la ronde des médailles le lendemain. Il faut croire que notre présence eut l’effet magique espéré puisqu’elle devait enchaîner les buts à un train d’enfer pour écraser littéralement leurs adversaires avant de faire match nul face à l’aspirant à la médaille d’or.

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Le lendemain matin, ma gymnaste doit se convertir en gardienne de but dans un tournoi de handball des Jeux de Montréal, pendant que mon autre fille retourne à Saint-Jean-sur-Richelieu pour y jouer aussi sa ronde de handball. Hé oui! Cela signifie que, comme parents, nous devrons à nouveau couper la poire en deux et nous taper les deux événements. De nouveau, nous avons su remonter le moral d’une équipe affaiblie par deux défaites et motiver les joueuses à remporter le reste des parties du tournoi les conduisant à une belle médaille de bronze. Les filles nous rétorquent qu’elles étaient moins réveillées en matinée.

En dépit de ces contes de fées, j’exprime le regret d’avoir assisté à un antispectacle du côté des adultes. L’une des équipes, de toute évidence, influencée par son entraîneur, pratiquait un style de jeu basé sur l’accrochage et l’intimidation au lieu de la vitesse, de l’habileté et de belles combinaisons de passes… Ces nuances tactiques rappellent aux plus vieux les anciennes compétitions Canada-URSS ou les matchs Canadien-Nordiques. À cause de cela, des parents et des entraîneurs en sont venus aux insultes, aux menaces et presque aux coups, ce qui constitue un accroc majeur à la valeur de l’esprit sportif et à l’ouverture à autrui qui sous-tend l’organisation de toutes ces compétitions régionales.

Conclusion

Les activités sportives du week-end reflètent des traits psychosociaux bien définis : le rêve des enfants qui se matérialise en compagnie des amis et des parents, mais aussi l’influence des adultes sur le développement des attitudes des jeunes. Si, dans la majorité des cas, le rapport tend vers l’expression d’un bel esprit d’équipe, des accrocs se pointent lorsque des adultes emploient leurs enfants comme prétexte à la réalisation de leurs propres rêves.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, 4 avril 2011

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Début des Jeux de Montréal - le retour à l’enfance par le sport

Publié le par Luc Renaud

La 34e finale des Jeux de Montréal se déroule du 30 mars au 3 avril 2011 et permet aux mini-athlètes de fin du primaire de vivre une expérience de compétition comparable à celles des Jeux olympiques dans 26 disciplines, parmi lesquelles se trouvent le basketball, la gymnastique, le handball, le hockey, etc. Le dernier jour se solde par une cérémonie de clôture et une fête dans l’enceinte du Complexe sportif Claude-Robillard, construit pour les Jeux olympiques de Montréal en 1976.

Si l’on se fie à l’an dernier, pour les champions, la fête commence par un long défilé dans les rues de la ville à coups de klaxons, comme le font les amateurs des équipes gagnantes de la Coupe du monde de soccer; à la différence qu’un arrêt obligatoire dans un fast food du coin permet aux enfants de savourer leur victoire. Une fois arrivés au complexe sportif, les jeunes sont appelés à défiler tenant fièrement la bannière de la discipline sportive représentée. Ensuite viennent quelques discours officiels, suivis du spectacle et du bal des mascottes. La fête se termine par le tirage au sort de prix de présence aux enfants présents : des bicyclettes, un jeu vidéo...

J’imagine que pour un jeune d’une dizaine d’années, il s’agit de moments d’apprentissages inoubliables et de gains majeurs sur le plan de l’estime de soi.

Le retour à l’enfance

J’avais une quinzaine d’années lorsque j’ai découvert le plaisir de l’activité physique. Le nez rivé à l’écran de la télé couleur achetée par mon père spécifiquement pour les Jeux olympiques de Montréal en 1976, j’admirais les prouesses de la jeune gymnaste roumaine Nadia Comaneci en attendant désespérément (et inutilement) la première médaille d’or d’un athlète canadien.

 

De toutes les disciplines olympiques, le marathon dans toute sa noblesse m’est apparu comme une révélation. Dès le lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, j’ai chaussé une paire d’espadrilles et fait de la course à pied ma discipline sportive préférée. Je me levais à 4 h du matin pour courir quelques kilomètres, beau temps, mauvais temps, tout juste avant de prendre l’autobus scolaire. En chemin, je parcourais quelques rues du village pour ensuite me diriger dans un rang de campagne où mon passage attirait l’attention du chien d’un premier cultivateur. J’ignore s’il voulait courir après moi ou avec moi, toujours est-il que ses aboiements réveillaient un second chien, puis un troisième… Bref, un concert canin me tenait compagnie au lieu du lecteur MP3 qu’il m’arrive de porter aujourd’hui durant mes entraînements au gymnase.

 

La découverte de la pratique sportive

Bien sûr qu’il m’était arrivé de jouer au ballon-quilles, une variante du handball, à l’école primaire où j’excellais comme gardien de but, de tirer mon épingle du jeu comme receveur et comme lanceur au baseball ou encore de patiner sur la bottine au hockey, d’admirer la Série Canada-URSS en 1972, etc.; il reste que c’est vraiment à l’école secondaire que j’ai fait de la pratique sportive un devoir. Presque tous les midis, je me rendais au gymnase pour y faire des tours de pistes en compagnie de quelques professeurs, mordus aussi de la course à pied. En plus du jogging, j’exerçais mon pied gauche à frapper des ballons de soccer afin d’être ambidextre et de surprendre mes adversaires me croyant droitier. Ces efforts, combinés à mon expérience au ballon-quilles m’ont permis d’exceller au soccer à la fois comme gardien de but et comme attaquant quelques années plus tard.

 

Par ailleurs, l’école secondaire m’a permis de faire partie des Sudistes de Nicolet, l’équipe de volleyball de la Rive-Sud du Lac Saint-Pierre (d’où le nom de l’équipe), évoluant sur la Rive-Nord dans la région de Trois-Rivières et de goûter la frénésie des tournois et de la victoire. À cette époque, la remise de médailles n’était malheureusement pas chose courante. De plus, il nous a fallu vendre des caisses de boîtes de chocolats, faire l’inventaire d’un supermarché et faire la cueillette de pommes pour financer nos déplacements.

De la pratique sportive au journalisme

C’est comme journaliste sportif que j’ai fait mes débuts au journal-étudiant de la polyvalente Jean-Nicolet pour y couvrir les exploits des équipes masculines et féminines de volleyball. Il y avait une belle relation entre nous. L’expérience m’a aussi donné l’opportunité de faire valoir nos talents respectifs dans les hebdos de la région. Toutefois, il est rapidement apparu évident que mes intérêts s’étendaient aux arts, à la littérature, à la politique et à la philosophie, ce qui a surpris certains lecteurs à l’époque.

À l’heure actuelle, je me rends au gymnase tous les midis depuis plus d’un an et demi en suivant de rigoureux programmes d’exercices cardiovasculaires et de musculation. De fait, mes 49 ans d’âge chronologique correspondraient à 30 ans sur le plan physiologique. Malgré cela, je doute fort être en mesure de reprendre l’entraînement du marathon, compte tenu de faiblesses au niveau d’une cheville. Au Gym, au milieu d’athlètes véritables, je vois beaucoup d’estropiés du cœur, du corps ou de l’âge qui prennent leur courage à deux mains. Ces personnes ont compris l’importance de la santé et de la forme physique en appliquant la devise olympique de Pierre de Coubertin : Un esprit sain dans un corps sain.

Ricardo Arjona, dans Señora de las cuatro decadas, chante ceci : No  le quite años a tu vida; pongale vida a los años. (Femme de quatre décennies. N’enlève pas d’années à ta vie; ajoute plutôt des années à ta vie. – Ricardo Arjona). La meilleure façon d’y parvenir consiste à se mettre en forme et à faire des enfants…  

La vue de tous ces jeunes des Jeux de Montréal, le cou chargé de médailles, les tournois et la pensée des festivités d’après-tournois me remplissent d’une certaine nostalgie.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, 30 mars 2011

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Les résolutions du jour de l’An

Publié le par Luc Renaud

À la radio, les airs de Noël cèdent le pas aux traditionnelles chansons à boire et à répondre pour souligner l’arrivée de la nouvelle année. Entre les deux événements, la ruée vers les soldes d’après Noël aura permis de dépenser les cadeaux en argent du 25 décembre. Étrangement cette année, la météo prévoit de la pluie au lieu des habituelles tempêtes de neige; signe d’une période climatique rebelle qui conférerait aux méduses, venimeuses, le titre d’espèce dominante des mers et des océans selon National Geographic. Cela n’empêche pas le visionnement du Bye Bye le 31 décembre tout juste avant les douze coups de minuit. Question de rester sensible aux catastrophes naturelles, regarderons-nous en famille le film Godzilla comme dans le bon vieux temps pour y revisiter nostalgiquement les tours jumelles du World Trade Center à New York; d’autres se contenteront-ils des anciens épisodes de La P’tite Vie entre deux morceaux de pâté à la viande et les restes de la bûche de Noël?

 

Le jour de l’An bientôt terminé, les abus alimentaires du temps des fêtes seront choses du passé; c’est alors que le pèse-personne emplit de remords plusieurs d’entre nous. S’ensuit un élan de remises en question qui se traduit par la formulation de résolutions pour la nouvelle année. Celles-ci sont généralement reliées soit à la santé physique et émotionnelle, soit à des modifications moins substantielles sur le plan personnel et social.

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Incapables de tenir leurs promesses ou même de s’en rappeler, certaines personnes prendront la résolution de ne pas… prendre de résolution.

1. Le grand défi de la santé

Les résolutions reliées à la santé concernent souvent le tabagisme ou l’alcool, la malnutrition et des problèmes de condition physique.

1.1 Le tabagisme et l’alcool

Bien que le nombre de fumeurs ait drastiquement diminué au Canada, le tabagisme reste relativement populaire chez les jeunes de 20 à 24 ans. Ainsi, quelques irrésistibles prendront en 2011 la résolution de s’écarter des statistiques concernant le tiers des cancers, que causent la cigarette et les autres sous-produits du tabac; ils voudront aussi par la même occasion éviter l’emphysème, l’encrassage des poumons, l’irritation de la gorge, le jaunissement des dents, l’haleine putride, etc. Pour répondre à ces besoins, les pharmacies vendront alors leurs timbres et gommes pour diminuer la dépendance à la nicotine.

Par ailleurs, la consommation d’alcool chez les jeunes préoccuperait les organismes responsables de la santé publique. L’alcool, au même titre que le tabac ou les drogues, crée une dépendance et est à l’origine de plusieurs problèmes de santé. Il est responsable de nombreuses morts évitables, les accidents de la route, d’une augmentation de la violence et peut entraîner des cancers de la bouche, de l’œsophage et la destruction des cellules du foie, en plus de détruire des neurones et de ralentir les activités cérébrales.

Même consommé avec modération, l’alcool est destructeur. Ce sont les habitudes de vie générales des buveurs modérés et non l’alcool qui expliquent le bon état général de ceux-ci. De plus, soyons honnête! Combien de buveurs se soucient réellement des distinctions entre une consommation modérée et abusive? D’où la pertinence des dangers mentionnés.

 

1.2 La malbouffe et le vieillissement

Depuis quelques années, les cas d’obésité dans le monde auraient rejoint ceux de la malnutrition, représentant environ 800 millions de personnes selon la Food And Agriculture Organization (FAO). De fait, ce fléau toucherait aussi bien les pays développés que les pays en voie de développement. Or, la malbouffe engendrerait des carences en nutriments essentiels en plus d’être la cause de maladies cardiovasculaires ou de cancers, ce qui lui octroie un rôle de premier plan au banc des accusées des habitudes de vie malsaines. Nombreux sont ceux parmi nous qui prendront alors comme résolution de diminuer drastiquement leur consommation de sucres ou de matières grasses dans l’espoir de pouvoir enfiler les vêtements achetés au cours des ventes de l’automne dernier.

 

 

Par ailleurs, les maladies du vieillissement comme l’arthrose mettront de l’avant l’importance du développement musculaire comme alternative naturelle à l’usage des cannes ou des marchettes. Le muscle, dur et ferme, prend entre autres en charge les efforts articulaires et crée l’espace nécessaire entre les nerfs et les os pour soulager les maux de dos ou de genoux. De plus, il se nourrit des graisses emmagasinées dans le corps humain au contraire des diètes hypocaloriques qui appauvrissent l’organisme. La musculation préviendrait aussi des problèmes osseux comme l’ostéoporose.

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Les médecins recommandent l’activité physique à tout âge, et les bienfaits sont notables. Je connais un homme de près de cinquante ans qui, souffrant de graves problèmes d’arthrose au niveau de la colonne vertébrale, a couru le marathon l’été dernier; et un autre qui s’engage dans des compétitions de natation pour contrer ses douleurs associées au syndrome femoro-patellaire.

1.3 Les bonnes résolutions et leur maintien

 

 

En janvier, plusieurs s’inscriront dans des centres de conditionnement physique en se disant motivés à recouvrer la forme et la santé. D’autres sportifs se jureront de pratiquer le ski ou la raquette jusqu’au printemps, puis l’escalade, le vélo et la natation au cours de l’été. Mais combien de ces néo-sportifs tiendront réellement leurs promesses?

Pour combattre le tabagisme, l’alcool, l’obésité, etc., il faut s’attaquer à la racine du mal, c’est-à-dire aux émotions rattachées à la mauvaise habitude : la tristesse ou la colère, le stress ou la solitude, etc. Le désir de changer doit être ferme pour défaire des habitudes et en construire de nouvelles.

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Un passé révolu, mais pas très glorieux : tabac et malbouffe ou comment brûler la chandelle par les deux bouts.

Pourtant, il est possible de respecter ses résolutions du Nouvel An. Par exemple, j’ai abandonné le tabac il y a une vingtaine d’années et l’alcool une dizaine d’années plus tard. La malbouffe a eu une emprise plus tenace. Quand je pesais 210 livres, je croyais sincèrement avoir atteint le point de non-retour sur le plan de l’obésité. Toutefois, depuis plus d’un an et demi, j’ai adopté un mode de vie axé sur de saines habitudes d’alimentation et sur un entraînement quotidien en cardio et en culturisme d’une cinquantaine de minutes.

Pendant le temps des fêtes actuel, j’assiste sans aucune envie aux excès alimentaires de mon entourage et j’y préfère la tenue d’activités ludoéducatives : l’étude machinale des options de mon appareil-photo numérique ou d’une partition pour piano ou encore la prise en notes de quelques observations pour la rédaction d’un article de blogue, etc. J’apprécie aussi la lecture du Tao Te Ching, un ouvrage de la sagesse chinoise qui m’a été offert en cadeau d’anniversaire cette année.

1.4 L’indépendance et l’intersubjectivité

Notre bonheur doit dépendre de nous-mêmes. L’enfer, c’est les autres, ou plutôt de notre besoin d’approbation d’autrui, soulevait le philosophe Jean-Paul Sartre. Or, nous ne devons rien à personne! La recherche de l’approbation sociale que ce soit par le biais de la mode vestimentaire, par des tendances comme l’alcoolisme social ou les achats proposés par la publicité est donc superflue.

L’indépendance implique le courage de vivre sa différence pleinement, souvent en-dehors des normes. Toutefois, il ne faut pas confondre le fait d’être soi-même ou de faire preuve d’authenticité, à l’arrogance, à l’égoïsme ou à l’individualisme. En fait, il convient plutôt de parvenir à la construction d’un rapport social à partir de bases solides, et de ce qu’Emmanuel Kant qualifie de relation intersubjective.

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2. Les petits défis de la vie personnelle et sociale

Mis à part la question des grandes remises en question, les bonnes résolutions du Nouvel An regroupent aussi une panoplie de petits changements souhaités, visant l’amélioration de la qualité de vie tant sur le plan personnel que social. Je crois que les vôtres, comme les miennes, se situent dans l’une ou l’autre des catégories sous-mentionnées.

2.1 La situation personnelle

La santé (hé oui, encore)

- tondre la pelouse une fois par semaine pour faire plus d’exercice;

- consommer moins de Coca-Cola, même diète;

- manger de façon plus équilibrée;

- mieux contrôler les bactéries à l’aide de Purel;

Les loisirs ou l’esthétisme

- jouer de la musique;

- apprendre une nouvelle langue;

- faire plus de plein-air et passer moins de temps à l’ordinateur;

- mieux appliquer sa crème anti-rides;

Les questions financières et professionnelles

- faire davantage d’économies;

- développer des projets;

- faire de meilleurs placements;

- etc.

 

2.2 La situation sociale

 

Les relations familiales

- mieux partager les tâches ménagères;

- se lever plus tôt le matin pour sortir les ordures ou pour profiter du temps;

- nettoyer la cage des oiseaux;

Les relations sociales

- sourire et apprécier davantage la famille et les amis;

- communiquer mieux avec tout le monde;

- aller danser une fois par mois;

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Les devoirs de citoyen

- faire preuve d’un peu plus de générosité auprès des œuvres de bienfaisance;

- s’impliquer davantage dans les activités citoyennes;

- etc.

Peu importe les résolutions que vous prendrez ou que vous choisissiez de passer votre tour sur cette question, je vous souhaite une Bonne année 2011, remplie d’amour, de joie, de santé et de bonheur!

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation 31 décembre 2010

Publié dans Sport-Santé

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