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vie spirituelle-catholicisme

L’héritage d’un grand homme qui s’était fait petit à l’image du Christ

Publié le par Luc Renaud

Deux religieux sont décédés au cours des dernières années : Le frère Jean-Jacques Campagna, ancien directeur de collège et, tout récemment, un des oncles, simple portier d’une communauté religieuse. Pensant à ce dernier, on ne peut s’empêcher de penser à un autre célèbre portier, soit Saint Frère André. Les deux hommes portaient en eux les signes d’une foi inébranlable en Jésus Christ de qui ils ont vécu leur vie durant le message d’amour inconditionnel, le sens du service et même de soutien aux personnes malades. Mon oncle a-t-il accompli des miracles comparables à ceux de cet illustre confrère? Je ne saurais le dire; mais je puis vous assurer qu’il possédait un charisme incroyable caractérisé par une attitude de bienveillance et de grande bonté.

C’est d’ailleurs en pensant à des hommes de cette trempe, qui ont consacré jusqu’à soixante-cinq ans de leur vie au bien d’autrui, que le rejet et la moquerie à l’endroit de la religiosité m’apparaît dans toute son horreur et injustice à l’égard de tels messagers.

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Un héritage de longue date

Dans un discours vibrant de l’un de mes cousins, on rappelle avec justesse l’esprit de fête qui régnait au sein de nos familles respectives chaque été quand mon oncle faisait la tournée de la parenté pendant sa période de vacances. Muni d’une simple valise, et de sa bible, il venait séjourner quelques jours chez chacun de ses frères et sœurs nous entourant tous d’une chaleur humaine inoubliable. Il est à l’origine de l’un de mes tout premiers billets, sinon du premier, qu’il m’est arrivé d’écrire plusieurs décennies avant l’existence d’un outil comme le blogue et dans lequel je me souviens avoir voulu témoigner de la magie qui couvrait sa visite. Et mon oncle, détectant le bien en chacun, se promenait dans le village par beau temps d’été pour y développer des amitiés avec des habitants du voisinage.

À une époque de ma vie où je me posais des questions de nature existentielle, c’est chez lui que j’allais me réfugier pour réfléchir ou tout simplement pour bénéficier d’une écoute attentive dans sa congrégation du Vieux-Québec. L’accompagnant parfois lorsqu’il rendait visite aux malades de l’Hôpital-Dieu, je lui enviais la facilité avec laquelle il savait faire du bien autour de lui, juste par sa présence et ses paroles encourageantes. C’est donc avec une certaine tristesse que, plusieurs années plus tard, j’ai appris jusqu’à quel point l’arthrose l’avait ralenti dans ses activités. Je me rappelle même avoir vécu un moment de choc, le voyant marcher le dos littéralement plié, une position qui tranchait de la rectitude du corps étendu récemment dans le cercueil.

Au décès de ma mère, sa petite sœur, cet homme d’ordinaire joyeux, affichait une profonde tristesse, d’autant plus grande que le climat exécrable de cette période du printemps 2008 l’avait retenu chez lui le jour des funérailles. En lui rendant visite le lendemain, nous avions alors convenu de nous apporter un soutien moral mutuel, ce qui nous avait permis de raffermir nos liens, toujours plus forts lors de mes visites subséquentes.

D’étranges retrouvailles

Bien sûr que le décès de cet homme de foi est chargé d’une émotion de tristesse; mais, en même temps, je me sens incapable de penser à lui en tant que personne décédée. Lors des funérailles, j’ai cherché à renouer avec des membres de la famille, mais aussi avec des valeurs qu’il m’arrive personnellement et égoïstement de mettre de côté.

Au cours de ses soixante-cinq ans de vie religieuse – et j’imagine que cela a commencé avant, mon oncle a incarné profondément chacune des qualités suivantes : simplicité, gentillesse bienveillante, accueil, écoute, sens du service. D’autres ajoutent à cela qu’il a toujours fait preuve d’un grand sens de l’humour et de beaucoup de vivacité d’esprit. Éduqué à sa manière, il aurait souhaité poursuivre des études universitaires poussées, et certains l’auraient même bien vu comme professeur d’université.

La qualité de son savoir-être et de sa compréhension des choses de la vie et du monde lui valent à mes yeux un doctorat honorifique, que je lui décerne par le biais de cet article de blogue.

En guise de conclusion

Je me sens tout profondément et sincèrement un salaud. Cette réplique d’un roman du philosophe Jean-Paul Sartre m’amène parfois à de nouvelles réflexions sur l’orientation de nos vies, souvent guidées par l’égoïsme, l’arrivisme, ou une ambition plutôt écrasante que conciliante dans un monde qui valorise l’individualisme au détriment du sens de la famille et de la solidarité humaine. Et il nous arrive même, par pure arrogance, de rire ou de mépriser le genre de vie que mènent de vrais messagers de l’amour et de la solidarité comme le frère Jean-Jacques Campagna ou mon oncle. Aujourd’hui, je veux bien entendu rendre hommage à ces hommes et aux femmes animés des mêmes motivations et d’une foi identique; mais je veux également présenter mon mea culpa pour l’ensemble de mes travers égoïstes (en espérant que d’autres fassent de même), et me rapprocher des modèles de vie que nous offrent de nombreux religieux afin de réussir peut-être à m’en inspirer un peu. Car sans amour, je ne suis rien.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 17 septembre 2012

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Discours et voeux de mariage: Lettre à Omaira

Publié le par Luc Renaud

 Voici les contenus des discours que j'ai prononcés lors de mon mariage: 1) mes voeux pour Omaira et 2) un extrait du discours d'accueil lors de la réception .  

1) Voeux de mariage :

 Omaira,  

Aujourd’hui, nous confirmons devant Dieu, des membres de la famille et des amis la validité du mariage que nous avons construit au cours de nos quinze années de vie commune.

En effet, à mes yeux, nous sommes déjà mariés puisque nous vivons une union puissante à travers laquelle nous avons fait la preuve que nous nous sommes acceptés inconditionnellement et que nous sommes soucieux du bonheur de l’autre.

En plus de nous aimer, nous éprouvons une confiance absolue et de l’admiration l’un pour l’autre, nous donnant aussi l’appui et la sécurité nécessaires à une croissance personnelle en pleine liberté.

Et, depuis le début, nous avons fait de la famille une grande priorité comme le témoigne la place que nous lui avons accordée dans cette cérémonie.

Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est que je demeure convaincu d’avoir pris la meilleure décision de ma vie en choisissant de partager celle-ci avec toi et que je me sens fier de vivre avec toi.

Dans le fond, mes vœux se limitent à trois :

1) Je souhaite aussi que tu puisses réaliser tes rêves, et qu’ils permettent de t’épanouir près de moi;

2) Je souhaite être pour toi le meilleur des maris que l’on puisse avoir et le meilleur des pères pour nos enfants;

3) Et, pour notre couple, je souhaite que nous sachions le rendre chaque jour plus fort et bien guidé par la lumière de Dieu, et ce pour l’éternité.

Omaira, je t’aime! Que ça se sache!  

 

 2) Essentiel du discours d'introduction

Omaira, nous avons uni nos destinées il y a déjà une quinzaine d’années et nous devrons maintenant changer la date de notre fête de mariage. Du 12 décembre qu’elle était au moment de notre union civile en 1998, elle revient maintenant à celle du début de nos fréquentations en 1996, soit le 25 août. Presque à la même heure, en plus.

Je me rappelle t’avoir curieusement rencontrée à un moment où je ne m’attendais pas forcément à mener une vie de couple. J’étais bien seul.

Mais comme le dit la chanson : Tu es venue comme vient le beau temps… Et quand on tombe en amour…, la chute est brusque et change toutes nos perspectives. Je conserve en mémoire les souvenirs de nos premiers moments comme un trésor inaltérable : un après-midi vraiment étrange dans le Vieux-Port de Montréal, alors qu’une station de radio diffusait des airs romantiques. Je dirais que notre histoire se compare à une envolée dans un espace, qui semble illimité; comme on l’a bien ressenti plus tôt cet été à l’observatoire du Mont-Mégantic dans les Cantons de l’Est.

Mais qui es-tu pour moi?  

Une femme au grand cœur, ma meilleure amie et ma femme

Tu es d’abord une personne attachante, au grand cœur, ma meilleure amie, mon épouse et une mère extraordinaire. Rien de moins.

Attachante et au grand cœur

Tous ceux qui te connaissent voient rapidement en toi de grandes qualités humaines comme la compréhension, la loyauté, la fidélité, ton désir de voir les autres heureux et de contribuer à ce bonheur.

Chaque fois que tu le peux, tu penses à des réunions de famille; tu penses aussi aux petits détails ou petits cadeaux à donner aux gens que tu aimes, etc.

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Amie, épouse et mère

Comme amie et comme épouse, comment qualifier cette surprise extraordinaire que tu m’as organisée avec la complicité d’amies très proches de toi, le jour de mon 50e anniversaire de naissance…

Pendant toutes ces années de vie commune, je crois t’avoir entendue prononcer mon prénom, Luc, que pour plaisanter, préférant m’appeler tout simplement : Amour… Même quand tu me cherches dans une allée de grand magasin. Ce qui a fait sourire bien des gens.

Cette profonde complicité entre nous t’a, par ailleurs, amenée à accueillir Marcel comme un des tiens, en plus de me faire cadeau de deux autres enfants remplis de talent et animées aussi de beaux rêves : Julie et Mélanie. Ensemble, nous avons fondé un foyer dont nous pouvons être fiers.

 

Membres de la famille et amis, ce n’est donc pas un jeune couple qui témoigne aujourd’hui de son union devant vous. Mais plutôt deux personnes qui se sentent vraiment bien ensemble depuis maintenant une quinzaine d’années, en dépit des aléas de la vie.

Puisse Dieu faire en sorte que cette aventure perdure éternellement, tel que promis. Que nos enfants réussissent aussi leur vie avec beaucoup de bonheur.

Et que la fête continue! Bonne réception!

 

En guise de conclusion

 

Puisque le gouvernement du Canada a refusé d'accorder un visa de touriste à mon beau-frère; ce qui lui aurait permis d'assister au mariage de sa soeur, nous avons procédé à une transmission en direct de la cérémonie! Ils ont été plusieurs à Bogota, à Santa Marta, à Barranca en Colombie et même au Vénezuéla à se joindre à nous par le biais d'Internet. En mon nom et en celui de ma femme, nous remercions tous ceux et celles qui ont pris part à cet événement unique: le mariage d'un vieux couple... avec la collaboration de ses enfants, la présence et la téléprésence, etc.  

 

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Lettre d'explications d'un nouveau-marié

Publié le par Luc Renaud

 

Au moment de publier le présent article, j’aurai prononcé mes vœux de fidélité et de partage de vie éternelle dans le cadre d’une cérémonie  de mariage catholique; de plus, je serai vraisemblablement à l’extérieur de Montréal pour y passer ma nuit de noce dans une chambre d’hôtel passablement luxueuse, de circonstance. Mais au moment d’écrire, je me trouve dans une situation plutôt singulière. Après avoir divorcé il y a près d’une vingtaine d’années, l’Église a reconnu officiellement la nullité de cette première union, la considérant comme une erreur de parcours. Partageant ma vie avec ma nouvelle conjointe depuis quinze ans, des membres du clergé reconnaissent même la valeur matrimoniale de cette union. Bref, je me marie… en étant en quelque sorte déjà marié à la même personne.

Cela explique vraisemblablement pourquoi l’organisation d’un enterrement de vie de garçon aurait été un geste loufoque. Certains se demanderont alors ce que me rapporte la cérémonie de mariage; en quoi celle-ci revêt tant d’importance. Et je leur donne entièrement raison, dans la mesure où le mariage correspond à la qualité d’une relation de vie conjugale et non à une cérémonie. Selon des membres du clergé, non, nous ne vivions pas en situation de péché sous prétexte que nous entretenions une relation sans être passé devant un prêtre. Nombreux sont les couples en situation de vie de fait qui répondent parfaitement aux lois naturelles du mariage, qui vivent une relation sacrée, se sentant unis à un niveau difficilement explicable ou communicable. J’aimerais me pencher quelques instants sur les liens entre la vie spirituelle et la relation conjugale.

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Quelques mots sur la vie spirituelle

Le niveau que nous qualifierons de vie spirituelle est en lien avec des forces naturelles qui nous relient au reste de l’univers. C’est du moins ce que nous ressentons. Le couple ne forme qu’un et laisse autour de lui l’empreinte de cette unité. C’est aussi à ce niveau que nous ressentons la puissance de la vie qui coule en chacun de nous, et une grande sensation de beauté, à l’intérieur comme à l’extérieur. Paradoxalement pris dans une union, nous éprouvons aussi une grande liberté, comme si rien n’avait réellement le pouvoir de nous atteindre. La question à se poser alors est la suivante. Est-il possible d’être marié… à soi-même? Ce que les athées qualifieront de force humaniste d’une grande intériorité; nous, croyants, l’identifierons comme une marque de Dieu. Ce monde semble si puissant, si indestructible, si stable en dépit de facteurs du vieillissement qu’il nous paraît difficile de croire qu’il n’appartient pas à son propre monde.

Dans ce contexte, la cérémonie religieuse du mariage semble soudainement remplie de gros bon sens. Pour les fiancés, il s’agit d’une occasion unique de plonger au fond d’un soi commun au couple, mais aussi aux liens qui les unissent aux membres de leur famille et aux amis. L’espace d’une journée, la communauté se donne le droit de vivre la foi en quelque chose de plus grand que soi, l’amour dans toute sa splendeur.

Et la vie conjugale

Si la vie spirituelle se caractérise par la puissance du ressenti, force est d’admettre que celui-ci est insuffisant pour générer une relation conjugale harmonieuse. Chaque être humain possède des traits de personnalité, parfois difficiles à concilier au sein d’un couple ou d’une communauté. Une bonne connaissance de soi révèle également la présence de valeurs, de priorités ou de besoins qui peuvent aussi générer des conflits. D’où l’importance de tenir compte de considérations de nature psychologique et du développement de compétences relationnelles lorsque l’on choisit de vivre une relation de couple.

Sans être garant de longévité, il peut aussi se révéler important de partager des projets ou du moins de se construire graduellement une vision à deux reposant sur des valeurs fondamentales. Je pense ici à des concepts comme la recherche du bien commun, le sens de la fraternité et du partage, la loyauté, la fidélité, etc., bref à toutes ces valeurs qui donnent encore un sens au catholicisme; reconnaissant par le fait même la nécessité de sérieuses réformes au sein de l’Église. Je remets en question, entre autres, la position de celle-ci sur le plan de la sexualité et sa vision de l’obéissance aux règles hiérarchiques…

Pour réussir, le couple a donc besoin de contribuer à la mise sur pied de projets communs et de se construire une vision positive et constructive de la vie.

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Et demain…

La cérémonie de mariage peut alors prendre le sens d’un moment d’arrêt dans une relation conjugale ou d’un moment de réflexion visant à reconnaître la valeur de l’union déjà établie et le désir de lui donner un meilleur envol. C’est du moins de cette manière que je la vis personnellement, dans la mesure où je me sens bien avec une femme qui partage ma vie depuis une quinzaine d’années.

Demain, cette cérémonie ne sera-t-elle qu’un beau souvenir? Les albums photo se couvriront-ils de poussière? Cela a peu d’importance si nous savons profiter d’événements de ce genre pour souffler un peu la poussière sur des aspects secondaires pour révéler nos priorités; quitte à procéder à des renouvellements de vœux quelques années plus tard, ou à s’organiser des rencontres de suivi, question de ne jamais perdre l’essentiel de vue.

Conclusion

Au moment de publier le présent article, Père Réal Michaud nous a déclarés mari et femme, Omaira et moi, dans une cérémonie visant à régulariser ou à reconnaître officiellement notre état de vie depuis une quinzaine d’années. Tel que je l’ai déjà laissé entendre dans d'autres textes, il n’y a à mes yeux que de vrais mariages ou de simples erreurs de parcours. Il est souvent difficile de concilier la vie spirituelle à la complexité de la réalité psychologique et aux besoins biologiques, bref aux trois composantes reconnues par l’Église comme axes de définition de la nature humaine. Ou de vivre conformément aux Lois de la nature, un autre précepte méconnu cher au catholicisme, pourtant partagé avec d'autres grandes religions du monde.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 26 août 2012

 

 

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Lancement mondial de A la Luz Naranja de un Atardecer du romancier colombocanadien Robinson Arévalo Franco

Publié le par Luc Renaud

Le romancier colombocanadien Robinson Arévalo Franco procède demain le 8 juin au lancement officiel mondial de son premier roman, intitulé A la Luz naranja de un Atardecer (trad. libre : À la lumière orangée d’un crépuscule). L’évènement se déroulera dans le prestigieux centre Leon Tolstoï en Colombie, un centre culturel rattaché à l’ambassade de Russie dans le Vieux Bogota; un choix d’emplacement qui traduit bien les penchants gauchistes de l’auteur. Plusieurs centaines de connaissances, d’amis et de personnalités artistiques sont attendus pour cette occasion exceptionnelle; un vin d’honneur et un cocktail seront servis aux invités et des comédiens interpréteront des personnages du roman.

Grâce à la magie de Skype, Le blogue de Luc R a interviewé M. Arévalo Franco pour mieux comprendre le sens littéraire de son œuvre, et compte suivre le lancement qui sera en rediffusion sur YouTube. Nous aimerions insister sur le fait que nous sommes guidés par la littérature et un souci d’ouverture au dialogue interculturel et interreligionnel, et non par la promulgation d’une vision spirituelle donnée.

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1)     La longue quête spirituelle d’un auteur

Robinson a vécu à Montréal pendant plusieurs années et y a fait de nombreuses rencontres inspirantes de gens vivant des crises identitaires tant sur le plan sexuel que sociopolitique. À l’époque, il s’impliquait fortement dans les activités culturelles et dans des groupes venant en aide aux réfugiés colombiens déplacés à cause de la guerre civile qui sévit dans son pays d’origine depuis plusieurs décennies. Dans ce contexte, il est facile de comprendre pourquoi cet homme se sent hanté par un questionnement de type existentialiste, se demandant quel est le sens de notre présence surTerre et où se trouve la Vérité.

L’auteur plonge alors au fond de la tourmente et trouve réconfort dans l’écriture d’un essai intime, qui demeure au fond de ses tiroirs, mais qui servira de base philosophique à son roman. A la Luz naranja de un Atardecer se veut davantage convivial et accessible à un large public qui, comme lui, recherche un sens à la vie. L’auteur doit toutefois prendre des pauses tellement l’expérience lui semble psychologiquement pénible, lui faisant perdre confiance en l’être humain, capable de comportements affreux et hallucinants. Il admet avoir souvent pleuré et avoir souvent ressenti un mal à l’âme en cours de rédaction. 

La notion d'anges que l’on retrouve dans de nombreuses religions du monde et des expériences extrasensorielles et spirituelles guideront la quête personnelle du romancier, qui s’inspire aussi de personnages bibliques comme Jésus et Marie, vus sous l’angle de médiateurs entre le monde spirituel et les hommes et non comme les fondateurs de dogmes religieux. C’est ainsi que naît l’idée d’une histoire tournant autour de la formation d’un centre spirituel. Robinson insiste toutefois sur le fait que son roman est une œuvre de fiction avec comme but d’aider des gens à trouver des réponses à un questionnement personnel. L’auteur ne se prend pas pour un gourou et se défend bien de toute intention de prédication ou de formation d’un mouvement religieux sectaire.

2)     Des thèmes difficiles et des personnages troublés

Si l’approche philosophique d’une spiritualité universelle constitue les fondements de A la Luz de un Atardecer, l’auteur reconnaît avoir largement couvert trois grands sous-thèmes : la réalité de l’immigration, la guerre et l’homosexualité. Ayant connu le déracinement en s’établissant au Canada, M. Arévalo Franco s’est senti touché par la complexité de la démarche migratoire et par la réalité des rapports interculturels, pas toujours évidents. L’horreur de la guerre civile colombienne constitue aussi une toile de fond à l’intrigue, et des personnages troublés se poseront des questions identitaires, notamment en matière d’orientation sexuelle.

Les principaux personnages, en provenance de Montréal, se rencontrent à Bogota en Colombie dans un contexte chargé de synchronicité. Un philosophe y occupe un rôle central, vivant de nombreuses rencontres extrasensorielles avec Jésus, Marie, les anges, etc., au service de valeurs universelles et sources d’amour et de liberté. Ces expériences l’amènent graduellement à trouver des réponses à ses questions existentielles. Au total, sept personnages, inspirés de personnes réelles, seront présentés aux lecteurs; parmi lesquels se retrouvent une femme souffrant d’alcoolisme et un ex-séminariste s’étant sauvé du SIDA. Une entité spirituelle au tempérament de torreo espagnol les accompagnera dans leur quête de Vérité.

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3)     Les suites du roman

Des lecteurs se reconnaîtront dans l’histoire, et d’autres pas, affirme Robinson Arévalo Franco, insistant une fois de plus sur la valeur littéraire de son œuvre. Et ceux-là qui aimeront le roman pourront compter sur la publication éventuelle de deux autres tomes puisque l’auteur conçoit le tout sous l’angle d’une saga.

Dans le deuxième tome, le philosophe vivra de nouvelles expériences extrasensorielles, ce qui soulèvera de nouvelles interrogations; tandis que d’importantes réponses aux grandes questions existentielles seront proposées dans le troisième tome. L’auteur envisage une traduction française de son oeuvre écrite en espagnol dans l’espoir de pouvoir la présenter un jour au public montréalais, et ainsi contribuer à la défense du français tant au Québec qu’au Canada.

Conclusion

Tel que mentionné au début de cet article, Le blogue de Luc R ne fait aucune promotion de vision spirituelle, mais estime essentiel de faire preuve d'écoute et d’ouverture à un ensemble disparate de points de vue, incluant le type d’approche philosophique proposée par Monsieur Arévalo Franco.  De plus, A la Luz naranja de un Atardecer prend comme toile de fond des problématiques graves comme les difficultés inhérentes à l’immigration, la guerre civile colombienne ou les crises identitaires et soulève des questions qui forcent le lecteur à s'interroger sur le fond des choses: Des lecteurs se reconnaîtront dans cette vision, et d’autres pas, nous a dit l’auteur. Mais au moins chacun sera confronté à des réalités dérangeantes et à des remises en question utiles au rapprochement humain, au dialogue interculturel et à l'avancement de la société.

Dans un esprit strictement littéraire, le grand romancier et scénariste canadien Pierre Billon nous avait livré dans les années ’80 des romans comme L’enfant du Cinquième Nord, L’Ultime Alliance et Le Livre de Seul, aussi largement imprégnés de mysticisme et de spiritualité, croyant en la puissance romanesque pour toucher les gens dans leur imaginaire. Nous y reviendrons.

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En terminant, nous invitons le lecteur à se procurer une version électronique de A la Luz naranja de un Atardecer en version électronique sur Amazon.com, et nous souhaitons à M. Arévalo Franco le plus grand des succès lors du lancement officiel de son roman demain à Bogota.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 7 juin 2012

Crédit Photos : Robinson Arévalo Franco

 

Publications de Robinson Arévalo Franco

·         2012, A la luz naranja de un atardecer (sur Amazon.com), roman

·         2007, La violencia : récits de guerre et de réfugiés internes en Colombie, mémoire

·         Site Internet de Robinson Arévalo Franco

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Une belle soirée sur l’âme avec Germain Beauchamp

Publié le par Luc Renaud

Pour le compte de Réseau Vox Populi, le psychanalyste jungien Germain Beauchamp donnait une conférence sur l’âme devant une salle comble le 17 janvier dernier au restaurant Le Commensal du 1720 Saint-Denis à Montréal. Le public, hétéroclite, comprenait aussi bien des chrétiens que des intellectuels athées intéressés par le phénomène humain, auxquels se sont joints des adeptes de la métaphysique, du voyage astral, de la lecture des auras et de la physique quantique.

Le blogue de Luc R a assisté à cette rencontre par souci d’ouverture et de dialogue, sans nécessairement partager la totalité des points de vue émis.  Peu importe le langage employé, nous constaterons par cet article que la croyance en une vie spirituelle et à un ami intérieur se porte bien.

1-      Le déséquilibre de notre compréhension des mondes intérieur et extérieur

Nous ne sommes jamais seuls avec nous-mêmes, lancera Monsieur Beauchamp. Pour l’ancien professeur de philosophie du Cégep de Sept-Îles, il est clair que la conscience humaine est peuplée d’êtres qui appartiennent à un monde distinct de celui de la matière. Le cerveau humain est un piano, nous dira-t-il, ajoutant que le pianiste se trouve dans une dimension immatérielle. Le conférencier est même d’avis que l’âme choisit de s’incarner dans un être humain avant même la naissance de celui-ci, lui conférant un plan de vie ou un destin.

Il nous avait déjà glissé un mot, dans une conférence sur l’anima et l’animus, de l'existence de ces partenaires intérieurs.

 


L’accès à notre intériorité est bloqué par les valeurs matérialistes de la société moderne, qui mettent l’emphase sur l’univers visible, alors que le rationalisme réprime dès le bas âge toute forme d’approche des êtres de l’âme. Ceux-ci se manifesteraient néanmoins, soit par de curieuses sensations de présences et, chaque nuit, par le biais d’une centaine de minutes en rêves.

De nombreux événements de la vie amènent également l’être humain à prendre davantage conscience de l’existence de l’âme pour en arriver à mieux apprécier la richesse de la simplicité de la vie. Il en va ainsi de la maladie, qui provoque souvent de profondes réflexions sur soi. À ce sujet, le psychanalyste est d’avis qu’il est beaucoup plus efficace d’accepter les épreuves du destin et de réfléchir sur le sens profond de celles-ci que de cultiver une pensée positive et de croire ferme à une improbable guérison. Les émotions comme l’amour, les deuils et la peur représentent aussi de bonnes opportunités de découvertes majeures sur soi. Une meilleure écoute des peurs individuelles conduirait paradoxalement à une grande paix intérieure et  même à une meilleure harmonie. Les êtres peuplant l’âme se manifesteraient aussi à nous par l'intermédiaire de grands-parents, de professeurs ou de mentors.

2-      À la découverte du daemon : de la mythologie grecque  à la mort imminente

Pour décrire l’âme, le psychanalyste aura recours à trois sources principales : la mythologie grecque, Le code secret de l’âme du psychologue américain James Hillman et, brièvement, de son expérience empirique de mort imminente.

-          De l’ange gardien…

Pour les Grecs antiques, le daemon est une entité invisible, qui agit à titre de témoin de nos moindres faits et gestes. Ce partenaire intérieur nous force à vivre notre vocation, souvent par la transgression des règles sociales établies. Sa présence au cœur de la conscience est si forte que Socrate lui-même aura préféré lui obéir plutôt que de se plier  à l'exil que lui imposait le jugement de la société. L’entité spirituelle assumerait aussi un rôle protecteur, que certains associent à celui de l’ange gardien, en nous avisant des dangers potentiels.

C’est le daemon qui nous procure la sensation de certitudes profondes dans notre agir, qui nous fait prendre conscience de nos défauts, et qui nous gave de petites remises en question attribuées à la bonne conscience. Lui désobéir conduirait souvent la personne sur la voie du malheur.

-          … à l’Antéchrist

Le daemon  se comporterait indépendamment d’un sens moral ou de la recherche du bien commun. Si certains  agissent à titre de bienfaiteurs; d’autres, au contraire, animeraient les actes de psychopathes. C’est d’ailleurs cette dimension que la chrétienté retiendra de  cette entité, en lui conférant une connotation maléfique.

Ce type de démon est à l’origine de tous les excès.

 

Monsieur Beauchamp cite en exemple le cas de deux tueurs en série qui se connaissaient et qui auraient tenu des échanges sur leurs démons intérieurs à l’origine de leurs meurtres. Le psychanalyste mentionne aussi l’exemple d’Adolph Hitler, qu’il associe à l’Antéchrist. Le dictateur nazi se serait lui-même comparé à un loup, aurait parlé dans des langues inconnues et jouissait de toute évidence d’un grand pouvoir de séduction des foules. Aux yeux du psychanalyste, l’apocalypse biblique correspondrait en fait à la 2e Guerre mondiale.

Pour contrer l’agir malfaisant du daemon, et contrecarrer d’une certaine manière les plans de vie ou le mauvais sort, l’être humain jouirait d’une grande liberté, principalement celle d’opposer un esprit à un autre. Cette stratégie serait particulièrement efficace chez les membres  de l’association des alcooliques anonymes, qui unissent leur force pour lutter contre l’alcoolisme. Agissant ainsi, ils opposeraient des esprits entre eux puisque d’après certains mythes, l’esprit se déverserait dans des produits matériels comme l’alcool.

Saint Paul exprime bien l'existence de combats intérieurs lorsqu'il se demande pourquoi il fait le mal qu'il ne veut pas faire, alors qu'il lui est difficile d'accomplir le bien souhaité... En décembre 2011, le cinéaste Rosto nous avait déjà fait part de l'ombre et de l'âme lors de son passage au Sommet des films d’animation de Montréal.

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-          L’expérience de la mort imminente

Tout comme le musicologue Gilles Bédard, Monsieur Germain Beauchamp affirme avoir vécu l'expérience de la mort imminente, qu'il décrit comme suit : on se voit flotter au-dessus du corps; on perçoit un tunnel de lumière; on voit toutes les images de sa vie et toutes ses expériences défiler d’un coup. Plus important, le coma ou la mort imminente favorise la rencontre d’êtres qui vivent dans des univers parallèles ou qui voyagent dans le temps.  Il nous serait proposé de poursuivre notre route vers la mort, ou de revenir sur terre à partir de nouvelles bases.

Il s’agirait également de l’occasion ultime de faire la rencontre du daemon et de commencer à vivre autrement. C'est d'ailleurs les yeux pétillants que Monsieur Beauchamp avouera éprouver beaucoup plus de plaisir à s'adresser à nous qu'à penser à cette expérience de la mort.

Conclusion

Le monde de l’âme décrit par le psychanalyste Germain Beauchamp traduit des réalités intérieures décrites de mille et une autres manières, tant par les hommes d’Église que par des études athées sur la psyché. Nous constatons que peu importe la nature du discours des divers protagonistes, l’existence d’une vie spirituelle et la présence de force mystique en soi constituent deux réalités largement admises au sein de la population. Vaut-il mieux croire en l'existence d'un daemon à la fois bon et méchant, ou à la présence de deux entités distinctes qui seraient l'ange gardien et le démon? Et si nous n'étions qu'un amas d'atomes; et l'âme, un ensemble de champs électriques régis par des lois naturelles? En émettre l'hypothèse ne correspond-il pas en soi à un système de croyances, laissant sous-entendre un socle de mystères? Au-delà de la rhétorique, il semble bien que le résultat comporte des similitudes qui uniraient la foi, la philosophie et la science.

De plus, chacun semble à sa manière éprouver le désir de mieux connaître ses sources de motivation profonde et sa vocation. Dans ce contexte, nous affirmerons comme le conférencier, que le chêne se trouve déjà dans le gland et que la semence est tout aussi riche que le fruit.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 19 janvier 2012

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La gestion de projet : Le Salon Marions-nous! et la collecte de données préliminaires

Publié le par Luc Renaud

Une fois la décision de se marier prise, le temps est venu de considérer l’organisation de l’événement sous l’angle d’un projet, et d’en suivre les étapes. Dès le début, le processus implique beaucoup d’investigation en vue d’en connaître tous les aboutissants et de préciser la nature du produit espéré.

Sachant que les grands mariages luxueux sont pour nous hors de question, nous voyons paradoxalement d’un bon œil une visite au Salon Marions-nous! de la Place-Bonaventure à Montréal. Comme toute l’industrie du mariage s’y trouve réunie, cela nous aidera en effet à mieux connaître les exigences à prendre en compte. Tôt ou tard, nous devrons tout de même nous demander sur quels aspects de l’événement il vaut réellement la peine d’investir…

Cet article porte sur la collecte de données préliminaires dans le but de préciser la nature exacte du produit attendu.

1-      Du rêve à la réalité

La réussite d’un projet repose initialement sur une bonne dose de rêve d'excitation. Et ma femme n’en manque pas à en juger par son empressement à se rendre au Salon Marions-nous! Elle fait même preuve d’une ponctualité méconnaissable. Son niveau de fébrilité trahit l’adolescente en elle. Mais qu’y a-t-il donc de si spectaculaire à ce Salon?

Si Omaira y voit un monde de rêve; personnellement, j’y découvre un milieu industriel plein de prétention, illustrant beaucoup de mauvaises raisons de se marier : l’illusion de la richesse, le jeu des apparences, l’esclavage commercial, etc. J’en arrive même à croire que le Canon catholique devrait contenir l’amendement suivant : est nul un mariage contracté sous l’endoctrinement exercé par le monde de l’opulence imposé dans l’imaginaire collectif par la société de consommation.

En voici quelques exemples :

-          L’illusion de la richesse

Littéralement obnubilées par le défilé des robes de mariées, de nombreuses jeunes femmes m’ont donné l’impression de rechercher dans la cérémonie de mariage la concrétisation du stade 2 de l’animus jungien, soit le rêve d’une vie de princesse. Ce rêve est si fort que les étoles en fourrure, grand chic, couvrant la pureté du blanc de certaines robes font oublier les activités zoosadiques de nombreux éleveurs de petits mammifères.

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Par ailleurs, l’étage du Salon regorge de limousines et des images de riches salles de réception comme celle du Château Saint-Antoine, à 82$ le couvert. Le passage d’un ambassadeur d’une royauté du Moyen-Orient nous rappelle soudainement la cérémonie de renouvellement des vœux de Céline Dion et de René Angélil. Cette image de paradis virtuel s’enrichit de façon éphémère par la possibilité de louer l’ameublement d’un coin salon ou une cabine photo. Moyennant quelques centaines de dollars supplémentaires, les invités peuvent  même croquer dans une pomme portant le nom des époux gravés aux rayons laser.

Vous aurez compris que la facture s’élève déjà à plusieurs milliers de dollars.

-          Le jeu des apparences

L’industrie cultive également un idéal de beauté qui repose effrontément sur de simples apparences. Mis à part les services de maquillage, une entreprise de produits diététiques promet la perte de kilos superflus, alors que les photographes offrent des services se chiffrant entre 2 000$ et 4 000$ pour une présence respective de 4 ou de 10 heures. Notez qu’il faut prévoir un supplément pour la prise de photos avant la cérémonie. Évidemment, une clinique dentaire se prête aussi au jeu des apparences, offrant ses services de blanchiment des dents, question de faire de belles photos.

-          L’esclavage commercial

De nombreux tirages sont proposés aux visiteurs ébahis, conduisant vraisemblablement à la constitution de listes de clients à des fins de harcèlement publicitaire, ou d’invitations menant à des tentatives de vente sous pression : de robes de mariées, à des smokings, et jusqu’à des batteries de cuisine dernier cri.

Fait étonnant, la Chambre des notaires semblait briller par son absence au moment de notre visite. Ou du moins elle se faisait très discrète. Pourtant, tout couple de fiancés devrait connaître les avantages d’un contrat de mariage. Par opposition, le Salon ouvre la porte à des services d’assurances-vie, de conseils financiers, des agences de voyages, etc.

Au milieu de cette folie commerciale, de tout petits kiosques de l’Église catholique ou d’autres religions nous ramènent timidement à l’essentiel, mais se perdent entre les écoles de danse, la boutique de vêtements érotiques Séduction ou les activités de type Paintball ou de danseuses de cabaret. À ce sujet, mon fils compte paradoxalement se porter volontaire pour l’organisation de l’enterrement de vie de garçon… de son père.

 2- La précision du projet de mariage

Quelques commerçants respectueux des couples disposant de moyens financiers limités offrent heureusement des alternatives et d’autres choix aux amoureux fiancés : des vendeurs de tissus pour la confection des bonbonnières, des traiteurs se déplaçant dans des sous-sols d’église pour offrir divers types de sandwichs, etc.

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Ayant une bonne idée des composantes du projet de mariage et des coûts qui y sont rattachés, vient alors le moment d’analyser diverses options, d’en mesurer la faisabilité et, bien sûr, de déterminer la date de l’heureux événement. Deux contraintes doivent être prises en compte : 1) la période estivale correspond à un moment achalandé; 2) le budget dépend grandement du nombre d'invités.

Afin de procéder à une collecte de données préliminaires supplémentaires, nous avons récupéré du Web divers modèles de rétroplanning, refusant de nous payer les services d’une agence de planification de mariage. Puis nous avons construit des grilles de collectes de données :

1)    une première liste provisoire des invités : degré de certitude de la présence, adultes et enfants, coordonnées;

2)    églises à proximité : documents et formation nécessaires, proximité d’un stationnement et d’une salle de réception, musique, décor, coordonnées, etc.;

3)      liste de salles de réception : heures de disponibilité, équipement, etc.

Conclusion

L’envergure d’un  mariage dépend des choix effectués par les partenaires et du budget accordé au projet. Avant de passer à l’action, de nombreux facteurs doivent être pris en compte, ce qui nécessite la collecte d’un grand volume de données. Notre visite au Salon Marions-nous! samedi dernier nous a permis d’atteindre les objectifs fixés au départ, soit l’identification des principales composantes du projet en question. La visite a aussi servi de catalyseur, nous motivant à passer à l’action. Nous y avons toutefois découvert un monde plutôt effrayant, reposant largement sur les apparences et susceptible d’entraîner de nombreuses personnes à poser un geste immature, guidées par la dimension festive du mariage ou le goût de vivre un rêve d’opulence. Vu ainsi, le nombre élevé de divorces découle de la puissance du marketing de l'industrie du mariage. 

Ce monde des apparences reflète une vision erronée du vrai sens du mariage, comme l’a démontré notre article antérieur, Marions-nous! Pour vrai.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 11 janvier 2012

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Marions-nous! Pour vrai (Première partie)

Publié le par Luc Renaud

En ce début d’année 2012, je me prépare à une cérémonie de mariage : la mienne. Divorcé d’une première union, j’ai obtenu du Tribunal ecclésiastique de l’Église catholique la reconnaissance officielle de la nullité de ce mariage. Entretemps, j’ai épousé civilement une autre femme avec qui je vis depuis une quinzaine d’années. Nous avons donc décidé de consacrer cette union, ce qui nous amènera à fréquenter le Salon Marions-nous! de la Place-Bonaventure qui se tiendra ce weekend, les 7 et 8 janvier de 10 h à 18 h. Cette visite fera l’objet d’un second article.

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Mais avant, essayons de voir si ma vision du mariage tient la route.

1.       Qu’est-ce que le mariage?

Le mariage repose sur la valeur que l’on accorde à l’union et au projet de vie commune. Cette importance découle originellement d’une Loi : la pérennité de l’espèce humaine.

-          Quelques mots sur la Loi de l’attirance

Le monde vivant se constitue d’êtres mortels, disposant d’un puissant instinct de reproduction en vue d’assurer leur évolution. L’espérance de vie de l’humain a connu un bond remarquable, passant de 30 ans à l’ère chrétienne à 80 ans de nos jours; ce qui est tout de même loin de nous rapprocher de l’immortalité. D’autant plus que la vieillesse est biologiquement encore mal gérée, entraînant souvent plusieurs maladies dégénératives, comme l’arthrite et l’Alzheimer. L’attirance entre un homme et une femme vise biologiquement cette Loi de la reproduction.

Par ailleurs, la psychanalyse de Jung nous indique que l’homme tend à rechercher un complément chez la femme et vice versa. Cette forme de recherche de l’anima et de l’animus, d’une âme sœur, nous aide à comprendre que le féminin et le masculin forment un tout. Cette notion, présente dans de nombreux mythes selon le psychanalyste Germain Beauchamps, serait même à la base du concept populaire de tendre moitié.

Ainsi d’un besoin global d’union entre des êtres, en arrive-t-on à celui de la formation d’un couple indissociable et fidèle. Mais d’où provient ce besoin naturel d’une union? Quelle en est l’origine? À notre avis, une autre force entre en jeu, revêtant des aspects biologiques, psychologiques et spirituels. Cette force, nous l’appellerons l’amour.

-          Quelques mots sur la force de l’amour

L’amour est une force incommensurable, qui nous amène à voir en l’autre la personne avec qui nous voulons passer notre vie. Bien sûr, elle se manifestera par de l’attirance et des rapports sexuels, mais il y a davantage. Sur le plan interpersonnel, les partenaires envisageront généralement la fondation d’une famille, ou d’un projet de vie riche et complexe. Ils se voueront mutuellement beaucoup d’admiration et de respect, et chercheront la promotion du bonheur de l’autre. Graduellement, l’empathie se convertira en véritable communion des âmes, leur procurant la nette sensation de former un tout indissociable.

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-          Vers une définition du mariage

Ainsi le biologique, le psychologique et le spirituel se conjuguent en symbiose; chacun des partenaires contribuant au bonheur de l’autre. C’est justement cette forme d’union que nous qualifierons de mariage. Dans ce contexte, il est facile de comprendre pourquoi la plupart des Églises du monde, y compris l’Église catholique, confèrent une valeur sacrée à l’union d’un homme et d’une femme.

La lutte contre la dissolution des unions est certainement fondée sur des bases solides. L’infidélité et l’adultère, par exemple, constituent pour la victime une grande forme d’humiliation personnelle et sociale. Dans bien des cas, la blessure est telle que la personne se sent profondément atteinte dans sa dignité, assiste à la fin de ses rêves et subit une perte considérable sur le plan de l’estime de soi. Tout son univers personnel s’écroule alors. Évidemment, la dissolution du couple devient également une source de souffrance chez les enfants nés de l’union. D’une certaine manière, la profusion des divorces génère une anti-culture de l’amour.

Mais le mariage est-il vraiment indissoluble comme le maintient fermement l’Église catholique?

2.       L’annulation d’un mariage et la preuve de nullité

Vu sous cet angle, nous serions portés à croire en l’indissolubilité du mariage, dans le cas où le couple sait grandir en communion d’esprit. Toutefois, les épreuves de la vie, le manque d’habiletés interpersonnelles, la perte de sentiment d’amour, etc., entraînent grand nombre d’unions dans le cauchemar de l’échec.

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Le divorce est-il alors la meilleure solution? Dans certains cas, nous le pensons. Le droit religieux, le Canon, reconnaît de nombreux cas où la consécration d’une union constitue une erreur et non un manquement moral.

Voici quelques causes reconnues de nullité de mariage :

  • Manque flagrant de maturité amoureuse ou de compatibilité psychologique entre les partenaires;
  • Tromperie : la véritable nature d’un partenaire ne paraît qu’à la suite de la consécration;
  • Violence conjugale, attitude menaçante et rapport de soumission; 
  • Mariages arrangés ou forcés et
  • Absence de croissance personnelle ou de bonheur.

Ces mariages-là sont nuls! Inexistants! J’insiste sur ce point, car trop de gens divorcés éprouvent pour rien de la culpabilité pour avoir quitté une situation intolérable, ignorant qu’une cérémonie religieuse est une consécration et non le mariage comme tel. Il ne suffit pas de juste s’aimer ou de dire, Oui, je le veux devant un prêtre pour parler de mariage.

Une demande de reconnaissance de la nullité d’un mariage implique un processus long et plutôt coûteux auprès de l’Évêché. Le Tribunal  ecclésiastique reçoit le client au cours d’une entrevue d’une durée de 90 minutes, qu’il fera ensuite évaluer par un service de psychologie. Un juge rendra une première décision, qui sera automatiquement portée en appel, jusqu’à un jugement de deuxième instance. Dans le cas où la décision serait défavorable, il sera possible de porter la cause auprès de Rome.

Conclusion : Pourquoi se marier de nos jours?

Étant donné que la cérémonie religieuse vise la reconnaissance par les époux d’une vie commune qui répond aux exigences physiologiques, psychologiques et spirituelles du mariage, il peut être tentant de s’en tenir à un mode de vie sous la forme d’union libre. De nombreux couples vivant ainsi témoignent même de vraies qualités attribuées au mariage. Dans certaines religions non catholiques, le droit à l’erreur serait même consenti avec plus de facilité.

Alors pourquoi se marier? Pourquoi ai-je même entrepris mes démarches auprès du Tribunal ecclésiastique et ai obtenu la reconnaissance de la nullité de ma première union? J’y vois quatre raisons.

  1. Faire une belle fête, célébrer l'amour;
  2. Offrir un espoir à ceux qui doutent encore de la profondeur et de l’importance de l’union maritale dans une société de consommation et de choix, même amoureux;
  3. Reconnaître devant ma famille et mes amis la valeur que j’accorde au mariage qui me lie à ma femme et
  4. Témoigner de ma foi en Dieu.

Le vrai mariage est-il indissoluble? Peut-être que non. Toutefois, avant de laisser tomber une relation, demandons-nous d’abord la valeur que nous lui accordions au départ. Peut-être que, dans le fond, il n’y a que de faux et de vrais mariages consacrés ou non par une cérémonie religieuse.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 7 janvier 2012

Dans la même série :

Le mariage de Luc et d'Omaira

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Noël au rythme de la Maison Saint-Gabriel

Publié le par Luc Renaud

La fête de Noël approche à grands pas, et la Maison Saint-Gabriel a proposé à la population une programmation riche et variée comprenant un concert de Noël, le dévoilement d’une crèche et la création de boules de Noël en verre dans une ambiance festive, un atelier de fabrication de jouets et un autre sur la confection d’Enfants-Jésus de cire. Lors de notre visite le 4 décembre dernier, un conteur s’était assis dans une salle de la Maison musée pour y raconter des légendes, respectant les traditions de Noël de l’époque de la Nouvelle-France.

1-      Des contes : entre le réel et l’imaginaire

De fait, la visite du musée s’est révélée riche en histoires colorées. Ainsi le mobilier directement posé sur la terre était ravagé par l’humidité, ce qui forçait les propriétaires à des coupes occasionnelles, donnant l’impression que nos ancêtres de la Nouvelle-France se composaient globalement de personnes de petite taille. Les habitudes d’hygiène de l’époque devaient également scandaliser les enfants qui m’accompagnaient, qui imaginaient bien les odeurs dégagées par l’absence de bain savonné, ou l’usage de déodorants, l’haleine putride et les contenus des pots de chambre lancés par la fenêtre en matinée.

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Avant de commencer la visite ou après celle-ci, le public était exceptionnellement invité à s’assoir sur des chaises datant du XVIIe siècle, normalement conservées avec le plus grand soin, pour y entendre des récits de Chasse-galerie, de farfadets et une histoire d’amour des plus touchantes.

-          La Chasse-galerie

La Chasse-galerie raconte l’histoire d’une poignée de travailleurs des chantiers qui, une veille de Noël, conclurent un pacte avec le Diable. Moyennant certaines conditions, celui-ci leur permettrait de rentrer pendant la nuit à Lavaltrie, une banlieue de Montréal, par le moyen d’un canot d’écorce volant. Dans la version du conteur Hubert, le canot fut ralenti par des bouchons de circulation aériens au moment de survoler Montréal. Sept des huit hommes réussirent l’aller-retour pendant les heures autorisées et évitèrent les jurons, sauvant ainsi leur âme, le huitième ayant mystérieusement disparu. Le conteur, ayant fait partie du singulier équipage, prétendra avoir perdu la femme de sa vie à son retour au village le printemps suivant, la voyant en compagnie d’un autre homme.

-          Les farfadets

Siméon Fréchette serait à l’origine de la constitution géologique du Lac des Deux Montagnes, alors qu’il cherchait à cultiver du maïs pour les fêtes. Des farfadets invisibles lui viennent en aide reproduisant au pied de la lettre chacun de ses gestes. Lorsque le fils décide de manger un épi, des milliers de petits êtres surnaturels imitent son geste, anéantissant d’un coup toute la récolte. La colère et la peine des parents se traduiront par des conséquences tragiques, les larmes de la communauté mystique coulant à flot pour générer un véritable lac.

-          Une histoire d’amour

Un homme pauvre n’avait pour toute richesse qu’une montre de poche reçue de son grand-père, complétée par une simple lanière de cuir en guise de chaîne. Sa fiancée, de son côté, possédait de beaux longs cheveux. Une veille de Noël, elle choisit de vendre ses cheveux à un perruquier afin d’acheter une chaîne en or à son amoureux qui, de son côté, vendit la montre pour lui faire cadeau de beaux peignes à cheveux. Au lieu de se disputer ce soir de Noël-là, le couple passa la soirée à s’admirer mutuellement en se faisant cadeau du bien le plus précieux qui soit : la présence authentique et profonde de l’être aimé.

2-      La fête de Noël

 


 

Une fête de Noël, ça s’organise et ça se pare. Dans la grange près du musée, Monsieur Gérald Collard, directeur et artiste souffleur de La Petite École du Verre, donne une démonstration de la technique qu’il aura employée pour confectionner une collection de 170 boules de Noël sous le thème Neige à plein ciel. Ces ornements, vendus 10$ l’unité, serviront à décorer l’arbre de Noël qui sera dévoilé en fin de journée dans le pavillon de Sœur Crolo. L’homme se procure d’abord des tubes de verre qu’il chauffe au-dessus d’un brûleur pour en dégager des tiges au centre desquelles est laissé un tronçon du verre originel. Une fois ce matériel créé, l’artiste-souffleur chauffera l’excroissance de verre à un feu incandescent et soufflera par une extrémité pour donner la forme voulue à l’objet. Des lunettes spéciales lui permettront de bien voir les teintes du feu pour savoir à quel moment souffler.

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Pour décorer la boule, il déposera des morceaux de verre colorés sur la surface de la boule, et chauffera de nouveau le tout jusqu’à la fusion totale des parties. Une fois l’œuvre terminée, il ne lui restera plus qu’à y placer un crochet de verre à l’aide de sa technique de chauffage. Monsieur Collard démontre sa technique de soufflage de verre dans des écoles et dans des Maisons de la culture, confectionnant non seulement des boules de Noël, mais aussi des bijoux et des pendentifs.

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À l’extérieur, l’ensemble folklorique Les bons diables donnent une prestation de son savoir-faire, alors que le public rassemblé consomme un bouillon de bœuf gracieusement offert par la Maison Saint-Gabriel. La troupe, qui célèbre son quinzième anniversaire, a pu se produire aussi bien dans les festivals de folklore internationaux, en Pologne, en France, en Asie, etc. que dans des événements festifs un peu partout au Québec. Les bons diables offrent même des cours de danse folklorique à de jeunes enfants. Si Jean-Philippe, leur directeur artistique, voit l’influence de groupes folkloriques comme Mes aïeux pour justifier le nouvel engouement pour son art, ses danseurs n’ont de leur côté qu’une seule expression à la bouche : ça bouge!   

 

Entre deux prestations de danse, il est possible aux visiteurs d’admirer une crèche géante faite de bois de cèdre, qui nous rappelle un peu le sentier des artisans de Rivière-Éternité dans le Saguenay qui a attiré l’attention du blogue au cours de l’été 2011. Monsieur Luc Legris de l’École Les Mélezes de Joliette et représentant du groupe d’artistes sculpteurs à l’origine de la crèche de la Maison Saint-Gabriel, parlera avec fierté de l’œuvre. Son inauguration représente le point culminant de cinq ans de dur labeur. Aux yeux de l’artiste, le fait d’avoir conçu un Enfant Jésus sous les traits d’un Nouveau-né en fait une œuvre unique.

Conclusion

Ce 4 décembre 2011, la Maison Saint-Gabriel a voulu nous rappeler le sens premier de la fête de Noël, soit celle de l’Enfant-Jésus, par une cérémonie animée de dévoilement d’un arbre de Noël conçu comme une œuvre artisanale et par l’inauguration d’une crèche de Noël géante. L’espace de quelques heures, les visiteurs étaient plongés dans un passé riche et vivant. Ça se termine dimanche avec un atelier sur la création de Jésus de cire, un art qui tend à se perdre. Les amateurs d’artisanat peuvent également visiter Le salon des métiers d’art à la Place-Bonaventure de Montréal ou encore le village de Noël des Vieux Métiers à Longueuil. Ces événements prennent fin le 22 décembre.

Texte: Luc Renaud M.A. Sciences de l'éducation, le 16 décembre 2011

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Thu Anh Bui Duong : Ouverture d’un centre de méditation bouddhiste à Montréal

Publié le par le-blogue-de-luc-r

Phuc Duc… Deux mots qui concernent respectivement les volets visibles et invisibles des formes que peut prendre la bonté. Le premier désigne essentiellement les gestes de générosité posés par tout un chacun dans le but de venir en aide à son prochain ou dans l’espoir de devenir quelqu’un de bien. Un adepte bouddhiste expliquera au Blogue de Luc R que ceux-ci s’avèrent toutefois inutiles si le donneur ne se débarrasse pas de toute forme de pensée impure, comme la convoitise, l’envie, la haine ou la rancœur, etc. Le deuxième mot signifie précisément cette forme de pureté du cœur.

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Ce sont ces rappels à l’ordre du moine que cet adepte retiendra de l’ensemble des prêches tenus par les chefs spirituels lors de l’inauguration d’un centre de méditation bouddhiste vietnamien qui a eu lieu le samedi 8 octobre dernier au 8909 boulevard Pie IX à Montréal. Pour cette occasion, une quinzaine de moines en provenance de la France, des États-Unis et d’autres provinces canadiennes, en plus d’une douzaine de religieuses et quelques invités de marque, se sont réunis pour la grande joie de plus d’une centaine de fidèles d’origine vietnamienne dans une salle remplie à pleine capacité.

 

Cliquez sur l'image pour visionner le diaporama

Le Blogue de Luc R y a été invité par Madame Thu Anh Bui Duong, présidente du Centre de méditation Phuc Duc, qui s’est dit heureuse et fière du résultat obtenu : une inauguration, c’est un moment unique, qui ne se reproduit pas, nous confiera-t-elle, la voix encore remplie d’émotion et de souvenirs intenses.

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Omaira Rincones / Thu Anh Bui Duong

1)      La découverte du mysticisme des lieux

À notre arrivée, mon assistante et moi avons été impressionnés par l’intense collaboration entre les fidèles organisant le buffet végétarien, et par la montagne de sandales mis à la disposition des visiteurs appelés à se déchausser par respect envers Bouddha. En dépit du côté pittoresque de la scène (nous n’avions jamais assisté à ce type d’événement, d’où mon qualificatif), nous nous sommes sentis accueillis et avons beaucoup apprécié la gentillesse, la simplicité et le sens du service de chacun des participants. Des bouquets de fleurs ornaient chacune des marches de l’escalier conduisant à la salle principale, soulignant l’importance de ce lieu sacré.

 

À l’entrée, une petite cérémonie se tenait entre les moines présents. À la suite de celle-ci, chacun allait prendre sa place respective, cherchant le calme au milieu des téléphones cellulaires, des flash des appareils-photo et des caméras. Plusieurs voulaient immortaliser cette journée au grand désarroi d’une dame âgée qui réclamait du silence autour d’elle. D’un côté se tenaient des représentants de divers niveaux hiérarchiques monastiques; de l’autre les religieuses, la tête rasée pour la plupart. En ce qui a trait au décorum, Madame Duong nous expliquera que les différentes couleurs des tuniques reflétaient des groupes monastiques différents. La centaine de fidèles occupaient le reste de la salle, en portant la tunique bleue, l’uniforme des importants rassemblements de prières. Tous affichaient un air solennel de circonstance.

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Au fond de la salle, une grande statue de Bouddha trônait bien en vue sur un autel comprenant de nombreuses offrandes, sous forme de fruits et de fleurs. De fait, c’est l’obtention récente de ce symbole religieux ultime qui était la cause de la cérémonie d’inauguration du centre, pourtant ouvert depuis un an. De chaque côté de l’autel, des tableaux reflétaient autrement ce représentant de Dieu. Au-devant se trouvaient deux instruments de musique qui accompagneraient les chants de prières et de méditation après les discours.

Avant de prendre la parole en vietnamien, chacun des moines et des organisateurs impliqués devait exécuter trois fois de suite le rituel du pénitent devant la statue de Bouddha : s’agenouiller, poser la tête au sol et se relever.

Comme je ne parle pas vietnamien, des fidèles et un moine auront l’amabilité de me résumer la teneur des lectures et des discours. D’abord, une lettre provenant du Supérieur du Vietnam était lue à l’assistance pour saluer la nomination du nouveau chef spirituel du temple. Ensuite venait une cérémonie de bénédiction des statues de Bouddha dans le centre de méditation. Puis, un sermon invitait les participants à bien intégrer le sens des termes Phuc et Duc, brièvement présentés au début de cet article.

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Au moment du repas du midi, des fidèles bouddhistes m’expliqueront que le végétarisme provient de la croyance en l’existence d’une âme chez toutes les formes de vie animale. Malgré cela, il sera question d’une pratique encouragée mais non obligatoire.

2)      La pratique religieuse

Le moine Thich Thông Liu est un homme affable, souriant et souvent porté à de francs éclats de rire. Le bonheur se lit sur son visage. Lui et des confrères de Toronto se sont expressément déplacés pour assister à  l’inauguration de ce deuxième centre de méditation bouddhiste vietnamien à Montréal; un troisième se trouve dans les Laurentides près de Sainte-Agathe-des-Monts. Le maître Zen vantera le mérite de ces organisations qui offrent des cours de méditation pour débutants. Le programme de cours comprend des notions sur le pourquoi et le comment méditer. Il éclatera de rire, reconnaissant qu’il peut être extrêmement difficile au début de prendre les positions de relaxation nécessaires.

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Omaira Rincones, Thu Anh Bui Duong et Maître Zen Thich Thông Liu

 

La méditation permettrait de se contrôler mentalement et spirituellement pour son bien-être personnel et celui de la communauté. D’ailleurs, le moine nous informera que l’après-midi comprend une cérémonie de baptême durant laquelle de nouveaux Vietnamiens, adultes et enfants, seront appelés à respecter les 5 règles fondamentales du bouddhisme : 1) ne pas tuer, 2) ne pas voler, 3) ne pas commettre d’adultère, 4) ne pas consommer d’alcool, ni de drogue et 5) ne pas mentir. Un fidèle nous expliquera plus tard que pour les bouddhistes cet ensemble n’est qu’une initiation.

De fait, pour atteindre le statut de Bouddha, les hommes devront graduellement apprendre le respect de 253 règles de vie établies par leur dieu, tandis que les femmes en auront 300. La réincarnation offrirait des opportunités supplémentaires pour l’enrichissement de son karma personnel et le rapprochement du divin.

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Lors de cette inauguration du centre de méditation de la rue Pie IX, nous avons constaté la présence de quelques jeunes seulement, alors que de nombreux fidèles ont quitté les lieux dès la fin du repas du midi. Un adepte bouddhiste expliquera au blogue de Luc R que le bouddhisme demeure extrêmement fort dans les pays asiatiques, mais qu’il est effectivement plus difficile d’y obtenir l’adhésion de jeunes en Amérique.

Pour Thu Anh Bui Duong, le Centre de méditation Phuc Duc est un organisme de bienfaisance sans but lucratif, et c'est le seul centre de bouddhisme Zen à Montréal. Le Maître, qui est professeur de bouddhisme Zen, donne des conférences, des cours de méditation et des ateliers de développement personnel aux Montréalais d'origine vietnamienne afin de les aider à découvrir leur bienveillance, leur bon sens et les sensibliser au stress dans la vie quiotidienne. Le tumulte de la vie moderne guidera peut-être les jeunes Vietnamiens vers les services de ce centre. Heures de méditation: du lundi au vendredi à 19 h 30 et le dimanche à partir de 9 h du matin.

Conclusion

Madame Thu Anh Bui Duong se sent fière du succès de l’événement populaire et religieux organisé par le Centre Phuc Duc sous sa supervision, et le Blogue en profite pour en féliciter l’organisation. Nous sommes également heureux d’avoir pu échanger avec des maîtres, en mesure de nous donner l’heure juste sur l’une des plus importantes religions du monde.

Dans un contexte de dialogue interculturel, et comme croyant catholique, cette rencontre nous a permis de constater une fois de plus des valeurs communes, incluant la recherche d’une belle intériorité, de sérénité, somme toute d'un épanouissement spirituel.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation, le 13 octobre 2011 

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Une visite à l’Oratoire Saint-Joseph

Publié le par Luc Renaud

La visite de l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal est non seulement une plongée dans l'histoire religieuse de la ville ou dans l’histoire de l’art, mais constitue également un rendez-vous avec l'activité physique, l’observation de paysages urbains, la géologie et, somme toute, un parcours rempli de mystères qui éveille l’imaginaire et les souvenirs d’autres expériences.

1. Histoire religieuse et artistique

Les dimensions théologique et artistique de l’Oratoire Saint-Joseph sont bien représentées par l’histoire de son fondateur, Saint Frère André dont on peut voir le tombeau, des statues et de nombreuses illustrations au centre d’une architecture complexe et imposante. Le cœur de l’ancien portier y est même offert à la vue du public, à l’instar d’illustres personnages en France et en Italie. La biographie du frère est illustrée dans le musée, qui présente aussi en ce moment un ensemble de crèches de Noël et une section de statues de cire sur la vie de Saint-Joseph. Des béquilles et prothèses laissées par des miraculés ornent des murs de la crypte et ceux de la petite chapelle, en dignes témoins du prestige du thaumaturge aimé du milieu religieux et laïc.

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Quelques aspects de l'Oratoire incluant le tombeau du frère André

 

 

L’église de la crypte et la basilique située par-dessus représentent évidemment d’imposants lieux de prières et de méditations où sont célébrées des messes parfois accompagnées du célèbre chœur des Petits Chanteurs du Mont-Royal. À l'extérieur, un carillon de 54 cloches sert également au jeu de pièces musicales de grande beauté. Cet instrument de musique pesant 10 900 kilo était prévu à l’origine pour la tour Eiffel à Paris. De l'autre côté de l'Oratoire, le pèlerin peut évidemment poursuivre ses méditations dans les jardins du Chemin de Croix.

Pour se rendre sur le site, une navette, des escaliers électriques et même un ascenseur sont mis à la disposition des visiteurs. Mais l’accès au site offre aussi de belles perspectives aux sportifs.

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Le carillon, des béquilles...

2. L'activité physique

En effet, pour se rendre au sommet, le touriste qui passe par le chemin Queen Mary au bas de l’Oratoire est invité à gravir quelque 283 marches debout ou, comme le font certains pèlerins, agenouillé. La montée des escaliers est de l’envergure des 192 marches de la tour de l'horloge du Vieux-Port, ou des 246 marches de la pyramide du Soleil à Teotihuacan au Mexique que j'ai gravies accompagné de mon frère en 1993. Notez que, contrairement à ce dernier escalier, aucune équipe de soccer ne s’y entraîne au pas de course pour améliorer son système cardiovasculaire. Au Québec, les 487 marches de l'escalier des chutes Montmorency offre de meilleures perspectives sportives.

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Avec mon frère à Teotihuacan en 1993 / tour Effeil / Empire State Building / Oratoire Saint-Joseph

En comparaison, les 1665 marches de la tour Eiffel de Paris ou encore les 1860 marches nécessaires pour monter les 102 étages de l'Empire State Building à New York offrent des défis de nature athlétique. À l'Oratoire, la montée des escaliers est irréalisable en hiver à cause de l’enneigement.

L'arrivée par le haut de la montagne s’adresse surtout aux amateurs de randonnées. Une promenade en montagne dans un quartier résidentiel huppé de la ville vaut son pesant d’or. À une certaine époque, d’ailleurs, je m’amusais à faire pratiquement le tour de la montagne à pied.

3. Les paysages urbains

Les divers paliers de l’Oratoire constituent un observatoire qui permet d'admirer le nord de la ville de Montréal. On y distingue, entre autres, la tour du pavillon central de l’Université de Montréal, le Collège Notre-Dame, l’Hôpital juif, l’Hôpital Sainte-Justine et de nombreux autres édifices de la ville. Un peu plus loin sur la montagne, d'autres belvédères du Mont-Royal permettent d'admirer surtout le centre-ville au sud de la ville.

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Quelques vues du nord de Montréal du palier de l'Oratoire Saint-Joseph

En soirée, la vue de la ville éclairée y est féérique…

4. La géologie

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À l’intérieur de l’Oratoire, l'amateur de géologie pourra observer les filets d'eau serpentant les fissures dans la roche du Mont-Royal. En effet, une porte attenante au dos de l’immeuble invite le visiteur à longer la paroi de la montagne pour se rendre à l'ascenseur. Cette visite permet de voir des stries obliques qui dénotent bien l'affaissement géologique du mont. Contrairement à une croyance populaire, le mont s'inscrit dans un ensemble d'anomalies de la Montérégie n'ayant rien à voir avec d'anciens volcans aujourd'hui éteints puisqu’il n’y a jamais eu d’écoulement de lave. Le Mont-Royal, comme ses semblables, les mont-Saint-Hilaire, Saint-Bruno, Rougement, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome, etc., forment plutôt des tumeurs nées du refroidissement de magma qui traversent la vallée du Saint-Laurent.

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Grotte au Mexique en 1994 / porte grillagée de l'Oratoire Saint-Joseph / Popocateptl

Cette vue d’une paroi du Mont-Royal à partir de l’Oratoire Saint-Joseph me rappelle les montagnes de la région du parc du BIC à l'entrée de la Gaspésie où j'ai pu faire un peu de spéléologie en 1982. Je revois aussi ces immenses cavernes du Mexique dans lesquelles des explorateurs égarés ont perdu la vie. Dans cet esprit géologique, j'aurais aimé escalader le Popocatepetl à Puebla... avant qu'il ne fasse éruption le 21 décembre 1994. Mais ça, c’est une autre histoire.

5. Un parcours mystérieux

À l'entrée de l'Oratoire, un guide touristique, véritable boussole du visiteur, est disponible pour la somme de deux dollars. Il s’agit d’un outil indispensable à toute personne à imagination fertile en vue d'éviter de s'égarer dans un labyrinthe de plusieurs étages… Les grilles en fer forgé, les statues et bas-reliefs, les personnages en cire, le tombeau et le cœur du frère André, les béquilles, etc. constituent en effet des images saisissantes particulièrement sous la pénombre des fins de journées; les mystères de l’au-delà sont omniprésents. L’expérience me rappelle la forte impression surnaturelle que m’avait laissée la visite d’un sous-sol d’église de village il y a une quarantaine d’années... De même, je comprends mieux le succès d’histoires abracadabrantes exploitant les sites religieux au cinéma ou encore les émotions vécues par l’une de mes tantes en Terre Sainte en Israël. L’Oratoire Saint-Joseph a été conçu pour en mettre plein la vue aussi bien aux religieux qu’aux laïcs. Construite à flanc de montagne, l’œuvre titanesque remplit parfaitement sa mission.

Texte : Luc Renaud M.A. Sciences de l’éducation 3 janvier 2011

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