Les cadeaux de Noël du blogue de Luc R

Publié le par Luc Renaud

Les partys de bureau s’enchaînent, mais c’est loin d’eux que nous percevons le sens de Noël, cette période de réjouissance, de réunions familiales et d’espérance d’un avenir meilleur. Au cours de l’année 2011, nous avons en effet eu le privilège de rencontrer de beaux artisans d’une société inclusive, des personnes qui constituent de beaux modèles de résilience, traduisant dans l’art, la philosophie et par la recherche le savoir nécessaire à l’amélioration du monde: nos cadeaux de Noël, en somme.

1-      Le discours du malheur et de la résilience

En donnant un coup de pinceau à la création de notre portrait personnel de la société, Le blogue de Luc R a  bien sûr ouvert les yeux sur des contextes mortels, que plusieurs voudraient ignorer à l’approche des Fêtes : les désordres climatiques qui entraînent des précipitations dévastatrices, des crises alimentaires mondiales insoutenables, des conflits armés, la guerre. D’autres thèmes intenables ont aussi retenu notre attention : la pauvreté, l’intimidation ou le taxage, des problèmes de vivre qui mènent au suicide, la solitude, la dépression, le burn-out, etc.

Paraphrasant le psychologue Camillo Zacchia, nous dirons qu’il est important d’apprendre à marcher aux côtés de nos deuils, comme l'a compris le poète Jean-Pierre Pelletier dans Alluvions, et de porter aussi attention aux bonnes intentions et aux belles réalisations de l’être humain. Notre regard et notre écoute nous ont permis de présenter à nos lecteurs des organismes de soutien à des personnes en difficulté, comme les groupes communautaires Revivre et Phobies Zéro, et de faire connaître aussi des luttes contre la discrimination comme celles menées par l’Association des personnes de petite taille du Québec.

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Omaira Rincones et Nancy Duguay  / Karine Villeneuve et Isabelle Doré

Dans cette course au développement du mieux-être, Pascale Godbout de la Société Alzheimer de Montréal nous attend en 2012. Cette personne est responsable d’un programme d’art-thérapie, et nous recevra pour diffuser à un plus large public les bienfaits de ce service.

Des organismes comme MU ont acquis les services de grands peintres muralistes comme David Guinn et Philip Adams pour améliorer les quartiers de la ville et la qualité de vie de résidents à faibles revenus. Les grands changements proviennent de l’ensemble des petits gestes de gens ordinaires.

À nos yeux, ces organismes portent bien haut le flambeau de la compassion et de l’entraide, et nous amènent à considérer chaque être humain, comme une personne à part entière, peu importe sa condition physique ou mentale. Dans certains cas, ils contribuent à redonner le goût de vivre à leurs bénéficiaires, qui se découvrent souvent des forces intérieures insoupçonnées. Sans forcément se concerter, chacun d’entre eux construit le pavé d’une société inclusive, animée d’un sens véritable de l’accueil et devient pour nous une grande source d’inspiration.

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Phillip Adams, Huguette Bernais et David Guinn 

2-      Une force au-delà du discours : des modèles

Relevant d’autres types de défis, des musiciens comme Marcel Renaud ou Gerardo Rincones et de jeunes comédiennes comme Mylène Thériault ou Geneviève Fuoco tentent de percer un milieu difficile en faisant fi des échecs et des murs. Du même groupe, Kristina Sandev s’associe aux cours de médecine de l’Université McGill, contribuant au développement d’habiletés interpersonnelles chez de futurs médecins. Il s’agit d’un sujet que nous approfondirons en 2012. La créativité figurative de l’aquarelliste Huguette Bernais fournit de bons exemples de beauté et de liberté intérieure. Michelle Bérubé, de son côté, et son amie Olga Maksimova nous ont montré concrètement l’absurdité de l’attitude du  rejet. Faisant preuve d’une incroyable ouverture d’esprit, elles nous enseignent que tout objet jeté aux ordures constitue en fait un vrai trésor de même nature, qui sait, que les feux des Iroquoiens du Saint-Laurent mis à jour par l'archéologue Claude Chapdelaine au milieu de nulle part.

Jouer-pour-plaisir-0201111  Shawn Baichoo, Marc-André Boisvert-Bondu, Kristina Sandev, Mylène Thériault, Émilie Massé et Geneviève Fuoco

L’art renferme des armes d’une force constructive redoutable. Les cinéastes Marie-Claude Fournier, Luc Chamberland, Pierre M. Trudeau, Élaine Dallaire et même Rosto  l’ont compris et ont bien tenté de nous expliquer de quelle manière ils mettaient leur art au service d’une meilleure compréhension des réalités humaines, sombres et éclairées.

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Pierre M Trudeau, Élaine Dallaire, Omaira Rincones et Luc Renaud

Pour mettre des mots sur cette pratique des savoirs, nous avons aussi rencontré des penseurs par le biais des conférences du Comité central des parents de la Commission scolaire de Montréal. Des psychothérapeutes  nous ont alors proposé quelques pistes de réflexion sur les rapports parents-enfants, ce qui nous a conduits à mener une enquête sur le dialogue intergénérationnel. Les conférencières Ariane Cloutier et Ève Raymond, de leur côté, nous ont servi par ailleurs un coup de pied bien placé, lequel s’est récemment traduit par la première conférence en espagnol du blogue de Luc R.

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Ariane Cloutier, Luc Renaud, Omaira Rincones et Ève Raymond

Et que penser de Maxime Jean, qui a gravi le mont Everest, et qui a bien voulu nous accorder un peu de temps à la suite de la présentation publique de son exploit?

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Maxime Jean et luc Renaud

Notre réflexion sur la société serait incomplète sans de solides assises. C’est alors que nous avons porté notre attention aux discours sur l’anxiété, la dépression, les troubles de l’alimentation, etc. donnés par d’éminents spécialistes de l’École Mini Psy de l’Institut universitaire sur la santé mentale Douglas. Fait étonnant, nous y avons découvert des médecins, des psychologues, des psychiatres, des neurobiologistes, etc. engagés dans une lutte sans merci contre la stigmatisation aussi bien des malades que de leurs soignants, par le biais notamment du Web 2.0 et l’éducation populaire.

3-      Le discours du bonheur et des plaintes

À la suite de cette aventure, je me suis demandé récemment si l’esprit de Noël m’était désormais hors de portée… Pour certains, Noël sans neige constitue un affront à la magie et à la tradition. Pourtant, cela facilite les nombreux déplacements, sur des chaussées moins glissantes, réduisant du même coup les risques d’accident de la route. L’atmosphère moins frénétique du temps des fêtes peut même réduire l’achalandage dans les centres commerciaux, où il est difficile de se trouver un espace de stationnement. Et la consommation d’alcool ou l’abus de nourriture représentent-ils tant que ça des sources de plaisir? En absence de patinoires extérieures, les monts et montagnes n’offrent-ils pas encore aux amateurs de plein air la joie des randonnées pédestres?

Noël se réduirait-il à des fins commerciales ou à une suite de petits plaisirs traditionnels?

Conclusion

Récemment, un conteur de la Maison Saint-Gabriel nous rappelait qu’une présence amie constitue sans doute le plus beau cadeau que l’on puisse offrir à quelqu’un. Mon ami Fernando Castro, avec un groupe d’élèves, l’a bien compris puisqu’ils se sont payé en toute légalité le privilège d’offrir des câlins à la population. Hier, en passant la soirée à emballer de petits cadeaux en compagnie de ma femme, il me semble avoir entendu des chants de Noël.

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Un soir de conférence

Chacune des rencontres extraordinaires de 2011, qui m'aura permis de grandir, représente l'un de mes cadeaux de Noël. Mon aventure de blogueur et de conférencier ne fait que commencer.

Texte : Luc Renaud, M.A. Sciences de l’éducation, le 20 décembre 2011

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