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portrait de region - reflexion

La présence globale : être présent à soi et aux autres

Publié le par Luc Renaud

De nombreux discours sur la présence focalisent  leur attention sur l’importance de vivre dans l’ici-maintenant, faisant quasiment abstraction de l’empathie, du bonheur d’autrui ou de la notion de présence à l'autre. Ensemble ne forment-elles pas un tout? Une présence globale? Et qu’en est-il de la présence des autres en soi ? Celle-ci peut être cauchemardesque, un trauma, et nous éloigner du bonheur. Au contraire, il peut s’agir de doux souvenirs, ou d’une importante sensation de soutien. Bref, elle remplit un vide, s’opposant à l’absence et à la solitude, et procure la sensation de vivre.
Cet article tente de définir une notion de présence globale, comprenant l’importance d’être présent à soi et diverses formes que peuvent prendre l’attention portée à autrui sur les plans interpersonnel, politique  et même commercial. La question de la présence de l'autre en soi sera aussi mentionnée comme composante du concept central.
1.       Vivre le moment présent
Nous sommes constamment bombardés d’images d'actualité, et parfois de pensées incessantes en provenance de stresseurs. Ce qui amenait même le poète Facundo Cabral à associer la dépression à une forme de distraction. Ces images diminuent notre capacité de concentration et forment un mur à la créativité. Dans certains cas, l’influence de ces sources extérieures est telle qu’elle façonne en nous une personnalité de surface, qui se colle à notre vrai moi: nous ne sommes plus nous-mêmes. Déconnecté de notre véritable identité et de nos vraies aspirations, l’agir qui en découle nous conduit inéluctablement vers l’insatisfaction continuelle et le malheur.
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Depuis Jacques Languirand dans les années ’70, de nombreux penseurs nous ramènent alors à l’importance de vivre dans l’ici-maintenant, s’inspirant souvent de techniques de méditation issues de la philosophie Zen ou bouddhiste. La valeur thérapeutique de ces pratiques est reconnue dans le monde de la psychiatrie, pour lutter contre les troubles anxieux, notamment. Dans un premier temps, elles génèrent chez le pratiquant une forme efficace de détente musculaire, et lui fait prendre conscience des émotions et des sensations du moment. Une plus grande concentration l’amène ensuite à l’établissement d’un contact avec ses forces intérieures, lesquelles procurent un état de bien-être durable.
Pour le professeur de philosophie de niveau collégial Mathieu Martel, en promotion de son livre Présences, le 10 janvier dernier au restaurant Le Commensal, la pratique de techniques de yoga aide toute personne à mieux faire face aux obligations de la vie, créant un espace mental qui empêche le rationnel de prendre le pas sur l’émotionnel. Cette attitude contribue également à mieux apprécier la simplicité des choses dans la vie quotidienne. Questionné, par ailleurs, sur la place des gens aux prises avec de graves problèmes dans cette recherche du mieux-être personnel, Monsieur Martel laisse tout un chacun libre de vivre sa vocation, en faisant preuve toutefois d’une certaine gentillesse dans ses rapports quotidiens.
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Il semble bien que la présence à soi constitue pour le conférencier la finalité de ses techniques. D'autres adeptes du moi recommandent même d'éviter les bulletins d'information, remplis de mauvaises nouvelles. Une telle réaction serait selon nous symptomatique de traits individualistes souvent attribués à la société nord-américaine et aux pays développés. Et nous exprimons évidemment notre profond désaccord face à cette approche, et réaffirmons la nécessité du développement de solidarités universelles.
2.       La présence à l’autre
Le psychiatre français Christophe André, aussi adepte des techniques de méditation, nuance cette vision d'une concentration sur le soi et affirme qu’une bonne qualité d’être contribue même au développement d’une sensibilité à autrui. Donnant du poids à cet argument en faveur d’une ouverture à l’autre et au monde, un mouvement de méditation de masse ferait contrepoids aux forces obscures et mercantiles à l’origine du désordre mondial actuel. À plus petite échelle, la multiplication de petits gestes de bonté provoquerait, souhaite-t-on, une réaction en chaîne révolutionnaire.  Le sociologue et psychiatre colombien Luis Carlos Restrepo serait heureux d'entendre de tels propos à en juger par son souhait de créer un vaste mouvement de paix et d’amour visant à contrer la culture de la violence qui ruine son pays depuis des décennies.
Remarquez que chaque époque de l’humanité a connu de tels partisans de l'amour: du Christ aux Beatles, les hippies, etc. Chaque fois ces groupes de l'anticulture ont fait face à un mur: la crucifixion de Jésus, le meurtre de Lennon, la propagation de la drogue, etc. L'amour et la paix sont des concepts dérangeants. 

 
La présence à l’autre ne se limite pas à de l’activisme sociopolitique ou à des bed in., mais procure du bien au bénéficiaire à la condition de provenir de personnes de confiance, évidemment. De nombreux organismes à but non lucratif, des associations communautaires et des mouvements d’aide humanitaire offrent une présence bienfaitrice à leur clientèle respective, que ce soit par le biais de soutien éducatif, des conseils et même d’aide thérapeutique. De nos jours, une forme d’économie sociale se développe, voyant dans la collaboration davantage que dans la compétition une manière efficace et utile de faire des affaires.   
3. La présence de l'autre en soi
Lors de sa libération par les forces armées colombiennes, la politicienne Ingrid Betancourt affirmait avoir ressenti du tréfonds de la jungle l’appui de la communauté internationale. Ce soutien lui aurait été d’un grand réconfort en plus de cultiver en elle l’espoir de connaître l’air de la liberté. Ainsi en est-il de la puissance de frappe de la présence bénéfique des autres en soi.    
 
Grâce aux moyens techniques modernes, Le blogue de Luc R s'entretiendra prochainement avec une journaliste de la télévision colombienne, aussi membre de la Chambre de commerce de la région d’Antioquia en Colombie. Cette spécialiste des communications nous expliquera, entre autres, de quelle manière des commerçants ordinaires et des gens d’affaires tentent ensemble d’assurer des zones de saine prospérité dans un pays lourdement éprouvé par la guerre civile, la criminalité et, depuis quelques années, par les cataclysmes naturels dus aux changements climatiques.
Tous ces gestes de nature personnelle, sociale et commerciale constituent des formes riches et variées de présence globale: de présence à soi et à l’autre et, pour le bénéficiaire, de la présence de l'autre en soi.
Conclusion
Tu n’es pas déprimé, mais distrait, affirmait le grand poète argentin Facundo Cabral. Cette distraction prive les gens de leur droit au bonheur et des chances de concourir au mieux-être collectif. Dans ce contexte, la quête de la présence globale génère la créativité essentielle au développement de projets personnels et collectifs bienfaiteurs. Cela demande une réflexion sur soi et sur les autres, au contraire d’une forme de lubie ou de caprice de pays développés plutôt enclins à la consommation et à la richesse matérielle personnelle, se servant même des difficultés des autres pour atteindre leurs buts.
Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 15 janvier 2012
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Prédictions et vœux du Nouvel An 2012

Publié le par Luc Renaud

La voilà finalement arrivée cette fameuse dernière année de notre civilisation, si l’on se fie aux prophètes de malheur ou aux visions d’Hollywood. L’alignement des planètes, le calendrier maya de 2012… ; les augures nous prédisent l’enfer. Et si l’humanité en survivait nous entrerions en 20… 13, une deuxième longue période de malchance. Bref, nous disposons aujourd’hui de 731 jours de grande angoisse; ou, au contraire, d’une excellente occasion de se convaincre du non-sens de toutes ces superstitions.

S’en va-t-on vers la fin d’une ère ou le début d’une ère nouvelle? Tout est question de point de vue. Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein? Je vous souhaite la deuxième option. 01-01-12d.jpg1.       La noirceur des années maudites

Les années maudites, 2012 et 2013, donneront à plusieurs le droit de croire à l’imminence de la fin du monde tant les défis humains paraîtront insurmontables sur les plans de la santé, de l’économie, de la géopolitique, du social et  du changement climatique. Ainsi verra-t-on l’émergence de nouvelles maladies et l’apparition de nouveaux virus. On entendra vraisemblablement des avis émanant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De plus, des maladies bien implantées, comme la malaria, continueront de causer de nombreux décès, presque à l’insu de la communauté internationale.

Sur le plan économique, les gouvernants nous rappelleront l’importance de se serrer la ceinture en promettant de faire de leur mieux pour sortir leurs pays respectifs de l’endettement, par le biais notamment d’une augmentation de taxes; en dissimulant des actes de gaspillage ou de corruption. Le prix du pétrole ou de l’électricité augmentera aussi le coût de la vie, au même titre que celui des denrées alimentaires, ce qui causera de nouvelles rebellions.

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La voie de la mondialisation devrait accentuer les écarts entre le Nord et le Sud, mais aussi entraîner d’importantes escarmouches sur le plan des relations interculturelles. Des propos extrémistes se tiendront dans toutes les couches de la société puisque le racisme constitue une réalité transversale. Dans les pays du Nord, l’exclusion sociale jettera à la rue des jeunes, des schizophrènes, et toute sorte de malaimés, prêts à poser le geste témoin de leur désespoir. Face à de criantes injustices, des protestations populaires verront le jour sous forme d’occupations pacifistes; et au contraire, de guérillas et d’actes terroristes. La voix de la haine et de la guerre  s’élèvera de nouveau sous la pointe du fusil sur plusieurs points chauds du globe.

En Colombie, les sols continueront de s’effondrer sous la pression des pluies diluviennes, et des maisons à s’écraser comme des châteaux de cartes. En Afrique, la désertification saharienne entraînera son lot de famines. Plus d’une fois, le soutien de la communauté internationale sera sollicité dans une perspective de rapprochement entre les pays du Nord et du Sud, et de lutte contre les désordres climatiques, telle une voix à peine audible prêchant dans le désert.

2.       Le grand défi des temps nouveaux

Si l’avenir décrit précédemment est logiquement crédible, il s’inscrit en continuité à l’ensemble des activités humaines des temps modernes, et non comme la conséquence d’un quelconque alignement céleste ou de prédictions ésotériques.

Notre espèce est toutefois aussi orientée par des forces constructives non-négligeables, qui nous donnent le droit de rêver à un monde meilleur et, surtout, à œuvrer dans le sens de son avènement.

 


 

Partout sur Terre, certains de nos semblables se lèvent pour dresser une liste exhaustive des problèmes en leur conférant une valeur de défi au lieu de se laisser abattre. Vu ainsi, il est alors possible de faire preuve d’ingéniosité et de créativité dans la découverte de remèdes et de solutions pour le bien de tous. La recherche conduira sûrement à de nouveaux progrès dans le traitement des cancers, du SIDA, de la maladie d’Alzheimer, etc. Notre espèce n’a-t-elle pas connu un boom considérable sur le plan de l’espérance de vie, passant de 30 ans à l’ère chrétienne à près de 80 ans de nos jours?  

 

Face aux enjeux climatiques, des ingénieurs n’arrivent-ils pas à collecter la simple rosée du matin pour offrir de l’eau potable dans des régions arides du monde? Ailleurs n’arrive-t-on pas à faire pousser du blé en plein désert?

Par le biais des technologies d’Internet, de nouvelles formes de solidarité internationale voient le jour : l’information circule plus rapidement, ce qui permet d’agir de manière plus efficace. Le village planétaire s’enrichit aussi bien d’univers virtuels que réels. Le métissage réduit chaque jour la raison d’être des frontières géopolitiques et donnent du poids aux luttes pour la justice et l’inclusion.

3.       Des raisons d’espérer

Par le biais de la méditation, de la prière ou des remises en question, de nombreuses personnes tentent de rétablir le pont avec d’importants ressentis comme le bonheur, la vie, l’amour, la paix, la bonté, la gratuité et la beauté. Elles se donnent à elles-mêmes le droit au bonheur, ouvrant leur sensibilité à leur entourage. Elles et d’autres conjuguent leurs efforts contre la stigmatisation, et développent des services améliorant la qualité de vie de personnes moins fortunées. À leur manière, toutes ces personnes veulent générer une force éclairée, en contrepoids aux activités nuisibles à l’humanité.

 

 

Conclusion

Nul besoin de boule de cristal, des visions de Nostradamus ou du cinéma catastrophe hollywoodien pour voir dans les années à venir des moments de grands désordres; pour cela, il suffit d’un survol rapide de l’état de notre civilisation et des dimensions sombres de l’esprit humain. Comme solution, certains prôneront le jeu de l’autruche, comme méthode de protection émotionnelle. De notre côté, nous voulons garder l’œil bien ouvert sur l’étendue des problèmes humanitaires, mais en considérant ceux-ci comme autant de défis à relever, et non comme des sources de déprime.

C’est pour ces motifs empathiques que Le blogue de Luc R a poursuivi ses activités pendant le temps des Fêtes entre deux rencontres festives. Car oui, je me suis permis des instants de divertissement et de tendres moments de vie familiale.

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Grâce à nos écrits, nous espérons jouer un rôle modeste de ralliement et donner le ton aux combats à mener au cours des prochaines années.

En ce Jour de l’An 2012, nous vous adressons les trois vœux suivants : 1) voyez les difficultés comme des défis à relever et non comme des problèmes insurmontables, 2) gardez le contact avec vos forces intérieures, comme la vie et l’amour, et 3) agissez pour le mieux-être de tous; le vôtre comme celui des autres, sans distinction, dans un esprit de dialogue et de collaboration.

 

 

Un scoop : j’épouse… ma femme en 2012. Nous nous sommes fiancés à Noël, jour de mon cinquantième anniversaire de naissance.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 1 janvier 2012

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Les chemins tortueux de la réconciliation

Publié le par Luc Renaud

La réconciliation s’inscrit dans un processus relationnel, et présuppose l’existence d’un conflit, voire même d’une rupture. Cela va de soi, me direz-vous. Elle implique, toutefois, le partage d’une volonté commune et le souhait d’une amélioration substantielle sur le plan de la qualité de la relation. Dans le cas contraire, le mieux à espérer se limite à une forme de pardon, conduisant à une certaine réduction du sentiment de culpabilité.

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La démarche nécessite à notre avis une réflexion sur la faisabilité et les obstacles à la réconciliation, y compris un questionnement sur les causes du conflit, si l’on souhaite vivre un changement véritable. Cela présuppose une grande ouverture d’esprit et la capacité de se remettre en question pour grandir; et ce, de la part de l’ensemble des personnes en cause.

C’est souvent là qu’il y a un os.

1.       Les obstacles à la réconciliation

L’un des protagonistes est-il disposé à s’engager dans le long processus que cela implique? Il faut se rappeler que le conflit et la rupture découlent souvent d’un cumul de malentendus et de désaccords; ou pire, d’actes qui ont conduit à des blessures profondes. Pensons à des actes de brutalité physique, comme l’intimidation, le taxage, la violence conjugale ou la guerre, et encore à de la violence psychologique comme l’infidélité, la diffamation, l’abus de pouvoir, le harcèlement, l'humiliation, la pathologisation, la stigmatisation ou la trahison.


 

Il s’agit là d’un ensemble d’attaques à la dignité de la personne, qui engendrent une culture de pensées noires et la perte totale de confiance à l’endroit de la personne fautive. Dans un tel cas, une cure devient une condition préalable à toute démarche de réconciliation. Par ailleurs, l’un des protagonistes peut faire preuve de l’ouverture nécessaire, mais se trouver dans un environnement familial, social ou professionnel qui ne lui offre pas la possibilité de procéder au processus de réconciliation.

Dans de telles conditions, peut-être vaut-il mieux dans certains cas y renoncer. Camillo Zacchia ne rappelle-t-il pas l’importance de changer ce qui est possible, mais d’accepter ce qui est inchangeable. Le hic repose sur le fait que l’un des obstacles à la réconciliation peut également provenir de la peur du changement et de l’anxiété générée par l’autre, perçue comme une menace ou une source de remise en question que l’on souhaiterait éviter. Dans de telles conditions, il est conseillé aux protagonistes de sortir de leur zone de confort et de faire face à la situation.

Bref, il faut être en mesure de bien identifier la nature des obstacles et de bien évaluer la faisabilité concrète de la réconciliation avant d’entreprendre une telle démarche.

2.       Comprendre les concepts d’anima et d’animus dans la résolution d’un conflit

L’insatisfaction ou les envies à la base du conflit et de la rupture repose parfois sur des peurs inconscientes qui tirent peut-être leurs sources dans l’incapacité de l’être humain à faire preuve d’autosuffisance. Comme être social, nous recherchons chez autrui un complément vital.

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Dans une conférence donnée au restaurant Le Commensal, et organisée par l’organisme de croissance personnelle Vox Populi peu avant Noël, l’ancien acteur et maintenant psychanalyste jungien Germain Beauchamps a tenté de décrire les forces qui animent cette quête de complément en se référant à Jung.

Dans la typologie jungienne, l’anima représente pour l’homme une forme de recherche d’une âme sœur chez la femme. De son côté, la femme serait guidée par une quête similaire chez l’homme, que Jung nomme l’animus. Dans un cas comme dans l’autre, l’anima et l’animus proviendraient d’une quête de complétude, le masculin et le féminin formant un ensemble complet.

Les quatre stades de cette quête se décriraient comme suit :

  • Stade 1 : Pour Jung, l’anima orienterait l’homme à rechercher la sécurité et la chaleur humaine de l’enfance vécue auprès de sa mère, d’où son attrait pour les parties sexuelles de la femme. Son corollaire, l’animus, conduirait la femme à vouloir assouvir ses besoins de sécurité par la recherche d’un homme grand et fort, digne pourvoyeur des denrées nécessaires à la famille;
  • Stade 2 : L’anima de l’homme l’amène à percevoir la femme comme une princesse qu’il faut protéger; alors que l’animus anime la femme dans sa recherche d’un prince charmant. Le cinéma offre de nombreuses sources d’assouvissement aux personnes vivant encore à ce stade;
  • Stade 3 : L’anima de l’homme permet à celui-ci de cultiver une image idéalisée de la femme, qui devient une muse. Les poètes, par exemple, décrivent des pays sous des attributs féminins. L’animus de la femme conduit celle-ci à rechercher un homme de bonne élocution. Les conquêtes des chanteurs de pomme découle des réponses offertes aux femmes encore à ce stade;
  • Stade 4 : Il s’agit du niveau de la sagesse. La femme est perçue dans sa grande pureté d’âme à l’instar de la Vierge Marie; alors que de nombreuses femmes, de leur côté, sont à la recherche de maîtres spirituels masculins.

Des envies souvent inconscientes, se manifestant par une attirance, proviennent des qualités présentes chez le membre du sexe opposé, ce qui pourrait se traduire dans le monde conscient par une guerre des sexes ou une forme de compétition malsaine. Des conflits viendraient du contact de personnes de stade différent d’anima ou d’animus.

Il conviendrait alors de prendre conscience du besoin personnel ressenti et des solutions qui émergent au regard de l’autre. Par exemple, à une femme follement éprise d’un homme sous prétexte que celui-ci possédait de grandes qualités d’écoute et de compréhension, un psychanalyste aurait recommandé à celle-ci de devenir elle-même une psy. L’autre n’est donc plus la réponse à un besoin, mais un agent au service de l’apprentissage sur soi et de la croissance personnelle.

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Conclusion

L’analyse des stades jungiens de l’anima et de l’animus n’offrent peut-être pas la réponse qu’il faut au questionnement sur la réconciliation, mais elle lève le voile sur la question de la compatibilité ou de la chimie entre les êtres. Ce faisant, apparaît un élément de réponse sur le pourquoi de l’attirance, ou au contraire des déséquilibres relationnels comme les envies et les jalousies, qui se soldent par un conflit, une rupture ou une guerre des sexes. Toute démarche de réconciliation nécessite ce type de réflexion en profondeur ou de remise en question si l’on souhaite un changement réel dans une relation et vivre des moments de croissance personnelle.

Il n’est possible de réintégrer avec succès un milieu humain délaissé à la suite d’une grande insatisfaction que s’il s'y est opéré un changement en profondeur dans les perspectives des personnes en cause. Sans l’élimination des conditions, des intentions et des attitudes à la base des conflits, les retrouvailles conduiraient inexorablement les protagonistes sur la voie de nouveaux conflits et d’une nouvelle rupture. Ce principe nous semble vraisemblable tant à l’échelle des relations familiales et sociales, qu’à celle des relations d’affaires ou en politique.

Bientôt le Pape nous fera la lecture de ses vœux de paix pour l’année 2012.

Que ceux qui veulent faire de la réconciliation une résolution du Nouvel an sachent que la démarche comprend des exigences nettement plus complexes qu’un coup de baguette magique.

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Dans la même série :

 

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 29 décembre 2011

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De l’individualisme au collectivisme : une réflexion sur l’inclusion

Publié le par Luc Renaud

Nous assistons depuis quelques années à l’éclosion d’une pensée humaniste, qui rend le soi prioritaire à toute autre forme d’activité humaine. Les tenants de cette vision allèguent même que Charité bien ordonnée commence par soi-même, et que l’on ne donne pas ce qu’on n’a pas. Si de tels clichés écorchent au passage l’altruisme et la notion de don de soi longtemps prônés par l’Église, il n’est pas sûr à notre avis qu’ils soient sans failles et qu’ils mènent la personne droit sur le chemin du bonheur.

1.       Le mouvement du balancier vers le soi

Le travail sur soi développerait des attributs comme l’estime de soi, mais le sens du service de nos aînés ne permettait-il pas d’éprouver un profond sentiment d’utilité qui, par le fait même, contribuait aussi à l’estime de soi? Ainsi, les deux attitudes seraient-elles équivalentes et bénéfiques à certains égards.

À l’opposé, une poursuite complète du soi ne court-elle pas le risque d’être une course sans fin et continuellement privée de satisfaction? La multiplication des traits individuels ne se bute-t-elle pas à l’éclatement d’un but commun et à des difficultés accrues sur le plan relationnel? Si le comportement d’un tel ne correspond pas à mes attentes, ne suis-je pas tenté d’exclure cette personne du réseau et, par le fait même, de perpétuer la constitution de cliques? Un monde fait d'une forme de multiples solitudes en somme.

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À l’intérieur même des cliques, il est aussi pensable d’y voir le cumul de conflits interpersonnels, tirant bien souvent leurs sources de gestes dont l’importance découle de priorités purement individualistes et, somme toute, accessoires et non vitales. Encore une fois, à vouloir tant assouvir ses propres besoins au détriment de la relation contribuera en fin de compte à l’éclatement de celle-ci.

Mais d’où nous vient cette tendance à la recherche de réponse sur soi? Nous pouvons vraisemblablement remonter à Socrate et à son célèbre Connais-toi toi-même, et à toutes les formes de questionnements existentiels qui foisonnent dans l’histoire de l’humanité pour y voir un courant de pensée des plus légitimes. Mais il conviendrait aussi de situer l’attitude actuelle dans le contexte du néolibéralisme et de la recherche de profits et de richesses individuelles. La création d’une multitude de besoins génère, par le fait même, la création de produits et une réponse axée sur la consommation.

2.       Le mouvement du balancier vers le collectivisme

En réaction à ces tendances individualistes, des gens ont tenté de prôner la définition de buts communs et même de ramener l’essentiel de la vie à des valeurs fondamentales universelles axées sur l’amour et la sérénité : aimer et être aimé, la recherche de la vérité, l’essence de la beauté, l’établissement de rapports harmonieux, la construction d’un monde axé sur le respect du bien commun.

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Peut-être cette recherche du collectivisme est-elle aussi allée trop loin, quelles proviennent de groupuscules communautaires ou encore des grandes religions qui ont prôné une forme d’abnégation quasi totale des besoins et intérêts personnels comme finalité. On imagine alors qu’un tel idéal aurait cultivé, de génération en génération, une forme de frustration collective menant à l’éclatement du modèle idéalisé. N'est-ce pas le sort de l'Église catholique actuelle?

3.       Vers l’émergence de nouveaux besoins

À l’heure où le manque de vie spirituelle symbolise souvent la perte d’espérance, et dans lequel l’individualisme et le collectivisme extrêmes répondent mal à leurs promesses de bonheur, la question du quoi faire est de nouveau lancée. Des voix s’élèvent pour ramener le mouvement du balancier vers les valeurs de base. Le hic, c’est que personne n’est en mesure de définir quelles sont ces valeurs, dans la mesure où l’individualisme et le collectivisme reposent sur de solides courants de pensée.

La voie du juste milieu constitue-t-elle alors un idéal; ou bien, devrait-on plutôt favoriser une forme d’éclectisme? Faire preuve d’individualisme à ses heures, de collectivisme à d’autres, et s’en tenir globalement au juste milieu? La nouvelle conscience planétaire et environnementale actuelle, et les sacrifices qu’elle impose, provient-elle d’une conscience individuelle supérieure, ou encore d’une forme d’abnégation au profit des générations à venir? Ou un peu des deux?

Bref, l’être humain est à notre avis trop complexe pour que l’on réponde à ses besoins individuels et à la survie de l'espèce en y confrontant constamment divers courants de pensée. D’une certaine manière, nous avons tendance à donner raison à ceux qui affirment qu’il n’existe pas une vérité, mais plusieurs, et encore davantage de vérités à découvrir.

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Dans ce contexte, l’ouverture d’esprit et le sens de la collaboration deviennent de nouveaux besoins individuels et collectifs. Quant à la question de la conscience supérieure, ou de la spiritualité, en admettre la nécessité n’est certes pas une marque de faiblesse, puisque celle-ci génère une foi et une espérance qui soutiennent l’être humain pour lui permettre de nager continuellement au-dessus des vagues lors des moments difficiles et de voler, libre comme l’oiseau, dans les moments de grandes joies. Faut-il privilégier une forme de spiritualité à une autre? Sur cette question, nous nous contenterons de croire qu’il suffit souvent d’enlever les abus des doctrines pour que chacun puisse y trouver son compte, et la communauté se comprendre.

Conclusion

Il est de notre avis que la prédominance de la recherche actuelle sur le soi correspond grandement au manque laissé par l’abandon des valeurs collectivistes. Et que cette forme d’humanisme n’a pas forcément la grandeur de ses ambitions. Le cumul des déceptions peut générer un retour du balancier vers une approche plus collectiviste. Dans ce contexte, nous nous posons une question : comment amener la personne sur la voie du bonheur dans un monde inclusif et non constitué de la simple cohabitation de cliques? L'enjeu est de taille, voyez-vous: l'exclusion ou l'inclusion.  

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 27 décembre 2011

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Portrait de région : Montréal, vue du dehors et du dedans

Publié le par Luc Renaud

Il y a sans doute mieux que la ville de Montréal : les soirées étoilées à la campagne; les balades sur les eaux tranquilles des rivières ou les couchers de soleil au-dessus des montagnes donnent certainement le goût de se payer une fin de semaine de camping.  Mais il y a sans doute pire aussi.

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En fait, la seule vue des quartiers urbains et de l’architecture témoignent d’une histoire riche, d’un cosmopolitisme vivant et d’un haut niveau de créativité humaine. Par ailleurs, l’éventail des activités culturelles, sociales, familiales et sportives offertes dans les arrondissements dénote qu’il est possible d’y faire de nouvelles rencontres et d’y établir des rapports humains durables.  

Cet article est le premier d’une série de portraits, malheureusement incomplets, de diverses régions du Québec et du Canada, en fonction du regard que j’y porte depuis plusieurs années.

De l’extérieur : une vue historique et cosmopolite

Une vue panoramique du Vieux-Port nous permet de voir le Parc d’attractions La Ronde et la biosphère, sur l’île Sainte-Hélène  et de revivre le souvenir de la Deuxième Guerre avec la tour de l’horloge sur notre rive. Quelques pas plus au nord plongent le visiteur sous les auspices de Maisonneuve ou de Marguerite Bourgeoys, à la vue de l’église Notre-Dame-du-Bonsecours, du Château Ramezay et des Jardins du Gouverneur avant de se retrouver devant l’hôtel de ville.

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Derrière celui-ci se trouvent encore les restes des fondations des murs ayant naguère protégé la vieille ville lors des confrontations avec les Iroquois. En poursuivant vers l’ouest, le visiteur pourra passer devant l’immense immeuble de la Cour d’appel du Québec en face des statues honorant Jeanne-Mance,  ou encore retourner vers le fleuve Saint-Laurent  visiter le musée de la Pointe-à-Callières pour connaître l’histoire de la vieille ville plus en détail.

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La traversée des pierres des vieux murs donnera l’impression que, somme toute, Christophe Colomb s’était bel et bien retrouvé en Asie en mettant les pieds sur le continent américain puisque le quartier chinois se dresse en passage obligé. Ce sentiment sera toutefois de courte durée puisque le Centre-ville, composé de quelques immeubles anciens avoisinant l’Université McGill, laisse entrevoir ses petits gratte-ciels de verre aux teintes caramel, vert ou rose, témoins de la modernité et d’une recherche de vitalité contrant le blanc cadavérique des tapis de neige de l’hiver.

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Une remontée de la rue Saint-Laurent, ligne de démarcation entre l’est et l’ouest de la ville, mènera le visiteur en plein microcosme planétaire puisque la grande majorité des immigrants s’établit dans la région de Montréal. Dans un premier temps, il sentira les odeurs du Portugal et de l’Amérique latine, avant de se retrouver à une croisée des chemins. S’il met le cap plein nord, il s’intègrera à la Petite Italie et goûtera des saucisses de bison au Marché Jean-Talon, où il fera aussi le plein de légumes frais, surtout en provenance des campagnes avoisinantes. À la fin de semaine du Grand Prix du Canada, il aura même le loisir d’apprécier des modèles variés d’automobiles dans une ambiance propre à la célèbre course automobile.

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S’il choisit l’ouest, il pénétrera dans le quartier juif de l’arrondissement d’Outremont et pourra participer aux activités du centre communautaire intergénérationnel du secteur. Mais à l’est de Saint-Laurent, il traversera Prince-Arthur et ses restaurants avant d’admirer les splendides résidences avoisinant le Carré Saint-Louis et se faire photographier aux côtés du buste du poète québécois Émile Nelligan. Une vue aérienne de la ville montrera les raffineries de pétrole de l’extrême est de la ville et de splendides parcs comme le Cap Saint-Jacques à l’ouest et le Parc- de-la-Visitation au centre-nord.

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Montréal offre évidemment davantage de panoramas urbains. Mais cet échantillon avait suffi à me convaincre de m’y établir il y a une vingtaine d’années.

De l’intérieur : des activités et des gens

Bien que le français soit la langue officielle du Québec, de nouvelles générations de francophones, plurilingues, ont vu le jour, plusieurs étant le résultat du métissage. Presque tous les enfants, membres de l’équipe de handball de mes filles illustraient bien cette réalité mondialiste. Dans les quartiers, des fêtes sont organisées par les organisations communautaires ou religieuses, ou encore par les commerçants, soucieux de faire valoir la nature économique de leur secteur. Des bars, des salles de danse et de nombreux centres commerciaux, incluant un réseau commercial souterrain, sont souvent bondés.

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Mais ces rassemblements sont plutôt anonymes : il est facile de s’y sentir seul, entouré d’une multitude d’inconnus. Pour combler cette lacune, des groupes de discussion tant de nature philosophique que de nature éducationnelle sont accessibles à tous, souvent gratuitement, tandis que de nombreux centres de loisirs offrent une programmation complète d’activités sociales  à des tarifs plutôt accessibles. Il s’y donne, entre autres, des cours de guitare, des ateliers de conversation en langues étrangères, etc. Les Ateliers d’éducation populaire du Plateau offrent par ailleurs des cours de peinture.

L’amateur de sport peut également prendre part à des activités sportives comme le handball, la gymnastique ou l’Ultimate frisbee, ou encore s’inscrire à une ligue de garage de hockey, de baseball, ou jouer à la pétanque dans l’un des nombreux parcs de la ville.

Bref, pour quiconque s’en donne la peine, il est humainement possible à Montréal d’établir des rapports sociaux riches et durables.  

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Conclusion

Montréal n’est assurément pas le meilleur endroit sur terre, mais demeure pour moi une ville intéressante et généralement agréable. En vue de succomber aux charmes du cosmopolitisme et d’y établir des relations humaines valables, il est essentiel de prendre l’initiative de suivre les événements s’y déroulant et de tirer profit des services de loisirs communautaires proposés par les organisations des divers arrondissements.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 7 juillet 2011

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Le besoin de rassemblement sous surveillance

Publié le par Luc Renaud

L’être humain est un être social. En témoigne la nécessité des rassemblements populaires au moment des fêtes nationales, et encore l’énergie des foules réunies les soirs de concerts ou des festivals. Apparemment isolé l’artiste fera vivre des foules dans des œuvres que ce soit par les interactions imaginaires de personnages ou par le plaisir de faire face à des spectateurs ou celui de connaître l’existence d’un lectorat.

Cet article traitera de ces deux types de rassemblement : en direct ou en différé. Nous y verrons de quelle façon les apparences peuvent se révéler trompeuses et tenterons d’entrevoir les bases de l’interpersonnalité, la nécessité d’exister avec l’autre. Un dialogue débuterait par l’expression de mêmes besoins fondamentaux sous des formes variées, voire opposées.

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Le rassemblement en direct

-    Les fêtes nationales

Le 24 juin dernier, les Québécois tiraient parti de la journée anciennement dédiée à Saint-Jean-le-Baptiste pour y célébrer sa Fête nationale, arborant le fleurdelisé comme symbole de ralliement. Une semaine plus tard, 300 000 personnes accueillent le couple princier Kate et William d’Angleterre sous l’unifolié national pour la célébration de la fête du Canada.

Au Québec, plusieurs préfèreront bouder les festivités canadiennes, portant leur attention sur l’augmentation du loyer qui accompagne le renouvellement de leur bail, ou encore se font arnaquer par les entreprises de camionnage qui triplent la facture de leurs services de déménagement, tirant ainsi sauvagement profit de ce commerce saisonnier. Dans certains cas, le service promis en matinée n’arrivera qu’une quinzaine d’heures plus tard, en pleine obscurité.

Néanmoins, de nombreuses personnes iront pique-niquer dans les parcs de la ville ou se baigner dans les piscines municipales sous le regard attentif des voleurs. Ailleurs dans le monde, des foules scanderont les slogans de la libération se lançant tête première dans les combats de la révolution.

-    Les festivals

Un peu partout, les festivaliers jouissent de l’embarras du choix : festival de jazz à Montréal, Mondial choral à Laval, Mondial des cultures de Drummondville, Festival d’été de Québec, etc., concurrencent d’autres activités régionales en plus des foires agricoles visant à attirer les masses pour qu’elles y dépensent leurs économies de vacances.  

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Sur la route, de nombreux automobilistes en déplacement accorderont quelques deniers à l’État par le biais d’une infraction au Code de la route et la perte de points d’inaptitude que des agents de police se feront un plaisir de livrer. Sur Papineau, entre Maisonneuve et Ontario, à deux pas de la station de télé TVA, je les vois régulièrement multiplier les ruses afin de prendre les contrevenants par surprise. Tantôt à l’heure de pointe, une auto-patrouille fantôme est stationnée sur le trottoir ou entre deux édifices; ailleurs ils se camouflent tel un caméléon, debout sur le trottoir ou assis sur une moto.

Les rassemblements en différé

Au contraire de ces foules, des artistes plus solitaires, des peintres, des chercheurs ou même des écrivains satisferaient leur instinct grégaire par des rencontres plus intimistes et les retombées publiques de leurs œuvres : vous êtes la cent millionième personne à vous procurer une simple reproduction de Monet pour la décoration de votre salon, ou à bénéficier des vertus thérapeutiques de la pénicilline… Les applaudissements de publics dans les salles de concert ou à la suite d’une pièce de théâtre viendront combler pour longtemps d’importants besoins affectifs et sociaux. Le 30 juin dernier, à l’émission Les francs tireurs, le dramaturge Michel Tremblay relatait le cas d’un échec populaire qui avait fait très mal à tout un groupe d’artistes. Au-delà de pertes financières importantes, il est clair que l’expérience venait de donner un dur coup à l’estime de soi des personnes impliquées dans le projet.

Les quasi impossibles ponts entre les rassembleurs du direct et du différé

Les apparences sont trompeuses. Une personne peut être seule au sein d’une foule ou, à l’opposé, combler parfaitement ses besoins sociaux sans pour autant adopter les règles d’un groupe donné. Les rires qui accompagnent des rencontres sociales arrosées dissimulent souvent des maladies comme l’alcoolisme, la toxicomanie ou d’autres troubles de dépendance affective.

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Aux yeux de certains psychologues du dimanche, cela peut sembler plutôt contradictoire : seuls le savant retranché derrière son télescope, ou dans un laboratoire rempli d’éprouvettes, et le rat de bibliothèque auraient droit à l’étiquette du loup solitaire heureux.

Le regard pseudopsychologique de ces charlatans affublerait les esprits rebelles de maladies comme la bipolarité, les troubles de la personnalité graves ou limite, la dysthymie, etc., de bien grands mots dont le sens appartient pourtant aux seuls experts! Grâce aux bulletins de nouvelles et au cinéma, il faudrait même voir chez les gens trop tranquilles de potentiels tueurs en série, des agresseurs sexuels ou des suicidaires du métro. Les accusateurs devraient se regarder dans un miroir.

Face à une épreuve, l’être humain découvre souvent en lui des forces personnelles insoupçonnées. C’est le cas notamment des survivants de massacres guerriers ou de catastrophes naturelles, ou encore des événements normaux comme le chagrin d’amour ou le deuil. Ce qui ne tue pas rend plus fort, disait le philosophe Friedrich Nietzche.

 

En guise de conclusion : les besoins relationnels, une base commune

Le psychosociologue et écrivain Jacques Salomé a fait l’énumération d’une liste de cinq besoins relationnels en chaque personne. Aux besoins d’aimer et de se sentir aimé s’ajoutent, entre autres, ceux de s’exprimer, de se sentir valorisé et celui de se sentir compris dans le registre approprié.

 

Paradoxalement, cela commence par la rencontre de soi-même : l’art de s’aimer, de se sentir aimé, valorisé et compris de soi-même. Le soutien des autres peut s’avérer important et nécessaire, mais ne devrait jamais constituer le pilier d’une personne. L’autonomie, ça se gagne.

Il est clair, néanmoins, que la satisfaction d’un besoin relationnel nécessite la présence d’autrui et qu’une personne totalement seule peut mener une vie cauchemardesque. Mais de quelle forme et de quelle ampleur serait ce rapport à l’autre? Les partys ne sont pas du tout indispensables au bonheur. Comme le chante Alejandro Filio, il suffit parfois de jeter un coup d’œil tout juste à ses côtés pour y voir l’essentiel de la vie.

 

Au bureau et ailleurs, des gens ayant lu mes compte-rendus de conférences, sont venus me voir pour connaître mon avis sur divers problèmes mentaux comme la déficience intellectuelle, l’autisme et la dysthymie. Et voici ma réponse. Oui, Le blogue de Luc R se propose d’investiguer ces aspects de la vie au cours des prochaines semaines, mais dans les limites de mes compétences. En aucun cas, mon appréciation n’aura la valeur d’un véritable point de vue d’expert. Ce qui est normal puisque mon champ de compétence se situe ailleurs : le blogue à tendance journalistique et l’éducation.

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Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 2 juillet 2011

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